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Entre fantasmes, science et politique. L’entrée des Āryas en Inde

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Gérard Fussman*
Affiliation:
Collège de France

Résumé

Depuis la découverte de la lointaine origine commune des langues dites indo-européennes, les archéologues, les historiens et malheureusement aussi quelques idéologues ont essayé de localiser l’habitat originel de ceux qui parlaient ce Pré-Indo-Européen et de retracer les voies de leur dispersion.Les trente dernières années ont apporté beaucoup d’éléments nouveaux concernant le groupe des Indo-Iraniens dont les langues sont aujourd’hui dominantes en Iran, en Asie centrale et dans une grande partie de la péninsule indienne.L’étude du texte iranien le plus ancien, les Gathas de l’Avesta, a été renouvelée, et les fouilles conduites en Iran, au Turkménistan, en Ouzbékistan et en Afghanistan ont mis au jour des restes de civilisations très avancées dont le rapport aux Indo-Iraniens est fort discuté.Le présent article essaie de juger des mérites et des limitations des diverses hypothèses avancées en rappelant quelques principes fondamentaux de la linguistique historique et du raisonnement historique.La plupart des hypothèses postulent que le mouvement des peuples indo-iraniens s’est fait du sud de la Russie vers le nord de l’Inde.L’auteur de cet article partage ce point de vue, mais ne peut ignorer que ce postulat pour l’instant indémontrable est même aujourd’hui ouvertement contesté par une partie de l’intelligentsia hindoue nationaliste.Celle-ci affirme que l’Inde est la patrie d’origine des langues indoeuropéennes et explique l’actuelle dispersion des langues indo-européennes par des phases d’émigration hors de l’Inde tout à fait analogues à l’émigration et la dispersion des Tsiganes dont personne ne conteste la lointaine origine indienne.Cette théorie a des motivations ouvertement religieuses et nationalistes et des conséquences politiques graves.Elle ne s’appuie pas pour l’instant sur des travaux de haut niveau scientifique.Mais elle a le mérite de rappeler que l’origine européenne des langues indo-européennes ne doit pas être considérée comme allant de soi et reste àdémontrer.

Summary

Summary

Since the discovery that a number of languages, which are now called Indo-European, go back to a common ancestor, the so-called Pre-Indo-European, archaeologists, historians and, regrettably, also ideologists are doing their best to locate the country where this Pre-Indo-European was spoken and the many routes followed by the speakers of this language when they left it. During the last thirty years, great progress was made in the field of Indo-Iranian studies (Indo-Iranian languages are now the main languages in Iran, Central Asia and a great part of the Indian subcontinent). New (and therefore controversial) studies of the oldest Iranian scripture, the Avestan Gathas, have thrown new light on this text. During excavations in Iran, Turkmenistan, Uzbekistan and Afghanistan, new civilizations were discovered, whose links with the Indo-Iranians are much discussed. This paper is an attempt at evaluating the many hypotheses brought forth in the light of the basic principles of historical linguistics and historical reasoning. The vast majority of these hypotheses starts from the postulate that Indo-Iranian peoples moved from a previous location in Southern Russia towards Northern India. This is also the firm belief of the author of this paper who nevertheless cannot disregard the fact that it is indeed a postulate. Part of the Hindu intelligentsia refuses to abide by it. Many in India support the idea that India is the place where Pre-Indo-European, i-e for them Sanskrit, was spoken first. The Indo-European languages, according to them, result from waves of emigration similar to the Romani migrations, unanimously acknowledged as starting from India. This theory has motivations which are openly religious and nationalistic. Its political consequences are dangerous. For the time being, it is not backed by high level scholarly productions. But it reminds us that the European origin of the Indo-European languages is not an ascertained fact and still needs to be proved.

Type
L’histoire indienne en question
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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References

Cet article est issu d’idees echangees lors du seminaire organise au College de France en janvier 2001 par Jean Kellens et Gerard Fussman avec la participation, entre autres, de Henri-Paul Francfort, Xavier Tremblay et Michael Witzel. Voir Fussman, Gerard, » Les Ā ryas en Asie centrale, en Iran et en Inde», Annuaire du College de France, 2000- 2001, pp. 733758.Google Scholar Je dois a H.-P. Francfort de precieuses references bibliographiques.

1- Les langues iraniennes possedent de multiples moyens d’exprimer l’heredite ou la descendance par derivation, par exemple le suffixe vieux-perse -iya (Haxamanišiya, » achemenide»), qui a egalement d’autres usages. En sanskrit recent, la derivation en υŗddhi a aussi servi a denoter une appartenance religieuse : un vaişņυa est un devot de Vişņu.

