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Londres au milieu du XIXe siècle : Une Analyse de structure sociale

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Alors que depuis la fin des guerres napoléoniennes la géographie industrielle de l'Angleterre se déplaçait à un rythme accéléré vers le nord et que Londres, sans être négligé, se trouvait éclipsé au profit des nouvelles villes manufacturières, voici que, vers le milieu du siècle, par un mouvement curieux d'alternance pendulaire, l'attention des contemporains se concentre à nouveau sur la capitale. Publicistes, enquêteurs, grand public marquent un intérêt très vif pour une ville dont les proportions gigantesques et l'accroissement sans borne suscitent l'étonnement, l'admiration ou l'inquiétude. A cette conscience aiguë des problèmes sociaux de l'agglomération ont contribué plusieurs facteurs.

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Études
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1968

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References

page 269 note 1. Mayhew, H., London labour and the London poor : a cyclopaedia of those that will work, those that cannot work and those who will not work , 3 volumes, 1851 Google Scholar. Un quatrième tome est ajouté en 1862. Très vite fameux, l'ensemble des 4 volumes est réédité en 1862, 1864, 1865. Récemment des extraits, présentés par P. Quennell, ont été publiés en trois volumes sous le titre Mayhew's London, Mayhew's Characterset London's Vnderworld(1951), en un volume par S. Rubinstein, The street trader's lot, London 1851(1947) et par J . Bradley, Sélections from Labour and the London Poor(1965). Une réédition de l'oeuvre complète de Mayhew (devenue introuvable) vient de voir le jour (F. Cass, éditeur, 1967).

page 269 note 2. En particulier « Report on… an investigation into the state of the poorer classes in St George's in the East », Journal ofthe Slatistical Society, XI, 3, août 1848, pp. 193- 249. Deux autres enquêtes, sur Westminster et Southwark, avaient déjà été menées par la Société de Statistique de Londres. Ibid.I I I , 1, avril 1840, pp. 14-24 et 50-71.

page 269 note 3. (Sir) John Simon (officier de santé pour la Cité), Report on the sanitary condition of the City of London(annuel de 1849 à 1854). Sur Bethnal Green, l'un des quartiers les plus pauvres de l'East End, H. Gavin Sanitary Ramblings(1848) et du même, The habitations of the industrial classes(1851 ). Il faut citer aussi l'ample documentation accumulée dans les rapports parlementaires de 1840, 1842 et 1844 sur la situation sanitaire des villes et d'autres enquêtes de la Société de Statistique (articles de E. Chadwick, F. Neison et J. Fletcher en 1844 et R. T. Soplin en 1851 dans le Journal).

page 269 note 4. S. Low, The Charities of London(1850) ; T. Beames, The rookeries of London(1850) ; J . Garwood, The million-peopkd city, or one half of the people of London mode known to the other half(1853) ; Parson Lot (pseudonyme de Charles Kîngsley) Cheap clothes and nasty (Tracts by Christian Socialists, II, 1850) ; Montague Gohe, On the dwellings of the poor(1851) ; R. W. Vanderkiste, Notes and narratives of a six years'mission, prindpally among the Dens of London(1854) Cf. aussi le sombre tableau brossé en 1845 par Engels dans la Situation de la Classe laborieuse en Angleterre(trad. fr., Éditions Sociales, 1960). Les rapports des organisations charitables témoignent du sens moral attaché à la hiérarchie sociale, cf. en particulier la présentation synthétique de la Quarterly Review, « The charities of London », 97 (194), septembre 1855, pp. 407-450, et les faits cités par 1’ « Association for Promoting the Relief of Destitution in the Metropolis and for improving ihe Condition of the Poor », Annual Report of the Committee, 1844-52.

page 270 note 1. Ages, Civil Condition, Occupations and Birth-Places ofthe People, Parliamen ary Papers, 1853, LXXXVIII, I et II. Sur le soin et la précision apportés à ce recensement, cf. H.M.S.O. Guides to Officiai Sources, n° 2 : Census Reports of Great Britain 1801- 1931(1951) pp. 19-21. Les cahiers réunissant les feuilles originales manuscrites du recensement peuvent être consultés au Public Record Office :admirable source pour l'histoire sociale, gigantesque fresque de l'Angleterre rue par rue, mais source peu utilisée jusqu'à aujourd'hui. Il faut cependant signaler quelques études urbaines qui ont fait appel à ce recensement : outre celles sur Saint-Helens, Crewe et Wednesbury, l'intéressante micro-analyse de quartiers de Liverpool par Law-roif, R., « The population of Liverpool in the midnineteenth century » (Transactions of the Historié Society of Lancashire and Cheskire , vol. 107, 1955, pp. 89120 Google Scholar). D'autres recherches de stratification sociale urbaine par MM. Dyos et Abmstrono sont en cours.

