Hostname: page-component-848d4c4894-x24gv Total loading time: 0 Render date: 2024-05-02T11:58:33.643Z Has data issue: false hasContentIssue false

La mer Égée au xviie siècle: Parcours, liens familiaux et recomposition sociale*

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Maroula Sinarellis*
Affiliation:
EHESS-LDH

Résumé

La Méditerranée orientale forme un espace de relations d’une grande plasticité, structuré par d’importants déplacements d’individus et de familles qui affectent considérablement l’univers insulaire. Le passage de la domination latine au pouvoir ottoman constitue, entre la dernière décennie du xvie siècle et tout au long du xviie siècle, un long processus marqué par l’aliénation des domaines seigneuriaux, la préservation des terres acquises avant l’arrivée des Ottomans, le renforcement de l’institution communautaire, la formation de nouveaux réseaux marchands, etc. Ce texte essaye de saisir les mécanismes de ces phénomènes par l’étude des parcours géographiques qui représentent un aspect de la mobilité sociale. La documentation notariale a permis de reconstituer toute sorte de liens entre familles traditionnelles et nouvellement arrivées (alliances, acquisition de terres, héritages, associations, différentes formes de solidarité et de conflits, etc.), ainsi que de mouvements croisés entre les îles. Entre ces liens et ces mouvements s’est construit une importante recomposition des élites insulaires. Cette modification du paysage social est suivie à travers, d’une part, l’histoire de deux familles et, de l’autre, le voyage en Italie d’un groupe d’étudiants. La notabilité des premières est le produit d’une intense mobilité spatiale, tandis que les déplacements des seconds mettent en évidence l’ampleur des parcours géographiques et l’apparition d’un nouveau profil de notable.

Abstract

Abstract

The Eastern Mediterranean is a space of relations having a great flexibility, a space organized by the movements of people and families that have an important impact on the insular world. Since the last decade of the 16th century and all through the 17th century, the long-lasting process of the shift from Latin domination to Ottoman power meant the alienation of manorial estates, the preservation of lands acquired before the arrival of the Ottomans, the enhancement of the communal institution, the making of new commercial networks, etc. This article is trying to understand the mechanisms underpinning these phenomena by focusing on people’s spatial courses, which represent an aspect of social mobility. Notarial documents help us to reconstruct all sorts of bonds linking old families to new comers (marital unions, acquisition of land, inheritance, association, different forms of solidarity and conflict, and so on), as well as all movements across the sea and between the islands. Through these bonds and these movements, an important remaking of the insular elites has taken place. This major change of the social landscape is illustrated through the history of two families, as well as by following a group of students in their journey to Italy. Our two families have gained distinction through their intense mobility in space, whereas our students’ displacements show the extent of spatial mobility and testify the emergence of a new type of notable.

Type
Réseaux sociaux et politiques
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

*

Cet article a été réalisé dans le cadre du Laboratoire de démographie historique (EHESS). Je suis tout particulièrement redevable à Anne Varet-Vitu et Pascal Cristofoli pour la fabrication des cartes et graphiques du présent travail. Je remercie aussi Spyros Asdrachas pour ses commentaires sur ce texte.

References

1 - De Tournefort, Joseph Pitton, Relation d’un voyage du Levant fait par ordre du Roy: contenant l’histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l’Archipel, de Constantinople, des côtes de la mer Noire, de l’Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et d’Asie mineure, Paris, Imprimerie Royale, 1717, t. 1, p. 215 Google Scholar.

2 - A cet égard, l’historiographie est abondante, en particulier les publications de l’Institut hellénique d’études byzantines et post-byzantines de Venise. Parmi celles-ci, les travaux présentés lors d’un colloque: Maltezou, Chryssa A. (dir.), Riches et pauvres dans la société gréco-latine en Orient, Bibliothèque de l’Institut hellénique d’études byzantines et post-byzantines, Venise, 1998, 521 Google Scholar p. Il existe également une riche bibliographie sur la communauté commerçante grecque de Venise, présente dès la fin du xiiie siècle. Voir Chryssa Maltezou, « Bενετία, η αλλη πατρίδα των Eλλήνων » (Venise, l’autre patrie des Grecs) et Baroutsos, Fotis, « Οɩ έλληνες έμποροɩ της Bενετίας. Περίοδοɩ ϰαɩ τάσεɩς » (Les commerçants grecs de Venise. Périodisation et tendances), in Maltezou, Ch. (dir.), Δημοσία ɩλαρία (Fête publique), Venise, Institut hellénique d’études byzantines et post-byzantines, 1999, respectivement p. 11-22 et p. 134-146 Google Scholar.

