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La traditionõrale comme source historique. Le « Livre II » du Ophir de Espanã de Fernando de Montesinos

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Jan Szemiński*
Affiliation:
The Hebrew University of Jerusalem

Résumé

L’article propose et développe un protocole d’étude appliqué à un texte andin composite. L’exercice devrait permettre d’aboutir à une reconstruction de la formation du texte depuis son ultime formulation indienne jusqu’à sa version préservée. Le texte se compose en réalité de faits de narration, restitués sous forme de phrases résumant l’action et reconstruites par l’historien d’après le texte – mais non déductibles de la stricte formulation du texte même –, d’une part, et, d’autre part, d’interpolations introduites par les rédacteurs successifs. Il s’avère que le « Livre II » de Montesinos pourrait contenir des traditions remontant aux VIe-Xe siècles, soit à l’horizon Wari-Tiahuanaco des Andes centrales.

Abstract

Abstract

The paper proposes and exemplifies a series of procedures for studying Andean text of mixed origins. The procedures should lead to a reconstruction of the text’s evolution from its last Indian redaction to the preserved version. The Andean text is composed of narrative facts, defined as simple sentences constructed by historian according to the text but impossible to deduce from other simple sentences of the text, and of amplifications (interpolations) introduced into the text by consecutive redactors. Montesinos’s Second Book may contain traditions from the 6th-10th century, the Wari- Tiahuanaco horizon in Central Andes.

Type
Avant les Incas Historicité de la tradition orale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2006

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References

* Avec la collaboration de Carmen Bernand pour les citations de Fernando de Montesinos (NdT).

1 - Dans les citations de Fernando de Montesinos, les termes quechua sont signalés par un encadré.

2 - Voir, par exemple, Urton, Gary, The historyõf a myth: Pacariqtambo and theõriginõf the Inkas, Austin, Universityõf Texas Press, 1990 Google Scholar.

3 - « Son quipos, unos memorialesõ registros hechos de ramales, en que diversos ñ udos y diversas colores, significan diversas cosas. Es increı'ble lo que en este modo alcanzaron, porque cuanto los libros puede decir de historias, y leyes y ceremonias, y cuentas de negocios, todo eso suplen los quipos tan puntualmente que admira » (Les quipus sont des livres mémoriaux,õu registres faits de fils,õù les différents noeuds et les différentes couleurs signifient diverses choses. Il est incroyable ce à quoi ils parviennent de cette manière, car tout ce que les livres peuvent contenir d’histoires, de lois et de cérémonies, ainsi que de comptes de négoce, les quipus y suppléent, d’une manière aussi efficace qu’admirable) : JOSEPH DE ACOSTA, Historia natural y moral de las Indias, en que se tratan de las cosas notables del cielo, elementos, metales, plantas y animales dellas, y los ritos y ceremonias, leyes y gobierno de los indios, édition établie par Edmundoõ’ Gorman, Mexico, Fondo de Cultura Econόmica, [1590] 1979, Livre VI, chap. 8, pp. 290-291. Sur les quipus, se reporter à Urton, Gary et Quilter, Jeffrey (éd.), Narrative threads: Accounting and recounting in Andean khipu, Austin, Universityõf Texas Press, 2002 Google Scholar, Salomon, Frank, The cord keepers: Khipus and the cultural life in a Peruvian village, Durham, Duke University Press, 2004 CrossRefGoogle Scholar, et Ascher, Marcia et Ascher, Robert, Mathematicsõf the Incas: Codeõf the quipu, New York, Dover Publications, 1997 Google Scholar.

4 - Originaire deõsuna (Andalousie), peut-être marrane et certainement jésuite, il arriva au Pérou en 1628õù ilõccupa diverses charges ecclésiastiques (curé, chapelain, visiteur épiscopal, juge ecclésiastique, recteur d’un collège jésuite) à Trujillo, Potosı', Arica, Lima, Cajamarca et Quito, avant de retourner en Espagne et devenir curé de la paroisse de La Campana, près de Séville,õù il mourut en 1651.