page 271 note 1. B. Cheshiee, The resutts of the Census of Gréai Britain in 1851(1853), p. 26.

page 271 note 2. Le terme est d'usage courant en Angleterre. Cf. les commentaires de H. Mayhew, op. cit., t. II, p. 5.

page 272 note 1. Reports from Commissioners, 1854-55, XXI [1980], pp. 105-107.

page 272 note 2. Sur la criminalité voir les faits et les chiffres cités par la police devant la Royal Commission on the establishment of a constabulary force, Ist Report, Parliamentary Papers, 1839 [169], XIX. Il en ressort que la criminalité à Londres est importante, mais n'est pas plus élevée ni plus redoutable que dans les villes industrielles de moindre importance.

page 272 note 3. C'est contre cette tendance qu'a réagi récemment l'utile petit livre de P. G. Hall, The industries of London since 1861(1962).

page 272 note 4. London exhibited in 1851(John Weale éditeur), p. 220.

page 273 note 1. Seule la soie a de l'importance avec 18 750 emplois.

page 273 note 2. « The « basic » industries of England 1850-1914 (Studies in bibliography) ». Economie History Revrieoe, lst séries, V, 2, 1934-35, p. 101.

page 273 note 3. Une difficulté se présente pour l'interprétation de tous les recensements antérieurs à 1921. Aucun d'entre eux en effet n'a opéré de distinction entre le métier personnel (la profession) et la branche où ce métier est exercé (l'activité économique). Les deux notions sont mêlées, et les individus sont classés tantôt avec leur profession propre, tantôt sous le nom de l'activité collective à laquelle ils se rattachent. Sans vouloir minimiser cet obstacle, nous sommes obligés de passer outre (comme l'ont fait avant nous les économistes, les historiens et les sociologues qui ont utilisé ces chiffres), car la marge d'erreur est sans commune mesure avec l'intérêt et avec la richesse de l'information apportée par ces données du recensement ; en outre nous nous sommes efforcés de la corriger, chaque fois qu'il était possible, dans le classement de détail des nomenclatures professionnelles.

page 274 note 1. Sans doute cette confusion constante entre artisans et vendeurs, entre le secteur industriel et le secteur commercial, reflète-t-elle la réalité londonienne de 1851 : production et distribution interfèrent perpétuellement et une large proportion des petits producteurs indépendants écoulent eux-mêmes leur marchandise : l'atelier est à la fois lieu de fabrication, de réparation et de vente. Néanmoins, notre analyse en est rendue plus malaisée et plus risquée. Des corrections sont donc à apporter aux chiffres bruts. Par ailleurs les employeurs ne sont point distingués des salariés, mais heureusement le tableau Employers (with number of men)permet de remédier pour l'essentiel à ce défaut.

page 274 note 2. Dans un passage du General Report(p. LXXV-LXXVI), G. Graham s'est efforcé de justifier la méthode de classification des professions introduite en 1851. Mais dès la publication de l'ouvrage, un membre de la Société Royale de Statistique déplorait, non sans arguments convaincants, l'ordre choisi par le Registar-Generalet proposait un regroupement simplifié. Cf. T. A. Welton, Statistical Papers based on the Census of England and Wales 1851(1860), pp. 1-6.

page 274 note 3. Cf. infrapp. 287-288.

page 276 note 1. Invoquons aussi l'autorité de Clapham, qui écrit précisément à propos du recensement de 1851 et du tableau des patrons et salariés : « les chiffres sont des poteaux indicateurs sur le terrain de la structure industrielle, ils ne sont point une carte de ce terrain, mais ce sont d'utiles poteaux indicateurs » (Economie history of modem Britain, t. II, p. 35).

page 277 note 1. Ce tableau a été construit à partir du code socio-professionnel présenté pp. 287- 288. au secteur primaire se rattachent les catégories n° 29, 38, 39 et 82. Les activités secondaires comprennent les catégories n° 11, 20, 40-59, 64-72, 75, 80, 81, 83 et 88. Enfin le tertiaire se compose des catégories 10, 12-19, 21-28, 30-37, 60-63, 73-74, 84-87, 89-93.

page 279 note 1. On trouve d'intéressantes indications sur la vie industrielle de Londres dans Mac|Cuixoch, J. R., A Dictionary, geographical, statistical and historical , (édition de 1851), t. II, pp. 205209 Google Scholar et du même A Statistical Account of the British Empire, 2nd éd. 1839, t. II, pp. 704-706. Cf. aussi The British Metropolis in 1851 : a classified guide to London(anonyme), 1851, pp. 34-38.

