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Histoire des Femmes et Sociétés Anciennes (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Claude Mossé*
Affiliation:
Université de Paris VIII

Extract

Le premier tome de l’Histoire des femmes, consacré à l'Antiquité, illustre de façon particulièrement éloquente l'un des buts que s'étaient fixé les responsables du projet : analyser le discours sur les femmes et les mutations à l'œuvre dans ce discours. De fait, et si l'on met à part l'article de Claudine Leduc les études qui sont proposées dans ce volume abordent essentiellement, même si elles comportent des indications concrètes sur tel ou tel aspect de la place des femmes dans les sociétés anciennes, les représentations du féminin. Il va de soi que ces représentations, pour ce qui est de l'Antiquité, et plus précisément du monde gréco-romain, proviennent du regard masculin, étant donnée la nature des sources dont nous disposons. Et c'est ce regard masculin qu'il faut d'abord déconstruire, et cela justifie la place privilégiée donnée aux représentations. Il importe cependant de ne pas s'enfermer dans de telles limites, et l'article de C. Leduc est la preuve qu'il est possible de réintroduire les réalités concrètes dans l'analyse.

Type
Histoire des Femmes, Histoire Sociale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993

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References

* A propos de Histoire des femmes en Occident, sous la direction de Duby, Georges et Perrot, Michelle, 1.1, L'Antiquité (sous la direction de Pauline Schmitt-Pantel et aliï), Paris, Plon, 1991, 580 p.Google Scholar

1. « Comment la donner en mariage ? La mariée en pays grec (IXe-IVe siècles avant J.-C.) », Histoire des femmes, I, pp. 259–316.

2. Une remarque à ce propos : quiconque s'intéresse au droit grec sait combien il est difficile de concilier les indications souvent contradictoires données par nos sources, et singulièrement par les plaidoyers du ive siècle. Or, dans son souci de construire un système logique et cohérent, C. Leduc retient les indications qui vont dans le sens de sa démonstration, voire généralise à partir d'un seul exemple : ainsi, lorsque, tout en reconnaissant que « les sources sont fort ténues », elle écrit à propos de la concubine que son acquisition faisait l'objet d'un « contrat ». Les sources sont en effet tellement « ténues » que tout ce que l'on a écrit sur le dit « contrat » se fonde sur une seule et vague indication d'Isée dans le discours Sur la succession de Pyrrhos, que d'ailleurs C. Leduc cite en note. Mais tous les lecteurs ne lisent pas nécessairement les notes…

3. Sur ce point, et concernant Solon, cf. Mossé, Claude, « Comment s'élabore un mythe politique ? Solon, “ père fondateur ” de la démocratie athénienne », Annales ESC, 1979, n° 3, pp. 425437.Google Scholar

4. Page 23. La bibliographie ne donne qu'un titre en rapport avec l'économie, le livre de D. Schaps, Economie Rights of Women in Ancient Greece, Êdinbourg, 1979, qui ne consacre qu'un bref chapitre à l'activité économique proprement dite. Il existe sur le sujet un ouvrage ancien, celui de Pieter Herfst, Le travail de la femme dans la Grèce ancienne, publié à Utrecht en 1922 et réimprimé par Arno Press à New York en 1979, qui se présente essentiellement comme une description des diverses activités féminines. Voir également le chapitre « Vita quotidiana » du livre Savalli, d'Ivana, La donna nella società délia Grecia antica, Bologne, 1983, p. 78 ss.Google Scholar

5. Je laisse de côté bien entendu ici le problème évoqué par Vidal-Naquet, Pierre de la relation femmes/esclaves dans l'imaginaire des Grecs. Voir « Esclavage et gynécocratie dans la tradition, le mythe, l'utopie », dans Le chasseur noir, Paris, 1981, pp. 267288.Google Scholar

6. Eschine, Contre Timarque, 97.

7. Xénophon, Mémorables, II, 7.

8. Sur la mère d'Euripide, voir Aristophane, Thesmophories, 387 ; sur la mère d'Euxitheos, Demosthene, Contre Euboulidès, 34. L'orateur cite en outre le cas de nombreuses femmes athéniennes (astai gunaikès) que les malheurs de la cité ont contraintes à se louer comme nourrices, comme fileuses ou comme vendangeuses (§ 45).

9. Sur les nombreux problèmes que soulève le statut des nothoi, voir en dernier lieu l'article Maffi, d'Alberto, « Matrimonio, concubinato e filiazione illegittima nell'Atene degli oratori », Akten der Gesellschaft fiir griechische und hellenistische Rechtsgeschichte, Symposion 1985, Cologne, 1989, pp. 177214.Google Scholar

10. Sur ce problème, voir l'article de Rhodes, P. J., « Bastards as Athenian Citizens », Classical Quarterly, 28, 1978, p. 37 ss.CrossRefGoogle Scholar

11. Thucydide, I, 26, p. 2 ss.

12. Isocrate, Sur l'attelage, 25.