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Les origines de la Russie dans l'historiographie russe au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Wladimir Berelowitch*
Affiliation:
EHESS-Centre d'études du monde russe, soviétique et post-soviétique/Université de Genève

Résumés

Cet article retrace la question des origines des Slaves, des Russes et de l’État russe (Rus’), telle qu’elle fut posée au XVIIIe siècle dans l’historiographie russe. Constituée à partir d’un héritage composite formé de l’historiographie monarchique des Romanov, puis d’une lecture tardive d’historiens polonais et de Mauro Orbino, elle fut avant tout l’oeuvre, à partir du milieu du XVIIIe siècle, d’intellectuels professionnels travaillant au sein et à proximité de l’Académie des sciences et initiés aux humanités dans des universités d’Europe occidentale. Ils s’efforçaient avant tout d’affirmer l’ancienneté et la prééminence des « Slavo- Russes » par rapport, notamment, aux Germains, et à se poser eux-mêmes comme les chantres modernes de la gloire antique de leur nation, qu’ils pensaient égale à celle de la Grèce ou de Rome, même si elle avait été longtemps méconnue.

Summary

Summary

This article is an attempt to outline the manner in which the question of the origins of Slavs, Russians and Russian state (Rus’) was invented by the historiography in 18th-century Russia. Inheriting at the starting point from the Romanov’s monarchical historiography, then from some Polish historians or from Mauro Orbino, it was since the middle of the century the work of professional intellectuals, working in or beside the Academy of Sciences and formed to the humanities in West-European universities. Over all, they stated the high Antiquity and the pre-eminence of the “Slavo-Russians”, especially with respect to Germans, and set themselves up as modern poets of the ancient glory of their nation, which, as they believed, had been equal to Greece’s or Rome’s one even if it had been unknown during a long time.

Type
Imaginaires nationaux Origines, usages, figures
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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References

1- Nous citons ce texte celebre d’apres l’edition critique etablie par Adrianova-Perec, Varvara Pavlona, Lihačev, Dimitri Sergeevič et Romanov, Boris Aleksandrovič (dir.), Povest’ vremennyh let, vol. 1, Moscou-Leningrad, Literaturnye pamjatniki, 1950 Google Scholar.

2- Voir la synthese, sur toute cette periode, de Čerepnin, Lev Vladimirovič, Russkaja istoriografija do XIX veka, Moscou, Universite de Moscou, 1957, chap. 4 et 5Google Scholar.

3- Voir la publication de ce texte par Petrovnadmitrieva, Rufina, Skazanie o knjaz’jah vladimirskih, Moscou-Leningrad, Nauka, 1955 Google Scholar.

4- Texte publie dans Vasenko, Platon Grigor’Evič (dir.), Polnoe sobranie russkih letopisej, vol. 21 (1 et 2), Saint-Petersbourg, M. A. Alexandrov, 1908 Google Scholar.

5- Voir ace sujet Myl’Nikov, Aleksandr Sergeevič, Kartina slavjanskogo mira : vzgljad iz Vostočnoj Evropy. Predstavlenija ob etničeskoj nominacii i etničnosti XVI-načalo XVIII veka, Saint-Petersbourg, Peterburgskoe vostokovedenie, 1999, pp. 214215 Google Scholar.

6- On trouvera une synthese concernant l’ensemble de ces textes slaves dans les ouvrages de A. S. Myl’Nikov, Kartina slavjanskogo mira…, op. cit., et ID., Kartina slavjans-kogo mira : vzgljad iz Vostočnoj Evropy. Etnogenetičeskie legendy, dogadki, proptogipotezy XVI-načala XVIII veka, Saint-Petersbourg, Peterburgskoe vostokovedenie, 2000.

7- Orbini, Mauro, Il regno de gli Slavi, hoggi corrottamente detti Schiavoni, Pesaro, Girileano Concordia, 1601 Google Scholar.

