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Guerre et Paix a Ugarit

Published online by Cambridge University Press:  07 August 2014

J. Nougayrol*
Affiliation:
Paris

Extract

Mademoiselle J. M. Munn-Rankin, dans une étude fondamentale, a récemment démonté et expliqué les rouages de la vie diplomatique au début du IIème millénaire av.J.C., d'après les archives de Mari. Elle a fort justement rappelé que ces divers mécanismes: traités, mariages entre les Cours, arbitrages, échanges de lettres et de présents, missions, etc. remontent beaucoup plus haut, mais, surtout, qu'étendus à l'Ouest par la fraternité des dynasties amorrhéennes, ils se développérent grandement au cours des siècles ultérieurs, notamment aux XIVème et XIIIème où les témoignages à ce sujet se multiplient.

Type
Research Article
Information
IRAQ , Volume 25 , Issue 2 , Autumn 1963 , pp. 110 - 123
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 1963

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References

1 Iraq XVIII, pp. 68110Google Scholar.

2 Cf. p. ex. Korošec, V., Zbornika Znanstvenih Razprav XXIII. Letnik (1950), pp. 291397Google Scholar.

3 Annû isiq ŝalmi ( : lú.silim.ma.k[e4]) “Tei est le sort de l'homme de bien!”, conclut une “sagesse” pessimiste d'Ugarit récemment découverte (RS 25.130). “Homme de bien, ami” s'oppose ainsi à “Homme de mal, ennemi”.

4 cf. Goetze, A., Kleinasien2, p. 97Google Scholar.

5 La question avait déjà été posée par Freydank, M., M.I.O. VII, p. 381Google Scholar. Les études de Liverani et de Klengel sont designées ci-dessous par le nom seul de leurs auteurs.

6 P.R.U. IV, p. 283 n. 1Google Scholar.

7 La richesse de la “maison” d'Ugarit était, depuis longtemps, proverbiale, cf. EA 89, l. 50 ssGoogle Scholar. dans Albright, W. F.-Moran, W. L., J.C.S. IV, pp. 163 ssGoogle Scholar.

8 Cp. les tributs respectifs aux Hittites des pays d'Ugarit et d'Amurru, d'après les textes cités dans P.R.U. IV, p. 37Google Scholar.

9 P.R.U. IV, pp. 149 ssGoogle Scholar.

10 Le fragment RS 17.53, a paraître dans P.R.U. VI, semble confirmer que ce nom personnel du “fondateur” de la dynastie d'Ugarit était devenu un titre officiel de ses descendants (cf. P.R.U. III, XXXVIII et XLIII n. 3): l'empreinte du “grand” sceau royal y est désignée à la fois comme “sceau du (?) Ya-qarum”, et [“sceau de Niqmepa (?), fils de Niqm]adu, roi d'Ugarit“. Cf. également Liverani, p. 137, Jacob, E., C.A.B. XII, pp. 81 sGoogle Scholar.

11 A bien des points de vue, les rois d'Ugarit, et plus encore ceux d'Alala#x1E2B;, nous apparaissent comme des “marchands magnifiés”, ainsi que P. Garelli définit les rois d'Assyrie contemporains du plein épanouissement des comptoirs cappadociens (Les Assyriens en Cappadoce, p. 199). Cf. aussi Schmökel, H., Geschichte des Alten Vorderasiens, p. 239Google Scholar: “Der Handel blieb die Domäne der syrischen Städte, und ihre Fürsten sind daher selten Kriegshelden, meist gewiegte Kaufleute gewesen”. Sur la pénurie de main-d'oeuvre, cf. G. Boyer (conférence à l'lnstitut de Droit romain de l'Universite de Paris, 20 avril 1956): “…aussi bien le Grand-roi hittite que les princes de moindre rang… s'efforcent de grossir le nombre de leurs sujets… Cela leur fournit de la main-d'oeuvre, cela leur fournit un personnel qualifié assez souvent…”.

12 Cf. P.R.U. IV, pp. 57 ss.Google Scholar, mais aussi ibid. p. 53.

13 Sur ce personnage en qui je vois plutôt un prince royal hittite, Liverani, , R.D.S.O., XXXV, p. 143Google Scholar, plutôt un prince de Carkemis, cf., en dehors de ces deux textes, P.R.U. IV, pp. 189 sGoogle Scholar. et Cl. Laroche, Schaeffer-E., Ugaritica III, pp. 33 s., 134 sGoogle Scholar.

