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La formation des cités grecques

Statuts, classes et systèmes fonciers

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Julien Zurbach*
Affiliation:
ENS Paris

Résumé

On oppose couramment aujourd’hui deux conceptions des sociétés grecques archaïques,liées pour l’une à une définition juridique et statique des groupes de statut, pour l’autre à un statut social individuel, fluide et produit de stratégies de distinction diverses. Cet article vise à dépasser cette opposition en examinant l’histoire des groupes de statut à l’époque archaïque. Après une analyse des grandes étapes de l’historiographie complexe existant sur la question, il propose une histoire des statuts dans les cités grecques en formation. La création de statuts nouveaux est un trait essentiel de l’histoire des cités, liée notamment à la dette et la guerre. Les statuts sont collectifs et souvent imposés, mais ils n’en ont pas moins une histoire qui se situe au cœur même de la formation des cités grecques. De nouveaux groupes sont créés pour répondre au besoin de main-d’œuvre des aristocraties du VIIe siècle av. J.-C. Les conflits qui en résultent aboutissent à des évolutions des systèmes alimentaires et fonciers, et cette réorganisation de l’entitlement, réponse des communautés à la crise qui les frappe, passe par la manipulation des statuts. Ce sont des conflits de classe qui amènent la définition d’un nouveau système de statuts.

Abstract

Abstract

A distinction is usually drawn between two opposite notions of Archaic Greek societies, based either on a legal and static definition of status or on a personal and fluid notion of status linked to diversified strategies of social distinction. This article seeks to move beyond this opposition by examining the history of status groups in the Archaic period. It analyzes the most important moments within the complex historiography devoted to this subject and provides a history of status groups during the formative period of the city-states. The creation of new status groups was an essential feature of the city-states’ history and was primarily linked to indebtedness and war. Although statuses were collective and often imposed from the outside, they nevertheless display a historical development that is central to the formation of city-states. In the seventh century BCE, the aristocracy created new groups in response to the need for a workforce. The resulting conflict led to an evolution of the systems surrounding access to land and food. This reorganization of entitlement, which was how communities responded to the social and economic crisis they faced, was in turn based on the creation of new status groups. Social conflict led to the definition of a new system of status groups.

Type
Stratifications
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2013

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Footnotes

*

Cet article est pour l’essentiel issu d’une thèse soutenue en 2008 sous la direction de Pierre Carlier et en cours de publication : « Problèmes de la terre en Grèce, d el’époque mycénienne à la fin de la période archaïque ». Tous mes remerciements vont à Jean Andreau, Luigi Capogrossi Colognesi, Gabriele Cifani, Raymond Descat, Laurent Feller, François Lerouxel, Stéphanie Maillot, Pierre Sintès, Daniel Velinov, Michel Zurbach, et aux membres du groupe de travail « Le changement dans les économies méditerranéennes (1000 av.-1000 ap. J.-C.) », qui ont discuté cet article lors de la réunion du 14 février 2013, www.archeo.ens.fr/spip.php?rubrique51.

References

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3 NotammentVidal-Naquet, Pierre, « Les esclaves grecs étaient-ils une classe ? », Le chasseur noir. Formes de pensée et formes de société dans le monde grec, Paris, F. Maspero, [art. 1968] 1981, p. 211221.Google Scholar

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11 Finley, Moses I., L’économie antique, trad. par M. P. Higgs, Paris, Éd. de Minuit, [1973] 1975, p. 54:Google Scholar « un ordre ou état est un groupe défini en termes juridiques àl’intérieur d’une population donnée, jouissant de privilèges et frappée [sic] d’incapacitésbien précises dans un ou plusieurs domaines d’activités, gouvernemental, militaire,légal, économique, religieux, matrimonial, et se situant dans un rapport hiérarchiqueavec les autres ordres ».

12 Ibid., p. 61.

13 Ibid., p.

14 Moses I. Finley, «Entre l’esclavage et la liberté » et «Les statuts serviles en Grèceancienne » [art. 1964], Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., respectivement p. 172-194 et 195-219.

15 M. I. Finley, «Les statuts serviles… », art. cit., p. 191-192. L’auteur énonce ici uncanevas pour l’évaluation et la définition des statuts en sept points : droits à la propriété(selon les types de propriété et les catégories de choses), pouvoir sur les hommes, leurtravail et leur mouvement, pouvoir de punir, capacité ou incapacité judiciaires, droitsrelatifs à la famille, mobilité sociale, privilèges et devoirs religieux, politiques oumilitaires.

16 Moses I. Finley, « La civilisation grecque était-elle fondée sur le travail desesclaves ? », Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 145-171, notamment p. 171 ;J.-P. VERNANT, Mythe et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 94 ; avec une note de scepti-cisme bienvenue : Garlan, Yvon, Les esclaves en Grèce ancienne, Paris, La Découverte, [1982] 1995, p. 45.Google Scholar

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21 Marx, Karl, Le capital. Critique de l’économie politique, Paris, PUF, 1993 Google Scholar, I, I, chap. 3,p. 153 : «La lutte de classes dans l’Antiquité par exemple se déroule principalementsous la forme d’une lutte entre créanciers et débiteurs et prend fin à Rome avec ladisparition du débiteur plébéien, remplacé par l’esclave » ; cité notamment par Lukacs, Georg, Histoire et conscience de classe. Essais de dialectique marxiste, trad. par Axelos, K. et Bois, J., Paris, Éd. de Minuit, [1923] 1960, p. 80 Google Scholar. Voir aussi M. WEBER, Économie et sociétédans l’Antiquité, op. cit., p. 216-217.

22 I. MORRIS, « Foreword », art. cit., p. XIV.

23 Qviller, Bjørn, «The Dynamics of the Homeric Society », Symbolae Osloenses, 56, 1981, p. 109155 CrossRefGoogle Scholar ; Ulf, Christoph, Die homerische Gesellschaft. Materialien zur analytischenBeschreibung und historischen Lokalisierung, Munich, C. H. Beck, 1990 Google Scholar.

24 Whitley, James, « Social Diversity in Dark Age Greece », Annual of the British Schoolat Athens, 86, 1991, p. 341365 CrossRefGoogle Scholar.

