Hostname: page-component-77c89778f8-fv566 Total loading time: 0 Render date: 2024-07-17T17:54:55.056Z Has data issue: false hasContentIssue false

Les Québécois, la guerre et la paix, 1945–60*

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

J. I. Gow
Affiliation:
Université de Montréal

Extract

The purpose of this study is to describe and to interpret the opinions of the French-speaking residents of Quebec on the questions of war and peace during the years 1945–60. The principal sources used in the study are the editorials of the French-language press, the results of the Gallup poll, and the speeches of Quebec members of Parliament at Ottawa. In the press, few traces of outright isolationism were found, but there were sharp divisions on the questions of relations with the countries of the communist bloc and with those of the non-aligned “third world.” The general public seems to have accepted in principle the main external commitments of Canada during this period, but to have remained against participation of a military sort in practice. If foreign policy was not the specialty of Quebec members of Parliament, there were always individuals or groups to make known points of view current in Quebec, especially when these were at variance with government policy. The year 1960 appears in hindsight to have been a turning point for French-Canadian opinion because of the appearance of a new government in Quebec but also because of the foreign policy of President de Gaulle and the appearance, that year, of a large new bloc of French-speaking states, independent and members of the United Nations.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1970

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 Pour les fins de cette étude nous définissons l'opinion comme l'expression verbale d'une attitude en réponse à un stimulus externe. L'attitude, elle, est « une disposition mentale et nerveuse organisée par l'expérience et qui exerce une influence directrice ou dynamique sur les réactions de l'individu envers tous les objets et toutes les situations qui s'y rapportent ». Allport, G. W., cité par Meynaud, Jean et Lancelot, A., Les attitudes politiques (Paris 1962), 7.Google Scholar L'attitude est donc plus stable que l'opinion, celle-ci dépendant de façon plus immédiate des perceptions que se font les individus de la réalité momentanée. Voir aussi Childs, Harwood L., Public Opinion: Nature, Formation, Role (Princeton, NJ, 1965), 13Google Scholar, et Katz, Daniel, « The Functional Approach to the Study of Attitudes », in Berelson, B. and Janowitz, M., Reader in Public Opinion and Communication (Glencoe, Ill., 2e ed., 1966), 5163.Google Scholar

2 Pour « Québécois » on entendra ici les ressortissants de langue française du Québec.

3 Voir, par exemple, Wade, Mason, The French Canadians, 1760–1945 (Toronto, 1955), 1085Google Scholar; Kierstead, B. S., Canada in World Affairs, 1951–53 (Toronto, 1956), 33Google Scholar; Soward, F. H. et McInnis, E., Canada and the United Nations (New York, 1956), 73Google Scholar; et Bergeron, Gérard, « Le Canada français: du provincialisme à l'internationalisme », dans Keenleyside, H.et al., The Growth of Canadian Policies in External Affairs (Durham, NC, 1960), 99130.Google Scholar Le professeur Lower, A. R. M. croyait, par contre, que les Canadiens français restaient isolationnistes, « Canada in the New, Non-British World », dans International Affairs, III, 3 (été 1948) 208–21.Google Scholar

4 MM. Bergeron, Soward et McInnis ont trouvé que les Québécois acceptaient la participation sans enthousiasme tandis que Kierstead les trouvait plutôt antiparticipationnistes (Bergeron, « Le Canada français », 129, Soward et McInnis, Canada and the United Nations, 33, 75). Des références critiques au rôle de frein de l'opinion québécoise pendant la guerre de Corée ont été faites par Underhill, Frank dans Canadian Forum, Oct. 1950, 150Google Scholar, et par Stevenson, John A. dans Foreign Affairs, April 1951, 456–67Google Scholar, tandis qu'une défense des nationalistes québécois a été faite par Gordon Rothney sous le titre « Québec and Korea » dans Canadian Forum, June 1951, 55–7 (traduction parue dans Le Devoir, le 23 juin, 1951).

5 Voir Masters, D. C., Canada in World Affairs, 1953–55 (Toronto, 1959), 3Google Scholar, et Kierstead, Canada in World Affairs, 32.