8- Urbini, Mavro, Kniga istoriografija počatija imeni, slavy i rasširenija naroda slavjanskogo, i ih carej i vladetelej pod ličnymi imenami i so mnogimi carstvijami, korolevstvami i provincijami; sobrana iz mnogih knig istoričeskih, črez gospodina Mavrourbina, Arhimandrita Ragužskago, Saint-Petersbourg, 1722 Google Scholar. Il faut noter que le sous-titre russe, plus long que l’original italien, ne se contente pas de souligner que l’ouvrage traite des origines onomastiques des nations slaves, mais aussi de leur « gloire » et de leur « expansion ».

9- L’opposition entre l’homme d’action et l’histoire (ou le poete) fut un topos du monde antique, notamment chez Plutarque (Gloire des Atheniens, 345, C-F) et Salluste (Conjuration de Catilina, 8,3). Je remercie Francois Hartog pour m’avoir signale ce point.

10- Sinopsis ili kratkoe sobranie iz različnyh letopiscev, o načale slavjano-rossijskogo naroda, i o pervonačal’nyh knjazeh Bogospasaemago grada Kieva, i o žitii svjatago Blagovernago Velikago Knjazja Kievskago i Vseja Rusi Pervejšago Samoderžca Vladimira…, s.l.n.d. Cet ouvrage avait peut-etre connu d’autres editions avant 1674 et il fut beaucoup reedite depuis. Voir une edition critique de ce livre (dans sa version de 1680) en fac-simile, par HANS ROTHE, Sinopsis, Kiev, 1681, Cologne-Vienne, Bohlau Verlag, 1983, in H. B. HARDER et H. ROTHE (dir.), Bausteine zur Geschichte der Literatur bei den Slaven, « Verbindung mit R. Olesch-Band 17 », dont la longue introduction fait le point sur l’histoire de ce livre. Parmi les analyses de l’ouvrage, on retiendra surtout Peštič, Sergej Leontievič , « “Sinopsis” kak istoričeskoe proizvedenie », Trudy otdela drevnerusskoj literatury Instituta russkoj literatury, XV, 1958, pp. 284298 Google Scholar.

11- Concernant l’utilisation que fit Dlugosz de Stryjkowski, voir les travaux de Rogov, Aleksandr Ivanovič, notamment «Maciej Stryjkowski i historiografia ukrainska XVII wieku », Slavia orientalis, rocznik, XIV-3, 1965, pp. 311329 Google Scholar. Nous remercions Andrzej Nieuwazny de nous avoir communique cet article. Au sujet des lectures de Stryjkowski en Russie, voir ID., « Stryjkowski i russkaja istoriografija pervoj poloviny XVIII veka », in S. A. Nikitin (dir.), Istočniki i istoriografija slavjanskogo srednevekov’ja. Sbornik statej i materialov, Moscou, Nauka, 1967, pp. 145-159, et ID., « Drevnerusskie perevody “Chroniki” Stryjkowskogo », Arheologičeskij ežegodnik za 1962god , Moscou, 1963, pp. 206-214.

12- Cite d’apres l’edition de 1735 : Sinopsis ili kratkoe opisanie…, op. cit., pp. 18-19.

13- Ibid., pp. 1-2.

14- Ibid., p. 5.

15- Ibid., p. 3.

16- Zamyslovskij, Egor, Carstvovanie Fedora Alekseeviča, vol. 1, Saint-Petersbourg, 1871, annexe pp. XXXVXLII Google Scholar.

17- Voir ace sujet le commentaire de D. S. Lihačev, dans Povest’ vremennyh let, op. cit., vol. 2, p. 214.

18- Sinopsis…, op. cit., p. 1.

19- Ibid., pp. 11-12 : De russkie on passe a rossijane, rapproche de razsejany.

20- Bykova, Tat’Jana Aleksandrovna et Gurevič, M. P. (dir.), Opisanie izdanij, napečatannyh pri Petre I, vol. 1, Opisanie izdanij, napečatannyh kirillicej, 1689-1725, Moscou- Leningrad, Academie des sciences, 1958, p. 62, n° 10 et p. 133, n° 51Google Scholar.