page 280 note 1. Ibid, t. II, p. 209.

page 280 note 2. Sur la place et les composantes des diverses industries, cf. G. Long et C. R. Porter, The geography of Great Britain(1850) Part. I. England and Wales, p. 523. Cf. aussi les Annuaires de la Poste (Post Office Directory).

page 281 note 1. An analysis of the occupations of the peopïe… compiled from the Census of 1841 and other officiai retums, by W. F. Spackman (1847). Quelques indications sont à glaner aussi dans G. Long et C. R. Porter, l.c.

page 281 note 2. T. A. Welton, Statistical papers based on the Census of England and Wales 1851(1860), p. 43, p. 18, p. 75. (Le tableau que nous présentons est reconstitué à partir d'éléments dispersés à travers l'étude de Welton.) Dans un autre passage (pp. 58-59), Welton tente d'évaluer les industries travaillant, par delà le marché local, pour le marché national ou l'exportation. Comparer avec Spackman, op. cit., pp. 59-60.

page 282 note 1. Day, Clive « The Distribution of Industrial Occupations in England 1841-1861 », Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences , vol. 28, mars 1927, pp. 79235.Google Scholar

page 282 note 2. Ibid., p. 149. Les résultats ne portent donc que sur le recensement de 1841. Cf. les chiffres sur Londres, pp. 93-94 et 126. On peut également déduire des données pour Londres en opérant par soustraction (pp. 222-231) en ôtant les résultats extrametropolitandu total England.Par ailleurs Clive Day reconnaît lui-même les imperfections de ses sources et la nature aléatoire de sa méthode (pp. 189-190).

page 282 note 3. P. Sargant Florence, Investment, location and Size of Plant(National Institute of Economie and Social Research, Economie and Social Studies n° 7, Cambridge, 1948) pp. 34-37 et p. 41. On a appelé aussi ce quotient l'indice de spécialisation. P. S. Florence a mis au point une autre méthode de calcul s'appuyant sur un Coefficient de Localisation (C. L.) Journal of the Royal Stalistical Society, 107 (1944) pp. 111-116.

page 283 note 1. Census 1851, Tableau Birth-Plaees ofthe People.Sur les migrations en direction de Londres, cf. A. Reoforo, Labour Migration in England 1800-1850(édition de 1964) pp. 183-185, et la carte p. 195. Par contre H. A. Shannon, « Migration and the growth of London 1841-91 » éclaire surtout la période postérieure à 1851, Economie History Review, lst séries, V, 2, 1934-1935, pp. 79-86. (Entre 1841 et 1851, 330 000 personnes ont immigré à Londres.)

page 284 note 1. A Paris le chiffre était à peu près le même en 1833 : 35,5%, année pour laquelle nous disposons des calculs de J. Bertillon dans son introduction au volume Résultats statistiques du dénombrement de 1891 pour la ville de Paris(1894) pp. LVIII-LXXII. (Une erreur s'est glissée, en reproduisant les chiffres de Bertillon, dans les ouvrages de L. Chevalier, La formation de la population parisienne au XIXe siècle, p. 45 et C. Pou- Thas, La population française pendant la première moitié du XIXe siècle, pp. 164-168.) A Londres la proportion reste relativement stable entre Londoniens et immigrés.

page 284 note 2. Cf. les remarques psychologiques sur les moeurs et le caractère des Londoniens dans H. Mayhew, passim, J. R. Mac Culloch, op. cit., p. 211, et plus récemment E. P. Thompson, The making of the English working-class(1963) ch. VIII. Le marché du travail a été étudié par E. J. Hobsbawm, « The Nineteenth-Century London Labour Market », in London : aspects of change(Centre for Urban Studies, Report n° 3, 1964).

page 285 note 1. Annual Report ofthe Registrar-General for 1911, p. XL-XLI (Report of Commissioners, 1912-13, XIII) ; Census 1911, England and Wales, vol. XIII. Fertility in relation to social status, pp. LXXVI-LXXVIII.

page 285 note 2. Registar-General : Decennial Supplément (England and Wales), 1921, Part. II, p. VIII.

page 286 note 1. Census of 1951, Classification of Occupations, p. VII, et Occupational Tables, p. XI.

page 286 note 2. « The social distribution of mortality from différent causes in England and Wales », Biomelrika, dée. 1923, pp. 382-400 (critique pertinemment la répartition professionnelle à l'intérieur des classes, mais conclut à la validité dans l'ensemble de la classification de 1911). Du même, « The vital statistics of wealth and poverty », Journal ofthe Royal Statistical Society, 101, 1928, pp. 207-230.