6 C'est la thèse notamment de Gérard Bergeron, « Le Canada français », mais aussi celle de Alford, Robert, « The Social Bases of Political Cleavage in 1962 » dans Meisel, J., ed., Papers on the 1962 Election (Toronto, 1964), 229Google Scholar, et moins explicitement de Schwartz, Mildred A., dans Public Opinion and Canadian Identity (Berkelyet Los Angeles, 1967), 251.Google Scholar

7 Laulicht, J. et Strong, G. W., In Your Opinion, Volume II: The Causes and Correlates of Foreign Policy Beliefs (Clarkson, Ont., 1968), 146–7.Google Scholar

8 Seuls les juifs semblent prendre des positions indépendantes de leur classe sociale et de leur degré d'instruction.

9 Lipset, S. M., Political Man (Garden City, NY, 1960, p.b., 1963), 92Google Scholar; Almond, G., The American People and Foreign Policy (New York, 2e ed., 1960), 124Google Scholar; Key, V. O., Public Opinion and American Democracy (New York, 1961), 132Google Scholar; Hero, Alfred O., Americans in World Affairs (Boston, 1959), 64–5Google Scholar; Campbell, A.et al., The American Voter (Ann Arbor 1960), 205Google Scholar; Lane, Robert E., Political Life (New York, 1959Google Scholar, p.b., 1965), chap. 16; Stouffer, Samuel, Communism, Conformism, and Civil Liberties (Garden City, 1955)Google Scholar chap. 4, 5 et 6.

10 Sur le plan interne aussi bien qu'externe. Voir les travaux de Francine Depatie, « Comportement électoral au Canada français », thèse de maîtrise, Université de Montréal, 1965, et « Conservatism and Ethnocentrism among French Canadians of Quebec » le Groupe de recherche sociale, miméo (Montréal, 1965).

11 Pour la démonstration de cette thèse, pourtant pas du tout originale, nous devons renvoyer le lecteur au chap. 2 de notre thèse.

12 Rapport du Comité sur la radiodiffusion (rapport Fowler) (Ottawa, 1965), 75.

13 Des études du Groupe de recherche sociale, du Service des recherches de Radio-Canada, et « Une étude de l'auditoire et des caractéristiques des lecteurs de quotidiens de langue française à Montréal » faite pour Montréal Matin par Canadian Facts (Montréal, 1965).

14 (Montréal, 1966), tome I, 377.

15 Nous avons pu consulter les résultats gardés en cartes perforées par le département de sociologie de l'Université Carleton grâce à la bienveillance du professeur Muni Frumhartz.

16 Schwartz, Public Opinion, 55–6, et Alford « The Social Bases of Political Cleavage » 206.

17 Nous signalons toujours dans les résultats ceux du Québec entier par un « Q » et ceux du Québec français par le « QF ».

18 Pour nos fins La Réforme peut être considérée comme le successeur du Canada.

19 En 1958–9, Le Devoir proposait un arrangement dans le cadre de l'OTAN de préférence à l'accord bilatéral que fut le NORAD.

20 Rien de plus révélateur de ce débat que les polémiques suscitées par les voyages de P.-E. Trudeau en URSS (1952), de Gérard Filion en Chine (1952) et de Jacques Hébert en Pologne (1955).

21 C'est seulement avec la « révolution tranquille » des années 1960 qu'on se rendra compte que la catégorie dite de la gauche était toute relative!

22 « Le grand rêve d'un satellite », Cité Libre, avril 1960.

23 Alford, « The Social Bases of Political Cleavage », 228–30 et Saul Frankel, « Political Orientations in a Bicultural Society », étude préparée pour la Commission Royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, miméo. Université McGill, 1965, 14 et 78. Le professeur Frankel souligne aussi le manque relatif de réponses « qualifiées » chez les Canadiens français.

24 Les chiffres pour le Canada comprennent ceux relatifs au Québec de sorte que les différences entre les deux sont minimisées.