2- On citera par exemple Martinet, Andre, Des steppes aux oceans. L’Indo-Europeen et les » Indo-Europeens», Paris, Payot, [1986] 1994 Google Scholar, vieilli des sa parution ; Sergent, Bernard, Les Indo-Europeens. Histoire, langues, mythes, Paris, Payot, 1995,Google Scholar bien informe mais parfois approximatif. La productionscientifique la plus abondante ces derniers temps, l’une des plus interessantes aussi, bien que souvent difficile d’acces, est celle de Francoise Bader dont on citera seulement ici : Bader, Francoise (dir.), Langues indoeuropeennes, Paris, CNRS, 1994.Google Scholar

3- Renfrew, Colin, Archaeology and Language. The Puzzle of Indo-European Origins, New York, Cambridge University Press, [1987] 1988 Google Scholar (trad. fr. : L’enigme indo-europeenne : archeologie et langage, Paris, Flammarion, 1990). Voir a ce sujet, entre autres, la discussion menee dans Antiquity, 236-62, 1988, pp. 562-595 et 607-609, et le resume de la controverse dans Wolfgang Meid, Archaologie und Sprachwissenschaft, Kritisches zu neueren Hypothesen der Ausbreitung der Indogermanen, Innsbruck, Institut fur Sprachwissenschaft der Universitat Innsbruck, » Beitrage zur Sprachwissenschaft-43», 1989, pp. 18-20 et 29-39. Depuis, les uns et les autres reiterent leur position, sans grand changement, de colloque en colloque.

4- Le reportage a ete repris en France : Newlook, 141, 1995, pp. 46-53, avec ce curieux titre : » Ces momies qui font trembler la Chine», ainsi commente : » Parfaitement conservees, ces depouilles ont les traits des peuples d’Europe : levres fines, nez long, crane allonge, teint clair et cheveux blonds.Ā Pekin, la nouvelle ebranle le pouvoir et sa propagande, basee sur la purete de la civilisation chinoise. Depuis, la Chine doute d’elle-meme.» En fait, l’historiographie chinoise sait parfaitement que le Xinjiang a ete conquis sur les Barbares et nous a transmis avec fierte les details de cette conquete. Ce commentaire exprime les fantasmes des redacteurs americano-europeens de Newlook qui revent d’etendre jusqu’a la Chine les conquetes des Aryens aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Je crains que les memes fantasmes n’expliquent en partie l’interet soutenu manifeste par certains archeologues pour ces momies. On aura une idee du debat en cours en consultant l’excellent ouvrage de VICTOR H. MAIR (ed.), The Bronze Age and Early Iron Age Peoples of Eastern Central Asia, 2 vols, Washington, Institute for the Study of Man Inc. (sic), 1998 (Journal of Indo-European Studies, Monograph-26, Actes du colloque tenu a Philadelphie, Universite de Pennsylvanie, en avril 1996). Voir aussi H. Mair, Victor et P. Mallory, James, The Tarim Mummies. Ancient China and the Mystery of the Earliest Peoples from the West, Londres, Thames and Hudson, 2000.Google Scholar

5- Le nom le plus connu est celui de Luigi Luca Cavalli-Sforza : Cavallisforza, Luigi Luca, Menozzi, Paolo et Piazza, Alberto, History and Geography of Human Genes, Princeton, Princeton University Press, 1994 Google Scholar (en francais : Genes, peuples et langues, Paris, Odile Jacob, 1994).Google Scholar Pour le grand public : Cavalli-Sforza, L.L., Qui sommes-nous ?, Paris, Flammarion, 1997.Google Scholar

6- La colonisation europeenne les a depuis repandues partout dans le monde : l’espagnol des Philippines est aussi i-e que celui de Castille.

7- L. Turner, Ralph, » The Position of Romani in Indo-Aryan», Collected Papers 1912- 1973, Londres, Oxford University Press, 1975, pp. 253254 Google Scholar(originellement paru dans Journal of the Gypsy Lore Society, V-4, 1926, pp. 145-189), superbe expose d’une pratique bien anterieure.

8- Voir par exemple Xavier Tremblay dans G. Fussman, » Les Ā ryas…», art. cit., pp. 740-745. Les paleontologues font aujourd’hui de meme pour les memes raisons. On trouvera un synopsis des divers schemas proposes dans l’excellent livre de P. Mallory, James, In Search of the Indo-Europeans, Language, Archaeology and Myth, Londres, Thames and Hudson, [1989] 1991, pp. 1821 Google Scholar (trad. fr. :Ā la recherche des Indo-Europeens. Langue, archeologie, mythe, Paris, Le Seuil, 1997).Google Scholar

9- Antoinemeillet, , Introduction a l’etude comparative des langues indo-europeennes, Paris, Hachette, [1903] 1922, reprint Tuscaloosa, University of Alabama Press, 1969, pp. 384 417.Google Scholar

10- Benveniste, Emile, Le vocabulaire des institutions indo-europeennes, 2 vols, Paris, Edi- tions de Minuit, »Le sens commun», 1969.Google Scholar

11- Schmitt, Rüdiger, Dichtung und Dichtersprache in indogermanischer Zeit, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1967 Google Scholar. Francoise Bader, La langue des dieux ou l’hermetisme des poetes indo-europeens, Pise, Giardini, 1989, et de nombreux articles, par exemple » Homere et l’ecriture», Verbum, X-1, 1988, pp. 209-231. Charles De Lamberterie, » Grec homerique MΩΛY : etymologie et poetique», Lalies, III, 6, 1988, Universite Paris, pp. 129- 138. Watkins, Calvert, How to Kill a Dragon: Aspects of Indo-European Poetics, New York-Oxford, Oxford University Press, 1995.Google Scholar

12- Gabriel Gachelin et Veronique Barriel, dans G. Fussman, » Les Ā ryas…», art. cit., pp. 751-754.