14 Aujourd'hui Tell Soukas (Syria XXXVIII, p. 215Google Scholar).

15 Cf. par ex. P.R.U. IV, p. 220Google Scholar; Ugaritica V, 25 (incidents de frontière entre Ugarit et Ušnatu)Google Scholar.

16 Cf. p.ex. les divers textes cités par C.A.D. 21, pp. 52 sGoogle Scholar.

17 Sur Amtaru(nu), haute personnalité d'Ugarit qui succéda sans doute à Takuḫl(in)u comme ambassadeur près la Cour hittite, cf. Ugaritica V, 28Google Scholar.

18 Sur les bandes armées nomades qui portaient ce nom à cette époque, cf. Liverani, pp. 121–4, et Klengel, pp. 460 s.n.3.

19 Cf. également Wiseman, D. J., A.T. 3 et 4Google Scholar.

20 Cp. p.ex. ses l. 22–32 à CH § 17–20 et 280–2, ses l. 33–8, à CH § 281, ses l. 39–47, à CH § 17–20 et 264–7, ses l. 48–54, à CH § 21. G. Boyer, dans la conférence citée supra n. 11, remarquait déjà, d'après d'autres documents, qu’ “à Alalaḫ… une confusion à peu prés total e existe entre le droit public et le droit privé”.

21 Meyer, G. R., M.I.O. I, pp. 116 s., l, 17–20, et p. 120Google Scholar. Sur tebû… erêbu cf. aussi P.R.U. IV, pp. 107 sGoogle Scholar.

22 La protestation du roi [de Siyannu?] auprès du roi [d'Ugarit?], Ugaritica V, 41, quant a l'affaire de hommes de Bêrûtu” nous apporte peut-être un écho des mêmes incidentsGoogle Scholar. Cf. d'autre part P.R.U. IV, pp. 107 sGoogle Scholar.

23 Cf. p.ex. Civil, M., R.A. LVI, p. 213Google Scholar.

24 Cf. J. M. Munn-Rankin, l.c. p. 94.

25 Cf. p.ex. Edel, E., J.K.F. II, pp. 262 ssGoogle Scholar. Pour les mariages politiques dans l'A.T., cf. Malamat, A., Aspects of the Foreign Policies of David and Solomon dans The Kingdoms of Israel and Judah (1961), pp. 33 ssGoogle Scholar. (en hébreu, et, dans la traduction (augmentée) en anglais: J.N.E.S. XXII, pp. 8 ssGoogle Scholar.).

26 Cf. en dernier lieu Vergote, J., Toutankhamon dans les Archives Hittites (1961)Google Scholar.

27 P.R.U. IV, pp. 125–48Google Scholar. Je tiens toujours la “fille de Bentešina” et la “fille de la Grande-dame” pour des épouses distinctes et successives de Ammištamar. Cf. également Liverani, p. 107; Yaron, R., Or.ns. XXXII, pp. 21 ssGoogle Scholar.

28 D'adultere, tres probablement. Cf. maintenant Rabinowitz, J. J., J.N.E.S. XVIII, p. 73, et W. L. Moran, ibid., pp. 280 sGoogle Scholar. D'ailleurs la “fille de la Grande-dame” fut finalement, sans doute, “précipitée a la mer”, comme la femme adultère est “jetée à l'eau” dans CH § 129.

29 P.R.U. IV, pp. 130 et 137 sGoogle Scholar.

30 P.R.U. IV, pp. 206–10Google Scholar, cf. Liverani, p. 132.

31 La lettre Ugaritica V, 35Google Scholar, adressée au roi d'Ugarit par le Roi (de Carkemis), traite, en effet, de l'enlèvement d'une fille du Soleil en territoire hittite, et des mesures qu'il y a lieu dc prendre en conséquence. Pour son préambule, cf. R.H.A. XVIII, pp. 117 ssGoogle Scholar.

32 Sur les divers formulaires des lcttres de politesse, d'introduction, ou d'envoi, cf. Ugaritica V, en tête des lettres 20 à 80.