21- On ignore malheureusement les tirages de la plupart des editions du Synopsis, sauf de celle de 1717 (trois cents exemplaires) et de celle de 1768 (six cents exemplaires). Ces chiffres, ainsi que le nombre veritablement exceptionnel des editions d’un ouvrage qui n’etait en rien utilitaire, montrent que ce fut le livre d’histoire le plus lu en Russie au XVIIIe siecle.

22- A. S. Myl’Nikov, Kartina slavjanskogo mira…, op. cit., p. 31.

23- Conserve a Moscou, Archives des actes anciens [RGADA], f. 188, inv. 1, dossier 28, f. 2-24v.

24- RGADA, f. 188, inv. 1, d. 29, f. 1-3, puis 61.

25- Voir par exemple un texte conserve ala Bibliotheque de l’Academie des sciences [BAN], ms. 32.15.22), cite par Peštič, Sergej Leontievič, Russkaja istoriografija XVIII veka, vol. 1, Leningrad, Universite de Leningrad, 1961, p. 216 Google Scholar. On y trouve l’etymologie des Russes par la « dispersion », la filiation d’Auguste, etc.

26- La chronique du regne suscita de nombreux ecrits qui ne nous interessent pas ici. Pierre le Grand commanda aussi des traductions de textes historiques occidentaux, notamment de l’Introduction a l’histoire de l’univers de Samuel Pufendorf, qui fut traduite et publiee en 1718 et 1723 (puis en 1767-1777 dans une nouvelle traduction), et comprenait un chapitre consacre ala Moscovie. D’autres histoires universelles furent editees apartir de 1747.

27- Istorija o vladenii rossijskih velikih knjazej vkratce, BAN, manuscrits, 32.6.30. Voir l’analyse de ce texte par S. L. Peštič, Russkaja…, op. cit., pp. 109-112.

28- « Vvedenie o glavah v Gistorii sočinenija kn. B. I. Kurakina », Arhiv knjazja Kurakina, vol. 1, Saratov, 1890, p. 79.

29- Mankiev, Aleksej Il’ič, Jadro rossijskoj istorii sočinennoe bližnim stol’nikom i byvšim v Š vecii rezidentom knjaz’ Andreem Jakovlevičem Hilkovym v pol’zu rossijskogo junošestva, i dlja vseh o rossijskoj istorii kratkoe ponjatie imet’ želajuščih, Moscou, Universite de Moscou, 1770 Google Scholar. Comme ce titre l’indique, il fut faussement attribue par l’historien Muller al’ambassadeur Hilkov. L’ouvrage fut reedite aplusieurs reprises, avec des modifications importantes portees par l’editeur.

30- Ibid., pp. 7-8.

31- La meilleure etude des differents aspects de la vie et de l’oeuvre de V. N. Tatiščev reste la these malheureusement inedite de SIMONE BLANC, Un disciple de Pierre le Grand dans la Russie du XVIIIe siecle : V. N. Tatiščev (1686-1750), Lille, 1972, 2 vols. Sur son oeuvre proprement historiographique, voir S. L. PEštič, Russkaja istoriografija XVIII veka, op. cit., vol. 1, chap. IX, et vol. 2, 1965, chap. III. Pour l’etude des manuscrits de son Histoire de la Russie, il faut se reporter aux travaux de Sigismund Natanovič Valk, en partie refletes dans l’edition critique de cet ouvrage : Tatiščev, Vasilij Nikitič, Istorija rossijskaja, Moscou-Leningrad, Academie des sciences, 7 vols, 1962-1968 Google Scholar.

32- Voir les chapitres 30 a33 de son Istorija, op. cit., vol. 1, 1962, particulierement les pp. 286, 289-291 et 314.

33- Ibid., p. 372.

34- Ibid., p. 315 ; le theme apparait aussi dans la preface, p. 81.

