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La haine de classe en temps d'épidémie

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

René Baehrel*
Affiliation:
Paris, Centre National de la Recherche Scientifique

Extract

Lucien Febvre a jugé avec trop d'indulgence mon article paru dernièrement dans les Annales historiques de la Révolution française sur la terreur en temps d'épidémie. Un passage lui a même paru digne d'être « revu de près». Ainsi, une fois de plus, Lucien Febvre aura posé un problème et poussé à la recherche, sur un sujet brûlant assurément, difficile à cerner, puisqu'il s'agit de la « haine de classe» dont le médecin a parfois été victime. Je suis heureux que les Annales me permettent de revenir ainsi sur une question dont l'importance vaut la difficulté.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1952

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References

page 351 note 1. R. Baehhel, «Économie et Terreur : histoire et sociologie», Annales historiques de la Révolution française, avril-juin 1951, p. 113-146. Compte rendu de Lucien Febvre, Annales (Économies, Sociétés, Civilisations), oct.-déc. 1951, p. 520-523.

page 351 note 2. Defoe, Daniel, A Journal of the Plague Year, Londres, 1722 Google ScholarPubMed. Nous utiliserons la traduction de Aynard, Joseph, Journal de l'Année de la Peste, Paris, Aubier, 1943, in-16, 208 Google Scholar pages. Sur la valeur de l'ouvrage, voir Dottin, P., Defoë et ses romans, Thèse lettres, Paris, Presses universitaires, 1924 Google Scholar, in-8°, x-899 pages. D'après cet auteur, «il est certain que… Defoë fit appel à ses souvenirs personnels et même… donna parfois des récits vécus” (p. 589). Le « caractère historique du Journal est si évident qu'on se demande comment on a pu le mettre en doute : les diaries d'Evelyn et surtout de Pepys… les lettres du temps contenues dans les Manuscrits Larleiens prouvent à quel point Defoë s'était soigneusement documenté” (p. 601). Même si certaines anecdotes étaient inventées, elles seraient précieuses pour l'historien ; elles montreraient comment un commerçant londonien de 1722 voyait la peste et quels avertissements il jugeait bons. Le mois précédent, il avait déjà publié un petit livre in-12 de 282 pages : Préparatifs convenables contre la peste, aussi bien pour l'âme que pour le corps. Ainsi Balzac, par exemple, pourrait nous renseigner sur ce qu'un bourgeois de son temps pensait de la Révolution ou de l'Empire.

page 351 note 3. Lefebvre, G., La Grande Peur de 1789, Paris, A.|Colin, 1932 Google Scholar, in-8°, 272 pages ; Foules historiques, Les foules révolutionnaires, Centre International de Synthèse, Quatrième Semaine Internationale de Synthèse, Paris, 1934, in-8°, 143 pages.

page 352 note 1. G. Lefebvre, Foules révolutionnaires, p. 104.

