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De Sandino aux contras. Formes et pratiques de la guerre au Nicaragua

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Gilles Bataillon*
Affiliation:
Université de Caen

Résumé

Comment interpréter les guerres civiles – Somoza/sandinistes ; sandinsistes/contras – dont le Nicaragua a été le théâtre de 1978 à 1987 ? Alors que la plupart des analyses mettent l’accent sur les « blocages » socio-politiques internes et le rôle des interventions étrangères, on s’efforce ici d’analyser ces guerres en les réinscrivant dans un continuum avec les autres affrontements armés qui ont marqué le XXe siècle nicaraguayen. L’ancrage de ces deux guerres dans un « temps long » de la violence nicaraguayenne permet ensuite de comprendre comment, tout au long du siècle, la violence fut une modalité d’action légitime et codifiée et comment celle-ci permit tout à la fois l’apparition de nouveaux acteurs sociopolitiques et, ce faisant, leur accès légitime à des ressources économiques. On décrit ensuite quelles furent les modalités de structuration interne de ces acteurs, puis la « culture politique » dans laquelle s’inscrivit cette succession d’actions guerrières. On s’interroge pour finir sur le basculement qui s’est fait jour lors de la fin de l’affrontement contras/sandinistes et lors du mandat de Violeta Barrios de Chamorro

Abstract

Abstract

How are we to interpret the civil wars – Somoza vs. Sandinistas; Sandinistas vs. Somoza – which have struck Nicaragua from 1978 to 1987? While most analyses put the stress on internal sociopolitical “deadlocks” and the part played by foreign interventions, the aim here is to reinstate these wars within the succession of armed conflicts which have plagued Nicaragua in the 20th century. Rooting these two wars in Nicaragua's “long term” cycle of violence enables to understand how violence could become, throughout the 20th century, a legitimate and codified way of action and how it made it possible for new socio-political actors to emerge and to gain legitimate access to economic resources. The article then moves on to describe how these actors as well as the “political culture” of this series of war episodes was internally structured. Finally, the article looks into the changes which have taken place since the end of the contras/sandinistas confrontation and during Violeta Barrios de Chamorro's mandate.

Type
Pays en armes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2005

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References

Que soient remerciés Jorge Alanı´z Pinell, Antonio Annino et Jean Meyer, dont les suggestions m’ont permis d’améliorer les premières versions de ce texte, fruit d’une recherche conduite au CIDE (Mexico).

1- Rivas, Edelberto Torres, Para entender la crisis centroamericana, los hechos que formaron la crisis, San José, Icadis, 1985 Google Scholar, et ID., Crisis del poder en Centroamérica, San José, EDUCA, 1986.

2- Leiken, Robert (éd.), Anatomy of a conflict, New York, Pergamon Press, 1984 Google Scholar.

3- Touraine, Alain, La parole et le sang, Paris, Odile Jacob, 1988, p. 338 Google Scholar.

4- Cerdas, Rodolfo, «New directions in Soviet policy towards Latin America », Journal of Latin American studies, 21, 1, 1983, pp. 319 Google Scholar ; ID., « Perestroika y revolución: los cambios en la política soviética hacia América central », Anuario de estudios centroamericanos (SanJosé), 15, 2, 1989, pp. 5-25.

5- J’ai analysé en détail ces explications des conflits dans un travail antérieur, Genèse des guerres internes en Amérique centrale (1960-1983), Paris, Les Belles Lettres, 2003, pp. 157-229.

6- Pour une mise au point sur ces rivalités pour le contrôle de la côte atlantique nicaraguayenne, se reporter à Dozier, Craig L., Nicaragua's Mosquito shore. The years of British and American presence, Montgomery, The University of Alabama Press, 1985 Google Scholar.

7- L’expression est de Walter, Knut, El régimen de Anastasio Somoza, 1936-1956,Managua, Instituto de Historia de Nicaragua y Centroamérica/Universidad Centroamericana, 2004 Google Scholar.

8- L’ouvrage de JOSÉ Pereira, Luis VelÁzquez, La formación del Estado en Nicaragua, 1860-1930, Managua, Fondo Editorial/Banco Central de Nicaragua, 1992 Google Scholar, offre de commodes aperçus sur la période.