5 - Un autre exemplaire (aujourd’hui disparu) de ce manuscrit était conservé au couvent de La Merced de Séville.õn en connaît l’existence par la publication, partielle, qu’en fit Vicente Fidel Lόpez : FERNANDO DE MONTESINOS, «Memorias antiguas historiales del Perú : Libro Primero, y Segundo », Revista de Buenos Aires. Historia americana, literatura, derecho y variedades. Perı'odico dedicado á la Repú blica Argentina, laõriental del Uruguay y la del Paraguay, t. XX, 1869, pp. 338-361 et 519-540 ; t. XXI, 1869, pp. 18-51, 181-217, 337-352 et 550-563 ; t. XXII, 1870, pp. 44-81, 209-237 et 399-405. La comparaison des deux versions montre que le manuscrit sévillan est antérieur.

6 - De nombreux indices amènent à penser que la liste des Cent rois fut élaborée par l’un des rédacteurs du « Libro 2o ». Il est ainsi fait mention, par exemple, de « Topa Curi Amauta 2o deste nombre » (p. 56), mais aucun Topa Curi Amauta 1er n’apparaît au préalable. Il est donc possible que, à l’origine, la liste ait été plus longue que celle que le manuscrit a conservée.

7 - On peut l’identifier avec le Paqariq Tampu du XVIe siècle et les ruines de Mawk’a Llaqta, près de l’actuel village de Pacarectambo (province de Paruro, département du Cuzco, Pérou).

8 - L’auteur de la liste des Cent rois a éliminé de la série au moins deux souverains Incas : Manqu Qhapaq et Pacha Kuti Inqa Yupanki, d’autres rois y figurant déjà sous ce nom, pour ramener la liste des souverains Incas à celle de ses dix rois Incas. L’étude de la signification symbolique des nombres 62, 28 et 10, dans la culture andine du XVIe siècle et dans la culture espagnole de cette époque, ne relève pas desõbjectifs de cet article.

9 - Sur le mythe des fondateurs du Cuzco, voir Urbano, Henrique, Wiracocha y Ayar. Heroes y funciones en las sociedades andinas, Cusco, Centro de estudios rurales andinos « Bartolomé de Las Casas », 1981 Google Scholar, et Szemiński, Jan, De las vidas del Inka Manqu Qhapaq. Manqu Qhapaq Inkap Kawsasqankunamanta, Trujillo, Ediciones de la Coria/Fundaciόn Xavier de Salas, 1997 Google Scholar. « Ayar » dérive du quechua aya, cadavre (humain).

10 - Fils de Yoqtân (Gn 10, 29), descendant de Sem, fils de Noé. Également région côtière – probablement de Méditerranéeõccidentale –, fameuse pour sonõr (1 R 9, 26- 28 ; 22, 49 ; 1 Ch 29, 1-4).

11 - Le « Libro 2o » se termine par les propos suivants (p. 129) : « Y Porque dende aqui fue quando los españõles vieron este Reyno del Piru la primera Vez que toca ala segunda parte destas memorias que son los anales dende que se descubrio el Piru e de ir ablando por sus añõs los suçesos delos españõles y contare entrellos los delos ingas que entonçes viuian, dexo para quel lugar los demas echos de Huaynacaua adonde se podran Ver y enel libro siguiente los titulos misteriosos pordonde los Reyes catolicos tienen las Indias Sacados dela sagrada escriptura » (Car c’est alors, quand les Espagnols virent ce royaume du Pirú pour la première fois, qui concerne la seconde partie de ces Mémoires, qui sont les Anales depuis que le Pirú fut découvert, que je parlerai des faits et gestes des Espagnols, notamment en relation avec les Ingas qui vivaient alors, et laisse pour un autre endroit les exploits de Huayna Caua [Huayna Cápac]õù l’on pourra les trouver, et dans le livre suivant [je parlerai] des titres mystérieux tirés de la Sainte Écriture selon lesquels les Rois Catholiques possèdent les Indes). Les informations sur le 100e souverain – Waskhar Inqa [Huáscar] – et sur tous les autres successeurs de Wayna Qhapaq Inqa sont reportées dans ce qui est la suite du Ophir : Demontesinos, Fernando, Anales del Perú (1642), édité par Maurtua, Victor M., Madrid, 1906, 2 volGoogle Scholar.

