Hostname: page-component-7479d7b7d-m9pkr Total loading time: 0 Render date: 2024-07-12T20:22:45.588Z Has data issue: false hasContentIssue false

Historiographie et Légende au Maghreb

La Kâhina ou la production d'une mémoire

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Abdelmajid Hannoum*
Affiliation:
New School for Social Research, New York

Extract

On sait peu de choses de la Kahina, cette célèbre femme berbère qui a tenu tête aux Arabes lors des conquêtes du Maghreb à la fin du 7e siècle. Pourtant c'est d'elle que se réclament aujourd'hui aussi bien les Berbères, les juifs que les féministes, et c'est l'épisode de sa résistance qui explique selon eux le Maghreb des temps présents. Cet épisode, cependant, fut d'abord et pour longtemps le monopole des historiens arabes. Je chercherai done dans cet article à voir comment la légende s'est formée, à partir de quels éléments, et ce qu'elle signifie à chaque phase de sa transformation. L’ analyse révélera également comment les historiens et chroniqueurs ont élaboré graduellement une mythologie pour justifier la présence arabe au Maghreb et expliquer la place des Berbères dans la communauté musulmane.

Summary

Summary

This paper investigates the making of the legend of the Kahina—the Berber queen who allegedly led the local resistance against the Arab conquest in the late seventh century—from its early manifestations in the late ninth century until the early nineteenth century. By analyzing the early manifestations of the legend, I argue that the legend passed, gradually, from folklore to historiography, from social memory to historical memory. The paper also explains the development of the legend, how it first contained the ideology of the Jihad, and then by the eleventh century, with the integration of North Africa in the larger Islamic community, served to articulate the supposedly Oriental origins of the Maghreb. By the fourteenth century, the legend was complete and in addition to the Eastern origin of the Berber, it has come to articulate the myth of the Berber acceptance of Islam. Moreover, from that time onward, the legend has become a myth of origin explaining how North Africa has been Arabized and Islamized by the cooperation of the Berbers themselves.

Type
L'Invention Historiographique. Le Maghreb et L'Espagine
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1999

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

* Cet article est la réécriture d'un chapitre d'un livre à paraêtre, Colonial Histories, Postcolonial Memories: The Legend of the Kahina. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l'lnstitute for Advanced Study à Princeton qui m'a généreusement accueilli pendant les années 1996-1998. Mes vifs remerciements à Jocelyne Dakhlia et à Lucette Valensi pour leurs suggestions aussi bien sur la forme que sur le contenu.

1. Voir mon article « Historiography, Mythology, and Memory in Modern North Africa », Studia Islamica, n° 85, février 1997, pp. 85-130.

2. Bloch, Marc, « Réflexions d'un historien sur les fausses rumeurs de la guerre », Melanges historiques, Paris, École Pratique des Hautes Études, 1963, vol. I, pp. 4157.Google Scholar

3. Ibn Al-Athêr, Al-Kâmil fê al-târtkh, Beyrouth, 1965, vol. IV, p. 371.

4. Khalêfa ibn Khayyât, Târêkh Khalêfa ibn Khayyât, Najaf, éd. Akram Diyâ’ al-'Umari, 1967, vol. II.

5. Ibid., p. 213.

6. Ibid., p. 267.

7. Ibid, p. 267.

8. Balâdhûrê, Futûh al-buldân, Le Caire, Radwân Muhammad Radwan, 1959, p. 228. Traduction anglaise par Hittî, Philip Khûrî, The Origins of the Islamic State, New York, Columbia University Press, 1916, vol. I, p. 360.Google Scholar

9. Greimas, A. et écrivent, J. Courtès: « Parmi les fonctions proppiennes, le manque - - associé au “ méfait” [qui produit un manque, mais de l'extérieur] causé par l'agresseur — occupe une position essentielle dans le déroulement narratif, car, au dire même de V. Propp, c'est ce qui donne au compte son “ mouvement” : le départ du héros, sa quête et sa victoire, permettront en effet que le manque soit comblé, le méfait réparé ». Sémiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, 1979, pp. 222223.Google Scholar

10. Pour une idée générale, voir Tyan, E., art. « Jihâd », EI2, vol. II, p. 538 Google Scholar. Cahen, C. L., art. « Harb-ii. Le caliphat », EI2, vol. III, pp. 181184 Google Scholar ; Khadduri, M., War and Peace in the Law of Islam, Baltimore, 1955, pp. 5573.Google Scholar

11. Laroui, A., L'histoire du Maghreb, Paris, Maspero, 1973 Google Scholar.

12. Talbi, M., L'émirat Aghlabid, Paris, 1966.Google Scholar

13. Ibn ‘Abd Al-Hakam, Futuh misr wa al-maghrib, Charles C. Torrey (éd.), New Haven, Yale University Press, 1920 (traduction française d'Albert Gateau, Conquête de l'Afrique du Nord et de l'Espagne, avec le texte arabe annoté, Paris, Carbonel, 1947).

