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Vers l’apparition de l’État en Mésopotamie

Bilan des recherches récentes

Published online by Cambridge University Press:  03 April 2017

Jean-Louis Huot*
Affiliation:
Université de Paris-I – Panthéon-Sorbonne

Résumé

La Mésopotamie a connu l’urbanisation aux alentours de la fin du IVe millénaire. Bien plus tard, à la fin du IIIe, certaines régions s’organisent autour d’une capitale et fonctionnent comme un État. Ce dernier n’apparaît donc, en basse Mésopotamie qu’environ un millénaire après l’urbanisation. Aucun site n’a fourni de documentation suffisante pour que l’on puisse observer, sur le terrain, un passage continu du village à la ville. L’époque d’Uruk, témoin de nombreux changements radicaux (apparition d’une architecture monumentale, des villes, de l’écriture, entre autres), n’est pas caractérisée par le développement en continu des sites villageois antérieurs, et le problème des causes profondes de l’urbanisation reste entier. En ce sens, la brève époque d’Uruk mérite bien l’épithète de « révolutionnaire », autant, sinon plus, que la longue période néolithique.

Abstract

Abstract

In Mesopotamia urbanization began around the end of the 4th millennium B. C. Much later, at the end of the third millennium, some regions were organized around a capital and functioned like states. The state, therefore, only appears in Mesopotamia one full millennium after the beginnings of urbanization. None of the excavated sites have yielded sufficient data to enable us to analyse the steady evolution from village to town. The Uruk period, which was witness to many radical changes(among others the beginnings of monumental architecture, of towns, of writing), was not the outcome of a continuous development of previous villages. The deep reasons underlying the process of urbanization remain unexplained. In a way, the label revolutionary applies well – and perhaps even better – to the short period of Uruk, than to the long Neolithic period.

Type
Le Néolithique Naissance des sociétés complexes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2005

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References

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7- J. -L. Huot, Les Sumériens…, op. cit., pp. 65-70.

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9- B. Geyer et P. Sanlaville, « Nouvelle contribution… », art. cit., p. 401.

10- Ibid., p. 400.

11- Gasche, Hermann et alii, « Fleuves du temps et de la vie. Permanence et instabilité du réseau fluviatile babylonien entre 2500 et 1500 avant notre ère », Annales HSS, 57-3, 2002, pp. 531544 Google Scholar.

12- Ibid., p. 533.

13- Sous la direction de Jean-Louis Huot. Voir, en dernier lieu, Huot, Jean-Louis (dir.), Oueili, travaux de 1987 et 1989, Paris, Éditions Recherche sur les civilisations, 1996 Google Scholar.

14- Safar, Fuad et alii, Eridu, Bagdad, Direction générale des Antiquités, 1981 Google Scholar.

15- On verra un plan excellent de l’ensemble des monuments d’Uruk dans J. -D. Forest, Mésopotamie…, op. cit., fig. 91, p. 131. Voir également in Ibid., pp. 130-140, une interprétation générale de ces constructions très séduisante, dont on peut ne pas suivre tous les points, mais qui convainc sur l’essentiel et a le mérite de renouveler le dossier.

16- Dix-sept études d’Anton Deimel, parues entre 1920 et 1929. Voir la version modifiée dans Falkenstein, A., « La cité-temple sumérienne », Cahiers d’histoire mondiale, I, 4, 1954, pp. 784814 Google Scholar.

17- Huot, Jean-Louis, «Des sanctuaires orientaux.À propos de quelques idées reçues », Mélanges Pierre Lévêque, t. 4, Besançon, Centre de recherches d’histoire ancienne, vol. 96, 1990, pp. 209215 Google Scholar.

18- Huot, Jean-Louis et Maréchal, Claudine, « L’emploi du gypse en Mésopotamie du Sud à l’époque d’Uruk », in Huot, J. -L., Yon, M. et Calvet, Y. (éd.), De l’Indus aux Balkans, recueil à la mémoire de Jean Deshayes, Paris, Éditions Recherche sur les civilisa–tions, 1985, pp. 261275 Google Scholar.

19- Huot, Jean-Louis, Thalmann, Jean-Pierre et Valbelle, Dominique, Naissance des cités, Paris, Nathan, 1990 Google Scholar. Voir également J. -L. Huot, Une archéologie…, op. cit., t. I, pp. 73-104.