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26 Carlier, Pierre, «Les basileis homériques sontils des rois ? », Ktèma, 21, 1996, p. 522 Google Scholar,avec références ; Gschnitzer, Fritz, «Zur homerischen Staats-und Gesellschaftsordnung:Grundcharakter und geschichtliche Stellung », in Latacz, J. (éd.), Zweihundert JahreHomer-Forschung. Ruckblick und Ausblick, Stuttgart, B. G. Teubner, 1991, p. 182204 Google Scholar.

27 Loraux, Nicole, «La cité comme cuisine et comme partage », Annales ESC, 36-4, 1981, p. 614622 Google Scholar, note critique sur Détienne, Marcel et Vernant, Jean-Pierre (dir.), Lacuisine du sacrifice en pays grec, Paris, Gallimard, 1979 Google Scholar.

28 Entre autres, Polignac, François de, La naissance de la cité grecque, Paris, La Décou-verte, [1984] 1995, p. 179 Google Scholar : « seul le facteur cultuel était agissant dans l’ensemble ducorps social » ; Schmitt-Pantel, Pauline, La cité au banquet. Histoire des repas publics dansles cités grecques, Paris, Publications de la Sorbonne, [1992] 2011 Google Scholar, avec le compte rendude William J. SLATER, Phoenix, 48-2, 1994, p. 177-179.

29 Boegehold, Alan L. et Scafuro, Adele C., Athenian Identity and Civic Ideology, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1994 Google Scholar.

30 Appadurai, Notamment Arjun, The Social Life of Things: Commodities in Cultural Pers-pectives, Cambridge, Cambridge University Press, 1988 Google Scholar, qui a eu un grand rôle dans lecourant post-processuel ; sur ce dernier, voir I. MORRIS, Archaeology as Cultural History…, op. cit.

31 R. ÉTIENNE (dir.), La Méditerranée au VIIe siècle…, op. cit., p. 263 et 275-309. Produc-tion artistique ou commerce sont des moyens d’acquérir du prestige : « en matière depromotion sociale, l’essentiel est affaire d’image et de représentation ; le reste, c’est-à-dire les moyens déployés pour y parvenir, est (presque) acccessoire » (p. 303).

32 Duplouy, Alain, Le prestige des élites. Recherches sur les modes de reconnaissance socialeen Grèce entre les Xe et Ve siècles avant J.-C., Paris, Les Belles Lettres, 2006 Google Scholar.

33 Qualifiée juste auparavant de « vision trop sommaire ».

34 François de POLIGNAC, « Sociétés grecques du VIIe siècle », in R. ÉTIENNE (dir.), La Méditerranée au VIIe siècle…, op. cit., p. 304-305.

35 J.-P. VERNANT, «La lutte des classes », art. cit., p. 28.

36 Il est intéressant que la disparition des esclaves puisse être également repérée encontexte anglophone ; la publication du premier volume de la Cambridge World History of Slavery montre le dynamisme des études sur l’esclavage, en dehors des grandes syn-thèses sur la Grèce préclassique : Bradley, Keith et Cartledge, Paul (dir.), TheCambridge World History of Slavery, vol. I, The Ancient Mediterranean World, Cambridge, Cambridge University Press, 2011 CrossRefGoogle Scholar.

37 Y. GARLAN, Les esclaves en Grèce ancienne, op. cit., p. 203-207 ; Oulhen, Jacques, «Lasociété athénienne », in Brulé, P. et al. (éd.), Le monde grec aux temps classiques, t. 2, Le IVe siècle, Paris, PUF, 2004, p. 251351 CrossRefGoogle Scholar, notamment p. 273-275.

38 Godelier, Maurice, «Le politique comme rapport de production » et «Ordres,castes, classes », L’idéel et le matériel. Pensée, économies, sociétés, Paris, Fayard, 1984 Google Scholar, respec-tivement p. 269-291 et 295-317, citation p. 269.

39 Zelin, Konstantin Konstantinovich, « Principes de classification morphologique desformes de dépendance », Recherches internationales à la lumière du marxisme, 84, 1975,p. 4577 Google Scholar.

40 C. PARAIN, « Les caractères spécifiques de la lutte des classes… », art. cit. ;J.-P. VERNANT, « La lutte des classes », art. cit. ; P. VIDAL-NAQUET, « Les esclavesgrecs… », art. cit.

41 Y. GARLAN, Les esclaves en Grèce ancienne, op. cit., notamment p. 205.

42 Ibid., p. 205 : «L’état de développement des forces productives (humaines aussibien que matérielles) imposa longtemps, pour qu’elles pussent être efficacement misesen œuvre, des modes de structuration sociale assurant le maintien au moins partiel dessolidarités communautaires » ; M. GODELIER, «Ordres, castes, classes », art. cit., p. 298 :” l’agriculture est donc valorisée parce qu’elle offre la possibilité de reproduire cetteindépendance matérielle du citoyen par rapport aux autres, alors que bien évidemmenttoutes les formes d’artisanat et de commerce placent matériellement et donc sociale-ment les individus sous la dépendance de leur clientèle ».

43 Ce terme est employé ici par défaut, le structuralisme ne jouant à peu près aucunrôle dans les articles cités.

44 Lemonnier, Pierre, « Fallait-il en passer par là ? Du grand silence des forces pro-ductives en anthropologie marxiste aux joies de la technologie culturelle rénovée », in Barbe, N. et Bert, J.-F. (éd.), Penser le concret. André Leroi-Gourhan, André-GeorgesHaudricourt, Charles Parain, Paris, Créaphis éd., 2011, p. 8198, notamment p. 86-87Google Scholar.

45 Vidal-Naquet, Pierre, «Économie et société dans la Grèce ancienne : l’œuvre de Moses I. Finley », La démocratie grecque vue d’ailleurs. Essais d’historiographie ancienne etmoderne, Paris, Flammarion, 1990, p. 55-94Google Scholar.

