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Exemple aristocratique et mode funéraire dans la Gaule mérovingienne*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Bailey K. Young*
Affiliation:
Université de Lille III Centre de Recherche sur le Haut Moyen Age

Extract

Lorsqu'en 659 elle sentit la mort approcher, Gertrude, abbesse de Nivelles, donna de strictes instructions relatives à son vêtement funèbre : il fallait qu'on ne lui mît qu'un cilice et qu'un « très grossier » voile de nonne donné par quelque pèlerin, sans autre ornement, insista-t-elle, qui fût de laine ou de lin. Une telle insistance suggère qu'elle savait combien cet excès d'humilité choquerait de la part de celle qui, nonne ou pas, se trouvait être la fille de Pépin de Landen et d'Itta. Après tout, Theodechilde, l'abbesse fondatrice de Jouarre, qui mourut seulement quelques années plus tard, fut enterrée avec un manteau brodé de fils d'or — moins splendide sans doute que la superbe tunique (fig. 1) dont la broderie colorée imite la joaillerie du temps et qui a été associée à la sépulture de la reine Bathilde, morte à la même époque dans sa retraite monastique.

Summary

Summary

Burial practises in Merovingian (or “Dark Age”) Gaul, and in particular burials equipped with weapons, jewelry, ceramics, etc., have often been interpreted as Germanic traditions which betrayed the presence of the original invaders around 500 A.D., and subsequently reflected the resistance of their descendants to assimilation by the Gallo-Romans, thought to have long abandoned grave-goods in the face of Christian hostility. This ethno-religious viewpoint now appears outmoded as more precise and complete topochronological analyses of individual sites suggest that their origin and development reflect a variety of influences, with wealth and social prestige playing a dominant role. During the Sixth century Christianity became an influence too, whose impact on the leading classes is examined in this article.

Type
Le Haut Moyen Âge
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1986

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Footnotes

*

Communication présentée devant le 19e Congrès international des études médiévales, Kalamazoo (Michigan), 10-13 mai 1984. L'auteur remercie chaleureusement Stéphane Lebecq qui a bien voulu assumer la tâche de traduction.

References

Notes

1. VitaSanctas Geretrudis, B. Krusch éd., M.G.H., Scr. rer. mer., t. II, pp. 461-462. «… ut in ipso sepulturae loco nullum lineum vel laneum vestimentum super se misissent prêter unum vélum vile multum, quod quaedam sanctimonialis peregrina ante dies multos direxerat ad caput operiendum, et ipsum cilicium subpositum, in pace deberet requiescere et alio nullo operiri velamine, exceptis his duobus, id est cilicio, quo erat induta, et panno veteri, quo cilicium ipsum tegebatur. »

2. De Maille, Marquise, Les cryptes de Jouarre, Paris, 1971, pp. 7778 et p. 89Google Scholar, où elle fournit un témoignage visuel sur l'ouverture de la tombe en 1627. L'abbesse portait aussi une « agrafe » d'or. On trouvera une étude précoce sur les fils d'or dans les tombes mérovingiennes dans l'ouvrage de l'abbé Cochet, Sépultures gauloises, romaines, franques et normandes, Paris, 1856 (facsimilé, Gérard Monfort, Brionne, 1975), pp. 239-243.

3. Pour la chemise de Bathilde, voir l'excellente étude de Hayo Vierck dans les Actes du colloque international d'archéologie pour le centenaire de l'abbé Cochet (1975), Rouen, 1978, fasc. III, pp. 521-570. On trouvera également, dans le Bulletin du groupement archéologique de Seine-et-Marne, n° 23, 1982, une traduction de la Vie de Bathilde (Vita A) par G. Duchetsuchaux (pp. 30-36) et un article de J.-P. Laporte, « La chasuble de Chelles » (pp. 1-29). Sur Bathilde, voir aussi Dom J. Dubois, « Sainte Bathilde, reine de France », Paris et Ile-de-France, Mémoires, t. 32, 1981, pp. 13-31.

4. Mertens, J., « Recherches archéologiques dans l'abbaye mérovingienne de Nivelles », Archaeologica Belgica, 61, Bruxelles, 1962, pp. 89115.Google Scholar Du même auteur, un fascicule résumant de façon commode les conclusions, avec une bonne illustration, et disponible sur place : Le sous-sol archéologique de la collégiale de Nivelles, Nivelles, 1979, 31 p. Voir la fig. 10 B pour l'emplacement présumé de la première tombe de Gertrude.