3 - Sinarellis, Maroula, « Construction sociale de l’espace égéen au xviie siècle », in Argyriou, A., Actes du iie colloque international de la Société européenne des études néohelléniques: La Grèce des îles, de la domination franque à nos jours, Rethymno (Crète), 10-12 mai 2002, Athènes, Ellinika Grammata, 2004, t. 2, p. 299-309 Google Scholar.

4 - Voir le numéro des Annales consacré à la mobilité, et en particulier Levi, Giovanni, « Carrières d’artisans et marché du travail à Turin (XVIIIe-XIXe siècles) », Annales ESC, 45-46, 1990, p. 1351-1364 Google Scholar.

5 - Spyros Asdrachas, pionnier en la matière, a su mettre en lumière le fonctionnement de l’institution communautaire sous l’Empire ottoman à travers les mécanismes fiscaux. Ses premiers travaux se réfèrent précisément aux communautés insulaires, voir entre autres « Φορολογɩϰοί μηχανɩσμοί ϰαɩ οɩϰονομία στó πλαίσɩο των ελληνɩϰών ϰοɩνοτήτων (17°-19° αɩώνα) » (Les mécanismes de la fiscalité et l’économie dans le cadre des communautés grecques (17e-19e siècle), Zητήματα ɩστoρίας (Questions d’histoire), Athènes, Thémélio, 1983, p. 235-253 et ID., « Nησɩωτɩϰες ϰοɩνóτητες: οɩ φορολογɩϰές λεɩτουργίες » (Communautés insulaires: les fonctionnements de la fiscalité) i et ii, Tά Iστoρɩϰά, 8, 1988, p. 3-36 et 9, 1988, p. 229-258.

6 - Asdrachas, Spyros, « To ελληνɩϰó Aρχɩπέλαγoς μία δɩασπαρτη πóλη » (L’Archipel grec une ville disséminée), in Sfyroeras, V., Avramea, A. et Asdrachas, S., Xάρτες ϰαί χαρτογράφοι του Aιγαίου Πελάγους (Cartes et cartographes de la mer Égée), Athènes, Éditions Olkos, 1985, p. 235-248, ici p. 235 Google Scholar.

7 - Ibid., p. 238.

8 - Vatin, Nicolas et Veinstein, Gilles (dir.), Insularités ottomanes, Paris, Institut français d’études anatoliennes, Maisonneuve & Larose, 2004 Google Scholar.

9 - Sinarellis, Maroula, « Archipel grec et espaces régionaux en Méditerranée », in Iachello, E. et Salvemini, B. (dir.), Pratiche e repprentazioni dello spazio: materiali der un atlante storico. Ommagio a Bernard Lepetit, Naples, Liguori editore, 1998, p. 107-114 Google Scholar.

10 - Les fonds des îles de la mer Égée se trouvent déposés dans les Archives générales de l’État (ΓAK) et dans les Archives de la Société historique et ethnologique. Un bon nombre de registres ont été publiés.

11 - ΓAK, ms 86, transcrit et publié par Sifoniou-Karapa, Anastasia, Rodolakis, Georgios et Artemiadis, Lydia, « Ο Kώδɩϰας του νοτάρɩου Nάξου Iωάννου Mηνɩάτη 1680-1689 » (Le registre du notaire Ioannis Miniatis), Eπετηρις του Kεντρου Eρευνης της Iστορɩας του ελληνιϰου ∆ɩϰαιου (Annuaire du Centre de recherche historique du Droit grec), 29-30, 1982-1983, Athènes, Académie d’Athènes, 1990 Google Scholar.

