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Un scandale du vin à Rome sous le Bas-Empire: l'affaire du préfet Orfitus

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

André Chastagnol*
Affiliation:
Lycée de Châteauroux

Extract

L'économie dirigée du Bas-Empire romain a eu, elle aussi, ses « scandales ». Celui que nous connaissons le mieux est une affaire assez complexe dont l'orateur Symmaque a rapporté les éléments dans deux longues lettres écrites au temps de sa préfecture urbaine, en 384-385, à l'empereur Valentinien II. Le début de l'affaire remontait alors à près de trente ans, et le principal personnage compromis n'était autre que le beau-père de Symmaque, Memmius Vitrasius Orfitus, l'un des membres les plus éminents de l'aristocratie païenne de Rome. Après sa victoire sur l'usurpateur Magnence, l'empereur Constance avait confié à Orfitus la préfecture urbaine de 353 à 356 ; puis, après une brève interruption, Orfitus avait été nommé une seconde fois préfet de la ville de 357 à 359.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950

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References

page 166 note 1. SYMM., IX, 150 et X, 34.

page 166 note 2. Sur sa carrière, voir Seeck, él. Symm., p. XL.IX, et R. E. de Pauly-wissowa, art. Symmachus, 16. Cf. A. Alfoldi, Die Kontorniaten (Festchrift der hungar. numismat. Gesellschaft, Budapest), 1943, p. 54.

page 167 note 1. On pourrait en eflet soupçonner dans celle-ci un anachronisme. Si l'existence des distributions de boisson est indéniable à l'époque où vivait le biographe (début ou milieu du rve siècle), elle est moins certaine pour l'époque d'Aurélien. Présomptions d'ailleurs renforcées par le texte même du biographe qui ne semble pas avoir trouvé dans ses sources la preuve formelle de ce qu'il avance. Les documents que l'auteur prétend avoir consultés déclaraient seulement qu'Aurélien aurait eu le projet de convertir en vignobles de vastes étendues incultes en Étrurie, afin d'en accorder gratuitement la récolte au peuple romain ; puis il aurait abandonné ce dessein. C'est sur cette trame fragile que s'appuie le biographe pour attribuer, par déduction, à Aurélien l'institution des distributions de vin qui existaient de son temps. (Cf. Hist. Aug., Vita Aurelianl, XLVIII, 4.) Cependant, M. Homo n'a pas hésité à attribuer à Aurélien la création et l'organisation de ces distributions en faisant observer qu'elles paraissent faire partie d'un plan d'ensemble et que les nouveaux services alimentaires étaient établis dans une même région, la VIIe, celle du Campus Agrippae, qu'Aurélien justement a si profondément transformée en y construisant le temple du Soleil et la nouvelle caserne des cohortes urbaines, non loin du grand marché pour la viande de porc, le « forum suarium » (Essai sur le règne de l'empereur Aurélien, p. 180-181). Ces judicieuses observations rendent très vraisemblable l'hypothèse du biographe et de M. Homo.

page 167 note 2. Aur. Victor, De Caesar., XXXIX, 31 ; Lactance, De Mort. persec, VII, 5. Cf. A. Deî. Éage, La capitation du Bas-Empire (Mâcon, 1945), particulièrement p. 219-226, et Seston, W. Dioclétien et la Tétrarchie, t. I (Paris, 1946), p. 261294.Google Scholar

page 168 note 1. C. Theod., XI, 2, 3.

page 168 note 2. Le sens du mot » urbicaire » est extrêmement débattu par les savants modernes. Nous croyons pourtant que, dans -cette loi, il désigne le district de la préfecture urbaine qui s'étendait jusqu'à 100 milles au delà des anciens murs serviens et qu'on évitait soigneusement d'appeler du nom de « province ». Cf. P. E. Vigneaux, Essai sur l'histoire de la praefectura Urbis à Rome, p. 142-165. Se reporter aussi au commentaire de J. Godefboy à un certain nombre de lois du Théodosien (en particulier à la loi XI, 2, 3).

page 168 note 3. C. Theod., XI, 1, 6.