5. Marquise DE Maille, op. cit., note 2, chap. rv et ix.

6. L'iconographie est étudiée en détail par la Marquise DE Maille, op. cit. Jean Hubert rend aussi hommage à l'exceptionnelle qualité de cette figuration. Voir « L'Europe des invasions », dans L'Univers des formes, Paris, 1967, pp. 72-74.

7. Roosens, H. et Van Doorselaer, A., « Enkele merkwaardge graven uit de Merovingische begraafplaats van Beerlegem », ArchaeologiaBelgica, 91, Bruxelles, 1966, pp. 2545.Google Scholar

8. Salin, E., La civilisation mérovingienne, t. II, Paris, 1952, ch. xxi et xxii.Google Scholar

9. L'argumentation pour un « hiatus archéologique » au vc siècle a été établie par Brenner, E., « Der Stand der Forschung ûber die Kultur der Merowingerzeit », dans Bericht der romisch-germanischen Kommission, VII, 1912, pp. 251351.Google Scholar Discussion et considération nouvelles : Dhondt, J., De Laet, S. J. et Hombert, P., « Quelques considérations sur la fin de la domination romaine et les débuts de la colonisation franque en Belgique », Antiquité classique, XVII, 1948, pp. 133156 Google Scholar ; De Laet, S. J., Dhondt, J. et Nenquin, J., « Les laeti du Namurois et l'origine de la civilisation mérovingienne », dans Études d'histoire et d'archéologie namuroises dédiéesàF. Courtoy, Gembloux, t. I, pp. 149172.Google Scholar

10. Ceci est le résumé très sommaire des conclusions du débat qui eut lieu lors de la seconde rencontre annuelle de l'Association française d'archéologie mérovingienne (juin 1980). La position que je défends y a été soutenue dans ma communication sur « Le problème franc et l'apport des pratiques funéraires (me-ve siècles) », et dans celle de P. Périn, « Quelques remarques sur la “Question franque” en Gaule du Nord », qui ont été publiées dans le Bulletin de liaison, n° 3 de l'Afam, 1982. Ces papiers sont la base d'une présentation vulgarisée qui parut dans Histoire et archéologie : les dossiers, 56, sept. 1981 : B. K. Young, « Que sait-on des Germains et des Francs ? », pp. 12-19, et P. Périn, « L'assimilation ethnique vue par l'archéologie », pp. 38-47. L'article de Périn, « A propos de publications récentes concernant le peuplement en Gaule à l'époque mérovingienne : la “question franque” », Archéologie médiévale, XI, 1981, pp. 125- 145, continue la discussion. Pour avoir un bon aperçu de la position qui diffère de la nôtre en préférant une interprétation plutôt ethnique du matériel et des pratiques funéraires, voir Ament, H., « Franken und Romanen im Merowingerreich als archaologisches Forschungsproblem », Bonner Jahrbucher, 1978, t. 178, pp. 377394.Google Scholar

11. R. Pirling, « Chronologie du cimetière de Krefeld-Gellep », dans Problèmes de chronologie relative et absolue concernant les cimetières mérovingiens d'entre Loire et Rhin, Actes du IIe colloque archéologique de la IVe section de l'École pratique des Hautes Études, Paris, 1973, M. Fleury et P. Périn éds, Paris, 1978, pp. 59-68. La publication complète et systématique de ce site immense et totalement fouillé est désormais en bonne voie sous le titre général, R. Pirling, Das rômische-frànkische Gràberfeld von Krefeld-Gellep, dans la série Germanische Denkmàler der Vôlkerwanderungenzeit (G.D.V.), avec deux volumes parus en 1966 (Ser. B, 2) et deux en 1974 (Ser. B, 8).