33 Ces formules sont courantes dans les lettres trouvées à Ras Shamra.

34 Ugaritica V, 38Google Scholar, Il faut noter, cependant, que Padiya de Qadeš reclame là strictement, si nous devons l'en croire, la contrepartie des envois qu'il a lui-même faits au roi d'Ugarit. La conclusion de sa lettre n'en est pas moins très nette: “Ce que mon maître donne à son serviteur, qu'il le donne (vraiment)!”.

35 Cf. P.R.U. IV, p. 299 n.p. 264Google Scholar, et cp. maintenant: Lewy, J., J.A.O.S. LXXVIII, pp. 96 ss.Google Scholar; Limet, H., Metal, pp. 77 ss.Google Scholar; et, plus généralement, W. F. Leemans, S.D.I.O. VI, passim.

36 K.Bo. I, 10, 98 ss. (Landsberger, B., Sam'al, p. 106 n. 251Google Scholar; C.A.D. 3, p. 26Google Scholar).

37 Aux textes cités P.R.U. IV, pp. 21 sGoogle Scholar. s'ajoutent maintenant Ugaritica V, 27 (dernier paragraphe)Google Scholar, et —peut-être—36.

38 Liverani, , Levante IX, pp. 12 ssGoogle Scholar. Si l'esprit de ces dominations—juridique chez les uns, “théocratique” chez les autres—diffère, leurs méthodes, du moins, sont à peu pres lès metnes. Cp. celles des Amôsides décrites par Yoyotte, J., Histoire Universelle (Pléiade) 1, p. 185Google Scholar: self-government des Etats syriens, mais alliance, tribut régulier, et surveillance par des envoyés royaux.

39 P.R.U. IV, pp. 125–7Google Scholar.

40 Cf. P.R.U. IV, p. 125Google Scholar; Liverani, p. 105.

41 P.R.U. IV, pp. 102–5Google Scholar, cf. Gordon, C. H., J.N.E.S. XVII, pp. 28 ss.Google Scholar, avec réplique de Saggs, H. W., Iraq XXII, pp. 200 ssGoogle Scholar. G. Boyer (conférence citée supra n. 11 et 20) trouve, à Byzance, des parallèles à ces dispositions concernant les marchands d'Ura.

42 Un document découvert par M. Cl. Schaeffer au cours de sa dernière campagne (1962) montre que les princes hittites ne se contentaient pas de conclure des accords, mais qu'ils veillaient minutieusement à leur application. La lettre Ugaritica V, 26Google Scholar, adressée par le vice-roi hittite du Mukiš à Ammištamar, demandait courtoisement qu'on fît bon accueil en Ugarit à des ṣaripûtu qui se rendaient en pèlerinage à la “Dame-de-Grace”, c'est-à-dire: qu'on s'abstînt de lever sur eux aucun droit de passage. En ces circonstances, ou d'autres fort analogues, les autorités de l'Ugarit y manquèrent, et Piḫaziti, fonctionnaire de Carkemis, s'en prend au roi d'Ugarit même (RS 25.461). Après l'avoir profondément salué, “Pourquoi”, ajoute-t-il, “Monseigneur ne cesse-t-il de prélever des droits sur les ṣaripûtu? Les ṣaripûtu ne sont-ils pas au Roi (de Carkemis)? Pourquoi Monseigneur se comporte-t-il mal (ainsi) (la banîta êtenipuš) à l'égard du Roi mon maître? Ne prélève (donc) plus de droits sur les ṣaripûtu, sinon je le manderai au Palais”.

43 Cf. p.ex. Gurney, O. R., The Hittites, pp. 113 s.Google Scholar; Goetze, A., Kleinasien2 pp. 127 s.Google Scholar; Otten, H., dans Schmökel, H., Kulturgeschichte des Alten Orients, p. 383Google Scholar; et, tout récemment, Riemschneider, K. K., J.C.S. XVI, pp. 110 ss.Google Scholar, qui trace un tableau rapide, mais complet, des divers aspects de la guerre hittite, en particulier de ses préliminaires.