12 - Katsouros, Antonis, « Nαξɩαϰά ∆ɩϰαɩοπραϰτɩϰά εγγραφα του 17ου αɩώνος » (Documents judiciaires de Naxos au xviie siècle), Eπετηρις Eταιρίας Kυϰλαδιϰών Mελετών (Annuaire de la Société d’Études Cycladiques), 7, 1968, p. 24-337 Google Scholar; Korres, Stylianos G., « Aνέϰδοτα έγγραφα των Φράγγων της Nάξου » (Documents inédits des Francs de Naxos), Byzantinisch-Neugriechische Jahrbücher, 8, 1931, p. 260-305 Google Scholar; Petropoulos, Georgis A., Nοταριαϰαί πράξεις Mυϰόνου των ετών 1663-1779 (Actes notariés de Myconos des années 1663-1779), Athènes, Annuaire de l’École de Droit de l’université d’Athènes (supplément), 1960 Google Scholar; Tourtoglou, Ménélaos A., H Nομολογία των ϰριτηρίων της Mυϰóνου (17°ς-19°ς αɩ.) (Recueil de décisions des tribunaux de Myconos), Annuaire du Centre de recherche historique du Droit grec, 27-28, Athènes, Académie d’Athènes, 1985 Google Scholar; Stavrinidis, Nicolaos S. (dir.), Mεταφράσεις τουρϰιϰων ιστοριϰών εγγράφων αφορóντων εις την ιστοριάν της Kρήτης, t. 1 (1657-1672) et t. 2 (1672-1694), Héraklion, Bibliothèque municipale d’Héraklion Vikéléa, 1986-1987 Google Scholar; Symeonidis, Simos M., « Aνδρɩαϰά ɩστορɩϰά έγγραφα απο ɩταλɩϰές αρχεɩαϰές πηγές (1629-1723) » (Documents historiques d’Andros extraits de sources archivistiques italiennes), Aνδριαϰά Xρονιkά (Chroniques d’Andros), 22, 1994, p. 13-95 Google Scholar; Vizvizis, Iakovos T., « ∆ɩϰαστɩϰαί αποφάσεɩς του 17ου αɩώνος εϰ της νήσου Mυϰóνου » (Décisions de justice du xviie siècle de l’île de Myconos), Eπετηρίς του Aρχείου της Iστορίας του ελληνιϰού ∆ιϰαίου (Annuaire des Archives historiques du Droit grec), 7, 1957, p. 20-147 Google Scholar; ID., « Aɩ μεταξύ των συζύγων περɩουσɩαϰαί σχέσεɩς εɩς την Xίov ϰατά την τουρϰοϰρατίαν » (Rapports des biens entre époux à Chios à l’époque ottomane), Eπετηρίς του Aρχείου…, op. cit., 1, 1948, p. 38-75.

13 - J. Pitton De Tournefort, Relation d’un voyage…, op. cit.

14 - En vue de l’exploitation du registre du notaire Ioannis Miniatis, une base de données relationnelles a été constituée grâce au précieux concours de Pascal Cristofoli. La base de données contient la description (date, type d’acte, objet…) de l’ensemble des actes notariés du registre (915 actes entre 1680 et 1689) et la liste de l’ensemble des personnes (2663) citées dans ces actes. S’y ajoute une description de leur rôle (vendeur, témoin, arbitre…) et les relations familiales entre ces personnes sont éventuellement spécifiées.

15 - « Avec l’établissement de l’administration ottomane, ces domaines perdirent leur caractère de fief et furent désormais compris comme un ensemble de revenus fiscaux, donnés à ferme […] », Slot, Benjamin J., « Archipelagus turbatus ». Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane, 1500-1718, Istanbul, Nederlands Historisch-Archæologisch Instituut te Istanbul, 1982, t. 1-2, p. 104 Google Scholar.

16 - Zeï, Eleftheria signale l’apparition de nouveaux notables dans sa recherche sur Paros dans « L’Archipel grec, xviie-xviiie siècles: les multiples visages de l’insularité », thèse de doctorat, université de Paris-I, 2 t., 2001 Google Scholar.

17 - On peut penser que ce nom renvoie à une origine slave – Dounavis signifie littéralement en grec « Danube ». L’origine du nom peut tout aussi bien signifier celui qui voyage vers les pays danubiens ou bien celui qui vient de la mer Noire. Sur l’origine des noms, voir l’intéressante étude de Asdracha, Aikaterina et Asdrachas, Spyros, « Bαπτɩστɩϰά ϰαɩ οɩϰογενεɩαϰά ονóματα σε μία νησɩώτɩϰη ϰοɩνωνία: Πάτμος (IA’ – IΘ’ αɩ) » (Les noms de baptême et les noms de familles dans une société insulaire: Patmos (XIe-XVIIIe siècle), in Aμητός στη Mνήμη Φώτη Aποστολόπουλου (Hommage à Fotis Apostolopoulos), Athènes, Estia, 1984, p. 53-72 Google Scholar.