46 SOLON, fr. 6 West.

47 Il s’agit surtout du PSEUDO-ARISTOTE, Constitution des Athéniens, chap. 2, et de PLUTARQUE, Vie de Solon, chap. 13. Noussia-Fantuzzi, Voir Maria, Solon the Athenian:The Poetic Fragments, Leyde, Brill, 2010 CrossRefGoogle Scholar ; Blok, Josine H. et Lardinois, André P. M. H.(dir.), Solon of Athens: New Historical and Philological Approaches, Leyde, Brill, 2006 CrossRefGoogle Scholar.

48 Asheri, David, «Distribuzioni di terre nell’antica Grecia », Memorie dell’Accademiadelle scienze di Torino. Classe di scienze morali, storiche e filologiche, 4a ser., 10, 1966 Google Scholar.

49 Voir l’édition du Code de Gortyne par Willetts, Ronald F., The Law Code of Gortyn, Berlin, W. de Gruyter, 1967 CrossRefGoogle Scholar ; Link, Stefan, Das griechische Kreta, Stuttgart, F. Steiner, 1994, p. 4951 Google Scholar.

50 Asheri, David, «Leggi greche sul problema dei debiti », Studi classici e orientali, 18, 1969, p. 5122 Google Scholar.

51 C’est un argument central dans Will, Édouard, « Aux origines du régime fonciergrec. Homère, Hésiode et l’arrière-plan mycénien », Revue des études anciennes, 59, 1957,p. 550 CrossRefGoogle Scholar. Sur Hésiode, Millett, Paul, «Hesiod and his World », Proceedings of the Cambridge Philological Society, 30, 1984, p. 84115 CrossRefGoogle Scholar ; Anthony T. EDWARDS, Hesiod’s Ascra,Berkeley, University of California Press, 2004.

52 D’Onofrio, Anna Maria, « Santuari ‘rurali’ e dinamiche insediative in Attica tra ilprotogeometrico e l’orientalizzante (1050-600 A. C.) », Annali di archeologia e storia antica,n. s. 2, 1995, p. 5788 Google Scholar ; Bintliff, John L., «Regional Survey, Demography and the Riseof Complex Societies in the Aegean », Journal of Field Archaeology, 24, 1997, p. 138 Google Scholar.

53 Finley, Moses I., «La servitude pour dettes », Revue historique de droit français etétranger, 43, 1965, p. 159184 Google Scholar. Cet article est resté assez ignoré, au point de disparaîtrede la traduction française du recueil Économie et société en Grèce ancienne, op. cit.

54 Testart, Alain, L’esclave, la dette et le pouvoir. Études de sociologie comparative, Paris, Éd. Errance, 2001 Google Scholar. Cette institution est connue en Mésopotamie.

55 Sur la clientèle grecque, voir Bravo, Benedetto, «Pelates. Storia di una parola e diuna nozione », La parola del passato, 51, 1996, p. 268289 Google Scholar.

56 PLATON, Euthyphron, 4c.

57 Voir Kirk, George, «The Hektemoroi of Pre-Solonian Athens Reconsidered », Historia, 26, 1977, p. 369370 Google Scholar, s’appuyant sur Lambton, Ann K. S., Landlord and Peasant inPersia: A Study of Land Tenure and Land Revenue Administration, Oxford, Oxford Univer-sity Press, 1953 Google Scholar, chap. XVII.

58 Je remercie Pierre Ouzoulias pour cette remarque essentielle. Sur le métayage, voirTerence J. BYRES (éd.), Sharecropping and Sharecroppers, Londres, F. Cass, 1983.

59 Cifani, Gabriele, « Indicazioni sulla proprietà agraria nella Roma arcaica in baseall’evidenza archeologica », in Jolivet, V. et al. (éd.), Suburbium II. Il suburbio di Romadalla fine dell’età monarchica alla nascita del sistema delle ville, Rome, École française de Rome, 2009, p. 311324 Google Scholar ; Carandini, Andrea, D’Alessio, Maria Teresa et Digiuseppe, Helga (éd.), La fattoria e la villa dell’Auditorium nel quartiere Flaminio di Roma, Rome, L’Erma di Bretschneider, 2007 Google Scholar.

60 Cela a bien été mis en lumière par Wees, Hans van, «The Mafia of Early Greece:Violent Exploitation in the Seventh and Sixth Centuries BC », in Hopwood, K. (éd.),Organised Crime in Antiquity, Londres/Swansea, Duckworth/The Classical Press of Wales, 1999, p. 151 Google Scholar ; de même, mais avec un certain excès, par Harris, Edward M., «DidSolon AbolishDebt-Bondage? », The Classical Quarterly, 52-2, 2002, p. 415430 CrossRefGoogle Scholar, qui penseque la violence était l’unique facteur de la crise.

61 On voit combien l’idée d’une polarisation progressive des statuts et d’une marcheconjointe de la liberté et de l’esclavage est fondée sur l’exemple athénien. Pourtant,l’Athènes classique connaît elle aussi une certaine diversité de statuts (Ibid.). Cettequestion mériterait d’être reprise.

62 Sur le problème des dettes à Mégare : PLUTARQUE, Questions grecques, 18 (295D) ;sur l’interdiction des esclaves à Corinthe : J. ANDREAU et R. DESCAT, Esclave en Grèce età Rome, op. cit., p. 46-47 ; sur les esclaves à Chios : Descat, Raymond, «Argyrônètos :les transformations de l’échange dans la Grèce archaïque », in Alfen, P. G. van (éd.),Agoranomia: Studies in Money and Exchange Presented to John H. Kroll, New York, American Numismatic Society, 2006, p. 2136, particulièrement p. 21-22Google Scholar.

63 Fondamental chez Vidal-Naquet, Pierre et Austin, Michel, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, Armand Colin, [1972] 2007 Google Scholar, ce partage est critiqué par Gehrke, Hans-Joachim, Jenseits von Athen und Sparta. Das dritte Griechenland und seine Staaten-welt, Munich, C. H. Beck, 1986Google Scholar.

64 J. DUCAT, Les Hilotes, op. cit., p. 19-29.

65 ARISTOTE, Politique, 1265b 12-16 et 1319a 6-14.

66 Zurbach, Julien, « Paysanneries de la Grèce archaïque », Histoire et sociétés rurales, 31-1, 2009, p. 944, notamment p. 36-37Google Scholar.