12. P. Périn, article sur « le peuplement en Gaule », cité n.10. Périn a publié un livre sur les techniques de datation pour la période : La datation des tombes mérovingiennes. Historique, méthodes, applications, avec une contribution de René Legoux, Genève, Droz, 1980. Pour la question des pratiques funéraires en général, voir mon article : Young, B., « Paganisme, christianisation et rites funéraires mérovingiens », Archéologie médiévale, VII, 1977, pp. 581.Google Scholar

13. Le lecteur trouvera un excellent état de la question, accompagné d'une bibliographie critique très riche sur beaucoup d'aspects d'archéologie mérovingienne dans Dierkens, Alain, « Cimetières mérovingiens et histoire du Haut Moyen Age : chronologie, société, religion », dans Acta Historica Bruxelenyia, IV : Histoire et méthode, Bruxelles, 1981, pp. 1570.Google Scholar

14. Dans certains cas, au moins, car la « lecture » d'un cimetière soulève souvent des difficultés. B. Young (1977), op. cit., n. 12, pp. 12-14. Le problème principal est la représentativité de ce qu'on a fouillé (Une partie de la nécropole ? Quelle partie ? Peut-on estimer l'importance des pertes et des lacunes dans la documentation ? Quels sont les rapports nécropole/habitat ? La nécropole s'insère-t-elle bien dans un contexte régional ?). Le plus souvent les publications ponctuelles n'abordent même pas ces problèmes.

15. B. Young (1977), pp. 7-10. A la fin de l'Antiquité et au début de l'époque mérovingienne, ce sont des actes d'idolâtrie, des fêtes collectives qui rappellent trop explicitement les anciens cultes, et d'autres gestes superstitieux (surtout les pratiques magiques) qui attirent les foudres ecclésiastiques contre le paganisme. En revanche, le terme « païen » est rarement appliqué au domaine funéraire.

16. P. Périn, « Trois tombes de “ chefs ” du début de l'époque mérovingienne : les sépultures n° 66, 68 et 74 de la nécropole de Mézières (Ardennes) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1972, n° 4, pp. 3-70.

17. Ibid., pp. 52-61.

18. J.-P. Lemant, « Le cimetière du Bas Empire de Mézières », Revue historique ardennaise, IX, 1974, pp. 1-20.

19. Les tombes 35 et 51 (bouleversées), 87 et 115 sont les tombes féminines les plus riches ; la dernière n'est pas encore publiée ; pour les premières, voir Périn, P., Chalvignac, J., Harmand, J., Servat, E., Lemant, J.-P., « Le cimetière mérovingien de l'hôpital de Mézières », dans Études ardennaises, 55, 1968, pp. 130, 6 fig., 10 pi.Google Scholar ; Périn, P., « Ensembles archéologiques mérovingiens de la région ardennaise, 4 : le cimetière de l'hôpital de Mézières (fouilles 1969- 1971)», Revue historique ardennaise, X, 1975, pp. 147, 15 fig.Google Scholar

20. Les pratiques funéraires de Mézières sont étudiées dans leur ensemble dans B. Young, Quatre cimetières mérovingiens de l'Est de la France (Lavoye, Dieue-sur-Meuse, Mézières, Mazerny) : étude quantitative et qualitative des pratiques funéraires, British Archaeological Reports, Intern. Séries 208, Oxford, 1984.

21. Un exemple serait la tombe sous tumulus 47 à Rubenach (Coblence). Cf. H. Ament, « Le cimetière franc de Rubenach », dans Problèmes de chronologie…, op. cit., n. 11, pp. 176-178. Voir l'étude complète de la nécropole par H. Ament et Neuffer-Muller, C., Das Frànkische Gràberfeld von Rubenach, Berlin, 1973.Google Scholar Autre exemple célèbre : la tombe « princière » 1789 de Krefeld-Gellep, publiée par R. Pirling en 1974 (cf. note 11), et aussi l'article paru dans Germania, 42, 1964, pp. 188-216. H. Ament a également discuté ce type de tombe dans Frànkische Adelsgràber von Flonheim in Rheinhessen, Berlin, 1970.

22. R. Pierling, Chronologie du cimetière de Krefeld-Gellep, Actes du IIe colloque (1978), op. cit., n. 21, pp. 59-68. H. Ament a récemment repris cet exemple, avec d'autres, dans une communication au Colloque de Créteil : L'inhumation privilégiée du IVe au VIIIe siècle en Occident (Université de Paris XII/Val-de-Marne, Créteil, 16-18 mars 1984), laquelle sera publiée dans les Actes.

