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« La Mémoire de la Mort »: recherche sur la place des arts de mourir dans la Librairie et la lecture en France aux XVIIe et XVIIIe siècles

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Daniel Roche*
Affiliation:
Université de Paris VII

Extract

La reconstitution du corpus des préparations à la mort publiées aux xviie et xviie siècles se heurte à deux difficultés principales. La première procède de la situation actuelle du catalogue des livres anciens dans les bibliothèques publiques françaises. Sans même évoquer le problème capital des disparitions de la période 1789-1815, particulièrement sévères pour les ouvrages religieux de faible valeur marchande, on peut estimer que près de la moitié de la librairie ancienne demeure inaccessible faute d'un inventaire exhaustif. Il en résulte que notre enquête ne peut être considérée comme définitive, mais elle est une exploration exhaustive des principaux fonds accessibles. La seconde difficulté relève de l'ambiguïté essentielle du genre durant la période moderne. De fait, la clarté des temps médiévaux finissants fait place à une imprécision gênante.

Summmary

Summmary

The reconstruction of the corpus of “arts de mourir” published in the 17th and 18th centuries permits us to see how the production and circulation of a language of dying takes shape. An inventory of titles and publications shows that after an initial phase of adaptation, the genre reaches a peak between 1675 and 1700. During the Enlightenment, the curve of publications remains nearly stable but, in contrast, the shrinkage in the number of titles points up the fact that the theme itself does not undergo a renewal. A sociological study of the authors permits us to attribute the greater part of this production to the members of the Company of Jesus and to representatives of the major religious orders. The use of this production covered a wide social range and had three basic aims : pastoral care, individual prayer, youth education.

Finally, an analysis of this language permits us to reconstruct how one learns the acts of this preparation and to show how the gestures of living, illness and dying form a pattern in the Memoire de la Mort.

Type
Autour De La Mort
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1976

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References

Notes

1. Ce travail est aboutissement d'oeuvre collective, il tient compte des échanges entretenus au séminaire de M. P. Chaunu. Il aurait été irréalisable sans des aides multiples : remercions J. Brancolini, M. Bée, G. Bollème, R. Chartier, M. Foisil, J. Fouilheron, M. Garden, M. Marion, J. Quéniart. Plus particulièrement, H.-J. Martin et M. Vovelle.

2. Martin, H.-J., « Recensement des livres anciens des bibliothèques françaises », Bulletin des Bibliothèques de France, janvier 1971, pp. 132.Google Scholar

3. Se reporter à l'article de R. Chartier et à Zerner, H., « l'Art au morier », dans Revue de l'Art, II, 1971, pp. 730.Google Scholar

4. Texte français de Bellarmin, Paris, 1620 ; Sommervogel signale des traductions anglaises, espagnoles, flamandes, tchèques, hongroises ; Bona, Cardinal, Le chemin du ciel et le testament spirituel ou préparation à la mort, Bruxelles, 1665 ;Google Scholar Scupoli, R. P., Le chemin du ciel, Paris, 1668 ;Google Scholar Blancone, J., Le souvenir de la mort, Paris, 1604 ;Google Scholar Solutrive, R. P., Les sept trompettes pour réveiller les pécheurs et pour les induire à faire pénitence, Angers, 1617 ;Google Scholar Tavello, A., Entretiens ordinaires du chrétien sur la mort, Lyon, 1648 ;Google Scholar Recupitio, J. C., La bonne mort ou les moyens de se la procurer pour estre éternellement bienheureux, Paris, 1663 ;Google Scholar Novarin, L., La pratique du bien mourir ou moyen salutaire pour aider les malades à rendre leurs infirmités méritoires, Paris, 1663.Google Scholar

5. Faut-y-penser, B.N., Ye 21 949 et Lb31 1 878 (18).

6. Martin, H.-J., Livre, Pouvoirs et Société à Paris au XVIIe siècle, 1598-1701, Genève, 1969 ;Google Scholar Furet, F., « La Librairie du Royaume de France au xviiie siècle », dans Livre et Société dans la France du XVIIIe siècle, I, Paris – La Haye, 1965, pp. 332.Google Scholar

7. Tenenti, A., La vie et la mort à travers l'art du XVe siècle, Paris, 1952, p. 60 ss.Google Scholar

8. Martin, H.-J., op. cit., t. I, pp. 162-169 ; et, « L'influence de la gravure anversoise sur l'illustration du livre français », dans Anvers, ville de Plantin et de Rubens, Bibliothèque Nationale, Paris, 1954, pp. 257264 ;Google Scholar H. Zerner art. cit., pp. 15-30. Notre sondage quant au détail porte sur 88 ouvrages pour lesquels nous avons consulté plus d'une centaine d'éditions.