67 Sur la propriété à Sparte, Hodkinson, Stephen, Property and Wealth in ClassicalSparta, Londres/Swansea, Duckworth/The Classical Press of Wales, 2000, chap. III-VIGoogle Scholar.

68 Wees, Hans van, «Conquerors and Serfs: Wars of Conquest and Forced Labourin Archaic Greece », in Alcock, S. E. et Luraghi, N. (dir.), Helots and Their Masters in Laconia and Messenia: Histories, Ideologies, Structures, Cambridge/Londres, Harvard University Press, 2003, p. 3380 Google Scholar.

69 Contre les lectures qui refusent toute valeur historique aux poèmes homériques,on considère ici que les témoignages institutionnels, économiques et sociaux des épo-pées sont cohérents et se rapportent à une période précédant de peu le début del’époque archaïque : Carlier, Pierre, La royauté en Grèce avant Alexandre, Strasbourg, Association pour l’étude de la civilisation romane, 1984, p. 137140 Google Scholar ; Id., Homère, Paris,Fayard, 1999 ; F. GSCHNITZER, « Zur homerischen Staats- undGesellschaftsordnung… »,art. cit.

70 Ducat, Jean, Les Pénestes de Thessalie, Paris, Les Belles Lettres, 1994 Google Scholar.

71 Ibid., p. 90-91.

72 L’expression « esclave marchandise », dans son usage courant en histoire ancienne,désigne l’esclavage individuel, de type classique, athénien ou romain, dont l’achat etla vente est possible et normal. Il ne s’oppose pas à l’esclave outil, selon une distinctionhabituelle en histoire médiévale, mais le recoupe pour l’essentiel. Voir Laurent FELLER,«Changements économiques et changements sociaux dans l’Europe occidentale duHaut Moyen Âge », à paraître.

73 Notamment, Finley, Moses I., Esclavage antique et idéologie moderne, trad. parFourgous, D., Paris, Éd. de Minuit, [1980] 1981, chap. II, p. 87121 Google Scholar.

74 Morris, Ian, «Hard Surfaces », in Cartledge, P., Cohen, E. E. et Foxhall, L. (éd.),Money, Labour, and Land: Approaches to the Economies of Ancient Greece, Londres, Routledge, 2002, p. 843 Google Scholar.

75 R. Descat souligne les aspects simplificateurs de la critique d’I. Morris qui, comme M. Finley, considère le marché des esclaves comme un donné, non comme un objet enformation : R. DESCAT, «Argyrônètos… », art. cit., p. 33-34.

76 Notamment Jameson, Michael H., « Agriculture and Slavery in Classical Athens », The Classical Journal, 73-2, 1977-1978, p. 122146 Google Scholar.

77 Descat, Raymond, «Monnaie multiple et monnaie frappée en Grèce archaïque », Revue numismatique, 157, 2001, p. 6981 CrossRefGoogle Scholar ; Id., «Argyrônètos… », art. cit. Voir aussi Kroll, John H., «TheMonetary Use of Weighed Bullion in Archaic Greece », in Harris, W. V.(éd.), The Monetary Systems of the Greeks and Romans, Oxford, Oxford University Press, 2008,p. 1237 CrossRefGoogle Scholar ; Henry S. KIM, « Small Change and the Moneyed Economy », in P. CARTLEDGE,E. E. COHEN et L. FOXHALL (dir.), Money, Labour and Land…, op. cit., p. 44-51 ; Id.,« Archaic Coinage as Evidence for the Use of Money », in A. MEADOWS et K. SHIPTON(éd.), Money and Its Uses in the Ancient Greek World, Oxford, Oxford University Press,2001, p. 7-21.

78 Sur le métal pesé, voir Graslin-Thomé, Laetitia, Les échanges à longue distance enMésopotamie au Ier millénaire. Une approche économique, Paris, De Boccard, 2009, p. 355360 Google Scholar; Fales, Mario, L’impero assiro. Storia e amministrazione, Rome/Bari, Laterza, 2001, p. 155170 Google Scholar (passage de l’orge à l’argent) ; Jursa, Michael et al., Aspects of the Economic History of Babylonia in the First Millennium BC: Economic Geography, Economic Mentalities, Agriculture,the Use of Money and the Problem of Economic Growth, Münster, Ugarit-Verlag, 2010 Google Scholar.

79 Sur ce courant historiographique, voir Reden, Sitta von, Exchange in Ancient Greece, Londres, Duckworth, [1995] 2002, p. 220 Google Scholar : «monetary payments were at first meaningful within the political symbolism of exchange rather than introducing a new economic or‘disembedded’ mode of exchange » ; à propos de ce livre, voir le compte rendu de Kroll, John H., American Journal of Archaeology, 101-1, 1997, p. 175176 CrossRefGoogle Scholar. Dans le mêmecourant, voir Bresson, Alain, «Monnayage et société dans les mondes antiques », Revuenumismatique, 157, 2001, p. 5168 Google Scholar, avec les réserves de Andreau, Jean, «La monnaieet les ‘monnaies frappées’. Conclusions de la table ronde du 15 janvier 2000 », Revuenumismatique, 157, 2001, p. 163172 Google Scholar. Ces jugements sur l’origine de la monnaie dis-tinguent très rarement l’introduction de l’étalon argent de celle de la monnaie frappée.

80 François LEROUXEL, « Bronze pesé, dette et travail contraint (nexum) dans la Romearchaïque (VIe s.-IVe s. av. J.-C.) », in J. ZURBACH (éd.), La main-d’œuvre en Médi-terranée archaïque, à paraître.

81 R. DESCAT, «Argyrônètos… », art. cit.

82 Sur Zaleucos, voir notamment Musti, Domenico, « Problemi della storia di LocriEpizefirii », Locri Epizefirii, Naples, Arte tipografica, 1977, p. 23146 Google Scholar.

83 Tant que la seule sanction de la défaillance du débiteur est, comme dans la commu-nauté d’Hésiode, le refus d’accorder un nouveau prêt, l’écrit est inutile ; il devientutile dès qu’il doit être opposé à des tiers en vue d’une saisie de garantie. Voir Lombardo, Mario, «Marchands, transactions économiques, écriture », in Détienne, M. (éd.),Les savoirs de l’écriture en Grèce ancienne, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 1988, p. 159187 Google Scholar.