13- Voir par exemple la mise au point de W. Meid, Archaologie und Sprachwissenschaft…, op. cit., pp. 14-17.

14- On trouvera dans la litterature specialisee de nombreux exemples de ces discussions (voir note precedente). Les noms de plantes et d’animaux, par exemple, ont aujourd’hui un sens precis, invariable parce qu’englobe dans le reseau serre des classifications linneennes. Ils avaient un sens tout aussi precis pour les populations de langue p-i-e, mais les principes de classification et de reperage etant tout autres, ils ont pu etre attribues au cours des temps a des realites qui, a l’epoque, paraissaient semblables et qui pour nous sont tres differentes. Pour les noms de lieux, il suffit de penser aux toponymes europeens transplantes par la colonisation, des le XVIe siecle, en Amerique, en Afrique et en Asie. Voir W. Meid, Archaologie und Sprachwissenschaft…, op. cit., pp. 16-17.

15- Cite par Jean-Paul Demoule, » La responsabilite des archeologues dans la construction des nationalismes modernes», Raison presente, numero special, » Sur la societe civile et l’archeologie», 142, 2002, pp. 15-30, ici pp. 17-18 (en allemand : » Scharf umgrenzte archaologische Kulturprovinzen decken sich zu allen Zeiten mit ganz bestimmten Volkern und Volkerstammen»).

16- Comme il est maintenant demontre pour la description de la Gaule faite par Jules Cesar : Christiangoudineau, , Par Toutatis ! Que reste-t-il de la Gaule ?, Paris, Le Seuil, 2002.Google Scholar

17- Geldner, Karl Friedrich, Der Rig-Veda aus dem Sanskrit ins deutsche übersetz…, 4 vols, Cambridge, Harvard University Press, » Harvard Oriental Series-33-36»,Google Scholar 1951- 1957. Louis RenoU, Etudes vediques et panineennes, t. I-XVII, Paris, Publications de l’Institut de civilisation indienne, 1955-1969.

18- Sur tout ceci, voir l’introduction de Kellens, Jean et Pirart, Eric, Les textes vieilavestiques, 3 vols, Wiesbaden, Ludwig Reichert Verlag,Google Scholar 1988-1991 (texte, traduction et commentaire philologique), vol. I, et Jean Kellens, Zoroastre et l’Avesta ancien. Quatre lecons au College de France, Paris, » Travaux de l’Institut d’etudes iraniennes de l’universite de la Sorbonne Nouvelle-14», 1991 (traduit en anglais avec d’autres articles par Prods O. Skjaervo : Kellens, Jean, Essays on Zarathustra and Zoroastrianism, Costa Mesa, Mazda Publishers, 2000).Google Scholar

19- Jean Kellens, » Considerations sur l’histoire de l’Avesta», Journal asiatique, 286- 2, 1998, pp. 451-519.

20- Prods O. Skjaervo , » Hymnic Composition in the Avesta», Die Sprache, 36, 1994, pp. 199-241.

21- Les critiques les plus scandalises sont Gershevitch, Ilya, » Approaches to Zoroaster's Gathas», Iran, 33, 1995, pp. 1-29, et Gnoli, Gherardo, Zoroaster in History, New York, Bibliotheca Persica Press, 2000,Google Scholar avec la reponse de Jean Kellens, » Zoroastre dans l’histoire ou le mythe ? Ā propos du dernier livre de Gherardo Gnoli», Journal asiatique, 289-2, 2001, pp. 171-184. On trouvera des vues plus ponderees et une bibliographie tres detaillee dans le livre qui va devenir le nouveau manuel des etudes mazdeennes : Stausberg, Michael, Die Religion Zarathustras, Geschichte, Gegenwart, Rituale, vol. 1, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 2002.Google Scholar

22- Boyce, Mary, A History of Zoroastrianism, vol. I, » Handbuch der Orientalistik-I», viii, 1, 2, 2A, Leyde, Brill, 1975,Google Scholar desormais remplace par l’ouvrage cite plus haut de M. Stausberg.