14. Ibrâhîm AL-'Adawî, Ibn ‘Abd al-Hakam, Le Caire, 1963, pp. 134-145.

15. Ibn ‘Abd Al-Hakam, Futûh misr wa al-maghrib, Charles TORREY (éd.), op. cit.

16. Ibid, p. 199.

17. Pour Bakhtine un roman polyphonique, tel celui de Dostoïevski, est un roman à plusieurs voix, les personnages expriment leurs propres points de vue et non pas ceux de l'auteur. Bakhtine, « Le roman polyphonique », dans La poétique de Dostoievski, traduit du russe par Isabelle Kolitcheff, Paris, Le Seuil, 1970. Tel ne peut être le cas de l'historien qui, lui, est « un juge » comme nous dit Paul Ricœur : « II est mis dans une situation réelle ou polentielle de contestation et tente de prouver que telle explication vaut mieux que telle autre », Ricœuk, P.. « L'intentionnalité historique », dans Temps et récit, vol. I, Paris, Le Seuil, 1983, p. 247.Google Scholar

18. Ibn ‘Abd Al-Hakam, traduction d'Albert Gateau, op. cit., p. 79.

19. Id.

20. Rosenthal, F., Muslim Historiography, Leyde, E. J. Brill, 1968, pp. 3136 et 54-65.Google Scholar

21. Le monde épique ne connaît qu'une seule et unique conception du monde, «toute prête », aussi obligatoire qu'indiscutable pour les personnages, l'auteur, les auditeurs. L'homme epique est également privé d'initiative linguistique : l'homme épique ne connaît qu'un langage scul et unique, déjà constitué, Bakhtine, M., « Récit épique et roman », Esthétique et théorie du roman, traduit du russe par Daria Olivier, Paris, Gallimard, 1978, p. 468.Google Scholar

22. Maya Shatzmiller écrit: « Dans l'ensemble, il s'agit de trois filiations : la première, qui est la plus fréquente, proclame les Berbères originates de Palestine, chassés du Maghreb après la mort de Jâlût qui appartenait à la tribu arabe de Mudar. La deuxième voit les Berbères comme descendants de Cham, fils de Noé, nés au Maghreb après l'exil de celui-ci. La troisième accorde à plusieurs tribus berbères une origine himyarite sud-arabique », « Le mythe d'origine berbère, aspects historiques et sociaux », Revue de VOccident musulman et de la Méditerranée, vol. 35, 1983, p. 147.

23. Ibn ‘Abd Al-Hakam, op. cit, p. 170.

24. M. Talbi, op. cit., pp. 18-21.

25. Al-Bakrî, Kitâb al-mughrîb fî dhikr ifrîqiyya wa al-maghrib, texte édité et traduit par Mac Guchin de Slane Sous le titre : Description de l'Afrique septentrionale, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1965, pp. 199-203.

26. Ibid., p. 7, p. 22 pour la traduction française.

27. Ibid., p. 30, p. 69 pour la traduction françhise.

28. Ibid., p. 57, p. 121 pour la traduction françhise.

29. Ibid., p. 144, p. 277 pour la traduction française.

30. Mâlkî, Riyâd al-Nufûs fû tabaqât ‘ulamâ’ al-Qayrawan wa Ifrîqiya, Husayn Mu'nis (éd.), Le Caire, 1951.

31. Ibid., pp. 31-32.

32. Ibid, pp. 32-33.

33. Telle fut aussi la parole de Dieu après la grande épreuve de Uhud et la débâcle des combattants du Prophète, « Ne vous abandonnez pas, ne vous attristez point, alors que vous ctes les plus hauts, si vous âtes croyants ! » Sourate III, verset 139. Le Koran, traduction de R. Blachère, Paris, Maisonneuve & Cie, 1951, vol. 3, p. 891. Pour une analyse de l'épreuve (mihna) en Islam, voir Jalal AL-AZM, Nadq al-Fikqr al-Dînî, Beyrouth, 1969, pp. 89-110.