9- Voir l’ouvrage de Macaulay, Neil, The Sandino affair, Chicago, Quadrangle Books, 1971, p. 237 Google Scholar.

10- Outre le livre de Neil Macaulay, on se réfèrera à Cerdas, Rodolfo, La hoz y el machete: la Internacional comunista, América latina y la revolución en Centroamérica, San José, Universidad Estatal a Distancia, 1986 Google Scholar ; Schroeder, Michael Jay, « To defend our nation's honor »: Toward a social and cultural history of the Sandino rebellion in Nicaragua, 1927- 1934, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 1993 Google Scholar ; WÜnderlich, Wolker, Sandino, una biografía política, Managua, Editorial Nueva Nicaragua, 1995 Google Scholar. On y ajoutera les oeuvres de Sandino, éditées par Sergio Ramírez (El pensamiento vivo de Sandino, San José, EDUCA, 1980), ainsi que les ouvrages d’ Torres, Edelberto, Sandino y sus pares, Managua, Editorial Nueva Nicaragua, 1983 Google Scholar, Selser, Gregorio, Sandino: general de hombres libres, San José, EDUCA, [1957] 1974 Google Scholar, et le livre publié par GarcÍa, Anastasio Somoza, El verdadero Sandino o el calvario de las Segovias, Managua, Tipografía Robelo, 1936 Google Scholar, qui contient des documents tout à fait exceptionnels.

11- On trouvera une présentation de l’histoire du premier Somoza dans K. Walter, El régimen de Anastasio Somoza…, op. cit., ainsi que dans Gould, Jeffrey, To leads as equals, Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1992 Google Scholar ; ID., Orgullo Amargo, El desarollo del movimiento obrero nicaraguense (1912-1950), Managua, Instituto de Historia de Nicaragua y Centroamérica/Universidad Centroamericana, 1997 ; Millet, Richard, Guardians of the dynasty: A history of the US created Guardia nacional de Nicaragua and the Somoza family, Maryknoll, Orbis Books, 1977 Google Scholar.

12- Cf. R. Millet, Guardians of the dynasty…, op. cit., pp. 331-341.

13- Sur le FSLN et la révolution, voir Booth, John A., The end and the beginning: The Nicaragua revolution, Boulder, Westview Press, 1982 Google Scholar ; Christian, Shirley, Nicaragua revolution in the family, New York, Random House, 1985 Google Scholar ; Walker, Thomas W. (éd.), Nicaragua. The first five years, New York, Praeger, 1985 Google Scholar. Sur la Contra : Dillon, Sam, Comandos. The CIA and Nicaragua's Contra rebels, New York, Henry Holt & Company, 1992 Google Scholar, et Gutman, Roy, Banana diplomacy, the making of American policy in Nicaragua, 1981-1987, New York, Simon & Schuster, 1988 Google Scholar.

14- On consultera sur ce point les rapports d’Amnesty International des années 1970 et 1980, de la Comisión permanente de los derechos humanos (CPDH), de l’Asociación nicaragüense pro derechos humanos (ANPDH) et Americas Watch.

15- Michel Gobat, « Granada's conservative revolutionaries: anti-elites violence and the Nicaraguan civil war of 1912 », 3e Congrès centre-américain d’histoire, San José, Costa Rica, 15-18 juillet 1996, inédit, et M. J. Schroeder, « To defend our nation's honor »…, op. cit.

16- Augusto César Sandino, « Manifiesto a los capitalistas » (15 novembre 1931), in El pensamiento vivo…, op. cit., pp. 238-239.

17- « Tailler des gilets, des chapeaux melons et des culottes » est une métaphore d’un goût douteux pour dire couper les bras, décalotter la boîte crânienne et couper les jambes, expressions elles-mêmes non exemptes d’une certaine enflure rhétoriquemacabre.

18- Voir le récit des événements fait par un membre du commando sandiniste : Torres, Hugo, Rumbo norte. Historia de un sobreviviente, Managua, Hispamer, 2003 Google Scholar.