23- Thieme, Paul, » The “Aryan» gods of the Mitanni treaties», Journal of the American Oriental Society, 60, 1960, pp. 301317.Google Scholar Mayrhofer, Manfred, Die Indo-Arier im alten Vorderasien mit einer analytischen Bibliographie, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1966.Google Scholar ONOFRIO CARRUBA, » Zurüberlieferung einiger Namen und Appellativa der Arier von Mitanni : a Luwian Look ?», in B. FORSSMAN et R. PLATH, Indoarisch, Iranisch und die Indogermanistik. Arbeitstagung der Indogermanischen Gesellschaft vom 2. bis 5. Oktober 1997 in Erlangen, Wiesbaden, Reichert, 2000, pp. 51-67. Bon resume francais des controverses dans EMMANUEL LAROCHE, » Le probleme des Indo-Aryens occidentaux», Comptes rendus de l’Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1979, pp. 677-685. Igor Mikhailovich Diakonoff est seul a contester ces conclusions : » On Some Supposed Indo-Iranian Glosses in Cuneiform Languages», Bulletin of the Asia Institute, 7, 1994, pp. 47-49. Je dois a la verite de dire que l’appartenance indo-aryenne de ces noms et theonymes peut etre contestee : ils pourraient a la rigueur etre indo-iraniens ; voir GERARD FUSSMAN, » L’entree des Ā ryas en Inde», Annuaire du College de France, 1988-1989, pp. 518-519, d’autant plus qu’il semble etabli, contre Paul Thieme qui en faisait un argument tres fort a l’appui de sa these, qu’Indra etait bien un dieu indo-iranien et qu’il etait aussi connu en Iran oriental : PHILIPPE SWENNEN, » Notes sur la presence d’Indra dans le pantheon Ārya», Studi Epigrafici i Linguistici sul Vicino Oriente, 18, 2001, pp. 105-114. Si donc l’on adopte la these plus difficile mais neanmoins possible de l’attribution des dieux des traites de Mitanni non aux Proto-Indo-Aryens mais aux Indo-Iraniens, la date de la separation linguistique et religieuse entre Proto-Iraniens et Proto-Indo-Aryens devrait etre abaissee au XIIIe siecle au moins, ce qui remettrait en cause toute la chronologie sur laquelle est fonde cet article.

24- Burrow, Thomas, » The Proto-Indoaryans», Journal of the Royal Asiatic Society, 2, 1973, pp. 123140.Google Scholar

25- V. Gamkrelidze, Thomas et V. Ivanov, Vjačeslav, Indoevropejskij jazyk i Indoevropejcy, Rekonstrukcija i istoriko-tipologičeskijanaliz prajazyka i protokultury, 2 vols, Tbilisi, Akademija Nauk, 1984 Google Scholar (trad. angl. : Indo-European and the Indo-Europeans. A Reconstruction and Historical Analysis of a Proto-language and a Proto-culture, Berlin, Mouton and Gruyter, » Trends in Linguistic Studies andMonographs-80», 1995). Nombreux comptes rendus, en general enthousiastes sur le livre mais en en refusant les conclusions : e.g. Charachidze, Georges, Revue des etudes georgiennes et caucasiennes, 2, 1986, pp. 211222,Google Scholar et 3, 1987, pp. 159-171 ; Frederic Kortland, » The Spread of the Indo-Europeans», Journal of Indo-European Studies, 18-1/2, 1990, pp. 131-140 sqq.

26- C’est l’hypothese adoptee, pour de tout autres raisons, par C. Renfrew, Archaeology…, op. cit.

27- Voir par exemple les critiques figurant a la fin de l’article de Sergey Kullanda, » Indo-European “Kinship Terms» Revisited», Current Anthropology, 43-1, 2002, pp. 89- 110.

28- David W.Mcalpin, » Toward Proto-Elamo-Dravidian», Language, 50, 1974, pp. 89- 101, et Proto-Elamo-Dravidian, The Evidence and its Implications, Philadelphie, The American Philosophical Society, » Transactions of the American Philosophical Society-71, part. 3», 1981.

29- Elfenbein, Josef, » Notes on the Balochi-brahui commensality», Transactions of the Philological Society, 1982, pp. 7798,Google Scholar et » APeriplus of the “Brahui Problem»», Studia Iranica, 16-2, 1987, pp. 215-233.

30- Witzel, Michael, » Aryan and Non-Aryan Names in Vedic India, Data for the Linguistic Situation, c. 1900-500 B. C.», in Bronkhorst, J. etDeshpande, M. M. (eds), Aryan and Non-Aryan in South Asia, Evidence, Interpretation and Ideology, Cambridge, Harvard University Press, » Harvard Oriental Series, Opera Minora-3», 1999, pp. 337404 Google Scholar(conference prononcee en octobre 1996) ; ID., » Early Sources for South Asian Substrate Languages», Mother Tongue, Association for the Study of Language in Prehistory, 1999, pp. 1-71. La difficulte de la tentative de M. Witzel est qu’il lui faut comparer les mots d’apparence non indo-europeenne du Rig-Veda (au plus tard vers 1000 avant notre ere) avec des mots dits dravidiens attestes au plus tot aux premiers siecles de notre ere (et souvent bien plus tard) et des mots de langues non ecrites releves au XIXe et au XXe siecles seulement. En principe, il faudrait donc comparer les mots vediques susceptibles d’avoir ete empruntes avec du proto-dravidien, du proto-munda, etc., restitues. Mais de telles restitutions n’existent pas. Il y a donc une tres large part d’intuition personnelle dans l’appreciation de la part du dravidien, par exemple, dans le vocabulaire du Rig-Veda. Le nombre de mots d’origine dravidienne varie de deux a plusieurs dizaines selon les auteurs. Les theories de M. Witzel n’echappent pas a cette critique. La force de M. Witzel tient a sa connaissance bien superieure des langues indiennes mises en jeu et a une datation nouvelle et tres fine des diverses parties du Rig-Veda : Witzel, Michael, » The Development of the Vedic Canon: The Social and Political Milieu», in ID. (ed.), Inside the Texts, Beyond the Texts, New Approaches to the Study of the Veda, Cambridge, Cambridge University Press, » Harvard Oriental Series, Opera Minora-2», 1997, pp. 257345,Google Scholar et ID., » Die sprachliche Situation Nordindiens in vedischer Zeit», in Indoarisch, Iranisch…, op. cit., pp. 543-579 sqq.

