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Le politique, concept mystificateur?

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

André-J. Bélanger
Affiliation:
Université de Montréal

Abstract

Searching for the meaning of politics is time lost. Introduced by the Ancient Greeks, the concept of politics came to be understood by subsequent authors as the most meaningful of the social sciences. It has been reduced to a secondary status, however, with the growth of sociology. The term has become loaded with meaning, to the level of the inexpressible. Attempts at delimiting it have been fruitless except for nominalist definitions which are evaluated for their heuristic character within a given theoretical discourse. The analyst should look for social relations instead of given social objects.

Résumé

La recherche du politique est temps perdu. Le concept tire son origine de la philosophie grecque et s'est longtemps imposé comme l' élément le plus significatif du social. Avec l'avènement de la sociologie, il s'est vu rétrogradé à un statut inférieur. Le politique renvoie souvent de nos jours à un excès de sens, à un indicible. Toute tentative de le cerner autrement que de manière nominale s'est soldée par un échec. Plutôt que de l'investir comme objet ou lieu hypothétique, il y a tout intérêt à s'arrêter à des relations sociales sans trop se soucier de leur nature prétendument politique ou pas.

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Sommaire
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Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1984

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9 Ibid., 11.

10 Ibid., 13.

11 Ibid., 34.

12 Ibid., 39–40. »L'historicité, précise-t-il, est une action de la société sur elle-mÊme, mais la société n'est pas un acteur » (ibid., 75).

13 Ibid., 81.

14 »II n'y a pas d'essence du politique, seulement une place du systéme politique dans le processus de transformation d'un champ d'historicité en organisation sociale »(ibid., 252). Comme chez Poulantzas, l'évocation du politique s'inscrit dans une vision de spatialité.

15 Ibid., 230.

16 Ibid., 215.

17 »L'Etat est le lieu de combinaison du systéme institutionnel et des autres systémes sociaux, systéme d'action historique, systéme des classes, systémes organisationnels » (ibid., 256).

18 Ibid., 257.

19 Poulantzas, Nicos, Ponvoir politique et classes societies (Paris: Francis Maspero, 1970), 13Google Scholar.

20 Ibid., 10.

21 Ibid., 13.

22 »II faut ... situer, á l'intérieur d'une formation sociale, la place, et la fonction spécifiques du niveau des structures politiques qui en sont l'objectif ... » (ibid.. 41).

23 Ibid., 39.

24 Ibid., 35.

25 Ibid., 41.

26 Ibid., 110.

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32 Poulantzas, Pouvoir politique, 54Google Scholar.

33 «La domination politique elle-mÊme ne peut se faire au moyen exclusif de la seule repression physique, mais requiert I'intervention décisive et directe de l'idéologie. C'est dansce sensque l'idéologie dominante, sous la forme d'existence des appareils idéologiques, est directement impliquée dans le systéme étatique, qui constitue lui-mÉme á la fois l'expression, le garant et le lieu concentré du pouvoir politique” (Poulantzas, Fascisme et dictature, 333).

34 Poulantzas, Pouvoir politique, 221Google Scholar.

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36 Poulantzas, L'État, le pouvoir, le socialisme, 22Google Scholar.

37 Les juristes ont maximisé le « Pouvoir » pour mieux asseoir I'État et sa présumée souveraineté. Ce Pouvoir leur a servi de point d'appui hors du champ proprement juridique. Tout comme les économistes libéraux ont élaboré leur discours É partir d'une conception réductive de l'homme (l'homo economicus, conception jugée caricaturale, mais qui trouve sa légitimité ou non-légitimité dans le caractére heuristique ou non de son usage), le droit constitutionnel de tradition française s'est souvent fondé sur une conception tout aussi simplificatrice de la société. Georges Burdeau exalte encore aujourd'hui le Pouvoir, comme «puissance organisatrice de vie sociale », vocabulaire de la physique mécanique appliquée á l'explication des relations sociales, oú prennent également place l'énergie et la force (La Politique au pays des merveilles [Paris: Presses universitairesde France, 1979], 9293Google Scholar, et Traitedé Science politique, Tome 1 [Paris: Librairie de droit et de jurisprudence, 1949], 216 et s.Google Scholar). II fait ouvertement allusion á la définition que proposa jadis le doyen Hauriou, en affirmant que le pouvoir, “c'est une force nee de la volonté sociale, destinée, á conduire le groupe dans la recherche du Bien commun et capable ... d'imposer aux membres l'attitude qu'elle commande « (Traité, 216). II ne faut done pas trop s'étonner de retrouver certaines formulations qui en sont les vestiges en science politique, surtout auprés des juristes de formation. Georges Lavau pouvait, il y a déjá cependant trente ans, faire sienunapercu inspire deces sources: “Par essence ... et par vocation, le Pouvoir est un phénomène unique et total: il n'est ni seulement «politique», ni seulement économique », ni seulement «militaire»: il n'est la plénitude”» (« La Dissolution du pouvoir», Esprit 21 [1953], 817).

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40 Lemieux estime, avec raison, que les modalités de pouvoir prévues par Lapierre n'informent finalement pas l'analyse (Les cheminements, 10).

41 Ibid., 5.

42 Bergeron, Gérard, La Gouverne politique (Paris: Mouton, 1977), 29 et 32, note 7Google Scholar.

43 II n'est pas indifferent que la mise en garde d'Émile Durkheim dans les Régies de la methode sociologique s'adresse implicitement á la science politique plus qu'á toute autre discipline: »Dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne savons pas avec certitude ce que c'est que l'État, la souveraineté, la liberté politique, la démocratic le socialisme, le communisme, etc., la méthode voudrait done que Ton s'interdit tout usage de ces concepts, tant qu'ils ne sont pas scientifiquement constitués » (Les régies de la méthode sociologique [Paris: Presses universitaires de France, 1963], 22Google Scholar). Faut-il rappeler les propos de Easton, David sur l'État, le pouvoir et la notion d'equilibre dans The Political System (New York: Alfred Knopf, 1953)Google Scholar.

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46 II en est de mÊme, mais á un degre un peu moindre, dans la Gouverne politique.

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52 Dahl, L'analyse politique contemporaine, 30.

53 Le caractére atomiste et asociologique du découpage laissera plus d'un lecteur perplexe.

54 « Nous n'avons pas l'audace de proposer une définition formelle, cependant, nous sommes en mesure d'indiquer le genre de choses dont nous voulons traiter, sans prétendre, bien sur, qu'elles épuisent la question [without claiming that these are all of politics]» (traduction mienne) (Riker, W. H. et Ordershook, P. C., Introduction to Positive Political Theory [Englewood Cliffs: Prentice Hall, 1973], 1)Google Scholar.