page 168 note 4. Il est possible d'ailleurs que certaines provinces italiennes aient été exemptées de ces prestations : par exemple, la Lucanie-Bruttium, dont les propriétaires, par une loi de 367, furent autorisés à remplacer une indemnité en vin qu'ils devaient acquitter en faveur des marchands de porcs, par une indemnité en lard, sous le prétexte que le lard est une denrée plus facile à transporter à Rome que le vin (C. Theod., XIV, 4, 4) ; on peut supposer que ces difficultés de transport avaient aussi dispensé la Lucanie des livraisons régulières de vin.

page 168 note 5. C. Theod., XI, 2, 2 et 3.

page 169 note 1. G. I. L., VI, 1785. Cette inscription a été expliquée par Mommsbn, Ber. der sachs. Ges. der Wiss., III, 1851, p . 76.

page 169 note 2. Cf. les régionnaires (Curiosum et Notitia) dans Jordan, Topographie der Stadt Rom in Alterthwn, t. II, p. 555.

page 169 note 3. Cf. le titre de chapitre C. Theod., XIV, 4 et les lois XI, 2,1-2-3 et XII, 6,26.

page 169 note 4. 120 nummi représentent le prix de 15 setiers seulement de vin ordinaire au tarif de l'édit de Dioclétien.

page 169 note 5. C. Theod., XI, 2, 1-3.

page 169 note 6. C. I. L., VI, 1785 et 7803. — Une peinture des catacombes, reproduite dans le Dictionnaire des Antiqu. Rom. de Daremberg-Saglio, t. IV, I, p. 424, art. « phalangarii », fig. 5615,. présenterait des phalangarii au travail. Cf. J. P. Waltzino, Étude historique sur les corporationsprofessionnelles chez les Romains, t. II, p . 99, n” 1.— Hist. Aug., Vita Aureliani, XLVIII, 4 : c'est sans doute ce magasin de vin que la loi (C. Theod., XI, 1, 6) appelle cellarium.

page 170 note 1. C. Theod., XI, 2, 2-3, et Hist. Aug., Vita Aureliani, XLVIII, 4.

page 170 note 2. berchem, D. Van, Les distributions de blé et d'argent à la plèbe romaine sous l'Empire Genève, (1939)Google Scholar, passim.

page 170 note 3. Ammien, XXVIII, 4, 29.

page 170 note 4. Hist. Aug., Vita Aureliani, XLVIII, 4.

page 170 note 5. C. Theod., XI, 2, 2-3.

page 171 note 1. Aucun texte ne mentionne des marchands de vin en gros au Bas-Empire.

page 171 note 2. Cf. C. I. L., VI, 1766 et 9920, et Nov. Valent., III, 5, 1.

page 171 note 3. Ammien, XIV, 6, 25 et XXVIII, 4, 3 et 29.

page 171 note 4. SYMM., X, 14, 3.

page 171 note 5. Ammien, XIV, 6, 1.

page 171 note 6. Ammien, XV, 7.

page 172 note 1. Ammien, XVII, 3, 4.

page 172 note 2. Exemple célèbre : la taxe de Dioclétien ; les prix fixés par l'Édit du Maximum (de 8 à 30 deniers le setier) étaient sans doute valables pour tout l'Empire. De même, les produits vendus par les tabernarii étaient taxés au temps du préfet Tarracius Bassus (C. I. L., VI, 1766).

page 172 note 3. Éd. Bôcking, p. 16.

page 172 note 4. C. Thbod., XIV, 6, 3. Cf. C. I. L., VI, 1771.

page 172 note 5. Au Bas-Empire, beaucoup de caisses présentent ce double aspect de trésor et de magasin. C'est le cas en particulier de la caisse sénatoriale, «arca publica », que Symmaque appelle parfois « publica condita » (magasin public). De même, la caisse des aqueducs est désignée sous le nom de «formarum condita » (SYMM.,X,20). Ce qu'expliquent le lien de ces caisses avec le ravitaillement officiel de la ville et surtout le mélange des économies naturelle et monétaire au ive siècle, paiements, traitements et impôts étant versés tantôt en nature, tantôt en espèces.