12 - Par exemple Anelloõliva, Giovanni, Historia del Reino y Provincias del Perú, de sus Incas Reyes, descubrimiento y Conquista pour los Españõles de la Corona de Castilla (1631), édité par Varela, Juan Pazos et yõrbegoso, Luis Varela, Lima, 1895, vol. I, chap. 2, § 13, pp. 70-73Google Scholar. Voir Szemiński, Jan, « Nuevos métodos con que interpretar algunos fragmentos del Nuevoõphir, de Fernando de Montesinos », in Espinoza, J. Flores et Gabai, R. Varόn (éd.), El hombre y los Andes. Homenaje a Franklin Pease G. Y., Lima, Pontificia Universidad Catό lica del Perú, 2002, pp. 359-374.CrossRefGoogle Scholar

13 - Barrenechea, Raúl Porras, Los cronistas del Perú (1528-1650) yõtros ensayos, édité par G. Y., Franklin Pease, Lima, Banco de Crédito del Perú, « Biblioteca Clásicos del Perú -2 », [1962] 1986, écrit p. 490 Google Scholar : « Pero su pecado fue la imaginaciόn y entonces prolongό su cronologı'a desde Manco Cápac hasta el diluvio y para rellenar los 4,000 añõs que le faltaban para ligar a Noé yõfir acogiό la lista de 90 reyesõ Incas recogidos en los relatos de algú n indio gárruloõ bellaco,õ en los escritos de un fraile fantasista que por alguna causa reservaron de la publicaciόn los cuerdos jesuitas del Colegio de la Paz […]. » (Mais il pécha par imagination, prolongeant sa chronologie depuis Manco Cápac jusqu’au Déluge et, pour remplir les quatre mille années qui lui manquaient pour le rattacher à Noé etõphir, il intégra la liste de quatre-vingt-dix roisõu Incas recueillis de la bouche de quelque Indien bavardõu fabulateur,õu dans les écrits d’un religieux fantaisiste, que, non sans quelque raison, les prudents jésuites du collège de La Paz ne mirent pas en circulation).

14 - Imbelloni, José, Pachakuti IX (El Inkario crı'tico), Buenos Aires, Editorial Humanior, 1946 Google Scholar, signale certaines régularités dans la liste. Pour des recherches récentes, voir Hyland, Sabine, The Quito Ms.: An Inca history preserved by Fernando de Montesinos, New Haven, Yale University Press, à paraîtreGoogle Scholar, et Hiltunen, Juha, Ancient kingsõf Peru. The reliabilityõf the chronicleõf Fernando de Montesinos. Correlating the dynasty lists with current Prehistoric periodization in the Andes, Helsinki, Suomen Historiallinen Seura, « Bibliotheca Historica- 45 », 1999 Google Scholar.

15 - Les chercheurs qui admettent la possibilité d’une histoire inca ne convoquent pas le « Livre II » du Ophir dans leurs analyses : ni Dediezcanseco, Mari'a Rostworowski, Historia del Tahuantinsuyu, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, 1988 Google Scholar, ni Pease, Franklin, Los Incas, Lima, Pontificia Universidad Catό lica del Perú, 1991 Google Scholar, bien que celui-ci évoque, p. 45, la théorieõphirienne de l’origine des Péruviens.

16 - Entre les VIe et Xe siècles, la plus grande partie des régions côtières et montagneuses des Andes centrales, depuis Cajamarca, au nord, jusqu’à Chichas et Jujuy, au sud, participèrent d’un même « horizon culturel », appelé Wari-Tiahuanaco. Cette époque fut suivie par une période de développement de cultures locales et de fragmentation politique de l’espace régional, entre les XIe et XIVe siècles. Ce n’est qu’au cours du XVe siècle que les Incas du Cuzco conquirent la totalité de l’aire andine centrale, depuis Pasto au nord (le sud de la Colombie actuelle) jusqu’au Rı'o Maule (le Chili central).