34. Goody, J., The Interface between the Written and the Oral, Cambridge, Cambridge University Press, 1987.Google Scholar

35. Kluchohn, C., « Recurrent Themes in Myths and Mythmaking », Myths and Mythmaking, Murray, H. (éd.), New York, 1960, p. 48.Google Scholar

36. Van Gennep, A., La formation des légendes, Paris, Flammarion, 1910, pp. 4748.Google Scholar

37. Ibid., pp. 289-290. Pour cette comparaison je m'appuie surtout sur Thompson, S., Motif Index of Folk Literature, Indiana, Indiana University Press, 1956, vol. V, p. 412.Google Scholar

38. La chevelure de la Kâhina n'est pas seulement un symbole du pouvoir magique, mais elle est aussi le symbole de l'agression ; bien plus, c'est un acte d'agression en soi-même. Pour le symbolisme des cheveux, voir Leach, E. R., « Magical Hair », The Journal of the Royal Anthropological Institute, vol. 88, part. II, juillet-décembre 1957, pp. 147164.Google Scholar

39. S. Thompson, op. cit, vol. III, p. 296.

40. S. Thompson, op. cit, vol. III, passim, p. 290.

41. Ibid, p. 293.

42. Basset, R., « Berbers and North Africa », Encyclopedia of Religion and Ethics, 1910, vol. II, pp. 506507.Google Scholar

43. Jakobson, R., « Le folklore, forme spécifique de création », Questions de poétique, Paris, Le Seuil, 1973, pp. 5973.Google Scholar

44. C'est le fameux « horizon d'attente » développé plus tard par Jauss, H. R., Pour une esthétique de la réception, traduit de l'allemand par Maillard, C., Paris, Gallimard, 1978, pp. 5051.Google Scholar

45. La première est au 11e siècle par les Banû Hilâl, voir Idriss, H., La Berbérie sous les Zirides, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1962, vol. I Google Scholar, surtout le chapitre « La catastrophe ». Cette thèse a suscité; un vif et intéressant débat; voir l'article de J. Poncet qui la rejette et maintient la thèse des Banû Hilâl comme agents de sécurité : « Le mythe de la “ catastrophe ” hilalienne », Annates, ESC, 1967, n° 5, pp. 1099-1120.

46. Sebti, A., « Sur la signification de la ruine », Histoire et linguistique, Rabat, Publication de l'université Mohammad V, 1922, pp. 1125 Google Scholar. Parmi les autres interprétations que A. Sebti dégage, se trouve celle notée dans le Lisân al- ‘Arab, selon lequel le takhrîb est fasâd fî aldîn (corruption de la religion). A. Sebti examine le theme de kharâb dans l'historiographie arabe classique, et soutient que la kharâb, la destruction est une parabole, et que pour qu'il y ait ‘umrân (civilisations), l'objet propre de l'historiographie arabe, il faut qu'il y ait d'abord kharâb ; autrement dit, le premier présuppose le dernier.

47. Propp, V., Les origines historiques du conte, traduit du russe par Lise Gruel-Apert, Paris, Gallimard, 1983, pp. 209212 Google Scholar. Aussi S. Thompson, op. cit, vol. III, p. 302.

48. R. Basset, op. cit, p. 513.

49. S. Thompson, op. cit., vol. III, p. 308.

50. de Certeau, M., L'invention du quotidien, Paris, Gallimard, 1990, pp. 131132.Google Scholar

51. Valensi, L., Fables de la mémoire, Paris, Le Seuil, 1992, p. 96.Google Scholar

52. Ibn Al-Raqîq (attribué à), Târîkh Ifrîqiya wa al-Maghrib, Munji al-Ka'bi (éd.), Tunis, 1968.

53. M. Talbi rejette l'idée selon laquelle l'ouvrage est une compilation d'Ibn al-Raqîq, il soutient qu'il fut écrit plus tard. II compare le târîkh avec le Bayân d'Ibn ’Idhâri, et conclut qu'outre la médiocrité de la forme, le târîkh ne nous apprend rien sur la personne de la Kâhina, et que toutes les informations sont déjà connues. M. TALBI, « Un nouveau fragment de l'histoire de l'Occident musulman (62-196/682-812). L'épopée de la Kâhina », Cahiers de la Tunisie, n° 73, 1971, pp. 19-52.

54. ‘Ubayd Allâh b. Sâlih, « La conquête de l'Afrique du Nord », E. Lévi-Provençal (éd.), Revue de l'Institut d'Études islamiques de Madrid, 1954. Traduction française par E. Lévi-Provençal dans Arabica, vol. I, pp. 17-34.

55. Monroe, J., The Shu'ûbiyya in al-Andalus, Los Angeles, University of California Press, 1970, pp. 122.Google Scholar

56. Nuwayrî, Târîkh al-gharb al-islamî (min kitâb nihâyat al-adab fî funûn al-adab), Mustafa Abû Dayf Ahmad (éd.), Casablanca, 1985, pp. 196-199.