page 173 note 1. C. Theod., XI, 1, 6. — La date de cette loi est douteuse ; celle de 354 est la plus plausible, mais elle entraîne quelques corrections aux noms d'empereurs inclus dans le texte.

page 173 note 2. Ibid., XII, 11, 2 (pour les « kalendaria » de Varca frumentaria et de Yarca olearia).

page 174 note 1. Cf. Théod. XIV, 6, 1.

page 174 note 2. C Theod., XIV, 6, 3.

page 174 note 3. C. I. L., VI, 1771.

page 175 note 1. C. Theod., XIV, 4, 4.

page 175 note 2. Svmm-, X, 29, i.

page 175 note 3. Voir Piganiol, A., « Le problème de l'or au IVe siècle », Annales d'Histoire sociale, 1945 I, p. 48.Google Scholar

page 175 note 4. C. I. L., VI, 1785.

page 175 note 5. Symm., X, 29, i.

page 176 note 1. C. Theod., XIV, 6, 1 et 3 ; XIV, 19, 1 et XIV, 4, 10. — Au temps de Théodoric, le blé et le vin se vendent en solidi selon l'Anonyme de Valois (12, 73) : un solidus représente alors le prix de 60 modii de blé, ou de 30 amphores de vin.

page 176 note 2. Noter que, pour les prestations de porcs, Vadaeratio était encore payée en « deniers de cuivre à la date de 419 (C. Theod., XIV, 4,10) ; son paiement en solidi n'est attesté qu'en 452 (Nov. Valent., III, 36). Le retard de la viande sur le vin peut s'expliquer par les raisons indiquées plus haut.

page 176 note 3. C. Theod., XII, 11, 2 ; cf. XIV, 16,1 et 3 pour Varca frumentaria de Gonstantinople.

page 176 note 4. Symm., IX, 150 ; X, 20 et 34.

page 176 note 5. Vita Albini,ll, 2, 5; Vita Aureliani, XX, 4, 8; cf. L. Homo, K Les privilèges administratifs du Sénat romain sous l'Empire et leur disparition graduelle au cours du i n e siècle » (Revue Historique, 1921, CXXXVIII, p. 31-34).

page 177 note 1. C. I. L., VI, 1771.

page 177 note 2. Cf. D. Van Berchem, op. cit., p. 72.

page 177 note 3. C. Theod., XIV, 17, 1 et 6.

page 177 note 4. CH. Lécrivain, Le Sénat romain depuis Diocléiien, p. 72.

page 178 note 1. SYMM., IX, 150,1 et X, 34,. I.

page 179 note 1. Ibid, x , 34, 5. et 6.

page 179 note 2. Ammien, XXVII-, 3S 2.

page 179 note 3. Symm., X, 34, 8.

page 179 note 4. Ammien, XXVII, 7, 3.

page 179 note 5. C. Theod., XIV, 6, 3.

page 179 note 6. C. Theod., XIV, 4, 4 ; cf. supra, p. 000 000.

page 179 note 7. Ammien, XXVII, 7, 3. Rufmus est mort entre le 19 mai et le .18 juia 367. et. JR. Eaxanque, Essai sur la préfecture du prétoire du Bas-Empwe, p.43.

page 180 note 1. Symm., IX, 150, 1 et 2 ; X, 34, 8.

page 180 note 2. Ibid., X, 34, 6.

page 180 note 3. Symm., IX, 150,1-2-4 ; X, 34, 2-4, 7,11-12.

page 181 note 1. Symm., IX, 150, 2 et 3 ; — X, 31, 6-8 el 10-12.

page 182 note 1. G. Theod-, XII, B, as (8 juia 400) ; SYMM., VU, J6,3Xa prélecture de Haviantis S’acfeèveen novembre 400.

page 182 note 2. Vigneaux, op. cit., p. 350-351, semble être dans l'erreur. En tout cas, il a tort Incontesablement quand il se fonde sur l'affaire d'Orfltus pour «mettre son hypothèse.

page 183 note 1. Cf. Syhm., X, 23, 4.

page 183 note 2. Anon. 4e Valois, 12, 67.

page 183 note 3. Cassiodoee, Variae, I, 42, 4. — Dans cette lettre royale de 509-510, la caisse est appelée « «ella vinaria ».