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Le paradoxe français dans la Solution finale à L'ouest

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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L'histoire de la Solution finale en France ne saurait négliger le contexte ouest-européen de l'événement. C'est cette référence occidentale qui découvre l'aspect paradoxal du cas « français » indispensable à la compréhension de son déroulement. La dimension occidentale n'est pas, en l'occurence, un artifice d'une histoire en mal de comparaisons. Le détour est obligé. Il est inscrit dans le plan nazi dont il procède. S'appliquant aux Juifs de France, ce dernier englobait, dans le même élan, ceux voisins de Belgique et des Pays-Bas. Tous les aspects de cette problématique « occidentale » ne seront pas abordés ici. Il conviendrait du moins d'en reprendre les phases successives pour marquer leur simultanéité dans chacun des trois pays.

Summary

Summary

Although the French state embraced the new order and its antisemitic program, only a quarter of the Jewish population of France was exterminated, as opposed to a half in Belgium and three quarters in the Netherlands. The author proposes an interpretation of this French paradox.

Type
La Politique Antijuive
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993

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References

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21. Il y eut cependant à Anvers une rafle de l'importance, toute proportion gardée, de celle du Vel d'Hiv. Dans une population juive sept fois moins nombreuse, les policiers anversois arrêtèrent sept fois moins de Juifs que leurs collègues français en deux rafles successives, les nuits des 15 et 29 août. Voir la description des rafles dans M. Steinberg, L'Étoile et le Fusil, op. cit., t. II, chapitre IV, pp. 209-213.

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29. Du 4 août au 15 septembre 1942, 10 038 Juifs furent déportés, dont 3 721, soit 37,05 %, étaient nés avant 1902 et 2. 321, soit 23,8 % après 1926. Voir Klarsfeld, S. et Steinberg, M., Le Mémorial de la Déportation des Juifs de Belgique, Bruxelles-New York, 1982.Google Scholar

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33. Les chiffres ne comprennent pas les 351 Tziganes également déportés de Malines à Auschwitz. Ils ont d'ailleurs tous été immatriculés au camp de concentration, à la différence de la masse juive déportée pour un génocide.

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40. En outre, les 43 000 Juifs de Belgique signalés à la conférence de Wannsee ne comprennent pas les enfants mentionnés sur la fiche de leurs parents lors du recensement de 1940.

41. Voir à ce sujet le chapitre I de M. Steinberg, L'Étoile et le Fusil, op. cit., t. III, vol. 1.

42. Voir S. Klarsfeld, Vichy-Auschwitz, vol. 1, p. 25.

43. Voir « le nombre réel des Juifs en Belgique » dans M. Steinberg, L'Étoile et le Fusil, op. cit., 1.1, pp. 83-85 ; également les conclusions de M. Steinberg, L'Étoile et le Fusil, op. cit., t. III, vol. 2.