page 352 note 2. D'après Gosse : « Un Arabe prisonnier à Nauplie qui visita les malades, reconnut aussitôt dans la maladie l'espèce de peste qu'on nomme à Alexandrie la peste des pauvres” ﹛Relation de la peste qui a régné en Grèce en 1827 et 1828, Paris, 1838, in-8°, xvi-191 pages, p. 23). Chamberet note que « dansle courant de juillet (1831) on a compté à Varsovie 379 indigents et 34 personnes aisées atteintes” du choléra (Chamberet et Trachez, , DU choléra-morbus de Pologne, renseignements sur cette maladie recueillis par la Commission des officiers de santé militaire envoyés à Varsovie par M. le maréchal duc de Dalmatie, Paris, 1832 Google Scholar, in-8°, 178 pages, p. 54). A Londres, les premiers frappés par le choléra furent des hommes vivant « dans un état de misère dont on ne peut donner aucune idée… des femmes n'ayant qu'une robe trouée pour se garantir de l'air et avoir le droit de dire qu'elles ne sont pas nues» ( Halmagrand, , Relation du choléra-morbus épidémique de Londres, Paris, 1832 Google Scholar, in-8°, 172 pages, p. 68). Pour Paris, l'exemple de cette femme « apportée à l'hôpital quatre heures après l'invasion de la maladie… Il y a près de deux mois qu'elle ne mange que du pain et du fromage… Elle a pu… s'habituer à ne satisfaire son appétit que toutes les quarante-huit heures» ( Caffe, P., Considérations sur l'histoire médicale et statistique du choléra-morbus à Paris, Paris, 1832 Google Scholar, in-8°, 48 pages, p. 13). Hellis, docteur à Rouen, affirme : « Dans notre ville, on aurait peine à citer quelques personnes aisées atteintes sans équivoque ; pour mon compte, je n'ai rien vu au-dessus de la classe ouvrière ﹛Souvenirs du choléra de 1832, Paris, 1833, in-8°, 117 pages, p. 22). Le docteur Petit, de Sainte-Menehould, après avoir fait des constatations semblables, conclut : l'épidémie « ressemblait à l'araignée qui ne se plaît point dans les palais et qui ne se propage en liberté que sous le chaume » ﹛Recherches sur [le] choléra-morbus épidémique, suivies d'une statistique de l'épidémie observée en 1832 dans l'arrondissement de Sainte-Menehould, Sainte-Menehould, 1848, in-8°, vm-116 pages, p. 113).

page 352 note 3. P.-M. Bondois, «La misère sous Louis XIV. La disette de 1662», Revue d'histoire économique et sociale, 1924, p. 53-117 (p. 73 et 103).

page 352 note 4. Daniel DefoË, Journal…, p. 83 et 84.

page 352 note 5. Ibid., p. 82.

page 353 note 1. Ibid., p. 83.

page 353 note 2. G. Lefebvre, Les Foules révolutionnaires, p. 93.

page 353 note 3. Ibid., p. 94.

page 353 note 4. G. Lefebvre, La Grande Peur, p. 3.

page 354 note 1. Journal, p. 148.

page 354 note 2. Barante, A., Souvenirs, Paris, Calmann Lévy, 1890-1901, 8 vol. in-8» (t. IV, p. 486)Google Scholar.

page 354 note 3. Gosse, ouvr. cité, p. 55.

page 354 note 4. Blanc, L., Histoire de dix ans, Paris, éd. de 1882, in-4°, 1 024 pages, p. 498 Google Scholar.

page 354 note 5. Casteilane, E. V. E. B., Journal (1804-1862), Paris, PIon-Nourrit, 1895-1897, 5 vol.. in-8», t. II, p. 502 Google Scholar.

page 354 note 6. A. Barante, ouvr. cité, t. IV, p. 503.

page 354 note 7. Ibid., p. 509-510.

page 354 note 8. Revue médicale française et étrangère, Paris, 1836, t. I, p. 155.

page 355 note 1. Magendie, F., Leçons sur le choléra-morbus, faites au Collège de France, Paris, 1832, in-8°, 278 Google Scholar pages, p. 247.

page 355 note 2. Dr Delaunay, P., Le corps médical et le choléra en 1832, Tours, 1933 Google Scholar, in-8°, 86 pages, p. 8. Extrait de La Médecine internationale illustrée, oet. 1931-oct. 1933.

page 355 note 3. A. Manzoni, Promessi sposi, storia milanese del secolo XVII, 1827. Notre citation est extraite de la traduction d'Auguste Tillemond, Limoges, 1880, in-8°, 312 pages, chap. XXVIII, p. 257.

page 355 note 4. Halmaghand, ouvr. cité, p. 72.

page 355 note 5. Pontmartin, A. comte De, Mes mémoires. Enfance et jeunesse, Paris, Calmann-Lévy, 1885 Google Scholar, in-8» 312 pages, p. 217.

page 355 note 6. De Petit, J., Histoire du choléra-morbus asiatique avec les mesures administratives auxquelles il donnalieu en 1832, à Amiens et dans le département de la Somme, Amiens, 1833, in-8°, 600 Google Scholar pages, p. 92.

page 355 note 7. G. Lefebvhe, La Grande Peur, p. 246.

page 355 note 8. R. Baehrel, art. cité, p. 121.