9. Binet, E., Consolation et réjouissance pour les malades et personnes religieuses, Paris, 1625, pp. 493494.Google Scholar

10. Blancone, J., Le souvenir de la mort, Toulouse, 1609, pp. 125126.Google Scholar

11. H. Zerner, art. cit., p. 17 ss.

12. Mâle, E., L'art religieux du XIIe au XVIIIe siècle, Paris, 1945, pp. 135196.Google Scholar

13. Thuillier, J., Georges de La Tour, Tout l'oeuvre peint, Paris, 1973 ; Georges de La Tour. Orangerie des Tuileries, 10 mai-25 septembre 1972, Paris, 1972.Google Scholar

14. Citons de Riez, A., Bellarmin, , Mattieu, , d'Embrun, Jacques, Duval, , Laplacette, , Lallemant, , Puget, de la Serre. Citons aussi de Besse, P., La pratique chrétienne pour consoler les malades, Paris, 1624.Google Scholar

15. Juvernay, P., La manière de consoler très utile à toutes personnes, Paris, 1653.Google Scholar

16. Bellarmin, op. cit. ; Blancone, op. cit.

17. Mattieu, , Tablettes de la vie et de la mort, Paris, 1611 ;Google Scholar d'Embrun, Jacques, Faut mourir, Lyon, 1651 Google Scholar, Laplacette, J., La mort des justes ou la manière de bien mourir, Paris, 1665.Google Scholar

18. Coret, P., L'Ange conducteur, protecteur spécialement des mourants, Paris, 1662.Google Scholar

19. Yvan, R. P., Les trompettes du ciel, qui éveillent les pécheurs et les excitent à se convertir, Paris, 1661.Google Scholar

20. De Chertablon, La manière de se bien préparer à la mort par des considérations sur la Cène, la Passion, et la mort de Jésus-Christ, avec de très belles estampes emblématiques, Anvers, 1700.

21. Remercions ici tout particulièrement H.-J. Martin qui m'a obligeamment communiqué un riche dossier sur ce matériau. Indiquons les principales éditions : Images morales, Lyon fin xviie, et Lyon début xviiie siècle ; Miroir de l'âme du P. Huby, 14 éditions, de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle, surtout à Paris et dans l'Ouest (Le Mans, Angers) ; Miroir de l'âme du pécheur et du juste, Avignon, XVIIIe siècle ; Miroir des pécheurs composé par les R. P. Capucins, 8 éditions connues, surtout de Troyes, peut-être fin XVIIe siècle – début XVIIIe siècle ; Le Miroir des âmes, 42 éditions recensées pour le xixe siècle.

22. Miroir de l'âme du pécheur et du juste, op. cit., pp. 2-3.

23. Nisard, C., Histoire des livres populaires ou de la littérature de colportage, Paris, 1854, t. 2, pp. 2332 ;Google Scholar Socard, A., Livres populaires imprimés à Troyes de 1600 à 1800, Paris, 1864.Google Scholar

24. de Certeau, M., « Du système religieux à l'éthique des Lumières (17e et 18e s.) : la formalité des pratiques », dans Ricerche di Storia Sociale e Religiosa, 2, 1972, pp. 3194.Google Scholar

25. Traduction Brignon, Paris, 1688.

26. M. de Certeau, art. cit., pp. 48-50 -, pour une utilisation quantifiée de la titrologie, cf. Flandrin, J.-L., « Titres d'ouvrages, sentiments et civilisation », dans Annales (E.S.C.), 1965, pp. 939966 ;Google Scholar et Duchet, C., « La ‘Fille abandonnée’ et la ‘Bête humaine', éléments de titrologie romanesque », dans Littérature, 1973, n° 12, pp. 4973.CrossRefGoogle Scholar

27. Martin, H.-J., op. cit., t. 1, pp. 6095.Google Scholar

28. Furet, F., art. cit., pp. 712 Google Scholar, Estivals, R., La Statistique bibliographique de la France sous la Monarchie au XVIIIe siècle, Paris – La Haye>, 1965.Google Scholar On verra que notre calcul se justifie plus particulièrement pour la fin du XVIIIe siècle où l'édition provinciale provoque un boom dans la librairie nationale, au moins pour le livre religieux.

29. Merland, M. A., « Tirage et vente de livres à la fin du xvin’ siècle : des documents chiffrés », dans Revue Française d'Histoire du Livre, t. III, n° 5, 1973, pp. 87112 ;Google Scholar Martin, H.-J., op. cit., t. 1, pp. 100 ss. et 377379.Google Scholar

30. Vovelle, M., Piété baroque et déchristianisation en Provence au XVIIIe siècle, Paris, 1973;Google Scholar Delumeau, J., Le Catholicisme entre Luther et Voltaire, Paris, 1971, pp. 294330;Google Scholar Chaunu, P., La civilisation de l'Europe des Lumières, Paris, 1971, pp. 285318.Google Scholar

31. Brancolini, J., Bouyssy, M. T., « La vie provinciale du Livre à la fin de l'Ancien Régime », dans Livre et Société dans la France du XVIIIe siècle, II, Paris-La Haye, 1970, pp. 337.Google Scholar Nous devons à Julien Brancolini le détail exact des renseignements concernant notre sujet dans le Ms 22 019 de la B.N.

32. Bremond, H., Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion, 11 vol, rééd., Paris, 1907, t. 9, pp. 330360.Google Scholar

33. Martin, H.-J., op. cit., t. 1, pp. 9092.Google Scholar

34. Berthelot du Chesnay, C., Les missions de saint Jean Eudes, Paris, 1968 ;Google Scholar Pérouas, L., Le diocèse de la Rochelle. De 1648 à 1724, Sociologie et pastorale, Paris, 1964, pp. 333336 et pp. 400-406 ;Google Scholar et, Mémoires des Missions des Montfortains dans l'Ouest, Fontenay-le-Comte, 1964.

35. Lannette-Claverie, C., « La Librairie française en 1700 », dans Revue Française d'Histoire du Livre, n° 3, 1972, pp. 343 Google Scholar, et, n° 6, 1973, pp. 207-233 ; Chartier, R., « L'Imprimerie en France à la fin de l'Ancien Régime : l'état général des imprimeurs de 1777 », dans Revue Française d'Histoire du Livre, n° 6, 1973, pp. 253279.Google Scholar

36. 120 000 exemplaires, 55 % des 214 900 préparations, cf. Ms 22 019, B.N.