20- On ne dispose que d’un catalogue d’exposition : Strommenger, Eva, Habuba Kebira, eine Stadt vor 5000 Jahren, Mayence, Philipp von Zabern, 1980 Google Scholar ; voir aussi Vallet, Régis, « Habuba Kebira ou la naissance de l’urbanisme », Paléorient, 22, 2, 1997, pp. 4576 CrossRefGoogle Scholar, et ID., « La formation de l’habitat urbain en Mésopotamie : Abu Salabikh, une ville neuve sumérienne », in Habitat et société, Actes des XIXe Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, Valbonne, 15-17 octobre 1998, Sophia-Antipolis, Centre de Recherches archéologiques du CNRS, 1999, pp. 151-165. Voir enfin J. -L. Huot, Une archéologie…, t. I, op. cit., pp. 89-92.

21- R. Vallet, « Habuba Kebira… », art. cit., pp. 45-76.

22- Voir Glassner, Jean-Jacques, Écrire à Sumer, l’invention du cunéiforme, Paris, Le Seuil, 2000 Google Scholar, synthèse la plus récente sur ces questions difficiles.

23- Ibid., p. 65.

24- On verra le récit de ces confusions dans J. -J. Glassner, Écrire à Sumer…, op. cit., pp. 57-58.

25- Sur cette question, voir Ibid., chap. III, « Les idées reçues : l’origine pictographique de l’écriture cunéiforme », pp. 69-86.

26- J. -L. Huot, Les Sumériens…, op. cit., p. 58, et Jerrold Cooper, in « Sumer », col. 84-91.

27- Ibid., col. 88-89.

28- Ibid., col. 90.

29- On trouvera un bon résumé des thèses défendues par Denise Schmandt-Besserat à ce sujet et des commentaires qu’ont suscités ses travaux, en particulier sous la plume de Pierre Amiet et Mark A. Brandes, dans J. -J. Glassner, Écrire à Sumer…, op. cit.,pp. 87-112.

30- Ibid.

31- Stordeur, Danielle et alii, « Jerf el-Ahmar: A new Mureybetian site (PPNA) on the Middle Euphrates », Neo-lithics, 2, 1996, pp. 12 Google Scholar et fig. 2, que l’on trouve reproduite dans J. -J. Glassner, Écrire à Sumer…, op. cit., fig. 4, p. 120.

32- Voir quelques exemples réunis de façon commode dans Ibid., pp. 122-132.

33- Briant, Pierre, « L’État, la terre et l’eau entre Nil et Syr-Darya. Remarques introductives », Annales HSS, 57-3, 2002, pp. 517529, ici pp. 518-521Google Scholar.

34- On lira avec profit sur ce thème l’ensemble du numéro des Annales HSS (57-3, 2002, op. cit.), consacré en grande partie à « Politique et contrôle de l’eau dans le Moyen- Orient ancien ».

35- Voir l’étude de Francis Joannès, « Les droits sur l’eau en Babylonie récente », Ibid., pp. 577-609.

36- Dominique Charpin, « La politique hydraulique des rois paléo-babyloniens », Ibid., pp. 545-559.

37- Ibid., p. 555.

38- H. Gasche et alii, « Fleuves du temps et de la vie… », art. cit., p. 534.

39- J. -L. Huot, Les Sumériens…, op. cit.On consultera également avec profit « Sumer », art. cit., en particulier les col. 156-162.

40- Mésopotamie, l’apparition de l’État…, op. cit., pp. 207-239.

41- Ibid., p. 238.

42- Cleuziou, Serge, « Transitions vers l’État au Proche et Moyen-Orient : éléments pour une étude comparatiste », in Descola, P., Hamel, J. et Lemonnier, P. (dir.), La production du social. Autour de Maurice Godelier, Actes du Colloque de Cerisy de 1996, Paris, Fayard, 1999, pp. 245266 Google Scholar.

43- Sur toutes ces questions, on se réfèrera utilement à Bertrand Lafont, « La société sumérienne », § II.1, et « Sumer… », art. cit., avec une importante bibliographie.

44- Amiet, Pierre, L’art d’Agadé au musée du Louvre, Paris, Éditions du Musée du Louvre, 1976 Google Scholar.

45- Sur Akkad et la troisième dynastie d’Ur, on pourra consulter, pour une vue rapide, J. -L. Huot, Une archéologie…, op. cit., pp. 135-145 (Akkad) et 146-154 (Ur).

46- J. -D. Forest, Mésopotamie…, op. cit., pp. 241-244.