18 - À Kimolos, Kéa, Kythnos, Myconos, Paros et Ios, voir B. J. Slot, « Archipelagus… », op. cit., p. 185 sq. Là où le nombre d’immigrants est important, de nouvelles communautés latines se sont développées, ce qui a entraîné l’envoi d’un deuxième prêtre de rite latin. À Paros par exemple, voir Placide De Reims (capucin), Lettres d’un voyage au Levant au xviie siècle, ms 1635, Bibliothèque provinciale des capucins de Paris. Voir aussi Nicos G. Moschonas, « Oργάνωση του πληθυσμού στɩς Bενετɩϰες ϰτήσεɩς της ελληνɩϰής Aνατολής » (Organisation de la population dans les possessions vénitiennes de l’Orient grec), in Riches et pauvres…, op. cit., p. 489-500.

19 - Asdrachas, Spyros, « Communautés insulaires: les fonctions fiscales », ii, Tά Iστοπιϰά, 9, 1988, p. 229-258, ici p. 246-247 Google Scholar.

20 - Katsouros, Antonis, « Oɩ Tούρϰοɩ της Nάξου » (Les Turcs de Naxos), Eπετηρις Eταιρίας ϰυϰλαδιϰών Mελετών, 8, 1973, p. 152-180 Google Scholar.

21 - Archives ecclésiastiques de l’évêché catholique de l’île de Syros: Registres des Mariages, série 1: 12 janvier 1631-28 janvier 1900.

22 - Sur le commerce de la Crète, voir Maltezou, Chrysa A., H Kρήτη στή διάρϰεια της περιóδου της Bενετοϰρατίας (1211-1669) (La Crète pendant la période vénitienne), Crète, Syndesmos Topikon Enoseon kai Koinotiton Kritis, 1990 Google Scholar. La zone égéenne fait partie des principaux centres d’achat de vin à destination de Constantinople, comme la Thrace, la région de Smyrne ou encore celle voisine de Marmara. La circulation et la commercialisation du vin sont libres dans l’Empire; l’administration ottomane perçoit seulement des taxes sur le vin à l’entrée des grands centres de consommation, comme Constantinople, voir Mantran, Robert, Istanbul dans la seconde moitié du xviie siècle: essai d’histoire institutionnelle, économique et sociale, Paris, Maisonneuve, 1962, p. 207 Google Scholar.

23 - La possibilité qu’avaient les insulaires d’assurer le rôle d’arbitre ou de juge-arbitre – permettant d’éviter les tribunaux musulmans – faisait partie des privilèges accordés en 1580 par le gouvernement ottoman (ahdnâme). Alors que cette pratique est courante à Naxos, Myconos, Paros, Santorin, etc., elle ne semble pas l’être à Rethymno en Crète, où la plupart des différends entre chrétiens étaient réglés devant le juge religieux musulman (kadi), voir Adryeke, Nükhet A., « Yπoθέσεɩς αντɩδɩϰɩών ανάμεσα σε μη μουσουλμάνους απó τα ɩεροδɩϰαστɩϰά ϰαϰτάστɩχα του Pεθύμνου ϰατά το 17° αɩώνα » (Affaires litigieuses entre non musulmans issues des registres de cadi de Réthymnon au xviie siècle), Kρητολογιϰά γράμματα (Lettres de Crète), 19, 2004, p. 9-32 Google Scholar, article publié dans le cadre des travaux du Groupe de recherches et d’études turques du Département d’histoire et d’archéologie de l’Université de Crète.

24 - Braudel, Fernand, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1982, t. 1, p. 136 sq Google Scholar.

25 - Certaines mentions d’individus apparaissent dans les actes de manière annexe (exemples: le père de Tzortzis ou encore d’anciens propriétaires d’un bien, etc.); ces mentions ont été retirées afin de ne pas alourdir la lecture.

26 - À cet effet, rappelons que si les privilèges traditionnels et les possessions déjà acquises des habitants des îles ont été reconnus par le gouvernement ottoman, en revanche des terres nouvelles ont été concédées aux nouveaux venus, comme, par exemple, la famille Coronello.