35- Ibid., chap. 34, n. 20, p. 433.

36- Voir surtout p. 366. Le terme employe par l’auteur est samovlastie et non samoderžavie, calque sur le grec et ancien, ceci dans le contexte terminologique flou qui se maintint tout au long du XVIIIe siecle, en raison de l’evolution rapide de la langue et de l’invention d’un langage de philosophie politique adapte aux lectures occidentales. Chez Tatiščev, le terme designait un pouvoir monarchique ne souffrant pas de limitation, par opposition au gouvernement aristocratique (par exemple celui de la Pologne ou de la Russie au Temps des troubles) qu’il jugeait mauvais, particulierement pour la Russie. Au sujet des termes designant la monarchie, voir Madariaga, Isabel de, « Autocracy and Sovereignty », Canadian-American Slavic Studies, XVI-3/4, 1982, pp. 369387 CrossRefGoogle Scholar ; reproduit in ID., Politics and Culture in Eighteenth-Century Russia, Londres-New York, Longman, 1998, pp. 40-56.

37- n trouve un bon expose recent de ce conflit par Džakson, T. N., « Gerard Fridrih Miller », Istoriki Rossii XVIII-XX vekov, vypusk 1-j, Arhivno-informacionnyj bjulleten’, no 9, pp. 1718 Google Scholar. Voir egalement Peštič, S. L. Russkaja istoriografija XVIII veka, op. cit., vol. II, pp. 175178 Google Scholar, les commentaires de Vera Romanovna SVIRSKAJA dans les oeuvres completes de Mihail Lomonočsov : Lomonosov, Mihail Vasil’Evič, Polnoe sobranie sočinenij, Moscou-Leningrad, Editions de l’Academie des sciences, 1952, vol. 6, pp. 546559 Google Scholar. Nous avons egalement consulte Biljarskij, P. S., Materialy dlja biografii Lomonosova, Saint-Petersbourg, 1865, pp. 130132, 755 sq Google Scholar. ; Topčiev, A. V., Figurouskij, N.A. et Čenakal, V. L. (dir.), Letopis’ žizni i tvorčestva M. V. Lomonosova, Moscou-Leningrad, Editions de l’Academie des sciences, 1961, pp. 149164 Google Scholar. L’historien Vasilij Osipovič Ključevskij se livra aune analyse tres claire et quelque peu ironique de ce conflit dans ses conferences sur l’historiographie russe prononcees en 1892 : conferences I et II, in Ključevskij, V. O., Sočinenija v devjati tomah, Moscou, Mysl’, 1989, vol. VII, pp. 189195 Google Scholar.

38- Sammlung russischer Geschichte, 1760, pp. 381-572.

39- Sočinenija i perevody k pol’ze i uveseleniju služaščie, juillet 1761.

40- Voir M. V. Lomonosov, Ponoe sobranie sočinenij, op. cit., vol. 6, pp. 19-80 : rapport du 16 septembre 1749, objections ala dissertation de Muller, observation sur les reponses de Muller et rapport du 21 juin 1750.

41- Ibid., observation n° 4, pp. 21-22.

42- Ibid., observation n° 5, p. 22.

43- Ibid., pp. 31-32.

44- Ibid., p. 41.

45- Ibid., pp. 24-25.

46- Ibid., p. 40.

47- Ibid., p. 42.

48- Ibid., pp. 67-68 : « Je ne demande pas de panegyrique, mais j’affirme que des contradictions manifestes, deshonorantes pour le peuple slave, sont intolerables. »

49- Le mouvement national russe de la seconde moitie du XVIIIe siecle demeure peu etudie. On ne peut guere citer que l’ouvrage, vieilli, de Kojalovič, Mihail Osipovič, Istorija russkogo samosoznanija, 3e ed., Saint-Petersbourg, [1884] 1901 Google Scholar, l’ouvrage collectif, tres marque par des presupposes ideologiques, Voprosy formirovanija russkoj narodnosti i nacii, Moscou, 1958, et le livre, assez sommaire, de Rogger, Hans, National Consciousness in Eighteenth-Century Russia, Cambridge, Harvard University Press, 1960 CrossRefGoogle Scholar.