44 P.R.U. IV, pp. 35–7Google Scholar.

45 P.R.U. IV, pp. 53–5Google Scholar.

46 Sans doute s'agissait-il autant de les en démunir que d'en tirer parti.

47 Il est vraisemblable qu'à Ugarit comme ailleurs le roi prenait d'ordinaire la tête de ses armées. Nous n'en avons, je crois, aucun témoignage direct, faute d'inscriptions historiques, mais certaines lettres échangées entre lul et la reine(-mère) laissent entendre qu'il est en campagne. Cf. p.ex. en ougaritique: C. H. Gordon N° 117; RS 17.434 dans Ch. Virolleaud, , C.R.A.I., 1954, 253Google Scholar; et, surtout, P.R.U. II, 13Google Scholar; en accadien: RS 23.33. Sous la conduite du souverain ou du prince-héritier (tartennu), et haut dans la hiérarchie sociale, les nobles maryannu (dits aussi: amîl narkabti), sans doute propriétaires de Jeurs chars comme à Alalaḫ et peut-être éleveurs de chevaux par privilège spécial (P.R.U. III, 80 sGoogle Scholar.) (?), constituaient l'arme aristocratique du temps. Mais il est possible que l'Etat augmentât l'ampleur de sa charrerie en distribuant des attelages à d'autres particuliers (Ugaritica V, 105Google Scholar). Cette cavalerie devait rester sous la surveillance du PA narkabti ou du bêl bît abûs|ti. Si nous en croyons un témoignage, malheureusement isolé, les besoins de la remonte ougaritienne étaient élevés (P.R.U. II, 12: 2000 chevauxGoogle Scholar), et on y payait fort cher les “purs-sang” (200 sicles d'argent, d'après P.R.U. III, 41Google Scholar). Les ḫuburtanuru, qardabbu, rab qardabbi apparaissent assez souvent dans les textes d'Ugarit, mais il s'agit toujours de Hittites. On sait, d'autre part, qu'il existe des textes hippiatriques en ougaritique.

Les divers mur'u—du roi, du prince-héritier, du Préfet (d'Ugarit), ou de l'Intendant—devaient exercer un certain commandement dans l'armée. De même, les PA lîm “chefs-de-mille” (śar èlèp de l'A.T.), ici comme à Alalaḫ ou en pays hittite, mais les rares documents où ils nous sont attestés jusqu'à present (Ugaritica V, 52Google Scholar; RS 19.78) ne les considèrent qu'en temps de paix. Quant aux aširu en qui j'ai vu des “instructeurs” (P.R.U. III, 232Google Scholar), on veut en faire maintenant une classe de “captifs (libéres)” (cf. Malamat, A., Scripta Hierosolymitana VIII, p. 222 et sa bibliographieGoogle Scholar), mais je crois la chose peu vraisemblable, étant donné le rang assez élevé qu'ils paraissent occuper en Ugarit.

48 Les troupes, dans leur ensemble, sont désignees par ṣâbu (ṣbu), qui prend le sens d'infanterie en s'opposant à narkabtu. Les marins sont dits mallâḫu ou ṣâb eleppi (RS 19.46) (ṣbu any(t)). De nombreux termes, comme ougar. ḏmr, mhr, n‘r (naḫiru), etc., ou accad. rêdû (cf. aussi Alalaḫ, Boghazkeu˘), demeurent assez mal définis à Ugarit.

On hésite également à traduire: mḏrgl (maširuḫlu?) “potte-mḏrn (?)”, ṯnn (šanânu, cf. Alalaḫ, Egypte (Ward, W. A., J.N.E.S. XX , pp. 38 s.Google Scholar)) “archer (?), lancier (?)”, LÚ ZAG.LU (imittu “porte-épieu” d'après C.A.D. 7, pp. 126 sGoogle Scholar. (cp. PA GIŠ.ŠUKUR à Alalaḫ), mais plutôt “métallurgiste” selon moi), LÚ A.RIT “porte-bouclier (?)” (cf. Landsberger, B., A.f.O. XVIII, p. 379Google Scholar), etc.

Parmi les mercenaires, il faut peut-être ranger, à des titres divers, les ḫpṯ, les šrdânu (P.R.U. IV, p. 263Google Scholar), et les ‘apiru, logés chez l'habitant. Dans Ugaritica V, 20Google Scholar figurent les ṣâpû pí-iṭ-ṭa(-at)-te, mais ce sont, comme d'ordinaire, des archers égyptiens (Lambdin, T. O., J.C.S. VII, p. 77 n. 20Google Scholar). Au contraire, les amîlû nâṣṣirûte (ngr (:niḫrum)) y apparaissent comme les “gardes, sentinelles” de l'armée locale.