37. Près de 20 000 exemplaires ; Rouen en tire près de 36 000, Saint-Malo près de 30 000, l'ensemble occidental compose 38 % du total.

38. J. Brancolini et M. T. Bouyssy, art. cit., pp. 20-23.

39. M. Fleury et P. Valmary , « Les progrès de l'instruction élémentaire de Louis XIV à Napoléon III d'après l'enquête de Louis Maggiolo », dans Population, 1957, n° 1, pp. 71-92; R. Chartier , art. cit., pp. 264-269 ; Vovelle, M., « Maggiolo en Provence : peut-on mesurer l'alphabétisation au début du XVIIIe siècle », dans Le XVIIe siècle et l'éducation, Colloque de Marseille de la Société d'étude du XVIIe siècle, supplément au n° 88 de la revue Marseille, 1972, pp. 5562.Google Scholar

40. Aucun renseignement dans Ventre, M., L'imprimerie et la librairie en Languedoc au dernier siècle de l'Ancien Régime, 1700-1789, Paris – La Haye, 1958 ;Google Scholar ni dans Billioud, J., Le livre en Provence du XVIe au XVIIIe siècle, Marseille, 1962 ;Google Scholar beaucoup d'informations dans Moulinas, R., L'imprimerie, la librairie et la presse à Avignon au XVIIIe siècle, Grenoble 1974, mais pas d'information sur les préparations à la mort.Google Scholar

41. Renvoyons aux travaux de Vovelle, M., op. cit., Pénitents – Congrégations – Tiers ordres, pp. 202213 ;Google Scholar Agulhon, M., Pénitents et Francs Maçons de l'ancienne Provence, Paris, 1968 ; et aux recherches en cours de J. Fouilheron.Google Scholar

42. Travaux en cours de Bée, M., Lottin, M., Vie et mentalité d'un Lillois sous Louis XIV, Lille, 1968, pp. 233255 ;Google Scholar Lebrun, F., Les hommes et la mort en Anjou, Paris-La Haye, 1971, pp. 457458.Google Scholar

43. Nous devons à l'amitié de M. Garden et R. Chartier nos renseignements sur Lyon, de J. Quéniart les informations sur Rouen, à celle de H.-J. Martin le dossier troyen que nous avons mis en oeuvre et complété.

44. Cf. Tableau l a ; Martin, H.-J., op. cit., t. 1, pp. 296361 ; t. 2, pp. 698-731.Google Scholar

45. Cf. Tableau I b ; Chartier, R., « Livre et espace : circuits commerciaux et géographie culturelle de la librairie lyonnaise au XVIIIe siècle », dans Revue Française d'Histoire du livre, n° 1-2, 1971, pp. 77108.Google Scholar

46. Cf. Tableau I c ; Quéniart, J., L'imprimerie et la librairie à Rouen au XVIIIe siècle, Paris, 1969, pp. 125146; cf. Carte 5A-B.Google Scholar

47. Desgraves, L., Les livres imprimés à Bordeaux au XVIIe siècle, Genève, 1971 ; et, « L'inventaire du fonds de livres du libraire bordelais Jacques Mongiron-Millanges en 1672 », dans Revue Française d'Histoire du Livre, n° 5, 1973, pp. 125-174.Google Scholar

48. Là où nous avons pu relever nombre d'exemplaires et titres, la distorsion peut jouer en faveur de ces derniers, chez Fournier à Auxerre, 0,2 96 des titres mais 0,12 96 des exemplaires, 0,3 96 du religieux, mais 0,15 % des tirages religieux. A Troyes, là où les tirages sont élevés, les titres sont nombreux.

49. 1600-1624, Jésuites 41 % des réguliers, Capucins 25 96 ; 1625-1649, 52 96, 28 96, 1650-1674, 64 96, 31 96, 1675-1699, 52 96, 24 96, 1700-1724, 52 96, 12 96 ; 1725-1800, 46 96, 13 96.

50. Dupront, A., « Vie et création religieuse dans la France Moderne (xive-XVIIIe siècles) », dans La France et les Français, Encyclopédie de la Pléiade, pp. 491577 ;Google Scholar plus particulièrement pp. 525-529; Martin, H.-J., op. cit., t. II, pp. 613615, pp. 644-646.Google Scholar

51. La manière de se préparer à la mort, Paris, 1692, F° 2-3.

52. Notre sondage porte sur 13 catalogues de ventes parisiennes de 1730 à 1789, le taux de représentativité moyen est de 0,01 96, les auteurs les plus souvent rencontrés sont ceux des éditions anciennes : Drexel, Crasset, Coret, Bona, Drelincourt. La moitié des catalogues ne signale pas de préparation ; A Châlons-sur-Marne, sur 25 bibliothèques inventoriées on n'en rencontre pas dans près des deux tiers ; A Auxerre, sur 20 inventaires, un quart seulement signalant un art de mourir ; au XVIIe siècle, Joël Fouilheron n'en retrouve pas pour un sondage douaisien conséquent ; toujours à Paris au milieu du XVIIIe siècle, M. Marion qui prépare une thèse sur le livre dans la capitale m'a donné les mêmes indications. L'inventaire après décès pénalise, la menue monnaie des ouvrages de dévotion.

53. Labarre, A., Le livre dans la vie amiénoise du seizième siècle, l'enseignement des inventaires après décès, Paris – Louvain, 1971.Google Scholar

54. Il faudrait interroger les grandes bibliothèques ecclésiastiques pour s'assurer de la possibilité d'une lecture collective du genre.