27 - A. F. Katsouros, « Les Turcs de Naxos », art. cit.

28 - Ces héritiers devaient déterminer leur nombre de parts respectives avant d’engager une procédure de vente. Ce qui les a amenés à produire devant le notaire des documents attestant l’état de la répartition, voir A. F. Katsouros, « Actes notariés… », art. cit., acte n° 13 du 27 février 1626.

29 - Pour la famille Giustiniani de Chios, voir entre autres Miller, William, The Latins in the Levant. A History of Frankish Greece (1204-1566), Londres, John Murray, Albemarle Street, 1908 Google Scholar; et aussi Laiou, Sophia N., H Σάμος ϰаτά την Οθωμανɩη περίοδο (Samos à l’époque ottomane), Salonique, University Studio Press, 2002 Google Scholar.

30 - La figure 2 reprend l’ensemble des contacts de Tzortzis Dounavis de la figure 1 et, pour chacun de ces contacts, a été calculé le nombre de citations communes avec chacun des autres proches dans l’ensemble des 911 actes restant. Un lien entre deux individus signale donc que ceux-ci se trouvent cités au moins une fois dans un même acte en dehors des actes de Tzortzis Dounavis.

31 - Selon la formule consacrée: « […] ϰαί οι δύο συνφωνησμένοι εις φιλιϰού τρόπουϰαί ψήφου ϰαί βάζου αɩρεταί ϰɩρταί τους ευγευείς άρχοντες » ([…] et les deux s’accordent, de façon amicale, et votent et choisissent comme juges-arbitres les seigneurs de bonne naissance). Voir Zerlentis, Perikleos G., Σύστασις του ϰοινού των Mυϰονίων (Formation de la communauté de Myconos), Ermoupolis, P. G. Zerlentis, 1924 Google Scholar.

32 - Hopf, Charles, Chroniques gréco-romanes. Inédites ou peu connues publiées avec notes et tables généalogiques, Paris, Culture et Civilisation, 1966, p. 499 et 520 Google Scholar.

33 - Israel, Jonathan I., Diasporas within a Diaspora. Jews, Crypto-Jews and the world maritime empires (1540-1740), Leyde/Boston/Cologne, E. J. Brill, 2002 Google Scholar.

34 - Á Naxos, il y avait trois communautés, celles du château (Kastro), du Bourg et des villages de l’intérieur. Voir Koukkou, Eleni, Oɩ Kοινοτικοɩ θεσμοί στίς kυϰλάδες ϰατά τήν τουρϰοϰρατία (Les institutions communautaires dans les Cyclades à l’époque de la turcocratie), Athènes, Société ethnologique de Grèce, [1980] 1990 Google Scholar (3e éd.); ID., Les institutions… (Documents inédits), Athènes, Société ethnologique de Grèce, 1989.

35 - Perikleos G. Zerlentis, Γ ράμματα των τελευταίων φράγϰων δούϰων τον Aɩγαίον Πελάγους (Lettres des derniers ducs Francs de la mer Égée), Ermoupolis, Nicolaos G. Fréris, 1924, p. 110-112; B. J. Slot, Archipelagus…, op. cit.

36 - Dans la figure 3, le réseau de Manolis Théologitis, les individus présents sur plusieurs actes assurent la connexion entre plusieurs sous-groupes (centralité d’intermédiaire). La multiplicité des liens, signalée visuellement par les variations dans l’épaisseur des traits, témoigne de la fréquence de la présence conjointe de deux proches dans les actes. La figure 4 décrit le réseau des proches de Manolis Théologitis sur l’ensemble des actes du registre. Elle a été construite comme la figure 2.

37 - Miser Tzannes Kontrofreos, est un proche de Théologitis, par son activité de commerçant. Il témoigne ici en sa faveur dans le différend qui l’oppose à son beaupère. Son commerce s’étend de Naxos à Paros, et à Myconos où il est propriétaire terrien comme à Naxos, mais il dispose aussi d’un moulin et de bateaux, voir Dimitropoulos, Dimitris, H Mυϰονος τον 17ο αιώνα. Γαιοϰτητιϰές σχέσεις ϰαι οιkονομιkές συναλλαγές (Myconos au xviie siècle. Rapports de propriétés foncières et échanges économiques), Athènes, Centre de Recherches néohelléniques de la Fondation nationale de recherches, 1997, p. 99, 286 et 388 Google Scholar, aussi M. A. Tourtoglou, Recueil de décisions…, op. cit.; I. T. Vizvizis, Décisions de justice…, op. cit.