Autour du char s'emploient les kzy, qu'on rapproche des “valets d'écurie” égyptiens et qu'il faut, selon C.A.D. 5, p. 147Google Scholar, distinguer des kizû babyloniens (cf. Cassin, E., R.A. LVI, p. 71Google Scholar).

49 Les armuriers d'Ugarit jouissaient sans doute d'un certain renom (cf. p.ex. P.R.U. III, 5Google Scholar; Cl. Schaeffer, , Ugaritica III, pp. 169 ss. etc.Google Scholar). Ils avaient en Kušar un dieu-patron de premier plan qui avait su fournir à Baal les armes de sa victoire contre Mer (III AB, A 11 ss.), et au jeune Aqhat, l'arc composite raffiné qui devait lui être fatal (2 Aqht, VI 20 ss.). Des fabricants d'arcs (qšt, qsi) sont enumeres dans la petite tablette P.R.U. II, 37Google Scholar. Des arcs (qst, qṣ‘t; GIŠ BAN), flèches (hz; (GI) KAK.KUM.TAG.GA), carquois (uṯpt; išpatu, KUŠ É.AMAR.RU (cf. CAD 7, 257)) sont fréquemment distribués, ou recensés, dans les villes, les corporations, ou chez les particuliers. De même les boucliers (mgn (?); mašakga-ba-bu (cf. L. Matouš, , Bi.Or. XIII, pp. 138 n. 11, et 140Google Scholar; Landsberger, B., A.f.O. XVIII, pp. 378 s.Google Scholar)). Les soldats d'Ugarit usaient aussi du glaive (ḥrb; patru), de la lance (mrḥ), du trait (srdnn?), et de la fronde (ql‘). Ils se protégeaient, eux-mêmes ou leurs chevaux, de cuirasses ou cottes de mailles (ṯryn). Mais nous ignorons le sens exact, et l'utilisation, de beaucoup d'autres armes, telles que nṯq, msg, mšḫṭ, ktp, šlḥ, ṣmd, mḏrn, etc. (cf. en particulier P.R.U. II, 121–6Google Scholar).

Armes et chevaux n'étaient donnés qu'aux “amis”. C'est ainsi que le roi d'Ugarit recevait régulierement du roi et de la Cour hittite, par l'entremise de ses ambassadeurs, des chevaux de qualité et des arcs, probablement réputés, du Ḫanigalbat (Ugaritica V, 28Google Scholar).

50 P.R.U. IV, p. 192Google Scholar. La lettre du Roi (de Carkemis) au roi d'Ugarit, Ugaritica V, 31Google Scholar, peut avoir trait à la même inspection. Cf. peut-être aussi P.R.U. III, p. 17 (RS II.834)Google Scholar.

51 Cf. le ton général du “dossier” Ibiranu (P.R.U. IV, p. 187Google Scholar).

52 Ugaritica V, 33Google Scholar, l. 5′–16′: “Le Roi (hittite) t'a libéré de ‘service’, mais, quand il scella et te donna (ces) lettres (de franchise), n'y avait-il pas, dessus: Ce qu'on lui mandera, il (l')entendra et (le) fera? Or, ce qu'on te mande, pourquoi ne le fais-tu pas? Selon ce que le roi ton maître dit, agis en tout point. Il t'a libéré: toi, de ton côté, ce que te mande le Roi ton maître, fais-le. (Suit une requête de lourd transport maritime vers le pays d'Ura).”

53 V AB, B 13 ss.: “(Anat) plonge jusqu'aux genoux dans le sang des braves, jusqu'aux hanches (?), dans le caillot des soldats.”

54 III AB, B 34 ss.: “Message de votre seigneur Mer, de votre maitre le Fleuve-justicier:… livrez-moi Baal, que je le domine, le fils de Dagan, que je le dépouille.”

55 Je me permets de signaler ici la traduction récente du poème de Keret par Herdner, A., dans Les Ecrivains illustres) l‘Antien Orient, pp. 141–7Google Scholar.

56 Cette réserve et la longueur du siège, qui paraît durer déjà depuis des mois, montrent qu'Ardat était alors une ville importante et solidement défendue.