55. Retenons quelques indications parisiennes, à la fin du xviiie siècle, la «Douce mort » du P. Crasset coûte neuve chez Barrois, 2 L 10, la Préparation, 1 L 16, les «Exhortations courtes et pathétiques », 2 L 10, du P. Lallemant, « Les Saints devoirs de la mort », « La mort des justes », « Le testament spirituel » en grand in-12, 2 L 10, en petit, 1 L 10. Le « Faut mourir » de Collinot coûte moins d'une livre, celui de de Barry quelques sols. Dans la vente des livres de M. Berthand (Δ 48764 BN) le catalogue daté de 1756 comporte les prix, 1’ « Exhortation » de Blanchard vaut 19 sols, la « Préparation » du P. Nepveu, 1 L 10. Nous sommes loin de prix négligeables qui sont toutefois peut-être ceux des « livrets » troyens.

56. de Certeau, M., Julia, D., Revel, J., « La beauté du mort : le concept de culture populaire », dans Politique aujourd'hui, décembre 1970, pp. 3-21 ; « Une enquête sur les spiritualités populaires », dans Revue d'Histoire de la spiritualité, 49, 1973, pp. 493504.Google Scholar

57. Paris-Rouen, , 1624; cf. Peronnet, L'élévation du chrétien malade et mourant, Paris, 1756, pp. 1-2, les termes ne sont pas différents.Google Scholar

58. Desné, R., « Les lectures de Meslier », dans Mélanges R. Pintard, Paris, 1975 ; le tableau se trouve à la B.N., F.Fr, 20270-6-7 ; « imprimé par ordre de Mgr l'Evêque et Comte de Chaalons », MDCLXXIII.Google Scholar

59. A noter le souci des auteurs d'utiliser un langage accessible à tous. Ainsi le traducteur de Ph. Servius, Amicus fidelis usque ad mortem, Liège, 1660, éd. française 1662 : « pour la consolation des malades et des affligés qui n'entendent pas le latin ». Citons aussi la volonté vulgarisante saisie et justifiée au niveau du style chez Colinot, op. cit., p. xxxvn : « La politesse du langage étant parvenue en France comme à son dernier période (5-2), et Paris étant aujourd'huy le séjour de ce qu'il y a en ce Royaume de plus poli peut-être ne serait-il pas inutile de prévenir le lecteur sur la qualité du stile du Pensez-y-bien. On en sera nullement formalisé quand on fera réflexion que le plus grand devant Dieu est comme le plus petit et que c'est lui-même qui s'adresse ici à ses créatures… De plus rien n'est plus propre à inspirer à l'homme le mépris de soy-même que cette espèce de mépris que l'on voit ici des grandeurs et élévations séculières… », Rouault, cf., Les quatre fins, Paris, 1734, f° 1-2.Google Scholar

60. Martin, H.-J., op. cit., II, pp. 714715.Google Scholar

61. Paris, 1696 (9e éd.), pp. 2-3, Troyes, 1730, f° 1-3.

62. Paris, 1737, Préface, f° 2-3.

63. Paris, 1696, avertissement, f° 1-2; Paris 1787, avis au lecteur, f° 1.

64. Jegou, Jean, La préparation à la mort pour servir d'instruction à ceux qui veulent apprendre à bien mourir et à profiter de leur maladie, Paris, 1727 (3e éd.), pp. 144145.Google Scholar

65. Cf. Tableau II : Champ lexical.

66. Préparation, se préparer, se disposer a 80 occurrences.

67. 22 termes pour le registre « mystique », 76 pour celui de la morale dont 18 occurrences de pratiques, 23 de moyens.

68. Successivement 5, 2, 2, 4, 5, 3, 23 et 18 occurrences; Manuels et traités 14.

69. M. de Certeau, art. cit., pp. 49-50.

70. Les consolations de l'âme fidèle contre les frayeurs de la mort, Charenton, 1651 ; La mort des justes ou la manière de bien mourir, Amsterdam, 1695 ; cf. aussi Rabaud, Le manuel des malades, Lausanne 1773, Valence s.d. (début xixe) f° 1 : « Dans les visites de consolation que mon état m'appelle à faire aux malades, on m'a souvent demandé quelles lectures il serait à propos de leur faire pendant l'absence de leurs Pasteurs. En effet, chargés, comme nous le sommes presque tous, d'Églises ou nombreuses ou dispersées, nous ne pouvons faire aux malades que des visites rares, courtes et qui arrivent souvent dans des moments où ils n'ont pas assez de liberté d'esprit pour nous entendre. Il serait donc avantageux d'avoir dans les familles un livre qui suppléât à l'absence ou au défaut des Pasteurs… ».

71. Huizinga, J., Le Déclin du Moyen Age, Paris, 1948, pp. 175176.Google Scholar

72. Zerner, H., art. cit., p. 19.Google Scholar Pour une présentation générale du problème posé par l'analyse historique des attitudes devant la mort, renvoyons à Ariès, Ph., « La mort inversée, le changement des attitudes devant la mort dans les sociétés occidentales », dans Archives Européennes de Sociologie, 1967, pp. 169195 CrossRefGoogle Scholar, et à Vovelle, M., La mort autrefois, Paris, 1974.Google Scholar

73. Tenenti, A., op. cit., La vie et la mort, pp. 6080.Google Scholar

74. Cf. Graphique 6.

75. Cf. Graphique 7, 2. 1600-1650, 11 ouvrages sur 21 consacrent plus de 45 % des pages imprimées à la préparation lointaine. 1650-1700, on en compte 20 sur 35 ; 1700-1750, on en compte encore 11 sur 25 ; 1750-1800, 4 ; 1600-1650, 9 manuels réservent une place à la maladie. 1650-1700, on en trouve 18, entre 1700 et 1750, 17, 4 entre 1750 et 1800.