38 - Il devient d’obédience patriarcale en 1597, par lettre du patriarche d’Alexandrie Mélétios Pigas, qui agit au nom du Patriarcat œcuménique, voir Zerlentis, Perikléos G., Iστορɩϰαί ερευnαɩ περί τάς Eϰϰλησίας των νήσων της Aνατολɩϰής Mεσογείον θαλάσσης (Recherches historiques concernant les églises des îles de la Méditerranée orientale), Ermoupolis, Nicolaos G. Fréris, 1913, p. 114-115 Google Scholar.

39 - Les lieutenants de bey – appelés kahyas – étaient des notables locaux, chrétiens pour la plupart, nommés en l’absence du bey pour principalement gérer les revenus fiscaux. Rappelons que les six îles des Cyclades qui formaient l’ancien duché de Naxos, étaient administrativement liées deux à deux: Naxos-Paros, Andros-Syros et Milos-Santorin, avec à leur tête un bey qui faisait office de gouverneur et de commandant de galère. Leurs intendants (les kahyas) renforçaient leur position à l’intérieur de leur communauté grâce à cette fonction. Voir B. J. Slot, Archipelagus…, op. cit., p. 98 sq.

40 - Les plus anciennes familles notables de l’île de Milos, dont les Armeni font partie, sont les Kotaki, les Tataraki, les Modino. Toutes, à un moment donné, ont représenté le pouvoir central en tant que fermiers des impôts et/ou membres élus de la communauté insulaire, tandis que certains membres étaient archevêques de l’Église orthodoxe ou encore représentants de nations comme Venise et la France. Voir Lentakis, Andréas, « To αρχοντολóι της Mήλου ϰαι τά οιϰóσημα του » (Les seigneurs de Milos et leurs blasons), Miliaka, 1, 1983, p. 227-408 Google Scholar.

41 - Sur la famille Soummaripa de Vérone, voir l’étude de Polemis, Dimitris I., Oί Aφεντóτοποι της ’Aνδρου (Les seigneurs des lieux de Andros), Andros, Petalon, 1995 Google Scholar.

42 - Des indications biographiques sur Nicolakis Anapliotis figurent aussi dans Kasdagli, Aglaia E., Land and marriage settlements in the Aegean: a case study of seventeenth-century Naxos, Venise/Héraklion, Institut hellénique d’études byzantines et post-byzantines/Bibliothèque municipale d’Héraklion Vikéléa, 1999, p. 61 Google Scholar, 64 et p. 304.

43 - Les réactions à la création du collège grec de Rome dans le monde hellénophone, ainsi que les canaux par lesquels sont diffusées les informations nécessaires à l’envoi d’élèves, mettent en évidence différents réseaux d’autorités politiques et religieuses, latines et orthodoxes, voir Tsirpanlis, Zacharias, Oι Mαϰεδóνες σπουδαστές του ελληνιϰού ϰολλεγίου Pώμης ϰαι η δράση τους στήν Eλλάδα ϰαɩ στήν Iταλία (Les étudiants de Macédoine au collège grec de Rome et leur activité en Grèce et en Italie), Salonique, Publications de la Société des études macédoniennes, 1971, p. 6 Google Scholar sq.

44 - Le collège grec de Rome – dit aussi collège de Saint-Athanase – fondé en 1576 à l’initiative de Grégoire xiii est l’expression de la politique culturelle du Vatican dans le cadre du rapprochement entre les deux Églises. Auparavant, Jean Lascaris – cet érudit grec de Constantinople qui fut le maître de Guillaume Budé – avait obtenu de Léon x la fondation de l’école grecque de Rome en 1514. Cet établissement, qui attirait des jeunes élèves des îles Ioniennes, du Magne et de Crète, n’a fonctionné que quelques années seulement, jusqu’à la mort précoce de son fondateur (1521). Voir, entre autres, Manoussakas, Manousos I., « H παρουσίαση απó τóν Iανο Λάσxαρη τών πτώτων μαθητών του ελληνιϰού γυμνασίου της Pώμης στóν ∏άπα Λέοντα I’ » (Présentation de la part de Jean Lascaris des premiers élèves du Collège grec de Rome au pape Léon X), Eρανɩστής, 5, 1963, p. 161-172 Google Scholar; Aglaia E. Kasdagli, « Φτωχοί ϰαɩ πλούσɩοɩ στη Nαξο του 17 αɩώνα » (Pauvres et riches à Naxos du xviie siècle), in Riches et pauvres…, op. cit., p. 109-116.