57. Selon Yâqût, NinT est une rivière dans l'extrême Ifrîqiya. Yâqût Al-Hamawî, Mu'jam al-buldân, Beyrouth, 1957, vol. 19, p. 339. Mâlikî mentionne plutôt Miknâsa que Talbi conteste comme étant une déformation de Miskyâna. Le lieu est aujourd'hui près d'une station de chemin de fer portant le même nom, situé à 16 km au sud de Ai-Beida. Voir M. Talbi, « L'épopée de la Kâhina », op. cit., pp. 23-35.

58. Tijînî, Rihla, Hasan Hasanî ‘Abd al-Wahhâb (ed.), Tunis, 1958, p. 57.

59. Abd Al-Rahman Al-Dabbagh, Ma'âlim al-îmân fî ma'rifat ahl qayrawân, Le Caire, 1968, vol. I, pp. 45-63.

60. Shatzmiller, Maya, L'historiographie mérinide, Ibn Khaldûn et ses contemporains, Leyde, E. J. Brill, 1982 Google Scholar. Voir aussi son article, « Le mythe d'origine berbère, aspects historiographiques et sociaux », art. cité, pp. 145-156.

61. Fragments historiques sur les Berbères au Moyen Age. Extraits inédits d'un recueil anonyme compilé en 712/1312 et intitulé Kitâb mafâkhir al-barbar, E. Lévi-Provençal (éd.), Rabat, 1932, p. 1.

62. Ibn Khaldûn, Kitâb al- ‘ibar wa dîwân al-mubtada’ wa al-khabar fî ayyâm al- ‘arab wa al-‘ajam wa al-barbar wa man ‘âsharahum min dhawî al-sultân al-akbar, Beyrouth, 1959. Pour la traduction françhise de certains extraits de ‘Ibar, voir Chaddadi, A., Peuples et nations du monde, Paris, Sindbad, 1986, 2 vols.Google Scholar

63. M. Shatzmiller, L'historiographie…, op. cit., p. 132.

64. Ibn Khaldûn, Peuples et nations…, traduction françise de A. Chaddadi, op. cit., vol. II, p. 482.

65. Ibid., p. 469.

66. Sauf pour les Sanhâja et Kutâma qui, aux yeux d'Ibn Khaldûn et ses contemporains, sont d'origine arabe, et plus particulièrement yéménite, les Berbères descendent des Cananéens. L'école ibérique, dont le plus éloquent représentant est Ibn Hazm, a une position opposée à cause de la tension entre Arabes et Berbères en Andalousie. Pour lui, les Berbères, nonobstant leur origine cananéenne, ne sont liés aux Yéménites que par les récits fallacieux des historiens yéménites. Voir Hazm, Ibn, Jamharat ansâb al'arab, Lévi-Provençal, E. (éd.), Le Caire, 1948, p. 461.Google Scholar

67. Ibn Khaldûn, Peuples et nations…, op. cit., vol. II, p. 490.

68. Ibn Khaldûn, Kitâb mafâkhir al-barbar, traduction française de A. Chaddadi, vol. VII, p. 17.

69. Id.

70. Ibid., p. 18 ; S. Thompson, op. cit., vol. III, p. 295.

71. Al-Dakhîra al-saniya (Le trésor magnifique), Chronique des Mérinides, Mohammed Ben Cheneb (éd.), Alger, 1912, pp. 13-14.

72. Ibn Dinar, Al-Mu'nis fî akhbâr ifrîqiya wa tûnus, Muhammad Shammân (éd.), Tunis. 1967.

73. Fragments historiques sur les Berbères au Moyen Age, op. cit., p. 2.

74. Ibn Diyâf, Ithâf al-zamân, Tunis, 1963, vol. 1, p. 80.

75. Nâsirî, Al-Istiqsâ fî akhbâr duwal al-maghrib al-aqsâ, Casablanca, 1954, vol. I, pp. 72-73.

76. Ibid., p. 83.

77. Ibid., vol. IX, p. 208.

78. Boas, F., « Development of Folk-tales and Myths », Race, Language, and Culture, Chicago, 1945, réimpression The University of Chicago Press, 1982, p. 405.Google Scholar

79. Idée similaire formulée aussi par Lévi-Strauss, Claude, « La pensée mythique bâtit ses palais idéologiques avec les gravats d'un discours social ancien », La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962, p. 26.Google Scholar

80. D'après une enquête conduite en été 1994, cette remarque ne concerne pas l'Algérie. un cas spécial que je traite ailleurs, « Historiography, Mythology and Memory in Modern North Africa », Studia islamica, art. cite.

81. C'est ce qui ressort d'une étude de Dakhlia, Jocelyne, L'oubli de la cité, Paris, La Découverte, 1990 Google Scholar, qui rapporte pour le cas du Jérid tunisien une version de la légende de la Kâhina qui ne se rapproche d'aucune version écrite, p. 64.