76. Cf. Tableau III.

77. Richeome, L., L'adieu de l'âme dévote laissant le corps avec les moyens de combattre la mort par la mort et l'appareil pour heureusement se partir de ceste vie mortelle, éd. Rouen, 1605, pp. 12 (Dédicace à haute dame Louise d'Azeaume, douairière de St Chamond).Google Scholar

78. Cf. Tableau III ; 1600-1649 la crainte de la mort subite se rencontre dans 57 % des manuels, 40 et 42 96 au xvin’ siècle, le thème de la nécessité et de l'égalité des conditions suit une même reculade, de 66 % à 42 %. Il faut toutefois tenir compte qu'il trouve son expression privilégiée dans les « danses macabres » de la littérature de colportage, cf. Mandrou, R., De la culture populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles. La Bibliothèque bleue de Troyes, Paris, 1964, pp. 116119;Google Scholar Bollème, G., Les almanachs populaires aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris – La Haye, 1969, pp. 63 ss.Google Scholar A noter la publication d'une « Danse des morts », en costume Louis XVI ou « Mirouer de la nature humaine avec le costume dessiné à la moderne » par S. Girardet, au Locle en Suisse vraisemblablement vers 1780.

79. La montée des exigences en ce domaine est nette, 38 % entre 1600-1649, 52 % entre 1700-1749, 71 % après.

80. Scupoli, L., Le combat spirituel, Paris éd. 1732, pp. 134139.Google Scholar

81. Scupoli, L., op. cit., pp. 139140.Google Scholar

82. A. Lalande, op. cit., La méthode affective, pp. 313-318. A noter la description du tableau, « Il y aura un tableau où Notre-Dame sera représentée priant son fils assis sur un throsne, pour un agonisant qui sera aussi représenté dans son lit, proche de Notre Dame on mettra un ange gardien qui représentera l'Ange gardien du malade et plus bas quelques autres anges et quelques saints qui représentent tous les bienheureux. A l'entour du malade on peindra quelques hommes et quelques femmes qui représentent les Confrères priant pour l'agonisant… ».

83. Cf. Tableau III.

84. Léger fléchissement du thème, 90 % à 84 % puis 71 % entre 1780-1800.

85. Progrès constant de 14 % à 60 % puis chute au niveau initial.

86. Progression identique et recul moindre.

87. Colinot, op. cit., p. xxxIII.

88. P. Lejeune, op. cit.

89. L. Richeome, Op. Cit. ; P. Juvernay, Op. Cit.

90. J. Crasset, Préparation, op. cit.

91. J. Coret, op. cit. ; A. de Saint Gabriel, La mort des Élus, p. 1684.

92. Bonnefons, A., Les Dévotes Conférences, Pratique de la confession et de la communion augmentée du moyen de bien vivre et de bien mourir, Paris, 1634 ;Google Scholar Bellarmin, op. cit., p. 75 ; Lejeune, P., op. cit., pp. 12.Google Scholar

93. Blancone, op. cit., pp. 127-128 ; 190-192 ; De Barry, op. cit., pp. 50-51 ; Lestocq, N., Les entretiens des malades avec les actes qu'ils doivent pratiquer, Paris, 1647, pp. 253259.Google Scholar

94. De Sainte Marthe, C., Considérations chrétiennes sur la mort, revues et augmentées de plusieurs titres très utiles pour l'intelligence de ces considérations et d'une préparation très chrétienne pour se disposer tous les ans à la mort, Paris, éd. 1713, pp. 131-132; 321-322.Google Scholar

95. Brémond, H., op. cit., p. 331 ss. ; Hanart, J., Les belles morts de plusieurs séculiers, Douai, 1677.Google Scholar

96. C. DE Sainte Marthe, op. cit., p. 130 ; pour des exemples de retraite se reporter à Nepveu, Nouet, Avril, Quesnel, B. de Picquigny.

97. L. Richeome, op. cit., pp. 11-13 ; Blancone, op. cit., pp. 43-44, Drexel, op. cit., pp. 287 ; C. de Gamaches, op. cit., pp. 333-334.

98. La recommandation est presque toujours rappelée, mais quelques manuels y joignent un modèle par exemple: Bellarmin, op. cit., pp. 156-157; Drexel, op. cit., pp. 259-260; J. D Riez, op. cit., pp. 517-518 ; Jegou, op. cit., pp. 72-79 ; on trouvera dans Chertablon, op. cit., pp. 32-33, planches 12-13, l'illustration de la rédaction du testament notarial ; notons le regret exprimé, par le Marquis de Carracioli, Le Tableau de la Mort, Paris – Francfort, 1761, des « beaux testaments anciens » : « Or dautant que le Testament est la dernière voix de la nature, et de la raison, et que cette action est de grand mérite quand elle est faite volontairement, avec lumière et connoissance, il est bon d'en faire un qu'on revoye et qu'on récite tous les mois aux pieds de son Crucifix. En voicy un modèle sur lequel chacun se pourra régler ».