57 La technique des sièges etait connue sous ses diverses formes: rampes, circonvallations et sapes, machines (tours, béliers), et mise en oeuvre, dès l'epoque de Mari, cf. Kupper, J. R., R.A. XLV, pp. 125–8 et C.A.H.2 II, 7Google Scholar. Pour les Hittites, cf. Otten, H., dans Schmökel, H., Kulturgeschichte…, p. 384Google Scholar, sur la reddition rapide de Carkemis, et Gurney, O. R., The Hittites, pp. 109 sGoogle Scholar.

58 Pour une autre utilisation des chars, également en relation avec une place forte, cf. Yeivin, S., J.N.E.S. IX, pp. 101107Google Scholar, qui croit retrouver dans la bataille de Megiddo entre les confédérés de Canaan et Thoutmès III, et dans celle de Qadeš, l'application de la même stratégie, avec des résultats opposés. De toute façon, la charrerie est, à cette époque, l'élément de manoeuvre.

59 LÚ MAŠGIM.GAL, dont Steiner, G., Kadmos I, pp. 130–8Google Scholar, et surtout Otten, H., M.D.O.G. XCIV, p. 15Google Scholar, rapprochent hypothétiquement LÚ pidduri (cf. ougar, pdr “ville”?).

60 Sur Alašiya, dont la localisation à, ou en, Chypre n'est guère plus niable, cf. les données récemment recueillies par G. Steiner, l.c., et H. Otten, l.c., pp. 10 ss. Sur son onomastique, cf. le travail de M. C. Astour qui vient de paraître: “Second Millenium B.C. Cypriot and Cretan Onomastica reconsidered” (Brandeis University—Polycopié).

61 On imagine mal que sept bateaux seulement aient pu ainsi semer la désolation en Ugarit. Il semble pourtant exclu qu'une lettre use du chiffre 7 pour désigner: une quantité considérable. Devons-nous comprendre que ce raid de pirates avait été précédé de beaucoup d'autres, par exemple: de celui qui menaçait, quand Ammurapi avait lancé au roi d'Alašiya un appel auquel Ugaritica V, 23Google Scholar avait déjà apporté une réponse? Peut-on imaginer, d'autre part, que le roi d'Ugarit avait réellement envoyé toutes ses forces loin de son royaume, comme il le dit? Le roi d'Alašiya conseillait à son “fils” de rester ferme (lu dunnunâta) de garder son sang-froid: c'est probablement qu'il n'était pas atteint, lui-même, par la panique. Du moins, pas encore.

62 Cf. antérieurement, du même auteur: XIéme RAI, séance du 27-6-1962, et Z.A. LV, pp. 167 sGoogle Scholar. Je dois, personnellement, au Professeur H. Otten une très longue lettre sur le sujet, en date du 23-1-1962.

63 “C'est… la seule bataille de l'histoire de l'Ancien-Orient que nous connaissions avec précision” (Goetze, A., Kleinasien2, p. 129Google Scholar, qui cite là, n. 6 et p. 10 n. 3, la bibliographie de base, cf. également l'étude de S. Yeivin citéc supra n. 58). Les interprètcs modernes ne sont pas tous d'accord, cependant, sur l'issue et les suites immédiates du combat.

64 Ugaritica V, 37Google Scholar, nous apprend, par exemple, que les rois d'Ugarit et d'Amurru s'étaient entendus verbalement pour échanger leurs renseignements concernant un ennemi que nous ne pouvons préciser; P.R.U. IV, pp. 107 s.Google Scholar, que Ḫattusil III accordait au roi d'Ugarit le privilège assez rare de lui rendre ses émigrants (clandestins?) et ses fuyards, etc.

65 Dès maintenant, nous avons de nombreux renseignements, dans les “Rapports préliminaires” ou Ugaritica I à IV, sur les fortifications d'Ugarit, les armes et les munitions retrouvées, etc. Je ne retiendrai ici, à titre d'exemple, que la “Stèle du Traité” (Cl. Schaeffer, , Syria XVIIGoogle Scholar, pl. XIV et Ugaritica III pl. VIGoogle Scholar).

66 Cf. P.R.U. IV, Avant-Propos p. IIGoogle Scholar; Ugaritica IV, 39, 73Google Scholar; etc.

67 Surtout depuis les remarques fort intéressantes de Kitchen, K. A., Suppiluliuma and the Amarna Pharaohs, p. 36s.Google Scholar, à ce sujet.

68 Cf. les nombreux duplicata des mêmes pièces dans P.R.U. IV, passim.