84 J. ANDREAU et R. DESCAT, Esclave en Grèce et à Rome, op. cit., p. 44-45, avec d’autresexemples : Panionios de Chios, marchand d’esclaves à la fin du VIe siècle, qui achètedes esclaves en Carie pour les revendre à Sardes ou Ephèse (HÉRODOTE, Histoires, VIII,105) ; taxe sur l’achat d’esclaves à Cyzique à la fin du VIe siècle. On note la place del’Asie Mineure, où la première monnaie frappée apparaît avant 560.

85 Garcia, Dominique et Sourisseau, Jean-Christophe, «Les échanges sur le littoralde la Gaule méridionale au premier âge du Fer. Du concept d’hellénisation à celui de méditerranéisation », in Delestre, X. et Marchesi, H. (dir.), Archéologie des rivages médi-terranéens. 50 ans de recherche, Paris, Éd. Errance/Ministère de la Culture et de la Communication, 2010, p. 237246 Google Scholar.

86 Nenci, Giuseppe, « Il barbaros polemos fra Taranto e gli Iapigi e gli anathematatarentini a Delfi », Annali della Scuola Normale di Pisa, ser. 3, 6, 1976, p. 719738 Google Scholar ; surl’épisode de Carbina rapporté par Cléarque, Malkin, Irad, LaMéditerranée spartiate. Mytheet territoire, trad. par Meslier, O., Paris, Les Belles Lettres, [1994] 1999, p. 148149 Google Scholar.

87 Ezéchiel 27, 12-24, particulièrement 13. Sur ce texte, voir Liverani, Mario, «TheTrade Network of Tyre according to Ezek. 27 », in Cogan, M. et Ephal, I. (éd.), Ah,Assyria: Studies in Assyrian History and Ancient near Eastern Historiography Presented to Hayim Tadmor, Jérusalem, The Magnes Press/The Hebrew University, 1991, p. 6579 Google Scholar; Aubet, Maria E., The Phoenicians and the West: Politics, Colonies and Trade, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, p. 120126 Google Scholar.

88 Wickert-Micknat, Gisela, Unfreiheit im Zeitalter der homerischen Epen, Forschungenzur antiken Sklaverei, Wiesbaden, F. Steiner, 1983, p. 125 Google Scholar.

89 HOMÈRE, Odyssée, XV, 403-484.

90 Ibid., XIV, 185-359.

91 Par exemple, Hudson, Michael, «Did the Phoenicians Introduce the Idea ofInterest to Greece and Italy – and if so, When? », in Kopcke, G. et Tokumaru, I. (dir.),Greece Between East and West: 10th-8th Centuries BC, Mayence, Philipp von Zabern, 1992,p. 128143 Google Scholar.

92 G. WICKERT-MICKNAT, Unfreiheit…, op. cit., p. 117-149, notamment p. 125.

93 Sur la nature de l’œuvre attribuée à HÉSIODE, voir avant tout Works and Days: Editedwith Prolegomena and Commentary by M. L. West, Oxford, Oxford University Press, 1978 ;également Zurbach, Julien, «Hésiode oriental, ou : le discours sur l’économie avant lelogos oikonomikos », in Konuk, K. (éd.), Stephanèphoros. De l’économie antique à l’AsieMineure. Hommages à Raymond Descat, Bordeaux, Ausonius, 2012, p. 179191 Google Scholar.

94 En dernier lieu, J. ANDREAU et R. DESCAT, Esclave en Grèce et à Rome, op. cit., p. 47-48.

95 Hésiode ne mentionne les chrèmata – terme qui désigne ensuite la monnaie frap-pée – qu’en relation avec la navigation, c’est-à-dire les échanges extérieurs à la commu-nauté, où le calcul du gain (kerdos) est possible. Il semble correspondre parfaitement àce moment identifié par R. DESCAT, «Argyrônètos… », art. cit., où chrèmata désigneraitl’argent pesé, étalon universel avant la monnaie frappée.

96 Chayanov, Alexandre Vasilievich, The Theory of Peasant Economy, éd. par Thorner, D., Kerblay, B. et Smith, R. E. F., Homewood, Irwin for the American Economic Association, [1925] 1966 Google Scholar, notamment l’essai «On the Theory of Non-Capitalist Economic Systems »,p. 1-28.

97 Gallant, Thomas W., Risk and Survival in Ancient Greece: Reconstructing the RuralDomestic Economy, Cambridge, Polity Press, 1991, p. 3033 Google Scholar.

98 Ibid., p. 32-33 ; voir aussi Wickham, Chris, Framing the Early Middle Ages: Europe andthe Mediterranean, 400-800, Oxford, Oxford University Press, 2005, chap. 9, particulière-ment p. 535550 CrossRefGoogle Scholar.

99 M. H. JAMESON, « Agriculture and Slavery… », art. cit. ; Id., « Agricultural Labour inAncient Greece », in B. WELLS (éd.), Agriculture in Ancient Greece, Stockholm, P. Åström,1992, p. 135-146.

100 La référence classique est Jean-Pierre VERNANT, Mythe et pensée chez les Grecs. Étudesde psychologie historique, Paris, F. Maspero, 1965, partie IV, p. 261-322.

101 Greene, Kevin, «Technological Innovation and Economic Progress in the AncientWorld: M. I. Finley Re-Considered », The Economic History Review, 53-1, 2000, p. 2959 CrossRefGoogle Scholar ; Garcia, Dominique et Meeks, Dimitri (éd.), Techniques et économie antiques et médiévales.Le temps de l’innovation, Paris, Éd. Errance, 1997 Google Scholar ; Brun, Jean-Pierre, Archéologie du vinet de l’huile. De la Préhistoire à l’époque hellénistique, Paris, Éd. Errance, 2004 Google Scholar.