23. Chiflet, Jean-Jacques, Anastasis Childerici I, Anvers, 1655 Google Scholar (en latin) est la source de base, mais l'étude très complète de l'abbé Cochet, Le tombeau de Childéric, Paris, 1859, rééditée récemment en fac-similé (Gérard Montfort, Brionne, 1978) reste indispensable. Joachim Werner prépare une nouvelle et importante étude dont un résumé a paru : « Neue Analyse des Childerichgrabes von Tournai », Rheinische Vierteljahrblatter, 1971, t. 35, 1-4, pp. 43-46 ; et « Childéric, histoire et archéologie », dans Histoire et archéologie : les dossiers, 56, sept. 1981, pp. 20-29. Pour les derniers sites découverts : Bulet, R. et Ghenne-Dubois, M.-J., « Autour de la tombe de Childéric », Archeologia, 189, avril 1984, pp. 3437.Google Scholar Il est toujours hasardeux de tirer des conclusions d'une fouille en cours, comme c'est le cas pour Tournai, mais selon une communication au colloque de Cambrai en octobre 1984, il est maintenant certain que Childéric était enterré dans une nécropole franque où des différents groupes sociaux furent présents. La communication de R. Brulet, M.-J. Ghenne-Dubois et G. Coulon, « Le quartier Saint-Brice de Tournai à l'époque mérovingienne », sera publiée avec les autres Actes du colloque consacré à Saint-Géry et la christianisation dans le nord de la Gaule (Cambrai, 5-7 octobre 1984) dans la Revue du Nord.

24. Pour Lavoye, cf. Joffroy, R., Le cimetière de Lavoye, nécropole mérovingienne, Paris, 1974 Google Scholar, et mon étude, Quatre cimetières…, op. cit., n. 20.

25. Tombe 319, pp. 95-100.

26. Tombes 307 et 307 bis.

27. Pour la distinction entre « inhumation habillée » et « dépôt funéraire », et pour la transformation de celui-ci par le goût germanique, voir B. Youno (1977), op. cit., n. 12, pp. 36-51.

28. Cette affirmation paraîtra peut-être excessive, en l'absence de preuves que pourraient fournir une inscription, ou peut-être des analyses anthropologiques. Mais les coïncidences dans la chronologie du mobilier et dans les pratiques funéraires la rendent vraisemblable. Voir mon étude « Inhumations privilégiées et nécropoles précoces en Gaule : contexte et évolution », à paraître dans les Actes du colloque de Créteil, op. cit., n. 22.

29. Parmi les 21 sépultures bénéficiant d'un emplacement privilégié dans la basilique funéraire d'Arlon (province de Luxembourg, Belgique) et datant essentiellement du vie ou de la première partie du vne siècle, certains ont livré un mobilier « riche » (les tombes X : le « chef », XI : une femme adulte avec bassin en bronze, vase en verre et broche en or, et XVII : une fille (?) ou jeune femme (?) qui portait un bulla d'argent), mais d'autres étaient plus que modestes (la tombe II : une jeune femme avec couteau de fer ; la tombe I : une femme âgée avec une fiole de verre pour tout mobilier. Cf. H. Roosens et J. Alenus-Lecerf, « Sépultures mérovingiennes au “Vieux cimetière” d'Arlon », Archaeologia Belgica, 88, Bruxelles, 1965.

30. Martin, Max, Das frànkische Graberfeld von Basel-Bernerring, Mayence et Bâle, 1976.Google Scholar Ibid., « Le cimetière de Bâle-Bernerring (Suisse). Interprétation historique et sociale d'après la chronologie exacte des tombes », dans Problèmes de chronologie relative et absolue concernant les cimetières mérovingiens d'entre Loire et Rhin, M. Fleury et P. Périn éds, Paris, 1978, pp. 187- 192.

31. Grégoire de Tours, Hist. Franc, II, 43. Sa femme Clothilde, qui mourut à Tours, y fut ramenée pour y être inhumée (IV, 1).