31- Jacobus Kuiper, Franciscus Bernardus, Aryans in the Rigveda, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, » Leiden Studies in Indo-European-1», 1991.Google Scholar On aura une idee de la violence des reactions en lisant le compte rendu de RAHUL PETER DAS, Indo-Iranian Journal, 38- 3, 1995, pp. 207-238, et la reponse de F. B. J. KUIPER, ibid., pp. 239-247 et 261. Voir le detail de la controverse dans EDWIN BRYANT, » Linguistic substrata and the indigenous Aryan debate», in J. BRONKHORST et M. M. DESHPANDE (eds), Aryan and Non-Aryan…, op. cit., pp. 59-84.

32- Jarrige, Jean-Francois et Santoni, Marielle, Fouilles de Pirak, 2 vols, Paris, De Boccard, 1979, pp. 12, 32, 42-43 et 79.Google Scholar

33- Par exemple Jarrige, Jean-Francois et Usman Hassan, Mohammad , » Funerary Complexes in Baluchistan at the End of the Third Millenium in the Light of Recent Discoveries at Mehrgarh and Quetta», South Asian Archaeology 1985, Copenhague, Nordic Institute of Asian Studies, 1989, pp. 150166,Google Scholar resume dans G. Fussman, » L’entree desĀ ryas en Inde», art. cit., pp. 525-528. Repris par Sergent, Bernard, Genese de l’Inde, Paris, Payot, 1997, pp. 179190 Google Scholar(compte rendu de GERARD FUSSMAN, Bulletin de l’Ecole Francaise d’Extreme-Orient, no 85, 1998, pp. 476-485).

34- Francfort, Henri-Paul, Fouilles de Shortughai. Recherches sur l’Asie centrale protohistorique, Paris, De Boccard, 1989,Google Scholar » Memoires de la Mission archeologique francaise en Asie centrale-2», 2 vols, particulierement vol. I, pp. 367-370. Jean-claude gardin (dir.), Prospections archeologiques en Bactriane orientale (1974-1978), vol. 2, Bertille Lyonnet, Ceramique et peuplement du chalcolithique a la conquete arabe, Paris, De Boccard/ERC, » Memoires de la Mission archeologique francaise en Asie centrale-VIII», 1997, pp. 74- 75. Henri-Paul Francfort et Olivier Lecomte, » Irrigation et societe en Asie centrale des origines a l’epoque achemenide», Annales HSS, 57-3, 2002, pp. 625-663, ici pp. 643-645. La liste des datations au 14C que l’on trouve dans VICTOR SARIANIDI, Margiana and Protozoroastrism, Athenes, Kapon Editions, 1998, p. 76, donne pour Gonur I des dates allant de 1790 B. C. a 1430 B. C., plus la marge d’erreur habituelle. Ces dates representent un etat depasse de la question. Voir L. B. KIRCHO et S. G. POPOV, »K voprosu o radiouglerodnoj xronologii drevnejšix civilizacij Srednej Azii», Stratum plus, 2, 1999, pp. 50-361, qui donnent toutes les dates et leurs calibrations pour toute l’Asie centrale. Aussi J. GO¨ SDORF et D. HUFF, »14C-Datierungen von Materialen aus der Grabung Dzharkutan, Uzbekistan», Archaologische Mitteilungen aus Iran und Turan, 33, 2001, pp. 75-87, qui replacent tout Djarkutan entre 2000 et 1500, ainsi que SANDRO SALVATORI, »The Project for the Archaeological Map of the Murghab Delta (Turkmenistan): Stratigraphic Trial Trenches at Adzhi Kui 1 and 9», Ancient Civilizations from Scythia to Siberia, 8-1/2, 2002, pp. 107-178, donnent pour Adji-Kui trois dates placant le site vers 2200-2100.

35- V. Sarianidi, Margiana…, op. cit., p. 78.

36- L’enceinte exterieure de Togolok 21, faite de murs en briques crues epais de 2,5 m, mesure 140×100 m. L’edifice principal (le » temple») mesure 80x70 m.

37- Pour une bonne approche bien illustree de ces trouvailles voir V. Sarianidi, Margiana…, op. cit., et Wiktor (sic) Sarianidi, , Marguş, Ancient Oriental Kingdom in the Old Delta of Murghab River, Ashghabad (Turkmenistan), Turkmendowlethabarlary, 2002.Google Scholar On peut aussi se reporter aux Dossiers de l’archeologie, » Decouverte des civilisations de l’Asie centrale», 185, 1993.

38- Pour une vue rapide des diverses facons d’envisager ces problemes, on se reportera au tres commode recueil edite par V. H. Mair en 1998, ou plusieurs des protagonistes de ce debat ont eux-memes resume leur point de vue : VICTOR H.MAIR (ed.), The Bronze Age and Early Iron Age Peoples of Eastern Central Asia, 2 vols, Washington, Institute for the Study of Man Inc. (sic), 1998 (Journal of Indo-European Studies, Monograph-26, Actes du colloque tenu a l’universite de Pennsylvanie, Philadelphie, en avril 1996) : articles de Elena E. Kuzmina, Asko Parpola, Fredrik T. Hiebert, C. Renfrew, DavidW. Anthony et James P. Mallory. On completera par les ouvrages cites note 34.

