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L'État des ventes du sel vers 1625

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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En 1628, Lazare Ducrot, «avocat au conseil privé du Roi et en la cour du Parlement», publie à Paris son Traité des Aides, Tailles et Gabelles. A la fin de cet ouvrage, juridique et documentaire, il envisage, en un paragraphe dont le ton est neuf, les problèmes d'une statistique des ventes du sel dans le royaume; et il écrit : « La quantité de tout le sel qui se vend es douze Generalitez…, a esté iusques icy entendue de peu de personnes; et comme est-ce le propre des Partisans et Financiers, de réduire le maniment des finances en art si obscur que peu de gens le cognoissent: mais ils m'excuseront, s'il leur plaist, si à la fin de ce Traitté ie fais voir l'Estat et débit entier dudit sel, cela m'ayant esté plus facile que le reste de ce qui est contenu en ce livre. »

Type
Enquêtes en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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References

page 999 note 1. Ducrot, L., Traité des Aides, Tailles et Gabelles, 3e édition, Paris, 1628 Google Scholar, B.N., 8°, Lf821 A. (Il existe d'autres éditions, notamment celles de 1633 et 1636. L'édition de 1633 est extrêmement fautive; beaucoup des chiffres proposés antérieurement dans l'édition de 1628 ont été estropiés ou inversés par les typographes dans celle de 1633. D'autre part l'édition de 1628 est présentée comme étant la troisième en date. Les chiffres de Y État des ventes sont donc postérieurs à 1620, date de l'Édit qui fut la cause de leur mise au point statistique, et antérieurs à 1628.)

page 999 note 2. Ibid., p. 212.

page 999 note 3. Ibid., p. 213.

page 1000 note 1. « Catalogue des villes et lieux où il y a des greniers et des chambres à sel et des dépôts et contrôles pour la conservation des droits de la ferme générale des Gabelles de France », Paris, 1633, in-12, B.N., Lf 87-1 ; « États et évaluation, par généralité, de tous les offices de judicature et finances » (1665); B.N., mss des Cinq-Cents de Colbert, n°s 259-260.

page 1000 note 2. L. Ducrot, ouv. cit., p. 217.

page 1000 note 3. Bien que le traité de Ducrot soit assez connu, son Etat des ventes semble être restée lui, dans une obscurité quasi-totale.

page 1000 note 4. Doucet, R., Les Institutions de la France au XVI* siècle, Paris, 1948, t. II, p. 586.Google Scholar

page 1000 note 5. Ibid., p. 583.

page 1000 note 6. Cf. infra, p. 1005.

page 1001 note 1. Vauban, La Dîme royale, éd. 1933 p. 88, en comptant les personnes « de tout âge et de tout sexe ». Cf aussi, dans le même sens, le recueil collectif dirigé par Mollat, M., Le rôle du sel dans l'histoire, Paris, 1968, pp. 27 Google Scholar et 247. Par ailleurs, un texte de 1579, cité sans référence par R. Doucet, t. Il, p. 580, prévoit une ration annuelle de un minot pour 25 personnes. Il ne peut s'agir cependant que d'un chiffre minimal : en effet, appliqué à notre document de 1625, ce taux, très bas, donnerait par contre coup un effectif de quinze millions de rationnaires, pour les douze généralités. Ce qui est absurde. Le chiffre qui deviendra, canoniquement admis, de un minot pour 14 personnes, donne des résultats beaucoup plus raisonnables.

page 1001 note 2. G. Dupont-ferrier, Études sur les institutions financières de la France, vol. II, 1932, p. 101.

page 1001 note 3. Nous envisageons, à la fin de cet article, les problèmes du sel employé à la consommation animale, ainsi qu'aux salaisons de beurre et de viande.

page 1004 note 1. On sait que les limites des Généralités mises en cause ont peu varié de 1620 à 1700; le principal changement est la création de la généralité d'Alencon, en 1636, prise presque en entier sur la généralité de Rouen et, pour une faible part, sur celle de Caen. Ce changement n'affecte pas nos calculs. Les élections, issues de la généralité de Rouen, étaient celles d'Alencon, Argentan, Domfront, Mortagne, Verneuil, Bernay, Conches, Lisieux; l'élection issue de la généralité de Caen était celle de Falaise. « Édit portant l'érection et l'établissement d'une Généralité et bureau des Finances en la ville d'Alencon » (mai 1636), dans S. Fournival, « Recueil général des titres concernant les fonctions, rangs, dignitez, séances et privilèges des charges des présidens trésoriers de France, généraux des finances et grands voyers des Généralités du royaume ». Paris, 1655. Autre remarque : Nous donnons les chiffres à l'unité près, car nous ne voyons pas ce que le fait de les arrondir (et dans quel sens ?) leur apporterait de véracité supplémentaire. Cela ne signifie pas, est-il besoin de le dire, que nous ayons une attitude fidéiste envers ces nombres, jusqu'à les croire représentatifs à l'unité près.

page 1004 note 2. Mais nos chiffres bourguignons et lyonnais pour 1625 sont sujets à caution.

