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Les ouvriers français et la culture: Un nouveau comportement culturel?
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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La sociologie culturelle, au dire de ses promoteurs mêmes, en est encore au stade de l'essai problématique et des premières approches. Celles-ci néanmoins se multiplient. L'enquête qu'a menée M. Kaës, sous l'égide de l'Institut du Travail de l'université de Strasbourg et sous la direction de M. David, sur les ouvriers français et la culture est sans doute une des plus précises, intéressante par l'angle social de la prise de vue sur une des frontières tenaces de nos sociétés développées : l'accès à la vie culturelle.
Il s'agit d'une enquête faite en 1958-61 par interviews auprès de 572 ouvriers de 14 entreprises privées employant ensemble 7 823 travailleurs, et réparties sur tout le territoire : 5 à Paris, 9 en province. Cette base numérique paraîtra peut-être assez faible aux historiens que hantent les dénombrements entiers.
- Type
- Histoire et Temps Présent
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964
References
page 1139 note 1. Kaes, René, Les ouvriers français et la culture. Enquête 1958-1961, Paris. Dalloz, 1962, 592 p.Google Scholar
page 1140 note 1. Op. cit., p. 90.
page 1140 note 2. On peut sur ce point consulter par exemple les résultats du recensement de 1872 qui comportent des statistiques départementales sur le degré d'instruction : proportion des individus sachant lire et écrire, sachant seulement lire, ne sachant ni lire ni écrire. Il est parfois possible d'obtenir des analyses plus détaillées grâce aux dossiers, irrégulièrement conservés, aux archives départementales.
page 1140 note 3. R. Kaes, op. cit., p. 188.
page 1141 note 1. Id., p. 289.
page 1141 note 2. Id., p. 408.
page 1141 note 3. Id., p. 282 et sq.
page 1141 note 4. On verra en particulier l'étude remarquable de S. Hoffmann dans A la recherche de la France, Paris, Seuil, 1963
page 1142 note 1. J. Larrue, « Loisir ouvrier et participation sociale », Sociologie du Travail, janvier-mars 1963, p . 45-64.
page 1142 note 2. J. Dumazedier, , Vers une civilisation du loisir ?, Paris, Seuil, 1962 Google Scholar. L'historien sera notamment intéressé par l'esquisse d'approche historique de la notion ouvrière du loisir.
page 1142 note 3. R. Kaes, op. cit., p. 78.
page 1142 note 4. Leyret, Henry, En plein faubourg, Moeurs ouvrières, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1895, p. 18 Google Scholar.
page 1142 note 5. Jacques Valdour, La vie ouvrière, Observations vécues, Paris, Giard et Brière, 1909, p. 177. « Boire n'est pas seulement plaisir de solitaires ou distraction collective de camarades de travail. On va boire au cabaret en famille. Les Croix-Roussiens ont coutume d'aller ainsi par familles entières, le dimanche, dans les débits de leur quartier. »
page 1142 note 6. Léon, et Bonneff, Maurice, Marchands de Folie : cabaret des halles et des faubourgs, cabaret tâcheron, cabaret-cantinier, cabaret-placeur, cabaret de luxe, Vestaminet des mineurs, au pays du «petit sou » etc . . Paris, Rivière. 1913 Google Scholar.
page 1142 note 7. Rives, Paul, La corvée de joie, notes sur les loisirs ouvriers, Paris, Presses universitaires, 1924 Google Scholar, D. 28.
page 1143 note 1. On connaît les thèses de Philippe Ariès développées dans L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime et que J.-L. Flandrin a analysées ici, Annales, Marsavril 1064, p. 322-330. Il est probable que les conceptions ouvrières sur la famille répètent, avec un relais d'un siècle, le modèle bourgeois.
page 1143 note 2. R. Kaes, op. cit., p. 127.
page 1143 note 3. id., p. 133. Sur la faiblesse de l'équipement en télévisions, il faut évidemment tenir compte de la date déjà ancienne de l'enquête. Mais des statistiques plus récentes montrent que l'écart entre les ouvriers et les autres groupes sociaux demeure important sur ce point.
page 1143 note 4. Id., p. 165.
page 1143 note 5. J. Valdouh, op. cit., chapitre VI, « A Paris, ouvriers au spectacle », p . 241-268.
page 1144 note 1. R. Kaes, op. cit., p. 469 sq.
page 1144 note 2. Là encore, les ouvriers ont pris, vers le milieu du xixe siècle, le relais de la philosophie des lumières ».
page 1144 note 3. Cité par Martinet, Marcel, Culture prolétarienne, Paris, 1935, p. 37 Google Scholar.
page 1144 note 4. Op. cit., p. 11.
page 1144 note 5. Paul Rives, La corvée de joie, p. 11 et sq.
page 1144 note 6. C'est la formule de Marcel Martinet dans Culture Prolétarienne, qu'on peut considérer comme représentatif de la pensée syndicaliste révolutionnaire sur la question : la culture bourgeoise est une morte, la culture vivante et humaniste, c'est la culture prolétarienne. Cf. op. cit., p. 40 et sq.
page 1145 note 1. R. Kaes, op. cit., p. 427.
page 1145 note 2. Id., p. 416.
page 1145 note 3. Id., p. 383.
page 1145 note 4. Id., p. 383.
page 1145 note 5. Id., p. 467.
page 1145 note 6. A. Aistdbiedx et J. Lignon : L'ouvrier d'aujourd'hui : Sur les changements dans la condition et la conscience ouvrières, préface de P. Naville, Paris, Rivière, 1960.
page 1146 note 1. R. Kaes, op. cit., p. 208.
page 1146 note 2. Étudiant les élections professionnelles depuis la .Libération aux usines Renault (D.E.S. en préparation sous la direction de M. Labrousse), M. J . Juilien voit disparaître dans les campagnes électorales les références au thème 1936, notamment depuis cinq ans.
page 1146 note 3. Les nouveaux comportements politiques de la classe ouvrière, Entretiens de Dijon publiés sous la direction de Léo Hamon, Paris, Presses Universitaires, 1962.
page 1146 note 4. Les livres de Serge Mallet : La nouvelle classe ouvrière, Paris, Seuil, 1963, et de Belleville, Pierre : Une nouvelle classe ouvrière, Paris, Julliard, 1963 Google Scholar, sont au coeur de la controverse.