25 Il faut ajouter que le Québec se comparaît favorablement avec le reste du Canada sur cette question. En 1956, l'Ontario et le Québec sont seuls avec 59 pour cent, l'ensemble du pays n'ayant que 54 pour cent. De plus, en 1959, si les Québécois préfèrent voir le Canada vendre son blé à des bas prix aux pays sous-développés plutôt que de le leur donner, il est plus généreux que l'ensemble du Canada. Pour le Québec 20 pour cent sont pour le don, 57 pour cent pour la vente. Pour le Canada les chiffres sont 16 et 60 pour cent respectivement.

26 Lemelin, Claude et Marion, Jean-Claude, Le Canada français et le tiers monde (Ottawa, 1963), I, 81.Google Scholar

27 La remarque vient d'une description de ses principes offert par les rédacteurs de L'Action nationale, jan. 1945, p. 163. « Nous avons les nôtres qui ne sont pas isolationnistes même s'ils on été jusqu'ici et resteront de tendance anti-participationnistes… Nous sommes catholiques, canadiens d'origine et de civilisation française, ressortissants d'une petite puissance ».

28 L'exemple le plus frappant fut la question des armes nucléaires en 1963 où l'adhésion partisane déterminait l'opinion dans la majorité des cas.

29 Voir son discours à l'Université de Toronto en 1947, cité par Spencer, R., World Affairs, 1946–9 (Toronto, 1959), 268.Google Scholar

30 C'est une conclusion de Laulicht et Strong, In Your Opinion, 57–65.

31 Les partis en question: le Parti conservateur (aile québécoise), l'Union Nationale, le Nouveau Parti démocratique, le Crédit Social, le Rassemblement pour l'indépendance nationale. Les groupes en question: la CSN, la FTQ, l'UCC, la Voix des Femmes, le MDN.

32 Voir no 3.

33 Mildred Schwartz a trouvé que les Québécois se sont distingués par leur appui constant à l'idée de symboles nationaux authentiques (drapeau, hymne national, etc.), Public Opinion, 107–12.

34 Nos conclusions ne s'accordent pas toujours avec celles de Laulicht et Strong (In Your Opinion, chap 4) qui ont trouvé les Canadiens français plus militaristes et plus cyniques que les Canadiens anglais, moins favorables à un renforcement de l'ONU et pas beaucoup plus réticents quant à la coexistence.

35 Voir no 27.

36 A commencer par l'entente franco-québécoise du 27 février 1965 dans le domaine de l'éducation. Voir Louis Sabourin, « Politique étrangère et Etat du Québec », in International Journal, été 1965, 350–61.

37 Voir, par exemple, Podea, Iris, « Pan American Sentiment in French Canada », in International Journal, automne 1948, 334–49Google Scholar, et Bernier, Gaston, « Les relations entre le Canada et l'Amérique latine », thèse de maîtrise, Université Laval, 1962.Google Scholar On se rappelle que le premier voyage du Président de Gaulle au Québec a eu lieu en 1960.

38 A l'exception de quelques points tels l'ambassade auprès du Vatican, et l'entrée l'OEA.

39 On s'étonne de lire, par exemple, qu'en décembre 1968, 55 pour cent des Québécois croient que le Canada devrait garder ses effectifs en Europe tandis que 32 pour cent sont pour leur rapatriement et 13 pour cent sont sans opinion. Les moyennes canadiennes sont 64 pour cent pour, 23 pour cent contre, 3 pour cent qualifiés et 10 pour cent sans opinion. ( Gallup, Sondage dans La Presse, 11 déc. 1968).Google Scholar

40 Positions prises pendant l'élection fédérale de 1963 ainsi que le Programme du RIN, 1968–9; Lévesque, René, Option Québec (Montréal, 1968), 69Google Scholar; Mouvement souveraineté-association (MSA) Ce pays qu'on peut bâtir, 1968, 37; Gilles Grégoire, président du Ralliement national (RN) dans un discours résumé au Devoir, le 23 mai 1967; Rosaire Morin, Directeur des Assises des Etats généraux du Canada français dans Le Devoir, 7 juillet 1967; et François Aquin, premier député indépendantiste à l'Assemblée législative du Québec, dans Le Devoir, 4 août 1967.