17 - J’ai pu identifier la plume de Montesinos grâce aux registres de baptême écrits et signés de sa main, que le curé de La Campana, Fernando Villalba, a retrouvés et me permit de photocopier. Qu’il soit ici remercié.

18 - Luı's Lόpez de Solı's,õ.S.A., fut évêque de Quito entre 1592 et 1605, date à laquelle il fut nommé archevêque de Charcas, ce qui est une indication de la date à laquelle fut rédigé le manuscrit acheté par Montesinos à Lima.

19 - Montesinos, Fernando De, « Libro primero de las memorias antiguas historiales del Perú », édité par Lόpez, Vicente Fidel, Revista de Buenos Aires […], t. XX, 1869, pp. 351-352 (chap. 4)Google Scholar.

20 - Un tambo (du quechua tampu) était un entrepôtõù étaient déposés les produits apportés par les sujets de l’Inca en guise de tribut, ensuite redistribués. C’étaient aussi des gîtes d’étape sur les chemins de l’Inca, pourvus par les habitants des alentours en nourriture, eau et bois à l’usage des voyageurs.

21 - Par exemple Pedro Sarmiento De Gamboa, Historia de los Incas(1572), édité par Angel Rosenblat, Buenos Aires, Emecé editores, « Coleccio'n Horreo », 2e édition revue, 1943 ; Supno, Collapiña (y otros quipocamayos), Relacio'n de la descendencia, gobierno y conquista de los Incas(1542/1608), édité par Vega, Juan José, Lima, Ediciones de la Biblio-teca Universitaria, 1974 Google Scholar.

22 - Ayala, Don Felipe Guaman Poma De, El primer Nueva Corόnica y buen gobierno (1615), édition critique de Murra, John V. et Adorno, Rolena, traduction et analyse textuelle du quechua de Jorge L. Urioste, Mexico, Siglo XXI/IEP, « América Nuestra », 1980, f. 185 [187] (t. 1, p. 161)Google Scholar. En quechua et en aymara, la proximité du phonème q se traduit par l’ouverture des voyelles i et u, allophones respectivement perçus par les Espagnols comme e ou o.

23 - Indien bilingue, maîtrisant l’espagnol.

24 - Thomas, Fraydomingo De Santo, Gramatica,õ Arte de la lengua general de los indios de Fraydomingo De Santo Thomas, Gramatica,õ Arte de la lengua general de los indios de los reynos del perú, Madrid, Ediciones de Cultura Hispánica, [1560] 1994, vol. I, ff. 96 et 180 Google Scholar.

25 - Liste de tous les mots ayant un double t dans les vingt-quatre premières pages du manuscrit de Montesinos : tterçero (p. 4), inttento (p. 8), Ratto (p. 10), Parttes (p. 11), prominenttes (p. 13), acometter (p. 13), tterçero (p. 13), Genttes (p. 13), enttendido (p. 13), siette (p. 14), tterçero (p. 15), tterçeros (p. 16), exerçitto (p. 23), ttomo (p. 24), secretto (p. 24).

26 - Pour l’analyse des différents éléments du nom de Huira Cocha, qu’il me soit permis de renvoyer le lecteur à l’étude que je conduis sur les composantes de la tradition chez Fernando de Montesinos comme exemple d’une histoire longue dans les Andes.

27 - L’analyse des règnes des Incas suggèrent que l’Auteur ladino vécut à Quito et qu’il incorpora dans son manuscrit des éléments d’information d’origine quiténienne, dont la présentation et l’analyse dépassent les limites de cet article. Le séjour, dans cette ville, d’au moins trois rédacteurs de l’ouvage (AL, AA et Montesinos lui-même)õblige à considérer que partie de l’information sur les royaumes provient de Quito et de traditions conservées à Quito. Dans l’état actuel de l’enquête, de tels éléments n’apparaissent qu’avec les descriptions concernant la conquête inca de la future audience de Quito, et pas avant, c’est-à-dire avec le 97e souverain.