Formule d'un testament chrestien, Qu'il est bon de réciter une fois le mois devant un Crucifix. Au nom de la Très Sainte et Très adorable Trinité, le Père, le Fils, et le Saint Esprit, Je N. sachant que la mort est inévitable, et ne sachant point l'heure de la mienne : je déclare à présent que je suis dans une parfaite connaissance, et dans une pleine liberté, que je veux mourir enfant de la Sainte Église Catholique, Apostolique, et Romaine, et que je la reconnais pour ma Mère et Maîtresse, hors laquelle il n'y a point de salut. Je croy tout ce qu'elle enseigne. Je condamne tout ce qu'elle condamne, et je proteste devant le Ciel et la Terre, que je meurs bon enfant dans l'union de la Foy qu'elle tient et qu'elle enseigne. Je déclare encore que je meurs dans la communion du Saint Siège, et dans l'obéissance que tout fidèle Catholique doit à notre Saint Père le Pape, comme au Vicaire du Fils de Dieu en terre, au Chef de l'Église universelle, au successeur de Saint Pierre, et au souverain Pasteur du troupeau de Jésus-Christ. Je croix, et suis prest de mourir pour les veritez suivantes : savoir. Qu'il y a un Dieu Toutpuissant et Éternel, subsistant en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Qu'il a créé le Ciel et la Terre. Qu'il m'a donné l'être pour le servir, pour l'honorer et pour l'aimer. Que Jésus-Christ son Fils Nôtre Seigneur est vray Dieu et vray homme ; qu'il règne de toute éternité entant que Dieu avec son Père, et qu'il est né, dans le temps entant que homme, de la Vierge Marie sa Mère. Qu'il est venu au monde pour nous éclairer par sa Doctrine, pour nous instruire par ses Exemples, pour nous racheter par sa Mort, pour nous enrichir par ses Mérites, pour nous sanctifier par sa Grâce, et pour nous rendre éternellement heureux par sa Gloire. Je croy qu'il est ressuscité trois jours après sa Mort, qu'il est monté au Ciel, qu'il est à la droite de Dieu son Père, et que c'est devant son Tribunal que je vay paraître, pour rendre compte de toutes les actions de ma vie.

Je confesse et reconnois que j'ay des obligations infinies à mon Dieu, pour tous les biens qu'il m'a faits, et pour tous les maux dont il m'a délivré. Je l'adore et le remercie de tout mon coeur. Je voudrois avoir mille vies, pour luy en faire un sacrifice de reconnoissance, et n'en ayant qu'une misérable que j'ay presque toute employée à l'offencer, je déclare que je suis ravi de la perdre ; pour reconnoître le domaine absolu qu'il a sur moy ; pour rendre hommage à sa grandeur infinie ; pour satisfaire à la justice que j'ay offensée ; pour obéir à ses volontez ; pour jouir de sa présence ; pour imiter son Fils, et pour luy donner des marques de ma reconnoissance et de mon amour.

Que s'il arrive que je sois surpris d'un mal qui m'oste l'usage des sens, je déclare à présent que mon intention est de recevoir les Sacrements de l'Église, principalement celuy de la Pénitence. Je prie le Prestre qui m'assistera, de me donner l'absolution sur la déclaration que je fais par cet écrit, et par un autre que j'ay signé de ma main, que je la désire, que je la demande instamment, et que je déteste de tout mon coeur tous les péchez de ma vie, acceptant la mort au défaut des autres pénitences que je ne seray plus capable de faire. Amen.

O mon Dieu, mon Seigneur, Majesté infiniment adorable, voici que prosterné devant vous avec toute l'humilité qu'il m'est possible, je confesse et déclare que je mérite la mort et la damnation éternelle, et que c'est trop peu d'un Enfer pour me punir. Je me soumets avec un profond respect à toutes les dispositions que vous ferez de moy dans le temps et dans l'éternité. Je souscris de coeur et d'esprit à la Sentence que vous prononcerez pour moy ou contre moy. Je confesse que si je suis assez misérable pour être damné, que ce n'est point vous, mon Dieu, qui en estes la cause ; mais que c'est l'effet de ma pure malice, et que je me suis attiré ce malheur par mon infidélité, par mon endurcissement, et par la résistance continuelle que j'ay faite à vos grâces. J'en fais ma déclaration devant tout l'Univers, et je me condamne de la plus grande des injustices si je suis assez méchant pour murmurer contre vos ordres, et pour blâmer un jugement que je reconnois très-saint, très-juste, et très-équitable. Amen.

Au reste, quoy-que je sois indigne de vos miséricordes, j'espère néanmoins (ô Dieu de bonté) que vous me ferez grâce, et que vous me sauverez en considération des larmes et du Sang précieux que votre Fils mon Sauver a versé pour moy. Car je croy, mon Dieu, d'une foy très-ferme, qu'il est mort pour le salut de tous les hommes, et pour le mien en particulier, et je suis prest de sceller de mon sang cet article fondamental de ma Religion.

O Sauver de mon âme, qui estes descendu du Ciel en terre pour chercher les pêcheurs, voici le plus grand de tous qui va paroître devant vostre Tribunal. Je suis content d'estre jugé, pourveu que vous mettiez vostre croix entre vous et moy. Regardez les playes que vous avez receùs pour mon salut, fouillez dans vostre coeur, et vous y trouverez dequoy payer la peine qui est due à mes crimes. O très doux Jésus ! Souvenez-vous que c'est pour me chercher que vous avez fait tant de voyages ; que c'est pour me rendre la vie, que vous avez souffert la mort ; et que c'est pour me rendre heureux que vous estes devenu le plus misérable de tous les hommes. Ah ! ne perdez pas une âme qui vous a tant coûté.