19- On trouvera une bonne évocation de ces scènes dans le roman de RamÍrez, Sergio, Sombras nada más, Mexico, Alfaguara, 2002 Google Scholar. Se reporter aussi à Jaheny, Ronan, Le rôle des combattants dans la prise du pouvoir du Front sandiniste de libération nationale. Étude sur le processus révolutionnaire à León (septembre 1978-août 1979), Thèse de doctorat, Paris III – Sorbonne-Nouvelle, 2005 Google Scholar.

20- Voir les témoignages recueillis par Brown, Timothy C., The real Contra war:Highlander peasant resistance in Nicaragua, Norman, The University of Oklahoma Press, 2001 Google Scholar, et S. Dillon, Comandos…, op. cit. Des entretiens réalisés par l’auteur dans les mêmes zones en 1992 confirment amplement leurs dires.

21- Voir Bataillon, Gilles, « Réflexions sur l’action armée et la constitution d’acteurs politico-militaires : contras et recontras nicaraguayens, 1982-1993 », Cultures et conflits, 12, 1993-1994, pp. 63103 Google Scholar. Les archives de l’ANPDH contiennent de nombreuses informations sur ce sujet.

22- Voir Lacombe, Delphine, La pénalisation de la violence intransmissible auNicaragua : vers une démocratisation « sensible au Genre » ?, DEA de sociologie politique et de politiques publiques, Paris, IEP, 2003 Google Scholar.

23- On trouvera dans les archives de l’ANPDH de nombreux témoignages en ce sens.

24- Lors de la prise de Rivas, un des seconds d’Eden Pastora, Comanche, forma une cour martiale qui condamna à être passés par les armes plusieurs jeunes gens, ralliés de la dernière heure aux forces de la guérilla, accusés de viols et de pillage. Entretien avec Comanche, San José (Costa Rica), mai 1985.

25- M. Gobat, « Granada's conservative revolutionaries… », texte cité. Une fois de plus, ces pratiques ne sont intelligibles que si on les pense dans un continuum avec des faits plus anciens.

26- R. Cerdas, La hoz y el machete…, op. cit.

27- Voir le livre entretien qu’il réalisa avec RamÍrez, Sergio, La marca del Zorro. Hazañas del comandante Francisco Quintero, Managua, Editorial Nueva Nicaragua, 1989 Google Scholar, et ce qu’en raconte après coup cet auteur dans Adios muchachos, Mexico, Aguilar, 1999.

28- On trouve dans la presse nicaraguayenne de l’époque de nombreux portraits de Charrasca ; voir aussi Jaheny, R., Le rôle des combattants…, thèse citée, pp. 265283 Google Scholar.

29- T. C. Brown, The real Contra war…, op. cit., p. 18 sqq.

30- Tel fut le nompar lequel s’autodésignèrent le plus souvent les contras du Front nord.

31- Hodges, Donald C., Intellectual foundations of the Nicaraguan revolution, Austin, University of Texas Press, 1986 Google Scholar ; Nolan, David, The ideology of the Sandinistas and the Nicaraguan revolution, Miami, University of Miami Press, 1985 Google Scholar.

32- Voir le récit qu’en fait H. Torres, Rumbo norte…, op. cit., pp. 460-461.

33- Ibid., pp. 470-471.

34- T. C. Brown, The real Contra war…, op. cit., pp. 23-24.

35- La thèse de Ronan Jaheny décrit de façon détaillée et convaincante ces phénomènes à León. Ils ne furent pas moins présents sur le Front sud dirigé par Eden Pastora. Le témoignage d’Alejandro Martínez sur le fonctionnement du Front sud publié par Brown, Timothy C., When the AK-47s fall silent: Revolutionaries, guerrillas, and the dangers of peace, Standford, Hoover Institution Press, 2000 Google Scholar, est lui aussi plein de renseignements sur cette hantise du complot nourri dans son cas d’une tentative d’assassinat très réelle.

36- Voir les mémoires du général Emiliano Chamorro, publiées en 1969 dans la Revista del pensamiento conservador (Managua, en plusieurs livraisons).