45 - Tsirpanlis, Zacharias N., Tó ελληνιϰó ϰολλέγιο της Pώμης ϰαί οί μαθητές του, 1576-1700 (Le collège grec de Rome et ses élèves, 1576-1700…), Salonique, Fondation patriarcale des Études patristiques, 1980, voir biographie n° 128, p. 335 Google Scholar; biographie n° 173, p. 357; biographie n° 575, p. 645; biographie n° 549, p. 628; aussi Kitromilidis, Paschalis M., Kυπριαϰή λογιοσύνη, 1571-1878 (Histoire intellectuelle de Chypre, 1571-1878), Nicosie, Centre de recherches scientifiques, 2002 Google Scholar.

46 - Il est bien connu qu’un nombre restreint de Grecs se déplace vers l’Italie (principalement dans les Pouilles, Calabre, Sicile mais aussi Venise) entre la seconde moitié du xve siècle et du xvie siècle. Voir sur ce sujet, entre autres, Ducellier, Alain « Démographie, migrations et frontières culturelles de la fin du Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne », Tά Iστοριϰά, 5, 1986, p. 19-44 Google Scholar (communication présentée au colloque international sur La Méditerranée dans le temps long: réalités et représentations, à Athènes du 30 septembre au 5 octobre 1985).

47 - Korres, Stylianos, «Aνέϰδοτα έγγραφα τών Φράγϰων της Nάξου » (Documents inédits des Francs à Naxos), Byzantinisch-Neugriechische Jahrbücher, 8, 1931, p. 266-305 Google Scholar.

48 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., Nɩϰóλαος Στράμπαλης, p. 462-463; Mάρϰος ∆ώνος, p. 469-470; Bαλτάσαρ Pώτας, p. 465-466; Aντώνɩος Σπανóπουλος, p. 344; Γουλɩέλμος Pώτας, p. 521-522; Nɩϰóλαος Kρɩτóπουλος, p. 534.

49 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., Λέων Aλλάτɩος, p. 377-384. Il a œuvré savie durant pour le bon fonctionnement et le maintien du collège grec de Rome. À la fin de sa vie, il a légué à l’institution sa riche bibliothèque et sa fortune pour permettre tous les ans à trois jeunes gens de l’île de Chios de venir étudier au collège de Rome. Voir aussi Sathas, Constantinos, Bιογραφίαι των εν τοις γραμμασι διαλαμφαντων ελληνων. Aπο της ϰαταλύσεως της βυζαντινής αυτοϰρατορίας μέχρι της ελληνιϰής εθνεγερσίας (1453-1821) (Biographie des hommes de lettres grecs illustres. De la Chute de Constantinople à la Révolution grecque (1453-1821), Athènes, Éditions Koultoura, 1868, p. 268-274 Google Scholar.

50 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., Mɩχαήλ Nευρίδης, p. 310-311; voir aussi C. Sathas, Biographie…, op. cit., p. 404.

51 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., Mάρϰος Bατάτζης, p. 340 et Πέτρος Kολέτης , p. 273-274.

52 - Ibid., Aνδρέας Pώσης, p. 480-482.

53 - ID., biographie n° 611, p. 667; ID., «Oι Mανɩάτες της Tοσϰάνης ϰαɩ της περɩοχης του Tάραντα (β’μɩσó του 17ου αɩ.)» (Les Magnotes en Toscane et de la région de Tarente, seconde moitié du xviie siècle), Λαϰωνιϰαί Σπουδαί, 4, 1979, p. 105-159, en particulier p. 125 sq.; Stephanopoli, Nicolas, Histoire de la colonie grecque établie en Corse, Paris, 1826 Google Scholar.

54 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., biographie n° 593, p. 656; C. Sathas, Biographie…, op. cit., p. 404.