28 - Holguin, Diego GonçAlez, Vocabvlario dela lengva general de todo el Perv llamada lengua Qquichua,õ del Inca. Corregido y renovado conforme ala propriedad cortesana del Cuzco. Diuidido en dos libros, que son dos Vocabularios enteros en que salen a luz de nueuo las cosas q[ue] faltauan al Vocabulario. Y la suma de cosas que se aumentan se vea enla hoja siguiente. Van añ adidas al fin los priuilegios concedidos alos Indios Compvesto por el Padre Diego Gonçalez Holguin de la Compañ ı'a de Iesus, natural de Caçeres. Impresso en la Ciudad de los Reyes Por Francisco del Canto Añõ MDCVIII ;õn peut utiliser l’édition moderne suivante : Lima, Universidad Nacional Mayor de San Marcos, [1608] 1952 (édition fac-similé 1989)Google Scholar.

29 - « Cuzquini. Émotterõuõuvrir nouvellement la terre ; Cochca cuzqui allpa. La terre dure de culture sèche, que l’on n’irrigue pas, mana vnupchayana ; Ccozqquini rucrini. Épierrerõu nettoyer le terrainõù bâtir,õu le champ ; Ccusqui allpa,õu chacra. Terre irrigable, sèche, dure, non irriguée ; Ccusquicta yapuni. Labourer une terre dure,õu ccuzquini labourer ainsi ; Chhaqui allpa ou cusqui. Terre sèche irrigable mais non irriguée, cochca [terre] sèche et champ de culture sèche ; Hatun cuzqui aymurayquilla. Mois de mai ; Ccusquiy, c’est le temps de la mise en jachère et du premier labour. »

30 - Voir J. Szemiński, De las vidas…, op. cit.

31 - Ibid., pp. 43-46.

32 - Pour simplifier, je laisse de côté le problème des amplifications ayant une doubleõrigine culturelle.

33 - Voir Christoual De Molina, Relaciόn de las fabvlas i Ritos de los Ingas hecha por Christoual de Molina cura de la perroquia de N[uestr]a S[eñor]a de los Remedios de el Hospital delos Naturales de la ciudad de el Cuzco dirigida al reverendissimo Señõrõbispo don Sebastian de el Artaum del conseJo de su Magestad (1575 ?) (Madrid, Biblioteca Nacional, ms 3169, ff. 14v et 17v). Pour une étude des prières en quechua, se reporter à Szemiński, Jan, Wira Quchan y susõbras. Teologı'a andina y lenguaje, 1550-1662, Lima, Instituto de Estudios Peruanos/Banco Central de Reserva del Perú, 1997.Google Scholar

34 - Joannes Cotovicus, Itinerarium Hierosolymitanum et Syriacum, in quo variarum gentium mores et instituta ; insularum, regionum, urbium situs una ex prisci recentiorisq. saeculi usu ; una cum eventis quae auctori terrae mariq. acciderunt, dilucide recensentur. Accessit synopsis reipublicae Venetae, Antverpiae, apud Hieronymum Verdussium, MDCXIX.

35 - « Todavı'a las hojas secas sirvieron a D. Alonso de Arcila [sic] (como él dice) para escrebir en Chile alguos pedazos de la Araucana » (Les feuilles sèches servirent encore à Don Alonso de Ercilla, comme il le dit lui-même, pour écrire au Chili quelques passages de La Araucana [1569/1589]) : J. DE ACOSTA, Historia natural y moral…, op. cit., Livre IV, chap. 21, p. 180.

36 - Lignage constitué des descendants d’un couple de fondateurs réelsõu fictifs, exploitant généralement un territoire en commun et vouant un culte aux mêmes huacas ; l’ayllu pouvait accueillir en son sein de nouveaux membres.

37 - Voir, par exemple, l’oeuvre de don Maygua, Joan De San Cruz Pacha Cuti Yamqui Salca, Relaciόn de antigüedades deste reyno del Perú (1613?) (Madrid, Biblioteca Nacional, ms 3169, f. 8r)Google Scholar. Pour une version imprimée, consulter l’édition établie par Carlos Aranibar (Lima, Fondo de Cultura Econόmica, 1995).

38 - Wak’a (huaca, guaca) : lieu sacré, divinité, ancêtre et protecteur de leurs descendants ; également le temple et l’image de la divinité.

