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Le Purgatoire et la cosmologie de l'Au-delà

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Philippe Ariès*
Affiliation:
EHESS

Extract

Le livre de J. Le Goff pose deux grands problèmes : le premier est indiqué par le titre : Quand et comment est né le Purgatoire ? et quel est le sens de cette invention ? Le second est posé par la diffusion et la banalisation du Purgatoire : comment cette création d'intellectuels du XIIe siècle est-elle devenue, à une époque qu'il convient de préciser, l'une des dévotions les plus populaires de ce qui sera le catholicisme de la Contre-Réforme et du XIXe siècle ?

D'abord les origines et la formation du Purgatoire. Il faut tout de suite lever une équivoque. Ne confondons pas, malgré la proximité des données, les prières des vivants en faveur du mort et l'espace consacré, dans un certain système eschatologique, à la purification des âmes entre le moment de leur mort et la fin des Temps.

La question des prières pour les morts — d'ailleurs très difficile — a déjà été étudiée dans un beau livre de J. Ntedika, L'évocation de l'Au-delà dans la prière pour les morts. Disons seulement qu'il n'est pas possible de fixer une origine aux prières pour les morts : elles sont très anciennes et le christianisme a été dès ses débuts influencé par deux attitudes contraires qui lui préexistaient.

Type
Au Moyen Age
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1983

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References

Notes

1. LE Goff, Jacques, La naissance du Purgatoire, Paris, Gallimard, 1981.Google Scholar

2. Ntedika, Joseph, L'évocation de l'Au-delà dans la prière pour les morts. Étude de patristique et de liturgie latines, IVe-VIIIe , Louvain-Paris, Nauwelaerts, 1971.Google Scholar

3. J. Ntedika, op. cit., p. 15.

4. Ambroise, De bono mortis, X, 4.

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6. Citée dans Cent cinquante prières pour chaque jour (par un Père franciscain anonyme), Limoges, Droguet Ardant, 1978, p. 106. Une oraison précarolingienne, extraite du Book of Cerne, recueil de prières privées, citée par D. Sicard, La liturgie de la mort dans l'église latine des origines à l'époque précarolingienne, Munster, 1978, p. 354, attribue au Paradis terrestre la même fonction ad intérim : Obsecrate, Domine, praesta mini post obitum meum prosperum iter, ad perennis paradisi pervenire suavitatem, ibique cum sanctis animabus mihi requiescere liceat usque ad tempus resurrectionis.

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9. J'ai en effet attribué une grande valeur au « repos » dans mes livres sur la mort.

10. Marc d'éphèse, mort en 1444, cité par L. Puhalo, op. cit., p. 117.

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15. Catherine de Gênes, Le Purgatoire, chap. xn, « Comme la souffrance s'allie avec la joie au Purgatoire », voir aussi chap. v, « De la paix et de la joie qui se trouvent dans le Purgatoire ».