page 355 note 9. A. Manzoni, ouvr. cité, p. 258.

page 356 note 1. Gisquet, H., Mémoires, Paris, 1840, 4 vol. in-8», t. I, p. 464465 Google Scholar.

page 356 note 2. Guizot, F., Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps. Paris, 1858-1867, 8 vol. in-8°, t. II, p. 314 Google Scholar : une page sur Mme Guizot, 1 page sur la visite à l'HÔtel-Dieu de Casimir Périer et du duc d'Orléans, plus de deux pages sur la maladie et la mort de Casimir Périer. 3. G. Sand, Histoire de ma vie. Nous avons utilisé l'édition de 1898. Paris, Calmann-Lévy, vol. in-8», t. IV p. 111).

page 356 note 3. A. DE Pontmartin, ouvr. cité, p. 219. C'est nous qui soulignons.

page 356 note 4. G. Lefebvre, Foules révolutionnaires, p. 99.

page 356 note 5. F. SauvÉ, « Épidémies de peste à Apt, notamment en 1588 et 1720-1721 », Annales de la Société d'études provençales, t. II, 1905, p. 39-50, 87-101 (p. 46-67).

page 357 note 1. D. DefoÉ, ouvr. cité, p. 131.

page 357 note 2. Revue des Deux Mondes, t. VI, 1832, p. 382 : « Le choléra-morbus à bord de la frégate des États-Unis ; Le Congrès dans la Mer du Sud ; lettre du docteur Edwards, chirurgien du Congrès. »

page 357 note 3. A. DE Pontmahtin, ouvr. cité, p. 218.

page 357 note 4. Quesnay, F., Recherches critiques et historiques sur l'origine, sur les divers états et sur les progrès de la chirurgie en France, Paris, 1744, in-4°, xxtv-535 pages, p. 272 Google Scholar : « Les chirurgiens destinés à secourir les pestiférés et que l'on nommoit chirurgiens de la Santé” ; — Alezais, ouvr. cité, p. 39-40 ; — Fleury, G., Histoire de la communauté des maîtres-chirurgiens d'Aix depuis le commencement du XVIe siècle jusqu'à 1792, Marseille, 1929, in-8°, 360 Google Scholar pages, p. 154-155 ; — Goulon, H., La communauté des chirurgiens-barbiers de Cambrai (1366-1795), Cambrai, 1908, in-8», xvi281 Google Scholar pages, p. 112.

page 357 note 5. Sur les sentiments réciproques des médecins, des apothicaires et des chirurgiens-barbiers, ou même des chirurgiens-barbiers et des barbiers-perruquiers, voir F. J. Hunauld, Le chirurgien- médecin ou Lettre au sujet des chirurgiens qui exercent la médecine, Paris, 1726, in-12, VHI-90 pages (p. 27 : le chirurgien «va chez cinquante particuliers peigner des perruques… mettre les cheveux des uns en papillote, passer ies autres au fer et leur faire le poil à tous») ; — Raynaud, M., Les médecins au temps de Molière, Paris, 1862 Google Scholar, in-8°, 464 pages (p. 278-342) ; — Closmadeuc, G. DE, «Chirurgie et barberie en Bretagne», Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, Vannes, 1868, p. 61124 Google Scholar, p. 105-108 ; — Cheylud, , Histoire de la corporation des apothicaires de Bordeaux, Bordeaux, 1897, in-8°, 141 Google Scholar pages (p. 62-66) ; — H. Alezais, Les anciens chirurgiens et barbiers de Marseille, 1901, in-8° (p. 184-187). Sur leur place dans l'échelle sociale, voir Closmadeuc, ouvr. cité, p. 63, 65,102 : médecins et apothicaires « dépassaient de toute la tête» les chirurgiens. — Observation dans le même sens chez Faidherbe, A., Les médecins et les chirurgiens en Flandre avant 1789, Lille, 1892 Google Scholar, in-8”, 347 pages, p. 26. Mais indication contraire dans Delaunay, P., Les chirurgiens du Haut- Maine sous VAncien Régime, Le Mans, 1933, in-8», 120 pages, p. 107 Google Scholar : « Les chirurgiens sont groupés avec les médecins et les apothicaires dans le même groupe électoral » ; le même auteur note : «A la campagne, il fallait bien que les chirurgiens… se chargeassent de la médecine" ﹛p. 90), «remplacent l'apothicaire inexistant» (p. 93). A Cambrai, même «cumul de la médecine et de la pharmacie” ( Coulon, H., Les apothicaires de Cambrai au XVIIe siècle, Paris, 1905, 43 Google Scholar pages.)