J'ay un regret infini de vous avoir offensé ; et pour marque de ma douleur, j'accepte la mort avec toutes les incommoditez de la maladie. Je veux que ce misérable corps qui a esté fouillé de tant de plaisirs criminels, soit consumé de douleurs avant que de mourir, et mangé de vers après ma mort. Je vous remets mon âme entre les mains ; et pour la multitude des péchez qu'elle a commis, je consens (si vous en ordonnez ainsi) qu'elle aille en Purgatoire, et qu'elle y demeure jusqu'à ce que vostre justice soit satisfaite. Amen.

O Jésus, mon Seigneur et mon Dieu, ma vie, mon salut, et toute mon espérance ! je déclare à présent que je suis dans une parfaite connoissance, et dans une entière liberté de mon esprit, que je désavoue et déteste tout ce que la foiblesse de la nature, ou la violence de la douleur, ou la force de la tentation, ou la malice du démon me pourraient faire dire, ou penser, ou vouloir, ou ne pas vouloir, contre l'obéissance que je vous dois. Je renonce à toutes les suggestions du diable mon ennemi, et je proteste que je veux mourir dans une parfaite soumission à toutes vos divines volontez. Amen.

O Vierge Tres-sainte et Tres-digne Mère de Dieu ! je vous choisis aujourd'hui pour ma Mère, Maîtresse et Avocate auprès de mon Dieu, et je remets l'affaire de mon salut entre vos mains. Je déclare que je meurs vostre serviteur et vostre enfant, et qu'après vostre Fils je mets toute mon espérance en vous. O Mère de mon Sauveur, montrez que vous estes ma mère, et priez pour moy celuy qui a bien daigné naître de vous. Sainte Marie mère de Dieu, priez pour moy misérable pécheur, maintenant et à l'heure de ma mort.

Saint Joseph tres-digne Époux de la Vierge, Père et Protecteur de Jésus-Christ mon Rédempteur, obtenez-moy une mort semblable à la vostre, assistez à mon trépas, et procurez-moy la grâce de mourir, comme vous, entre les bras de Jésus et de Marie.

Anges de Dieu, célestes intelligences, qui avez pris tant de soin de moy pendant la vie, ne m'abandonnez pas à la mort. Je prie le glorieux Saint Michel de me défendre dans mon dernier combat contre mes ennemis ; mon Ange Gardien de me consoler dans ma maladie ; tous mes saints Patrons de m'assister de leurs prières, et de me procurer une bonne mort. Amen.

Après cette déclaration de ma Foy et de ma pénitence, je fais la disposition des biens que Dieu m'a donnez, de la manière que le doit faire une personne qui en va rendre compte au tribunal de sa Justice, n'ayant en veue que la gloire de son Nom, que le salut de mon ame, que le repos de ma conscience, que la paix et l'union de ma famille. Voicy donc mes dernières volontez. Je donne mon Ame à Dieu, duquel je l'ay receuë ; je la luy remets entre les mains, et je l'abandonne entièrement à sa miséricorde pour le temps et pour l'éternité.

Je donne mon corps à la sainte Eglise. Je la supplie de le recevoir dans son sein, et de l'inhumer avec ceux qui meurent dans sa communion ; quoy-que pour les crimes qu'il a commis il mérite d'estre retranché de la compagnie des fidèles.

Je pardonne à tous ceux qui m'ont offensé, et je prie ceux que j'ay offensés de me pardonner, afin que Dieu nous fasse à tous miséricorde. Amen.

Je donne aux pauvres de l'Hôtel-Dieu, &c.

Je donne au Grand-Hôpital, &c.

Je donne aux pauvres de ma Paroisse, &c.

Je laisse à mes serviteurs outre leurs gages, &c.

Et afin que mes dernières volontés soient fidellement exécutées, je nomme N.N. pour exécuteurs de mon Testament. Je les supplie de faire restituer entièrement et exactement tout le bien qu'ils trouveront ne me pas appartenir, et dont je n'auray point eu de connoissance. Telles sont mes dernières volontez que j ‘ ay signé de ma main, ayant une pleine connoissance et une entière liberté. Fait ce, &c.

99. Bellarmin, op. cit., pp. 112-114; Avril, P., Saints et heureux retours sur soi-même pour chaque jour de l'année, Paris, 1713, pp. 440441.Google Scholar

100. Le thème se trouve presque partout, 96 % des textes entre 1700-1750, renvoyons encore à l'iconographie de Chertablon.

101. Cf. M. Foisil, article à paraître sur le P. Sandret dont on lira « Le Calvaire ou l'école de la croix en forme de méditation sur la passion avec la préparation à la mort », Caen, 1717 ( l r e éd. Paris 1680-1690).

102. M. Vovelle, op. cit., chapitre iv.

103. Hardy, S., De la préparation à la mort Chrétienne, Paris, 1611, pp. 9192 ;Google Scholar Bellarmin, op. cit., pp. 112-114 ; J. Crasset, op. cit., préparation à la mort, p. 75, « Il y a peu de chrétiens qui aient une véritable dévotion envers ce dernier sacrement. On l'appréhende plus qu'on ne l'aime, et on le reçoit le plus tard qu'on peut, sur une fausse persuasion qu'il faut mourir après l'avoir reçu… », pour lutter contre cette prévention la pratique de l'Extrême Onction spirituelle dans la gestuelle de simulation a eu gain de cause.