page 1004 note 3. Reinhard, M., Armengaud, A., Dupaquier, J., Histoire générale de la population mondiale, Paris, 1968, p. 195.Google Scholar

page 1005 note 1. Vauban, , La Dîme royale, édition 1933, Paris, p. 89.Google Scholar

page 1005 note 2. Dans un minot : 92,3 % vont en moyenne aux « pot et salière »; et 7,7 % vont en moyenne aux salaisons et aux bestiaux. Une personne ou « tête d'habitant » consomme donc en moyenne : 0,071 minot plus 0,006 minot pour les salaisons et les bestiaux ; soit une ration individuelle de 0,077 minot. Or, un muid = 48 minots; pour 48 minots, nous obtenons donc : 48 divisé par 0,077 = 623 rations individuelles.

page 1005 note 3. 623 rationnaires x 12 693 muids = 7 907 739 rationnaires.

page 1005 note 4. Vauban, éd. 1933, p. 85. De même Beaulieu, E. P., Les Gabelles sous Louis XIV, Paris, 1903, p. 80 Google Scholar : sur le “ déficit ” de la consommation réelle par rapport aux rations théoriques.

page 1006 note 1. Au cas où les « 14 personnes par minot » devraient s'entendre des seuls gabellants, excluant les enfants de moins de huit ans, soit 20 % environ de la population, le nombre des rationnaires ne comprendrait plus que 80 % de l'effectif total du peuplement. On aurait donc vers 1625 pour huit millions à huit millions et demi de rationnaires, une population réelle de dix millions à dix millions et demi de personnes. Ce chiffre qui n'est pas totalement invraisemblable paraît tout de même très gros… De toute façon, et a fortiori, l'hypothèse d'un essor démographique entre 1625 et 1700 est rendue plus improbable encore, dans cette perspective extrême : bien au contraire, ce serait la tendance au déclin qui, en ce cas, se vérifierait plus fortement. Cependant Vauban, quant à lui (éd. 1933, p. 76, 80, 88), considère que statistiquement la ration d'un minot pour 14 personnes vaut pour les gens de tout âge et de tout sexe. Nous l'avons entièrement suivi sur ce point. En effet, c'est seulement à partir de 1702 que la notion de gabellant s'applique exclussivement aux personnes âgées de plus de huit ans. Avant cette date de 1702, sauf exception notoire, les gabelous incluaient les petits enfants dans leur statistiques obligatoires. C'est du moins ce qui ressort de E. P. Beaulieu, Les Gabelles sous Louis XIV, pp. 33-34.

page 1007 note 1. Reinhard, M., Armengaud, A., Dupaquier, J., Histoire générale de la population mondiale, Paris, 1968, p. 177 Google Scholar et suiv. Jacques Dupaquier m'a également communiqué certains résultats inédits de ses recherches (notam ment quant aux dénombrements de 1713). Qu'il en soit remercié.

page 1007 note 2. Généralités de Rouen, Caen et Alençon (celle-ci formée en 1636 aux dépens des deux autres) ; moins les élections de Cotentin et du Bocage qui font partie des pays de quart bouillon.

page 1007 note 3. La Bresse, le Bugey et d'autres régions (Cf. Annexe 2) sont donnés avec la généralité de Lyon par Ducrot; avec celle de Dijon par Vauban. D'où les discordances qui tendent à se compenser quelque peu, si l'on additionne respectivement aux deux dates mises en cause, les chiffres en provenance de ces deux généralités. Néanmoins, nos chiffres lyonnais et dijonnais sont peu satisfaisants.

page 1007 note 4. Le chiffre de 720 000 habitants, proposé par Vauban pour la ville de Paris, est exagéré. Nous retenons le chiffre, généralement admis, mais approximatif, de 480 000 personnes pour la capitale.

page 1007 note 5. Faute de données pour 1713, nous reprenons pour la ville de Paris, et pour les généralités de Lyon et Dijon, les chiffres de la fin du XVIIe siècle.

page 1007 note 6. Vauban inclut dans son chiffre normand les populations du Cotentin et du Bocage; ces populations ne figurent pas dans les statistiques de Ducrot; il nous faut donc défalquer des 1 540 000 habitants de la Normandie de Vauban, 94 617 familles pour le Cotentin et le Bocage, soit 378 468 personnes (Reinhard, Armengaud, Dupaquier, p. 193 : population des élections de Saint-Lô, Carentan, Valognes, Coutances, Avranches, Vire, Mortain). Quant au chiffre normand de 1713, nous l'obtenons en additionnant les unes aux autres, grâce à Dupaquier toujours, les populations (à 4 personnes par feu), de la généralité de Rouen, d'Alençon, et des élections de Caen et Bayeux. Le chiffre normand trop faible, de Vauban, s'explique sans doute, en partie, par une sous-estimation de la généralité d'Alençon.

page 1008 note 1. Les chiffres proposés sont en muids (le muid de 48 minots). Nous avons rectifié, autant qu'il était possible, l'orthographe des noms de lieux.

page 1010 note 1. 31, et non 13, comme l'indique à tort l'édition de 1633.