102 Sigaut, François, «Moulins, femmes, esclaves, une révolution technique et socialedans l’Antiquité », Histoire des techniques et sources documentaires. Méthodes d’approche et expérimentation en région méditerranéenne, Aix-en-Provence, Université de Provence, 1985,p. 199201 Google Scholar ; Id., « L’évolution technique des agricultures européennes avant l’époqueindustrielle », Revue archéologique du Centre de la France, 27, 1988, p. 7-41, notammentp. 15-16.

103 Amouretti, Marie-Claire, Le pain et l’huile dans la Grèce antique. De l’araire au moulin, Paris, Les Belles Lettres, 1986, p. 138147 Google Scholar ; Id., « La transformation des céréales dansles villes, un indicateur méconnu de la personnalité urbaine. L’exemple d’Athènes àl’époque classique », in P. LEVEAU (éd.), L’origine des richesses dépensées dans la ville antique,Aix-en-Provence, Université de Provence, 1985, p. 133-146 ; Id., « La mouture descéréales, dumouvement alternatif aumouvement rotatif », Cahiers d’histoire des techniques,3, 1995, p. 33-49.

104 M.-C. AMOURETTI, Le pain et l’huile…, op. cit., p. 213-214.

105 La main-d’œuvre servile est de toute façon peu flexible. On pourrait envisagerque la présence d’esclaves soit attestée uniquement à certaines phases du cycle démo-graphique de la famille et qu’on les revende ensuite. Mais c’est peu probable et aucunesource ne vient confirmer cette idée. À l’échelle de l’année agricole c’est encore moinsprobable. Les esclaves d’Hésiode sont occupés pendant les moissons, mais ils sontprésents aussi l’hiver puisqu’on leur construit des cabanes. Quelle que soit la manièredont on l’explique, ce seul fait suffit à montrer que l’esclavage dépasse les nécessitéspropres de la cellule familiale.

106 HÉSIODE, Les travaux et les jours, v. 405-406 et 441-447.

107 Il est plus difficile de suivre F. Sigaut lorsqu’il établit un lien entre l’esclavage etdes changements proprement techniques dans la préparation du champ (outillage enfer) ou la transformation des céréales. Nous sommes trop ignorants des rythmes et des conséquences de l’introduction d’un outillage en fer pour en tirer des conclusions.Voir Amouretti, Marie-Claire, «Les instruments aratoires dans la Grèce archaïque », Dialogues d’histoire ancienne, 2, 1976, p. 2552 CrossRefGoogle Scholar. Snodgrass, Anthony M., «The Comingof the Iron Age in Greece: Europe’s Earliest Bronze/Iron Transition », Archaeology andthe Emergence of Greece, New York, Cornell University Press, [art. 1989] 2006, p. 126143 CrossRefGoogle Scholar, n’envisage pas le cas de l’outillage agricole. L’enquête de M.-C. Amouretti sur le prixdes outils en Grèce classiquemontre que le fer est alors assez répandu : «De l’éthnologieà l’économie. Le coût de l’outillage agricole dans la Grèce classique », Mélanges PierreLévêque, vol. 7, Anthropologie et société, Paris, Les Belles Lettres, 1993, p. 1-13. Le dépôtd’outils d’Himère au VIe siècle le confirme : Allegro, Nunzio, «Un ripostiglio di attrezziagricoli da Himera », in Berlingò, I. et al. (éd.), Damarato. Studi di antichità classica offertia Paola Pelagatti, Milan, Electa, 2000, p. 3949 Google Scholar. Il y a un forgeron à Ascra, mais les arairesd’Hésiode ne semblent pas avoir de soc en fer.

108 Sur Chios et Corcyre, voir Bresson, Alain, L’économie de la Grèce des cités, fin VIe-Ier siècle a. C., vol. I, Les structures de la production, Paris, Armand Colin, 2007, p. 133134 Google Scholar.

109 Sur l’économie domestique, voir J. ZURBACH, « Paysanneries de laGrèce archaïque »,art. cit.

110 Concernant Rome : Cifani, Gabriele, «Notes on the Rural Landscape of CentralTyrrhenian Italy in the 6th-5th Centuries and Its Social Significance », Journal of RomanArchaeology, 15, 2002, p. 247260 Google Scholar.

111 M. I. FINLEY, «La servitude pour dettes », art. cit.

112 HOMÈRE, Odyssée, IV, 643-644. Antinoos demande si l’équipage du navire de Télé-maque est formé de jeunes gens libres ou de « ses thètes et serviteurs », ce dernierterme rendant le grec dmôes, qui signifie « esclaves ».

113 M. I. FINLEY, «Entre l’esclavage et la liberté », art. cit.

114 ANTIOCHOS, Fragmente der griechischen Historiker, 555 fr. 13 ; EPHORE, fr. 216 ;ARISTOTE, Politique, 1306b 31. Sur la fondation de Tarente : I. MALKIN, La Méditerranéespartiate…, op. cit. ; Cartledge, Paul, Sparta and Lakonia: A Regional History, 1300-362BC, Londres, Routledge, [1979] 2002, p. 106107 Google Scholar.

115 Domenico Musti, , Magna Grecia. Il quadro storico, Rome/Bari, Laterza, 2005, p. 205235 Google Scholar ; Id., « Problemi della storia di Locri Epizefirii », art. cit.

116 D. ASHERI, «Distribuzioni di terre… », art. cit.

117 Notamment Carter, Joseph C., Discovering the Greek Countryside at Metaponto, AnnArbor, The University of Michigan Press, 2006 CrossRefGoogle Scholar.

118 Voir les analyses de Müller, Christel, D’Olbia à Tanaïs. Territoires et réseauxd’échanges dans la mer Noire septentrionale aux époques classique et hellénistique, Bordeaux, Ausonius, 2010, p. 125151 Google Scholar, qui reposent sur les travaux de G. M. NIKOLAENKO, KhoraKhersonesa Tavricheskogo. Zemel’nyi? kadastr IV-III vv. do n.e?. [La chôra de ChersonèseTaurique. Le cadastre des terres aux IVe-IIIe s. avant notre ère], vol. I et II, Sébastopol,Natsional’nyi zapovednik «Khersones Tavricheskii », 1999 et 2001.

