L'essor démographique de l'Europe au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, amena les économistes européens à élaborer une théorie des rapports entre l'environnement, la population et la technologie, que de nombreux spécialistes des sciences sociales continuent aujourd'hui à appliquer aux problèmes de développement des sociétés primitives. La caractéristique fondamentale de cette théorie est qu'elle considère la tendance démographique comme un facteur d'adaptation : elle suppose qu'à un milieu donné correspond une certaine capacité de peuplement, cette capacité définie comme le nombre de personnes pouvant trouver de quoi se nourrir dans cette région sur la base du système de subsistance qui y prévaut.

Après l'anti-roman et la contre-culture, la non-croissance. Trois symptômes, certes très différents, de la remise en question des valeurs par une société à la recherche de nouvelles parades idéologiques aux problèmes demeurés insolubles malgré les progrès spectaculaires de la croissance matérielle ou apparus à la suite de celle-ci : le malaise généralisé des jeunes, la persistance de la misère, l'agression contre l'environnement, la frustration du Tiers Monde qui en est à se demander si au concept même de développement, fondé sur l'efficacité, ne devrait pas se substituer celui de la libération, axé sur la justice sociale et la création d'un homme nouveau.

Il ne se passe guère d'année sans qu'un tremblement de terre ne provoque des dégâts considérables quelque part dans le monde : Agadir, Skopie, le Pérou, le Nicaragua, sont autant de noms qui rappellent une catastrophe récente. Nous savons que le littoral du Pacifique ou celui de la Méditerranée sont les lieux les plus exposés à ce type de cataclysme. L'Espagne, dont les côtes méditerranéennes sont étendues, n'est pas à l'abri des séismes. Certes, aucune catastrophe ne s'y est produite récemment mais les secousses sismiques sont des manifestations familières à un grand nombre d'habitants de la Péninsule ibérique.

Le domaine de l'histoire climat et récoltes,récemment encore neuf, a été — depuis quelques années — enrichi par de stimulantes études, au premier rang desquelles figurent les travaux d'Emmanuel Le Roy Ladurie. La présente recherche a simplement pour but de livrer quelques nouvelles pièces au dossier de l'histoire écologique.

Les sources sont diverses. En annexe, in fine,on a rassemblé toutes les notations trouvées, dans les chroniques et dans les registres publics, sur le climat, la météorologie, les récoltes, et les incidences de ces phénomènes sur la vie des hommes : prix, abondance, disettes.

Pour l'administration britannique du XIXe siècle, l'Inde rurale constituait un défi : lui demander de donner les richesses apparemment immenses qu'elle semblait promettre c'était inévitablement l'exposer à la menace de risques incalculables. La politique officielle — avant tout intéressée par l'impôt foncier — visait à trouver des moyens susceptibles d'accroître le rendement des investissements faits dans l'agriculture et, du même coup, à diminuer les coûts dûs aux fléaux naturels. L'application de cette politique se dit dans deux directions principales. Pour commencer, on vit dans les grands travaux, destinés à la fois à stimuler la production et à fournir un certain degré de protection contre les caprices de la mousson annuelle, la solution « physique » du problème, solution qui permettrait de soumettre les lois naturelles du milieu à ce que l'on pensait être les « lois naturelles de l'économie politique ».

Le nom de Sahel provient d'un terme arabe désignant le rivage. Au sud du Sahara, du Sénégal au Tchad, ce « rivage du désert » est peut-être en voie de transformation irréversible en désert. Des causes possibles souvent invoquées pour expliquer ce phénomène, certaines paraissent plus importantes que d'autres. Il convient toutefois, avant de les examiner, de mettre en évidence cette sécheresse.

Pour cela, un tableau (cf. tableau I) a été élaboré qui résume les données de l'Asecna (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar) déjà collationnées dans des résumés mensuels d'observations comportant une annexe pluviométrique ; les hauteurs de précipitations pour les années civiles de 1966 à 1971 seulement y figurent car ce sont les seules que nous ayons pu consulter à la Météorologie Nationale.