32. Par exemple l'evêque Germain d'Auxerre, qui mourut en 448, construisit son propre mausolée privé, qu'il garnit de reliques. Voir Picard, Jean-Charles, « Espace urbain et sépultures épiscopales à Auxerre », Revue d'histoire de l'Église de France, t. LXII, 1976, pp. 205222.CrossRefGoogle Scholar

33. Le souvenir de l'emplacement exact du tombeau de Clovis fut perdu entre le vi” et le xiie siècle, quand on a voulu remettre en honneur le souverain mérovingien. On trouvera une discussion des indices existants chez deux auteurs récents : Vieillard-Troiekouroff, M., Les monuments religieux de la Gaule d'après les œuvres de Grégoire de Tours, Paris, 1976 Google Scholar ; et Weidemann, M., Kulturgeschichte der Merowingerzeit nach den Werken Gregors von Tours, Mayence, 1982.Google Scholar On ne peut pas cerner de près les rapports entre la basilique funéraire royale et le tombeau saint, mais on ne peut pas douter du pouvoir d'attraction du dernier : la sainte a fini par usurper la titulature de la basilique dédiée, à l'origine, aux Saints Apôtres. P. Périn prépare une nouvelle étude sur le sujet, à paraître dans le Catalogue des collections mérovingiennes du Musée Carnavalet.

34. Liste publiée par E. Salin dans La civilisation mérovingienne, t. II, 1952, p. 25. Il y a maintenant une étude à grande échelle du sujet dans K. Krûger, Kônigsgrabkirchen der Franken. Angelsachsen und Langobarden bis zur Mitte des 8 Jahrhunderts. Ein Historicher Katalog, Munich, 1971, et le thème est repris dans le vaste travail de Margarete Weidemann sur l'histoire culturelle : Kulturgeschichte derMerowingerseit, Mayence, 2 vols, 1982.

35. O. Doppelfeld et R. Pirling, Frànkische Fursten im Rehinland. Die Gràber aus den Kôlner Dont, von Krefled-Gellep und Morken, Bonn, 1966. Voir aussi les deux articles de O. Doppelfeld sur les tombes de Cologne dans Germania, 1960, t. 38, 1-2, pp. 89-113 pour la femme ; et ibid., 1964, t. 42, pp. 3-45.

36. Voir Doppelfeld et Pirling, op. cit., n. 35, et la publication originale par Pirling en 1974 (cf. n. 21). H. Ament a traité ce sujet dans sa communication au Colloque de Créteil : « Priviligierte Bestattungen der Merowingerzeit in Rheinland », à paraître dans les Actes (cf. n. 22).

37. France-Lanord, A. et Fleury, M., « Das Grab der Arnegundis in Saint-Denis », Germania, 1982, t. 40, 2, pp. 341359 Google Scholar ; et, des mêmes auteurs, « Bijoux et parures d'Aregonde », Dossiers de l'Archéologie, n° 32, janv.-févr. 1979.

38. Wilson, D. M., « A Ring of Queen Aregonde », Germania, 42, 1964, pp. 265268.Google Scholar La question de cette tombe a fait l'objet d'une communication de P. Périn, « A propos de la datation et de l'interprétation de la tombe 49 de la basilique de Saint-Denis, attribuée à la reine Aregonde, épouse de Clotaire Ie » au colloque sur L'art des invasions en Hongrie et en Wallonie qui a eu lieu au Musée royal de Mariemont (Belgique) en avril 1979 ; l'étude sera publiée dans les Actes en 1985.

39. Soulignons aussi que la tombe d'« Aregonde » n'était pas un cas isolé : elle appartenait à une nécropole certainement privilégiée à l'époque mérovingienne par la proximité des reliques du saint, et qui semble bien, d'après des fouilles anciennes, remonter à l'époque romaine. En 1976 une riche inhumation féminine du début de l'époque mérovingienne se trouvant près du sarcophage dit d'Aregonde fut pillée alors qu'elle était intacte, mais le matériel a pu être retrouvé. D'autres sépultures renfermant des inhumations habillées furent trouvées en 1901 autour de l'église des Trois Patrons à 50 mètres de la basilique ; le rapport de fouilles, qui n'a pas été publié, est conservé dans les archives de Saint-Denis. Pour les fouilles anciennes de la basilique, voir Salin, E., « Sépultures gallo-romaines et mérovingiennes dans la basilique de Saint-Denis », Monuments Piot, 1957, t. XLV, pp. 93128 CrossRefGoogle Scholar ; et ibid., « Les tombes gallo-romaines et mérovingiennes de la basilique de Saint-Denis », Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1958, t. XLIV.