119 Sur cette diversité, voir Morel, Jean-Paul, «Les enseignements des ‘cas d’études’ :la chôra dans tous ses états », Problemi della chora colloniale dall’Occidente al Mar Nero, Tarente, Istituto per la storia e l’archeologia della Magna Grecia, 2001, p. 823838 Google Scholar.

120 J. C. CARTER, Discovering the Greek Countryside…, op. cit.

121 Zurbach, Julien, « Pylos, Tirynthe, Cnossos : problèmes fonciers et diversité admi-nistrative », in Sacconi, A. et al. (éd.), Colloquium Romanum, Pise/Rome, Fabrizio Serra, 2008, vol. II, p. 825838 Google Scholar.

122 Sur l’araire, voir Haudricourt, André-Georges et Delamarre, Mariel J. Brunhes, L’homme et la charrue à travers le monde, Paris, Gallimard, 1955 Google Scholar ; Bourrigaud, René et Sigaut, François (dir.), Nous labourons, Nantes, Centre d’histoire du travail, 2007 Google Scholar. Voiraussi Marcel MAZOYER et Laurence ROUDART, Histoire des agricultures du monde. DuNéolithique à la crise, Paris, Éd. du Seuil, 1997.

123 Sur Corcyre la Noire, voir Lombardo, Mario, «Lo psephisma di Lumbarda: notecritiche e questioni esegestiche », Hesperìa, 3, 1993, p. 161188 Google Scholar. Sur Chersonèse, voirn. 118.

124 Le scepticisme aujourd’hui courant sur ce point n’est en fait qu’un symptôme dela tendance à vider la tyrannie de tout contenu spécifique pour en faire un phénomènede distinction aristocratique : Brandt, Hartmut, «Gês anadasmos und ältere Tyrannis », Chiron, 19, 1989, p. 207220 Google Scholar (hypercritique) ; Will, Édouard, Korinthiaka. Recherches surl’histoire et la civilisation de Corinthe des origines aux guerres médiques, Paris, de Boccard, E., 1955, p. 477481 Google Scholar.

125 SOLON, fr. 34 West.

126 Sur la question des bornes, horoi, arrachées par Solon : DESCAT, Raymond, «Del’économie tributaire à l’économie civique : le rôle de Solon », in Mactoux, M.-M. et É. GENY (éd.), Mélanges Pierre Lévêque, vol. 5, Anthropologie et société, Paris, Les BellesLettres, 1990, p. 85100 Google Scholar.

127 P. CARLIER, La royauté…, op. cit., notamment p. 154-157.

128 Ibid.

129 Dentzer, Jean-Marie, Le motif du banquet couché dans le Proche-Orient et le monde grecdu VIIe au IVe siècle avant J.-C., Paris, École française de Rome, 1982 Google Scholar, chap. IX ; Murray, Oswyn, La Grèce à l’époque archaïque, trad. par Pailler, E., Toulouse, Presses universitaires du Mirail, [1980] 1995, p. 190191 et 221-228Google Scholar.

130 S. HODKINSON, Property and Wealth…, op. cit., p. 190-199.

131 S. LINK, Das griechische Kreta…, op. cit., notamment p. 9-21 ; Montecchi, Barbara,« Alcune riflessioni sugli e sulle cretesi », Annuario della Scuola archeo-logica di Atene e delle Missioni italiane in Oriente, s. 3, 85, 2007, p. 83117 Google Scholar.

132 La dimension clientélaire des repas spartiates a notamment été soulignée par S. HODKINSON, Property and Wealth…, op. cit., p. 356-358.

133 Cette lecture semble être celle de P. SCHMITT-PANTEL, La cité au banquet…, op.cit., p. 59-76 et 484-486.

134 PLUTARQUE, Questions grecques, 18 (295D).

135 ARISTOTE, Politique, 1272b. Voir Huss, Werner, « Probleme der karthagischen Ver-fassung », in Huss, W. (éd.), Karthago, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1992, p. 239261, notamment p. 258-259Google Scholar, avec références.

136 Olivier, Jean-Pierre, «Des extraits de contrats de vente d’esclaves dans lestablettes de Knossos », in Killen, J. T., Melena, J. L. et Olivier, J.-P. (éd.), no spécial” Studies in Mycenaean and Classical Greek Presented to John Chadwick », Minos, 20-22, 1987, p. 479498 Google Scholar.

137 En dernier lieu, Capogrossi Colognesi, Luigi, Padroni e contadini nell’Italia repub-blicana, Rome, L’Erma di Bretschneider, 2012, p. 8592 Google Scholar.

138 Descat, Raymond, «Le marché dans l’économie de la Grèce antique », no spécial«Le marché dans son histoire », Revue de synthèse, 127-2, 2006, p. 253272 CrossRefGoogle Scholar.

139 F. LEROUXEL, « Bronze pesé, dette et travail contraint… », art. cit. ; R. DESCAT,«Argyrônètos… », art. cit.

140 DÉMOSTHÈNE, Contre Aristocrate, 39.

141 HÉSIODE, Les travaux et les jours, v. 244-245 et 496-497.

142 Bourin, Monique et al., « Les campagnes de la Méditerranée occidentale autourde 1300 : tensions destructrices, tensions novatrices », Annales HSS, 66-3, 2011, p. 663704 Google Scholar ; Sen, Amartya, Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation, Oxford/New York, Oxford University Press/Clarendon Press, 1981 Google Scholar.

143 ATHÉNÉE, Deipnosophistes, VIII, 348 = ARISTOTE, fr. 558 Rose.

144 ARISTOTE, Politique, 1290b 11-14.

145 Prost, Francis, «Législateurs, tyrans, lois somptuaires, ou comment définir ungroupe social en Grèce ancienne », in Capdetrey, L. et Lafond, Y. (éd.), La cité et sesélites. Pratiques et représentation des formes de domination et de contrôle social dans les citésgrecques, Bordeaux, Ausonius, 2010, p. 187210 Google Scholar.

146 PSEUDO-ARISTOTE, Constitution des Athéniens, VII, 2-4.

147 De Sainte Croix, Geoffrey E. M., «The Solonian Census Classes and the Qualifi-cations for Cavalry and Hoplite Service », Athenian Democratic Origins and Other Essays, éd. par Harvey, D. et Parker, R., Oxford, Oxford University Press, 2004, p. 572, notam-ment p. 32-46CrossRefGoogle Scholar.