39- Françoise Bader soutient qu’il existait deja des cette epoque une ecriture secrete : » Homere et l’ecriture», Verbum, X-1, 1988, pp. 209-231. Cette hypothese, basee sur l’etymologie, n’a pas ete confirmee par l’archeologie. Les rwswίvediques ne semblent pas avoir connu l’ecriture, pourtant fort employee par la civilisation de l’Indus anterieurement a leur arrivee en Inde.

40- La date devrait etre abaissee aux alentours de 1300 si les textes de Mitanni s’averaient i-ir. Voir la fin de la n. 23.

41- De Mazda, le grand dieu du pantheon avestique. Comme J. Kellens, je n’emploie plus pour designer cette (ces) religion(s) le mot zoroastrisme qui implique que les Gāθās sont l’oeuvre de Zarathustra, fondateur d’une nouvelle religion.

42- Fussman, Gerard, » Pour une problematique nouvelle des religions indiennes anciennes», Journal asiatique, 265-1, 1977, pp. 2170.Google Scholar

43- T. Burrow, » The Proto-Indoaryans», art. cit.

44- G. Fussman, » LesĀ ryas…», art. cit., pp. 750-751.

45- Ibid., pp. 747-748. La conclusion n’est en rien nouvelle, meme si elle est en general formulee en termes plus vagues. Elle ressort clairement de l’article de synthese de HANS HEINRICH HOCK, » Through a Glass Darkly: Modern “Racial» Interpretations vs. Textual and General Prehistoric Evidence on Ārya and dĀsya/dasyu in Vedic Society», in J. Bronkhorst et M. M. Deshpande (eds), Aryan and Non-Aryan…, op. cit., pp. 145-174.

46- Discussion dans E. A. Grantovskij, Iran i Irancy do Axemenidov, Osnovnye problemy, Voprosy xronologii (L’Iran et les Iraniens avant les Achemenides. Problemes fondamentaux. Questions de chronologie), Moscou, Vostočnaja Literatura, 1998, pp. 68-97. Commodement, mais avec beaucoup moins de prudence, comme a son habitude, ASKO PARPOLA, » Aryan Languages, Archaeological Cultures, and Sinkiang: Where Did Proto- Iranian Come into Being and How Did it Spread» in V. H. MAIR (ed.), The Bronze Age…, op. cit., pp. 119-120. Voir aussi, infra n. 62.

47- Ā l’est et au sud de l’Oural (b Južnom Za-Ural’e,č eljabinskij oblast’). Vladimir Fedorovichgening, G. B. Zdanovič , et Vladimir Vladimorovichgening, Sintašta, Tchelyabinsk, » IUzhno-Ural’skoe knizhnoe izd-vo», 1992. Vladimir Fedorovich Gening, » Mogil’nik Sintašta i problema rannix indoiranskix plemen» (Le champ funeraire de Sintashta et le probleme des anciennes tribus indo-iraniennes), Sovetskaja Arxeologija, 4, 1977, pp. 53-73 (avec resume en francais p. 73). Commodement, avec dates au 14C et bibliographie recentes : David W. ANthony, » The Opening of the Eurasian Steppe at 2000 BC », in V. H. Mair (ed.), The Bronze Age…, op. cit., pp. 94-113.

48- Koppers, Wilhelm, » Pferdeopfer und Pferdekult der Indogermanen. Eine ethnologisch- religionwissenschaftliche Studie», Wiener Beitrage zur Kulturgeschichte und Linguistik, 4, 1936, pp. 279411.Google Scholar Bernhard Hänsel et Stefan Zimmer, Die Indogermanen und das Pferd (Akten des internationalen interdisziplinaren Kolloquiums Freie Univeristat Berlin, 1-3 Juli 1992), Budapest, Archaeolingua, 1994. 49 - Parmi une tres abondante bibliographie, voir le tres court mais tres bien informe et tres clair Raulwing, Peter, Horses, Chariots and Indo-Europeans, Foundations and Methods of Chariotry Research from the Viewpoint of Comparative Indo-European Linguistics, Archaeolingua, Series Minor 13, Budapest, Archaeolingua, 2000;Google Scholar W. Meid, Archaologie und Sprachwissenschaft…, op. cit., p. 26, n. 18.

50- C’est la these repetee dans de nombreux articles par Elena Efimovna Kuzmina et developpee dans son livre Otkuda prišli Indoarii ? Materal’naja kul’tura plemen andronovskoj obščnosti i prosixoždenie Indoirancev (D’ou vinrent les Indo-Aryens ? La culture materielle des peuples de la culture d’Andronovo et l’origine des Indo-Iraniens), Moscou, Akademija Nauk, 1999. Malheureusement, E. E. Kuzmina, dont les connaissances archeologiques sont tres vastes, utilise des sources indiennes dans des traductions tres vieillies et ne sait ni les critiquer ni les echelonner dans le temps : la civilisation indienne n’est pas immuable.