50- Drevnjaja rossijskaja istorija ot načala rossijskago naroda do končiny velikago knjazja Jaroslava pervago ili do 1054 goda, sočinenennaja Mihajlom Lomonosovym…, Saint-Petersbourg, Impr. de l’Academie des sciences, 1766 ; reproduit dans Lomonosov, M. V., Polnoe sobranie sočinenij, op. cit., vol. 6, pp. 167286 Google Scholar. Nous citons d’apres cette edition.

51- Ibid., p. 182 (chap. 3). Cette idee avait dejaete emise par Tatiščev.

52- Ibid., pp. 183-187 (chap. 4).

53- Ibid., p. 171 (preface de l’auteur). La comparaison entre l’oeuvre de l’historien ou du poete et le monument de pierre ou de metal pourrait etre inspiree de Diodore de Sicile (Bibliotheque historique, I, 2, 5) ou d’Horace (Odes, livre I, 30).

54- Trudoljubivaja pčela, 1, 1759, pp. 5-33.

55- Ibid., pp. 14-15.

56- Čulkov, Mihail, Kratkij mifologičeskij leksikon, Saint-Petersbourg, Academie des sciences, 1767 Google Scholar.

57- Ibid., pp. 57 et 60.

58- Popov, Mihajlo I., Kratkoe opisanie drevnego slavenskogo jazyčeskogo basnoslovija, sobrannoe iz raznyh pisatelej, Saint-Petersbourg, Editions du Corps des cadets de l’Armee de terre, 1768 Google Scholar. 2e edition dans Dosugi ili sobranie stihotvorenij i perevodov Mihaila Popova, Saint-Petersbourg, Editions de l’Academie des sciences, 1772, vol. 1, pp. 186-208. Nous citons d’apres cette edition.

59- Ibid., p. 177. MihailČ ulkov publia un autre dictionnaire de ce type en 1782 : Slovar’ russkih sueverij, Saint-Petersbourg, Šnor, [1782] 1786.

60- En russe, des Rossy, nation supposee faire partie des possibles ancetres des Russes modernes. Le terme de Rossy etait du reste frequemment employe acette epoque dans la poesie de cour (chez Lomonosov, Trediakovskij, Sumarokov…) pour designer les Russes.

61- Jtrediakovskij, Vasili, Tri razsuždenija o treh glavnejših drevnostjah rossijskih. A imenno 1. O pervenstve slovenskago jazyka nad tevtoničeskim ; 2. O pervonačalii rossov ; 3. O varjagah russah slavenskago zvanija, roda i jazyk, sočinennyja Vasiliem Trediakovskim, Saint-Petersbourg, Editions du Corps des cadets de l’Armee de terre, 1758 Google Scholar.

62- Ibid., p. 30 : de Skif (scythe), on passe a skitat’sja (errer).

63- Ibid., p. 5.

64- Ibid., pp. 15-24.

65- Ibid., p. 540.

66- Ibid., p. 65.

67- Ibid., p. 273.

68- Rossijskaja istorija žizni vseh drevnih ot samogo načala Rossii gosudarej, vse velikija i večnoj dostojnyja pamjati imperatora Petra Velikago dejstvija, ego naslednic i naslednikov emu posledovanie i opisanie v Severe Zlatago veka vo vremja carstvovanija Ekateriny Velikoj v sebe zaključajuščaja, sočinennaja Fedorom Eminom, Saint-Petersbourg, Impr. de l’Academie des sciences, 1767, vol. I, preface, p. XXXII.