148 Voir Carmine AMPOLO, «La città riformata e l’organizzazione centuriata. Lo spazio,il tempo, il sacro nella nuova realtà urbana », in A. MOMIGLIANO et A. SCHIAVONE(dir.), Storia di Roma, vol. I, Roma in Italia, Turin, G. Einaudi, 1988, p. 203-239 ; Cornell, Tim J., The Beginnings of Rome: Italy and Rome from the Bronze Age to the Punic Wars(c. 1000-264 BC), Londres, Routledge, 1995, p. 173197 Google Scholar. Voir aussi Andreau, Jean, «Cens, évaluation et monnaie dans l’Antiquité romaine », in Aglietta, M. et Orléan, A. (éd.), La monnaie souveraine, Paris, O. Jacob, 1998, p. 213250 Google Scholar.

149 L’origine des liturgies est mal connue mais elles sont attestées à la fin du VIe siècleà Athènes par l’Économique du Pseudo-Aristote (II, 2, 4c).

150 Van Effenterre, Henri, «Le statut comparé des travailleurs étrangers en Chypre,Crète et autres lieux à la fin de l’archaïsme », Acts of the International ArchaeologicalSymposium «The Relations Between Cyprus and Crete, ca. 2000-500 BC », Nicosie, The Department of Antiquities, 1979, p. 279293 Google Scholar.

151 Sur l’idée que la révolution des techniques militaires au VIIe siècle, dite révolutionhoplitique, aurait joué un rôle essentiel dans la transformation des sociétés grecques, voir Snodgrass, Anthony, La Grèce archaïque. Le temps des apprentissages, trad. par Schnapp-Gourbeillon, A., Paris, Hachette, [1980] 1986 Google Scholar.

152 Les motivations d’ordre militaire dans l’abolition de la servitude pour dettes ontété soulignées pour la Rome du IVe siècle par Harris, William V., «Roman Warfare inthe Economic and Social Context of the Fourth Century BC», in Eder, W. (éd.), Staatund Staatlichkeit in der frühen Römischen Republik, Stuttgart, F. Steiner, 1990, p. 494510 Google Scholar.

153 Sur ces textes grecs mycéniens : Freo, Maurizio Del, I censimenti di terreni nei testiin lineare B, Pise/Rome, Istituti editoriali e poligrafici internazionali, 2005 Google Scholar.

154 HOMÈRE, Odyssée, XVIII, 357-361.

155 «Quiconque a la force et l’impunité peut extorquer des dons » : P. CARLIER, Laroyauté…, art. cit., p. 162.

156 Liverani, Mario, «Land Tenure and Inheritance in the Ancient Near East: The Interaction Between ‘Palace’ and ‘Family’ Sectors », in Khalidi, T. (éd.), Land Tenureand Social Transformation in the Middle East, Beyrouth, American University of Beirut, 1984,p. 3344 Google Scholar, notamment p. 39 ; Id., «The Near East: The Bronze Age », in J. G.MANNING et I. MORRIS (dir.), The Ancient Economy: Evidence and Models, Stanford, Stanford University Press, 2005, p. 47-57, notamment p. 50 ; Id., «Tecnologia e ideologia del Tardo Bronzo », Antico Oriente, Rome/Bari, Laterza, 1988, p. 449-480 ; Foster, Benjamin R., «The LateBronze Age Palace Economy: A View from the East », in HÄGG, R. et Marinatos, N. (éd.), The Function of the Minoan Palaces, Stockholm, Svenska institutet i Athen, 1987,p. 1116 Google Scholar.

157 Sur la notion de sociétés « orientales » telle qu’elle est actuellement utilisée enhistoire grecque, probablement le dernier avatar du despotisme oriental, Zurbach, Julien, « ‘Désorientalisation’ de la Méditerranée archaïque ? », Topoi, 17-2, 2012, p. 503512 Google Scholar.

158 Eric HOBSBAWM, « Peasant Land Occupations », Uncommon People: Resistance, Rebel-lion and Jazz, Londres, Weidenfeld & Nicolson, [art. 1974] 1998, p. 223-255 ; Scott, James C., Weapons of the Weak: Everyday Forms of Peasant Resistance, New Haven, Yale University Press, 1985, p. 3741 Google Scholar.

159 Voir P. CARLIER, La royauté…, op. cit., conclusion.

160 HOMÈRE, Odyssée, XVIII, 357-361.

161 HOMÈRE, Iliade, II, 212-277.

162 Les législations archaïques et classiques réglementent notamment les pratiquesde dévolution (dot et héritage) : Hölkeskamp, Karl-Joachim, Schiedsrichter, Gesetzgeberund Gesetzgebung im archaischen Griechenland, Stuttgart, F. Steiner, 1999, p. 265 Google Scholar.

163 L’argument selon lequel les conditions de travail ne pouvaient rapprocher les libreset les asservis, puisque l’accès à la propriété les séparerait de toute façon, est faible caril simplifie considérablement les rapports d’exploitation entre libres.

164 D. ASHERI, «Leggi greche sul problema dei debiti », art. cit.

165 Sur la reproduction de lamain-d’œuvre, voir Meillassoux, Claude, Femmes, grenierset capitaux, Paris, F. Maspero, 1975 Google Scholar.

166 Voir, pour quelques références, J. ZURBACH, «Paysanneries de la Grèce archaïque »,art. cit., p. 38-39.

167 Carlier, Pierre, «La procédure de décision politique du monde mycénien àl’époque archaïque », in Musti, D. et al. (éd.), La transizione dal Miceneo all’alto Arcaismo.Dal palazzo alla città, Rome, Consiglio nazionale delle ricerche, 1991, p. 8595 Google Scholar ; Id.,«Observations sur l’histoire de la Grèce égéenne au début de l’âge du Fer », MagnaGrecia e Oriente Mediterraneo prima dell’età ellenistica, Tarente, Istituto per la storia el’archeologia della Magna Grecia, 2000, p. 39-61.