page 358 note 2. Wickersheimer, E., La médecine et les médecins en France à l'époque de la Renaissance, Paris, 1905 in-8°, 575 pages, p. 465 Google Scholar.

page 358 note 3. G. Lefebvre, Foules révolutionnaires, p. 95.

page 358 note 4. Faidherbe, ouvr. cité, ne connaît qu'un médecin flamand «qui ait trahi son devoir», p. 109-110. La comtesse de Boigne écrit que lors du choléra de 1832 « un seul médecin de la nombreuse Faculté de Paris profita d'un prétexte assez spécieux pour s'éloigner. Il n'a jamais pu reparaître parmi ses collègues” (cité par Delaunay, Le corps médical et le choléra en 1832, p. 9). — Ghamberet, rendant hommage à un de ses collègues victime du devoir, parle de ce « champ de bataille où le service de Santé militaire ne compte jamais de déserteurs » (Ghamberet, ouvr. cité, p. 13).

page 358 note 5. Mairie du IVe arrondissement, Paris (s. d.), in-4°, 2 pages. Extrait du Journal des Débats du 3 avril 1832 (Bibl. Nat., Lb 51, 1269).

page 358 note 6. Halmagrand, ouvr. cité, p. 72.

page 358 note 7. Siboutie, PoumiÈs De La, Souvenirs d'un médecin de Paris,Paris, Plon-Nourrit, 1910 in-8», ix-385 pages, p. 236 Google Scholar.

page 358 note 8. La vérité tout entière sur les empoisonnements. Cruautés exercées sur les malheureuses victimes. Sanglants excès de la fureur populaire, Paris, s. d. (1832), in-8», 8 p. (Bibl. Nat., Lb 51, 1272

page 359 note 1. L. Blanc, OuvÏ. cité, p. 500.

page 359 note 2. A. GÉRardin et Gaimard, P., DU choléra-morbus en Russie, en Prusse et en Autriche pendant les années 1831 et 1832,Paris, 1832 in-8°, xxiii176 Google Scholar pages, p. 6.

page 359 note 3. Montbel, , « Lettre sur le choléra de Vienne en Autriche », Revue des Deux Mondes, 1832, p. 240-248. Datée de Vienne, 26 févr. 1832, adressée à « M. le Docteur Guyon qui a fait parti” de la commission médicale envoyée en Pologne». Tirage à part, avec des notes du Dr Guyon, Paris, 1832 in-8°, 23 Google Scholar pages.

page 359 note 4. Boismont, A. Brierre DE, Relation du choléra en Pologne,Paris, 1832 in-8°, xi268 pages, p. 180 Google Scholar.

page 359 note 5. Gisquet, ouvr. cité, t. I, p. 477.

page 359 note 6. Roch, E., Paris malade, esquisses du jour, Paris, 1832-1833, 2 vol. in-8°, t. II, p. 372 Google Scholar.

page 359 note 7. Cité par Delaunay, Le corps médical…, ouvr. cité, p. 72.

page 359 note 8. Cité par Wickersheimer, ouvr. cité, p. 21.

page 359 note 9. Hellis, ouvr. cité, p. 67.

page 360 note 1. Sers, H., Souvenirs d'un préfet de la monarchie. Mémoires… publiés avec une introduction et des notes par Henri Sers et Raymond Guyot,Paris, 1906 in-8°, xvi-337 pages, p. 284 Google Scholar.

page 360 note 2. F. Braudel, « La géographie face aux sciences humaines», Annales (Economies, Société* Civilisations), oct.-déc. 1951, p. 485-492 (p. 489).