51- H.-P. Francfort, Fouilles de Shortughai …, op. cit., pp. 424-430, et surtout p. 430. Aucune sepulture andronovienne n’a encore ete trouvee au sud de l’Oxus.

52- C’est ce qui ressort de l’etude de B. Lyonnet, Ceramiques…, op. cit., pp. 78-82. Voir aussi H.-P. Francfort, Fouilles de Shortughai…, op. cit.

53- On ne peut non plus dire que le kourgane survive dans le stuūpa bouddhique, monument d’origine funeraire certes, mais qui apparait fort tard en Inde (pas avant le Ve siecle avant notre ere) et ne peut donc deriver des kourganes du IIe millenaire avant notre ere.

54- Voir J.-F. Jarrige et M. Santoni, Fouilles de Pirak, op. cit.

55- Celles-ci sont parfois d’interpretation difficile. Elles peuvent aussi renvoyer a un passe idealise ou a un genre de vie reve. Mais les grandes lignes du tableau qu’elles permettent de dessiner sont sures : civilisation d’eleveurs de bovins, secondairement agriculteurs, sans habitat de longue duree ni constructions savantes, sans trace aucune de civilisation urbaine, avec utilisation du cheval et du char comme armes de guerre et pratique de la razzia.

56- Fredrik T. Hiebert, » Central Asians on the Iranian Plateau: A Model for Indo- Iranian Expansionism», in V. H. Mair (ed.), The Bronze Age…, op. cit., p. 153.

57- James P. Mallory, » AEuropean perspective on Indo-Europeans in Asia», in ibid., p. 193.

58- Les faits recenses a l’appui de cette these par B. SERGENT, Genese de l’Inde, op. cit., p. 177, n’emportent vraiment pas l’adhesion des indianistes : voir le compte rendu de G. Fussman, cite supra. B. Sergent considere comme avere que la civilisation de l’Oxus est indo-europeenne (a cause de ses similitudes avec celles de la Grece, pp. 161-176), plus precisement indo-aryenne (p. 177).

59- Texte prepare pour figurer dans le resume du colloque sur lesĀ ryas tenu au College de France (voir note liminaire). Voir Henri-Paul Francfort, » The Cultures with Painted Ceramics of South Central Asia and their Relations with the Northeastern Steppe Zone (late 2nd-early 1st millennium BC)», in Eichmann, R. et Parzinger, H. (eds), Migration und Kulturtransfer. Der Wandel vorder- und zentralasiatischer Kulturen im Umbruch vom 2. zum 1. vorchristlichen Jahrtausend. Akten des Internationalen Kolloquiums Berlin, 23. bis 26. November 1999, Bonn, Rudolf Habelt, » Kolloquien zur Vor- und Fruhgeschichte- 6», 2001, pp. 221235.Google Scholar

60- Harry Falk, » The Purpose of Vedic Ritual», in M. Witzel (ed.), Inside the Texts…, op. cit., pp. 69-88, ici pp. 72-73. Le seul vedisant a accepter l’existence de fortes analogies entre culture materielle de l’Oxus et textes vediques est ASKO PARPOLA, » The DĀsas and the Coming of the Aryans», in ibid., pp. 193-202. A. Parpola est un ecrivain abondant, mais fort peu rationnel. Le mot d’» acculturation» employe dans le meme recueil par M. WITZEL, » Aryan and Non-Aryan…», art. cit., p. 390, designe la possibilite d’emprunts linguistiques et de contacts textuels au Turkmenistan. Il ne porte en rien sur la culture materielle ou religieuse.

61- Pour une analyse de celui-ci, voir Henri-Paul Francfort, » Dungeons and Dragons: Reflections on the System of Iconography in Protohistoric Bactria and Margiana», in G. POSSEHL (ed.), South Asian Archaeology Studies, Oxford-New Delhi, Oxford University Press/IBH, 1992, pp. 179-208.

62- M. Witzel, » Aryan and Non-Aryan…», art. cit., pp. 342-343 ; ID., » Early Loan Words in Western Central Asia: Indicators of Substrate Populations, Migrations and Trade Relations», in V. H. MAIR (ed.), Proceedings of the Conference on Eurasian Trade and Long Range Relationships held in May 2001 at Philadelphia, Philadelphie, a paraitre. Alexander Lubotsky, » Indo-Iranian Substratum», in Carpella, C., .Parpola, A et Koskikallio, P. (eds), Early Contacts between Uralic and Indo-European: Linguistic and Archaeological Considerations (Proceeedings of the Conference » Contacts between Uralic and Indo- European in the Neolithic, Eneolithic and Bronze Ages in the Light of Linguistic and Archaeological Evidence» at Tvarminne, 8-10 January 1999), Helsinki, Suomalais-Ugrilainen Seura, 2001, pp. 301317.Google Scholar Fritz Staal considere que le nom vedique de la brique sacrificielle pourrait avoir ete emprunte a la langue du BMAC. Mais la brique crue etait utilisee partout en Orient, par exemple en Syrie du Nord.

63- Ce qui ne veut pas dire qu’on puisse le suivre dans toutes ses speculations. Voir n. 30 et 31.