55 - Πατρɩαρτχɩϰη Mεγαλη του Γενους Σχολη (Grande École Patriarcale de Constantinople), dont la réouverture, en 1454, est le fait du premier patriarche après la chute de Constantinople, Gennadios Scholarios, confirmé dans ses fonctions par Mehmed ii le Conquérant en 1454. À Constantinople, les établissements d’enseignement sont liés à l’Église orthodoxe. Ainsi, la formation de cadres ecclésiastiques et laïcs est assurée entre l’Académie Patriarcale de Constantinople et d’autres institutions fondées entre la fin du xvie et le début du xviie siècle, ces dernières sous la direction du patriarche Jérémie II.

56 - Z. Tsirpanlis, Le collège grec…, op. cit., p. 537 et p. 541, biographies n° 369 et n° 434; p. 569, biographie n° 476.

57 - Á partir des Archives de l’Institut hellénique de Venise, nombre de travaux ont étudié la communauté grecque de Venise. Concernant précisément la création d’établissements scolaires à Venise ou ailleurs, à travers la liste des enseignants, nous pouvons retrouver trace des anciens élèves du collège grec de Rome. Voir principalement Ploymidis, Georgios Spyridon, «Σψολεία στην Eλλάδα συντηρούμενα απο ϰληροφοτήμαtα Eλλήνων της Bενετίας (1603-1797) » (Écoles subventionnées en Grèce par des Grecs de Venise, 1603-1797), Thesaurismata, 9, 1972, p. 236-249 Google Scholar.

58 - Saulger, Robert, Histoire nouvelle des anciens ducs et autres souverains de l’Archipel: avec description des principales isles, & des choses les plus remarquables qui s’y voyent encore aujourd’huy, Paris, E. Michallet, 1698 Google Scholar. Vizvisis, Iacovos T., « Oɩ ϰοɩνοί ϰαγϰελλάρɩοɩ της Nάξου επί τουρϰοϰρατίας» (Les chanceliers publics de Naxos sous domination ottomane), Aρχείο Iδɩωτιϰού ∆ιϰαίου, t. IB’, 1945, p. 88-101 Google Scholar; Seremetis, Dimitris G., « O Nοtάρɩος στην Bυζαντɩνή, μεταβυζαντɩνή ϰαɩ τουρϰοϰρατούμενη ϰοɩνωνία » (Le notaire dans la société byzantine, méta-byzantine et ottomane), Eπɩστημονɩϰή Eπετηρίδα ∆.Σ.Θ (Annuaire scientifique de l’Association juridique de Thessalonique), 5, 1984, p. 29-40 Google Scholar.

59 - Voir Père Richard, François, Relation de ce qui s’est passé de plus remarquable à Saint-Erini, isle de l’Archipel Depuis l’établissement des Pères de la Compagnie de Jésus en icelle, Paris, S. Cramoisy, 1657, p. 85 Google Scholar sq.; voir aussi l’acte du notaire Ioannis Gas du 23 août 1652 dans Katsouros, Antonis F., « Nαξɩαϰά δɩϰαɩοπραϰτɩϰά έγγραφα του 17ου αɩώνος » (Actes notariés de Naxos du xviie siècle), in Eπετηρίς Eταɩρείας ϰυϰλαδɩϰών Mελετών, Z’ (Annuaire de la Société d’Études cycladiques), Athènes, 1968 Google Scholar.

60 - Voir aussi A. E. Kasdagli, Land and marriage…, op. cit., p. 304.

61 - D. Dimitropoulos, Myconos au xviie siècle…, op. cit., p. 93 sq.

62 - David Jacoby étudiant les structures sociales et le régime juridique du duché de l’Archipel depuis sa fondation, en 1205, jusqu’à la conquête par les Ottomans en 1566, conclut: « Les liges participent à l’exercice de la juridiction féodale dans la cour de leur seigneur, le duc de l’Archipel. Parmi eux, on trouve des Latins, toujours peu nombreux, ainsi que des Grecs; le nombre de ceux-ci a sans doute augmenté progressivement », Jacoby, David, La féodalité en Grèce médiévale. Les « Assises de Romanie », sources, application et diffusion, Paris/La Haye, Mouton & Co, 1971, p. 291 Google Scholar sq.

63 - Zakynthinos, Dionysios, «La commune grecque. Les conditions historiques d’une décentralisation administrative », L’hellénisme contemporain, 2, 1948, p. 295-310 Google Scholar et 5, 1948, p. 414-428; S. Asdrachas, « Communautés insulaires… », op. cit., I, p. 3-36.