Hostname: page-component-77c89778f8-gvh9x Total loading time: 0 Render date: 2024-07-19T12:08:11.525Z Has data issue: false hasContentIssue false

Organisation Sociale et Valeurs Culturelles Canadiennes-Françaises

Published online by Cambridge University Press:  07 November 2014

Philippe Garigue*
Affiliation:
Université de Montréal
Get access

Extract

L'orientation culturelle des Canadiens-français est devenue une des questions les plus importantes de l'analyse sociologique de ce groupe ethnique. Ainsi une des tâches principales des sociologues qui se sont intéressés à la question a été le développement d'une définition de la culture canadienne-française. Cependant, malgré l'ampleur et le nombre des travaux publiés, il n'existe pas de synthèse permettant une vue d'ensemble de la question. Notre but dans cet article est de formuler les étapes nécessaires à une présentation synthétique de la culture canadienne-française du point de vue de ses fondements sociologiques. Ce que nous allons dire ne prétend pas être une analyse complète de la question. Nous avons voulu retenir dans notre présentation, et de l'ensemble des situations et des problèmes susceptibles d'être examinés, seulement ceux qui nous semblent soit particulièrement importants, soit nettement révélateurs. Nous avons donc conscience d'être incomplet, mais nous pensons pouvoir présenter l'essentiel de la question.

Pour les fins de la présentation nous avons divisé notre article en trois parties que nous jugeons d'égale importance. Les deux premières parties consistent en une analyse: premièrement, de la tradition culturelle de la Nouvelle-France; et deuxièmement, des traditions culturelles nées après la Conquête de 1760. La troisième partie consiste en une analyse de la conjoncture culturelle actuelle. Il existe une raison fondamentale à faire précéder l‘analyse « synchronique » par une analyse « diachronique »: sans l'analyse des traditions culturelles il est pratiquement impossible de saisir la conjoncture sociologique actuelle, et ceci en raison des ambiguités qui existent aussitôt que l'on veut définir ce qu'est le Canada français du point de vue politique ou géographique, ou même purement sociologique. Mais, en partant de l'analyse des traditions culturelles il est possible d'établir les grandes lignes de ce qu'est présentement le Canada français du point de vue de la culture canadienne-française. Nous procéderons de la même manière dans l'analyse de chacune des parties de la présentation. Nous essaierons de faire le point sur la documentation en existence et nous émettrons des conclusions.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 1962

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 Langlois, Georges, Histoire de h population canadienne-française (Montréal, 1935).Google Scholar

2 Veyret, Paul, La population du Canada (Paris, 1953).Google Scholar

3 Henripin, Jacques, La population canadienne au début du XVIIIe siècle (Paris, 1954), 113.Google Scholar

4 Frégault, Guy, La société canadienne-française sous le régime français (Ottawa, 1954).Google Scholar

5 Hamelin, Jean, Economie et société en Nouvelle-France (Québec, 1960).Google Scholar

6 Gagnon, Ernest, Chansons populaires du Canada (Québec, 1865)Google Scholar; ainsi que l'étude de Madeleine et d'Harcourt, Raoul, Chansons folkloriques françaises au Canada (Québec, 1956).Google Scholar

7 Trudel, Marcel, Le régime seigneurial (Ottawa, 1956).Google Scholar

8 Sur la famille canadienne-française, voir le livre de l'auteur, La vie familiale des Canadiens-français, sous presse.

9 Le Rapport de Durham, présenté, traduit et annoté par Marcel Pierre Hamel (aux Editions du Québec, 1948), 91–2. Le passage suivant est important pour l'actualité de la situation: « Les dissemblances qui sont ainsi le fruit de 1 éducation et du langage ne sont nullement diminuées au cours de la vie. Les affaires ne rapprochent pas les deux races dans l'amitié et dans la coopération; elles les placent plutôt en rivalité l'une contre l'autre. Un bon zèle a induit les Français à se lancer dans les carrières occupées jusqu'ici par les Anglais et à essayer de leur faire concurrence dans le commerce. On doit regretter beaucoup que cette effort ait eu lieu seulement lorsque la haine des nationalités eut atteint son maximum d'intensité et que la concurrence eut été conduite de manière à envenimer les jalousies déjà existantes. La fondation de la « Banque du Peuple » par des hommes d'affaires français est un événement qui peut être regardé comme un indice du réveil de la puissance économique de la population française; ainsi faut-il beaucoup regretter que le succès de cette entreprise nouvelle ait été uniformément répandu au moyen d'appels directs et mesquins aux préjugés de races. Des Canadiens-français ont construit des bâteaux à vapeur pour lutter contre un monopole qui profitait sur le Saint-Laurent à un groupe de financiers anglais. … On faisait des appels constants aux sentiments nationaux de la population française en faveur de l'encouragement exclusif à la « Ligue française ».

10 Langlois, , Histoire de la population canadienne-française, 130–40.Google Scholar

11 Ouellet, Fernand, Papineau (Québec, 1958), 92.Google Scholar

12 Viatte, Auguste, Histoire littéraire de l'Amérique française (Paris, 1954), 99132.Google Scholar

13 Galameau, Claude, Edmond de Nevers (Québec, 1960), 47.Google Scholar

14 Minville, Esdras, L'Agriculture (Montréal), 295.Google Scholar

15 Falardeau, Jean-Charles, Paroisses de France et de Nouvelle-France au XVIIe siècle, Cahiers de l'école des sciences sociales, politiques et économiques de Laval (Québec, 1943?), 27.Google Scholar

16 Roy, Maurice Son Exc. Mgr., Paroisse et démocratie (Montréal, 1950).Google Scholar

17 Jean-Charles Falardeau, The Parish as an Institutional Type, ce Journal, XV, 1949, 353-67.

18 Brunet, Michel, La présence anglaise et les Canadiens (Montréal, 1958), 56.Google Scholar

19 Voir sur l'Eglise catholique au Canada les titres suivants: David, L. O., Le clergé canadien, sa mission, son œuvre (Montréal, 1896)Google Scholar; Gosselin, Auguste, L'Eglise du Canada après h Conquête (Québec, 19161917), 2 vols.Google Scholar

20 Filteau, Gérard, Les constantes historiques de notre système scolaire (n.p., n.d. ), 29.Google Scholar

21 Groulx, Chanoine L., L'enseignement français au Canada (Montréal, 1934), I, 181.Google Scholar

22 Voir l'étude Audet, de Louis-Philippe, Le système scolaire de la province de Québec (Québec, 1951), I, 5162.Google Scholar

23 Voir à ce sujet l'article de Rocher, Guy et Dumont, Fernand, « Introduction à une sociologie du Canada français », Le Canada français aujourd'hui et demain, Recherches et débats, cahier 34, 03, 1961, 1338.Google Scholar

24 Voir le discours de Robert M. Fowler au 14e Congrès des éducateurs de langue française à Charlottetown le 12 août 1961; et la réponse du journal Le Devoir du 24 août, 1961 (éditorial).