page 286 note 3. « Social Grading of Occupations », British Journal of Sociology, I, mars 1930, pp. 31-55.

page 286 note 4. G. D. H. Cole, Studies in class structure(1955). Cf. aussi du même « la structure de classes de la Grande-Bretagne en 1951 », Cahiers Internationaux de Sociologie, XVI, 1954, pp. 87 sqq.

page 286 note 5. D. V. Glass, editor, Social Mobility in Britain(1954), passim.

page 286 note 6. Ibid., p. 262.

page 287 note 1. A. Daumard, « Structures sociales et classement socio-professionnel : l'apport des archives notariales au xviiie et au xixe siècle ». Revue Historique, 227 (461), janviermars 1962, pp. 139-154, et « Une référence pour l'étude des sociétés urbaines en France au xviiie et xixe siècles : projet de code socio-professionnel », Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, X, 1963, pp. 185-210. Le recensement français de 1962 a donné lieu à une exploitation dans une ligne voisine par J.-P. Courtheoux, la structure en classes d'une population active », Revue Économique, XVI, n° 2, mars 1965, pp. 246- 275.

page 290 note 1. Dans un seul cas, devant l'impossibilité de distinguer le rang des fonctionnaires, nous avons procédé à une estimation pure et simple : pour la catégorie n° 18 (cadres supérieurs des administrations de l'État et de l'administration locale), nous avons évalué leur chiffre à 10 % des fonctionnaires de ces administrations. Le reste, c'est-àdire 90 %, a été affecté à la catégorie n° 21 : Employés de bureaux privés (21.2) et d'administrations publiques (21.1).

page 290 note 2. Studies in class structure(1955), p. 172.

page 292 note 1. A. DE Tocqueville, Œuvres complètes, t. V, 2 - Voyages en Angleterre, Irlande, Suisse et Algérie, p. 47. la réflexion est de 1835. A l'occasion d'une visite de l'Exposition de 1851, Ozanam cite ce petit fait significatif dans une lettre à son frère Charles : « Dans ce pays aristocratique le contact de l'indigent souille et compromet. On ne recevrait pas la monnaie d'un cocher, s'il ne la pliait dans du papier… » F. Ozanam, Œuvres complètes, t. XI, Lettres, II, p. 346.

page 292 note 2. London Labour and the London Poor, t. III, p. 233.

page 293 note 1. Cf. Sayous, A.E. « Les travailleurs de l'aiguille dans l'East End de Londres vers le milieu du xixe siècle », Revue d'Économie Politique , XIII, 1899, pp. 861876.Google Scholar Il est à noter que le Sweating System— en plein développement — commence à être dénoncé, par exemple dans une brochure anonyme de 1850, Slop shops and slop workers, et avec éclat par Charles Kingslky dans son roman Alton Locke, après sa brochure citée plus haut sous le pseudonyme de P. Lot.

page 293 note 2. Le nombre des Irlandais ou plutôt des Irish-born(natifs d'Irlande) s'élève d'après le recensement à 108 548 pour l'ensemble de Londres, soit 4,6 % de la population : chiffre considérable qui contraste avec les effectifs beaucoup plus faibles des Écossais (1,3 %) et des Gallois (0,7 %). L'immense majorité des Irlandais appartient à la catégorie des unskilledet vit agglomérée en colonies compactes dans les quartiers les plus pauvres, tout au bas de l'échelle sociale.

page 295 note 1. Frédéric Ozanam, op. cit., pp. 345-6. Dans une autre lettre, adressée à son ami Jean-Jacques Ampère, Ozanam, malgré ses impressions mêlées, écrit à propos de son voyage : « Le pèlerinage est instructif… c'est un spectacle que nous n'oublierons jamais. Après Rome et Paris, il fallait voir cette troisième capitale de la civilisation moderne. » 24 août 1851, ibid., p. 327.

page 295 note 2. N. Wiseman, Appeal to the Reason and Good Feeling of the English People on subject of the Catholic Hierarchy(1850), p. 30.

page 295 note 3. Gavarni in London : Sketches of life and character, edited by Albert Smith (1849). Cf. aussi les vivantes descriptions de C. M. Smith, Curiosities of London Life(1853) et The little world of London(1857).

page 295 note 4. Cf. dans la première perspective, Quarterty Review, 97,1855 l.c, et dans la seconde les rapports déjà cités de J. Simon et H. Gavin, ainsi que les analyses-reportages du rédacteur en chef du Builder, George Godwin : London Shadows(1854) et Town Swamps and Social Bridges(1859).

page 295 note 5. Mac Culloch, J.R., À Dictionary , édit. de 1851, t . II, p . 210 Google Scholar.