104. Cf. Tableau IV : 38 % des occurrences pour la crainte de l'extrême onction avant 1650, disparition au xvm’ siècle.

105. J. Crasset, op. cit., La douce mort; P. H. Drexel, op. cit., pp. 166-169.

106. Duval, B., Les Funérailles méditées, Paris, 1642, p. 190 ; p. 106 on note une version intéressante du thème « Le monde me chatouille, le diable m'épouvante, la mort m'intimide, l'hérésie m'applaudit, ces quatre s'entendent ensemble pour me perdre… ».Google Scholar

107. 57 % des ouvrages entre 1600-1649, 91 % de 1650 à 1699, 76 % ensuite, 57 % dans le dernier sondage.

108. «Les images morales», Lyon, s.d., planches 8, 9, 11.

109. Le Miroir de l'âme, Avignon, s.d., 3e image, pp. 12-16 ; 4e image, pp. 17-21 ; 7e image, pp. 30-32, 8e image m. 33-38 ; texte cité pp. 12-13.

110. Le Miroir de l'âme, p. 32 ; cf. aussi le Miroir des pécheurs, planches 3-4 et le cantique pp. 7-8, « Venez chrétiens, venez voir un pécheur infâme qui s'en va expirer, et rendre sa pauvre âme ; voyez comme le diable attend ce criminel… ».

111. De Chertablon, op. cit., Planches 21, 22, 23, 24, commentaire pp. 43-46.

112. J. Crasset, op. cit., La Douce mort, pp. 158-159, « Tout se réduit à trois choses ; à faire une bonne confession, à dresser son testament et à se résigner à la mort… ».

113. Blanchard, A., Nouvel essay d'exhortation pour les différents états des malades, Paris, 2 vol, 1728.Google Scholar

114. Blanchard, A., op. cit., Préface, p. 3 ss.Google Scholar, l'auteur expose toutefois les principes à respecter, « les armes du confesseur » : proportionner à la manière de chacun, prudence, ne point irriter, inspirer confiance, grande douceur, cordialité, manière prévenante mais si c'est nécessaire inspirer une « crainte salutaire aux endurcis ».

115. Crasset, J., op. cit., Douce mort, pp. 256275.Google Scholar L'hypothèse d'une double pastorale est à réétudier dans le cadre des missions. Cf. J. de Viguerie, « Les missions intérieures des doctrinaires toulousains au XVIIIe siècle», dans Revue Historique, 1969, p. 41-64.

116. Crasset, J., op. cit., pp. 256260.Google Scholar A l'aube du XVIIe siècle, la crainte profonde d'une mort sans sacrements est l'un des éléments qui éveille la conscience d'un sous-encadrement clérical et la demande d'un clergé plus nombreux et plus présent, cf. R. Chartier et J. Nagle, « Les Cahiers de doléances de 1614. Un échantillon : chàtellenies et paroisses du bailliage de Troyes», Annales (E.S.C.), 1973, n° 6, pp. 1484-1494.

117. Bellarmin, op. cit., p. 196 ; J. Crasset, op. cit., La Douce mort, p. 51 ; A. Lalande, pp. 10-15; Drexel, op. cit., pp. 205-206; Polanco, op. cit., p. 89.

118. Filassier, M., Sentiments chrétiens propres aux personnes malades et infirmes pour se sanctifier dans leurs maux et se préparer à une bonne mort…, Paris, 1723, p. 397 « la présence d'un grand nombre de personnes est ou inutile au soulagement de ses maux, ou nuisible au salut de son âme, soit pour les mouvements tumultueux qu'elles causent, soit pour les larmes que la tendresse leur fait répandre… ».Google Scholar

119. de Soissons, B., La Science du bien mourir, Paris, 1688, pp. 99108 ;Google Scholar Lalande, A., op. cit., pp. 1415.Google Scholar

120. Cf. Tableau V : le xviiie siècle voit se développer une relation nouvelle médecin-malade, cf. Foucault, M., Histoire de la Folie, Paris, 1961, pp. 240250.Google Scholar

121. J. Revel et J.-Peter, « Le corps, l'homme malade et son histoire », dans Faire de l'Histoire, sous la direction de J. Le Goff et P. Nora, t. III, Nouveaux objets, pp. 169-191.

122. Lebrun, F., op. cit., pp. 391394.Google Scholar

123. L'indétermination des rôles apparaît pleinement dans le «Recueil alphabétique des pronostics dangereux, et mortels sur les différentes maladies de l'homme pour servir à MM. les curés… et autres personnes ayant charge d'âme dans l'administration des sacrements », par M. xxx, Paris, 1770. Remercions ici le Professeur Morel de ce renseignement et de l'intérêt qu'il a témoigné lors des discussions de séminaire pour notre recherche.

124. Le Masson, Dom, Le Directoire des mourants…, Paris, Grenoble, 1686, pp. 1819 ;Google Scholar cf. aussi Jegou, op. cit., p. 227 ; Lalande, op. cit., pp. 10-11 ; Duval, op. cit., p. m et planche p. 110 « Le riche fol trop soigneux de savie aux médecins et à son or se fie », où l'on retrouve le docteur rangé parmi les démons issus tout droit de Vars moriendi.

125. Blanchard, A., op. cit., préface, pp. 57 ;Google Scholar cf. l'examen sur les péchés, pp. 269-271. A noter dans Chertablon, op. cit., pp. 46-47, le thème de la tentation des proches : la famille détourne du Salut et éloigne le confesseur ; pp. 48-49, planche 26, c'est le médecin et ses aides qui occupent la scène sous l'oeil vigilant du