69- Russische Annalen in ihrer Slavonischen Grundsprache vergleichen, von Schrift-Felern und Interpolationen gereinigt, erklart und ubersetzt von A. L. v. Schlozer, Gottingen, 4 vols, 1802- 1805 ; Nestor. Russkie letopisi na drevneslavjanskom jazyke, sličennye, perevedennye i ob“jasnennye A. L.Šlecerom (traduit de l’allemand par D. Jazykov), Saint-Petersbourg, 3 vols, 1809- 1819. Auparavant, et apres la traduction par Muller dejaevoquee, le texte russe de la Chronique dans sa copie de Konigsberg avait ete prepare al’edition par le traducteur Ivan Barkov et publie en 1767, au grand dam de Schlozer qui se trouvait dejaen Allemagne, dans le premier volume d’une collection editee par l’Academie des sciences et consacree aux textes anciens : Biblioteka rossijskaja istoričeskaja, soderžaščaja drevnie letopisi i vsjakie zapiski, sposobstvujuščie k ob“jasneniju istorii i geografii rossijskih drevnih i srednih vremen, Saint-Petersbourg, Academie des sciences, vol. 1, 1767.

70- Izobraženie rossijskoj istorii sočinennoe g. Šlecerom, traduit du francais par Nikolaj Nazimov, Saint-Petersbourg, s. d. Auparavant, Schlozer avait publie en allemand un ouvrage quelque peu different, mais ou il exposait les memes idees sur les origines des Russes : Schlözer, August Ludwig Von, Geschichte von Russland. Erster Teil, bis auf die Erbauung von Moskau im J. 1147, Gottingen-Gotha, 1769 Google Scholar.

71- Voir par exemple un manuel anonyme, Kratkoe načertanie rossijskoj istorii služaščee rukovodstvom k obstojatel’nomu poznaniju drevnih i novyh proizšestvij sego gosudarstva, izdannoe dlja pol’zy i udovol’stvija mladyh Rossijan…, Kalouga, 1794, p. 12 : les Slaves sont venus s’etablir sur les bords du Dniepr au Ve siecle ; ou encore Detskaja rossijskaja istorija, izdannaja v pol’zu obučajuščagosja junošestva, Smolensk, 1797, pp. 1-3 : on ne connait rien sur les origines des Slaves avant le Ve siecle, avec une reference explicite aSchlozer ; toutes les autres constructions ne sont que fantaisies.

72- Dans la revue de Ekaterina Daškova, Sobesednik ljubitelej rossijskogo slova, 1783-1784, reproduites et completees par des parties inedites dans l’edition critique de Pypin, Aleksandr Nikolaevič, Sočinenija imperatricy Ekateriny II, Saint-Petersbourg, Academie des sciences, vols VIII-XI, 1901-1906 Google Scholar.

73- Ibid., vol. VIII, 1901, pp. 11-15.

74- Ibid., vol. XI, pp. IX, XXII-XXIII, p. 421.

75- 1773-1782, en neuf volumes, Paris, chez l’auteur. Lettres aGrimm du 9 septembre 1784, 5 mars 1885 et 10 aout 1885, Sbornik imperatorskogo russkogo istoričeskogo obščestva, vol. 23, pp. 318, 321-325 et 359.

76- Sočinenija imperatricy Ekateriny II, edite par A. N. PYPIN, op. cit., vol. XI, p. 499.

77- RGADA, f. 10 (papiers du cabinet de Catherine II), inv. 1, dossier 364, voir notamment ff. 23, 25, 27, 33-34, 38 et 46. Jusqu’apresent, anotre connaissance, ces notes n’ont jamais ete remarquees par les historiens.

78- Ibid., f. 10.

79- Le phenomene de cette mince couche d’« intellectuels nationaux » et d’origine roturiere n’a pas encore ete vraiment etudie, sauf dans un ouvrage de Štrange, Mihail Mihajlovič, Demokratičeskaja intelligencija Rossii v XVIII veke, Moscou, Nauka, 1965 Google Scholar, dont les partis pris methodologiques oberent malheureusement les resultats, mais qui a ouvert, croyons-nous, une piste feconde.