64- Le burushaski, langue linguistiquement isolee du Hunza (nord du Pakistan), a beaucoup excite l’imagination des linguistes, et surtout de ceux qui ne l’avaient pas etudie. On l’a rapproche du basque, puis des langues caucasiennes a cause de sa structure ergative, parfois des langues disparues du Turkestan chinois (Xinjiang). On en fait parfois, sans preuve aucune, la langue ancienne du Panjab, et meme une langue proche de l’i-e ou un paleo-balkanique (voir, en dernier lieu, ILIJAč AšULE, Burushaski Etymologies. The Indo-European and Paleo-Balkanic Affinities, » Lincom Etymological Studies- 01», Munich, 1998, avec la critique devastatrice de Georg Buddruss, Orientalistische Literaturzeitung, 96-1, 2001, p. 156).

65- C’est le grĀma vedique, mot dont le sens a par la suite evolue et qui, en sanskrit et maintenant en hindi, signifie desormais » village». Commodement et en dernier lieu, voir WILHELM RAU, » The Earliest Literary Evidence for Permanent Vedic Settlements», in M. Witzel (ed.), Inside the Texts…, op. cit., pp. 203-206.

66- C’etait encore vrai dans les annees 1970. La guerre a sans doute change bien des choses.

67- H. Falk prefere une comparaison avec des populations du Seistan (» The Purpose…», art. cit., pp. 74-79). Le resultat est a peu pres le meme.

68- Les contacts culturels et commerciaux entre civilisations de l’Indus et de l’Oxus (voir supra, n. 33) permettent d’affirmer que des itineraires etaient connus et que les habitants du Turkmenistan avaient des informations sur le climat et la richesse des terres de l’Inde du Nord-Ouest.Ā elle seule, la recherche de paturages d’altitude pour les troupeaux aurait amene les Proto-Indo-Aryens jusqu’aux cols de l’Hindou-Kouch.

69- Voir M. WITZEL, » Aryan and Non-Aryan…», art. cit., pp. 31 et 32.

70- Ce fut le cas jusqu’en 1883 au moins pour certains : la pierre de fondation de l’Oriental Institute, a Oxford, porte quatre vers sanskrits, composes et ainsi traduits par Sir Monier Monier-Williams, fondateur en 1883 de l’Institut : » This building […] was founded for the use of Aryas (Indians and Englishmen) […]. By the favour of God […] may the mutual friendship of India [litt. : le pays des Ā ryas] and England constantly increase» : cite par Thomas R. Trautmann, » Constructing the Racial Theory of Indian Civilization», in Bronkhorst, J. et Deshpande, M. M. (eds), Aryan and Non-Aryan…, op. cit., p. 279. Pour plus de details, voir ID., Aryans and British India, Berkeley, University of California Press, 1997.Google Scholar

71- E. g. Barman Roy, Sindhunil, Early Aryans of India (3100-1400 BC), New Delhi, Navrang, 1989,Google Scholar avec une preface de J. P. Joshi, directeur de l’Archaeological Survey of India.

72- Seculariste et laique ne sont pas tout a fait synonymes. Alors que l’Etat laique ne reconnait aucune religion, l’Etat seculariste reconnait toutes les religions.

73- Je resume ainsi une position qui s’exprime chez les intellectuels de Delhi en termes plus choisis. Les Indiens anglophones aiment beaucoup les termes en -ism, traduits en hindi sanskritise par des mots se terminant en -tva, tel hindutva. Le debat actuel s’exprime donc dans ces cercles en termes d’essentialisme ou primordialisme, constructionnisme et postmodernisme (Jean-Luc Racine, » La nation au risque du piege identitaire. Communalisme, postmodernisme et neo-secularisme», in ID. (ed.), La question identitaire en Asie du Sud, Paris, Editions de l’EHESS, » Purushartha-22», 2001, pp. 373-405). Ces -ismes cachent en fait un conflit politique tres violent entre nationalistes hindous radicaux et hindous occidentalises, agnostiques ou tout simplement tolerants. Decrire en termes philosophiques des attitudes qui aboutissent a justifier les massacres dits inter-communalistes (hindous contre musulmans, plus rarement hindous contre chretiens car les chretiens ne posent pas le meme probleme politique que les musulmans et sont moins nombreux) et la reecriture nationaliste des manuels d’enseignement me parait euphemistique.

74- Par exemple Feuerstein, Georges, Kak, Subhash et Frawley, David, In Search of the Cradle of Civilization: New Light on Ancient India, Wheaton, Quest Books, 1995 (Delhi, 1999).Google Scholar

75- Ramaswamy, Sumathi, » Remains of the Race: Archaeology, Nationalism, and the Yearning for Civilisation in the Indus Valley», The Indian Economic and Social History Review, New Delhi, Sage Publications, 38-2, 2001, pp. 105145.Google Scholar

76- Bryant, Edwin, The Quest for the Origins of Vedic Culture, The Indo-Aryan Migration Debate, New York, Oxford Unity Press, 2001.CrossRefGoogle Scholar

77- C’est aussi, si l’on sait bien lire, la conclusion de Hans Heinrich Hock, » Out of India? The Linguistic Evidence», in Bronkhorst, J. et Deshpande, M. M. (eds), Aryan and Non-Aryan…, op. cit., pp. 118.Google Scholar