40. Bouillart, Dom Jacques, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Germain des Prez, Paris, 1724, pp. 251 ss. P.Google Scholar Péris, La datation des tombes mérovingiennes. Historique, méthodes, applications, Genève, 1980, pp. 8-9.

41. Cf. note 39.

42. Pour une approche renouvelée et stimulante des tombes vénérées, voir Brown, Peter, The Cuit of the Saints, Chicago, 1981.Google Scholar Une traduction française, due aux soins d' Rousselle, A., est maintenant parue : Le culte des saints, Paris, 1984.Google Scholar

43. J. Scafula, Un haut-lieu archéologique de la haute vallée de la Seine. La Butte deL'Isle- Aumont en Champagne (Aube), 1” partie :Du néolithique au carolingien, Troyes, 1975.

44. Scapula, J., « Le cimetière mérovingien de Cléry (Aube) », Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, V, 1954, pp. 133146.Google Scholar

45. Scapula, J., « Le cimetière mérovingien de “Villier-Derrière” à Gyé-sur-Seine (Aube) », Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, II, 1951, pp. 142151.Google Scholar

46. L'équipe de Grenoble, organisée et dirigée par Michel et Renée Colardelle a, avec l'aide du Centre de recherche de Grenoble, fouillé depuis le milieu des années 1970 de très nombreux sites entre Genève et le Rhône. L'ouvrage de Michel Colardelle, Sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle ap. J.-C. dans les campagnes des Alpes françaises du Nord (Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie), Grenoble, 1983, s'appuie sur ce travail de terrain cohérent et de grande qualité.

47. Ibid., pp. 57-87, fig. 26-41.

48. Ibid., voir la fig. 28, et pp. 82-83.

49. L'étude anthropologique révèle une surmasculinité prononcée : 28 hommes, 5 femmes, 17 enfants et 17 indéterminés. Si le faible nombre d'individus (70 pour trois ou quatre siècles) appuierait l'hypothèse d'une chapelle privée, la prédominance masculine me fait pencher pour un petit établissement monastique. Voir aussi l'annexe « Anthropologie », par L. Buchet, Cl. Olive, et M. Sauter, pp. 419-433.

50. Ibid., pp. 87-111, fig. 42-54.

51. Les tombes 56 et 61. Cf. fig. 46-2 et 52.

52. Trois cas seulement à Faverges ! En règle générale, cette pratique est beaucoup moins attestée dans les Alpes françaises que dans les régions plus septentrionales. Voir la synthèse de Colardelle, pp. 354-358.

53. Ibid., p. 108.

54. C. Higounet, « Le problème économique, l'église et la vie rurale pendant le très Haut Moyen Age », Settimane di Studio, Spolète, 1960, t. II, pp. 775-803.

55. Hist. Franc, VIII, 21.

56. Gallia, 24, 1966, p. 261, fig. 6 et 7.

57. Lelong, Ch., « Sépulture mérovingienne de Perrusson », Archéologie médiévale, VI, 1976, pp. 219231, 12 fig.Google Scholar

58. P. Léman et P. Beaussart, « Une riche tombe mérovingienne à Famars », Archeologia, 81, avril 1975 ; et un article par les mêmes auteurs et sous le même titre, dans les Actes du IIe Colloque (cf. n. 21), pp. 145-156.

59. Périn, P., « Une riche tombe féminine du VIP siècle à Montcy-Saint-Pierre », Revue d'Histoire ardennaise, XII, 1977, pp. 1732.Google Scholar

60. H. Ament, Frànkische Adelsgràber von Flonheim in Rheinhessen, Berlin, 1970, notamment le chapitre « Adelsgràber und Kirche ».