39 - J. De San Cruz Pacha Cuti Yamqui Salcamaygua, Relaciόn…, op. cit., f. 20r.

40 - Ibid., f. 5r.

41 - Ibid., f. 8v.

42 - Ibid.

43 - Sur le Taki Unquy, voir Millones, Luis (éd.), El retorno de las Huacas. Estudios y documentos sobre el Takiõnqoy. Siglo XVI, Lima, Instituto de Estudios Peruanos/Sociedad Peruana de Psicoanálisis, 1990 Google Scholar, en particulier les documents publiés.

44 - Ainsi en 1536, par exemple, Manqu Inqa se réfugia à Vilcabamba. La fuite vers la Selva était si courante que les Espagnols y recoururent parfois, comme ces deux forgerons espagnols de Tarija qui, en 1678, s’incorporèrent à la tribu des Chiriguanos (Sucre, Archivo Nacional de Bolivia, EC 1678.31).

45 - Grasso, Dick Edgar Ibarra, La escritura indı'gena andina, La Paz, Alcaldı'a municipal, 1953.Google Scholar

46 - C. Demolina, Relaciόn de las fabvlas…,õp. cit., f. 1r.

47 - Voir Jan Szemiński, « ¿Qué significan las “letras” en el libro segundo de “NuevoõphirVoir JAN SZEMIńSKI, « ¿Qué significan las “letras” en el libro segundo de “Nuevoõphir” de Fernando de Montesinos? », Anuario de Estudios Bolivianos, Archivı'sticos y Bibliográ ficos (Sucre), à paraître.

48 - Dans la description des 4e et 5e règnes, apparaît Tuqay Suyu (vallée du Cuzco), à distinguer de la capitale du royaume, appelée Cuzco (pp. 21-22). F. GUAMAN POMA DE AYALA, El primer Nueva Corόnica…, op. cit., f. 80 [80] (t. I, p. 63), mentionne Tuqay Qhapaq et Pinaw Qhapaq en tant que maîtres et fondateurs du Cuzco antérieur à Manqu Qhapaq Inqa ; J. DE SAN CRUZ PACHA CUTI YAMQUI SALCA MAYGUA, Relaciόn…, op. cit, f. 8v, les présente comme ayant été vaincus par Manqu Qhapaq Inqa. Tuqay Suyu était donc le nom de la vallée du Cuzco.

49 - D. Gonçalez Holguin, Vocabvlario…, op. cit., p. 50 [58] : « Simin cutipak runa. El hombre desleal que se desdize » (l’homme déloyal, qui se dédit). Le jésuite traduit leal (loyal) par sullull ou chiqan runa: «Checan runa o sullull runa. El veraz verdadero que trata verdad no engañ a ni miente » (l’homme vrai, véritable, celui qui dit la vérité, ne trompe ni ne ment) (p. 97 (96) [105]) ; « Sullulruna. Hombre fiel de confiança y de verdad seguro » (Sullulruna. Homme fidèle, de confiance et de vérité) (p. 332 [332]).

50 - Ibid., p. 82 (86) [91].

51 - Le nombre et la précision de la toponymie change entre les 90 rois pré-incas et les 10 souverains incas. Avec ceux-ci, en particulier pour les informations concernant la région de Quito, les toponymes abondent. Ils peuvent provenir des rédacteurs successifs, plutôt que de la traditionõriginelle d’un informateur andin. Pour les notices des 90 rois en effet, ils sont peu nombreux au contraire et se réfèrent toujours à de grandes et importantes entités : régions, villes, montagnes. La frontière méridionale, pour les 62 rois du premier Cuzco, inclut Chichas mais exclut Tucumán ; la frontière septentrionale est celle décrite ici. Pour les règnes postérieurs, elle est présentée comme une ligne allant de Lima à Huánuco, mais laissant en dehors les ennemis de l’empire : les Chimusõu Chimbos.

52 - Voir Kaulicke, Peter et Isbell, William H. (éd.), Huari y Tiwanaku: Modelos vs evidencias. Segunda parte, Lima, PUCP, « Boletı'n de Arqueologı'a, 5 », 2001 Google Scholar.