61. H. Roosens et J. Alenus-Lecerf, op. cit., n. 29, et Martens, J., « Tombes mérovingiennes et églises chrétiennes (Arlon, Grobbendenk, Landen, Waha) », ArchaeologiaBelgica, 187, Bruxelles, 1976, pp. 613, fig. 1-7.Google Scholar

62. Ci. rv. 29 supra.

63. Le site du « Vieux Cimetière » paraît assez éloigné des nécropoles romaines connues à Arlon. Cf. J. Mertens, fig. 2.

64. Demolon, P. a publié une brève notice, « Cimetière et chapelle rurale mérovingiens à Hordain (Nord) », dans Septentrion, t. 4, 1974, p. 71.Google Scholar Le matériel, conservé au Musée de la Chartreuse à Douai, a figuré dans la récente exposition : Le Nord de la France de Théodose à Charles Martel, dont le catalogue (Édition des Conservateurs des musées du Nord, 1983), est disponible. P. Demolon a largement développé le cas d'Hordain dans sa communication au Colloque de Créteilen mars, 1984 (cf. n. 22) qui sera prochainement publié.

65. Une description de cette tombe et quelques éléments de son mobilier est publiée dans le catalogue Le Nord de la France… (cf. n. 64), notice 12, pp. 33-34. La plaque boucle, par exemple (photo en couleur, 12c) est une pièce très belle et luxueuse (boucle en argent massif, plaque composée d'une feuille d'or épaisse sur une matrice en bronze, avec un décor délicat en filigranes). La datation proposée là, pour l'ensemble, me paraît trop limitative (fin du VT= siècle) : la tombe pourrait remonter plus haut, sans dépasser le milieu du VIe siècle.

66. J. Mertens, op. cit., n. 61. A. Dterkens a repris la question dans sa communication, « L'inhumation privilégiée d'après les trouvailles de la Belgique actuelle » au Colloque de Créteil (cf. n. 22).

67. J. Mertens, op. cit., pp. 14-27, fig. 8-18.

68. B. Privati, La nécropole de Sézegnin (IVe-VIIIe siècles), Genève, 1983, pp. 41-44 et 61- 64, fig. 16-18.

69. Ce site n'a pas encore été publié, si l'on excepte une courte note : P. Périn, « La nécropole franque de Mazerny (Ardennes). Bilan des fouilles : avril 1963-janvier 1966 », Études ardennaises, 1966, pp. 2-13, 8 fig. Sa topochronologie a pourtant été étudiée dans le détail dans le livre de P. Périn (1980), op. cit., n. 12, pp. 265-267. C'est un des sites traités dans B. Young (1984), op. cit., n. 20, où l'on trouvera en annexe une description sommaire et des croquis d'un certain nombre de sépultures d'après les archives de la fouille. Dans Annexe I, une présentation générale du site, par P. Périn.

70. B. Young, pp. 230-232.

71. Sur le rôle fondamental joué par l'aristocratie, voir l'article très important de K. F. Werner, « Le rôle de l'aristocratie dans la christianisation du Nord-Est de la Gaule », Revue d'Histoire de l'Église de France, 62, 1976, pp. 45-73.

72. La chapelle funéraire prévue pour l'ensemble de la communauté fut rapidement transformée en église (fin du vne siècle selon J. Mertens — cf. n. 4 — avant que tous les caveaux prévus en avance pour les soeurs ne soient utilisés). « On procède à la construction d'un nouvel édifice érigé en fonction d'un tombeau monumental et particulier… placé contre la façade orientale de l'ancienne chapelle… » (op. cit., 1979, pp. 19-20). Le tombeau occupe maintenant une construction carrée de 3,35 m sur 3,25 m ouvrant sur la nef, tandis que l'ancienne aire sepulchrale est nivelée et recouverte d'un béton très solide. D'une manière similaire, la marquise DE Maille (op. cit., n. 2) voit la transformation de la crypte d'Agilbert en lieu de vénération de la première abbesse (au vme siècle ?), dont le cénotaphe est élevé sur une estrade au centre de l'édifice.

73. Ainsi un passage de la Chronique de Saint-Denis (Dom Bouquet éd., t. V, p. 224).Lepassage est reproduit par E. Salin dans La civilisation mérovingienne, t. II, 1952, pp. 220-221. Le fait que le chroniqueur attribue comme motif à Pépin le sentiment des péchés commis par son père dépouillant les églises rend le témoignage peut-être suspect mais il est vrai que nous ne connaissons pas de riches inhumations habillées parmi les Carolingiens (avec l'importante exception de Charlemagne, dont la tombe fut ouverte par Otto III). Comme E. Salin l'a noté, ce témoignage n'est pas confirmé par une source antérieure.