37- Les livres de R. Millet, Guardians of the dynasty…, op. cit., pp. 255-344, et de K. Walter, El régimen de Anastasio Somoza…, op. cit., pp. 331-381, décrivent fort bien ces phénomènes.

38- Les informations recueillies par Ronan Jahény dans les archives militaires sandinistes et présentées dans sa thèse dressent un tableau tout à fait parlant de ce phénomène à León et dans les environs de cette ville. * Surprises que se disputent les enfants lors des fêtes d’anniversaire.

39- Wetzel, Tom, « Nicaragua: “Say hello to the new bosses”, no middle ground », Anti-authoritarian perspectives on Latin America and the Caribbean, 1, New York, Libertarian Aid for Latin America, 1983 Google Scholar, fut le premier à décrire l’apparition de cette nouvelle classe. Voir aussi Spalding, Rose, Capitalists and revolution in Nicaragua, Chapell Hill, The University ofNorth Carolina Press, 1996, pp. 156188 Google Scholar, sur cette « bourgeoisie rouge ».

40- On trouvera d’excellentes analyses de ces phénomènes du surgissement des recompas et des revueltos dans les numéros de 1991 et de 1992 de la revue Envío, publiée à Managua.

41- Cf. G. Bataillon, « Réflexions… », art. cit., pp. 92-97.

42- Se reporter à J. L. VelÁzquez Pereira, La formación del Estado…, op. cit., pp. 96-98.

43- Cabezas, Omar, La montaña es algomás que una inmensa estepa verde, Managua, Editorial Nueva Nicaragua, 1982 Google Scholar ; C. Quintero et S. RamÍrez, La marca del Zorro…, op. cit. ; H. TORRES, Rumbo norte…, op. cit.

44- Se reporter aux travaux déjà cités de Tom Wetzel et Rose Spalding, et, plus mezzo voce, à Adios muchachos, de Sergio Ramírez. Le livre de Manuel GirÓn, Exilio S. A., San José, Ediciones Radio Amor, 1984, donne des descriptions tout à fait réelles de cesphénomènes de concussions au sein de la Contra. Il est confirmé par les enquêtes parues dans la presse nord-américaine de l’époque lorsque le scandale de l’Irangate éclata, en 1987, notamment dans le New Republic (Washington).

45- Voir les mémoires de Pedro Joaquín Chamorro sur Olama y Mollejones, Los Somoza, estirpe sangrienta, Mexico, Costa Amic, 1957, comme le témoignage d’Alejandro Martínez, déjà cité, in T. C. BROWN, When the AK-47s fall silent…, op. cit.

46- Cf. M. J. Schroeder, « To defend our nation's honor »…, op. cit., pp. 211-301.

47- Cité dans RodrÍguez, Mario, Central America, New Jersey, Englewood Cliffs, 1965, p. 49 Google Scholar.

48- Anderson, Charles, « Nicaragua, the Somoza dynasty », in Needler, M. (éd.), Political systems of Latin America, Princeton, D. Van Nostrand Company Inc., 1964, pp. 91111 Google Scholar.

49- Chevalier, François, « Caudillos et caciques en Amérique, contribution à l’étude des liens personnels », in Mélanges offerts à Marcel Bataillon, Bordeaux, Féret & fils Éditeurs, 1962, pp. 3047 Google Scholar.

50- Sur le développement de cet appareil d’État, voir K. Walter, El régimen de Anastasio Somoza…, op. cit., pp. 119-210, et R. Millett, Guardians of the dynasty…, op. cit., pp. 255-296.

51- Pécaut, Daniel, L’ordre et la violence, évolution socio-politique de la Colombie entre 1930 et 1953, Paris, Éditions de l’EHESS, 1987, pp. 915 Google Scholar.

52- Voir, par exemple, JOSÉ Urtecho, Coronel, Reflexiones sobre la historia de Nicaragua de Gainsa a Somoza, Managua, Colección cultural de Centro América, Banco de América, [1962] 2001 Google Scholar. Le roman d’ Calero, Adolfo, Sangre Santa, Managua, Editorial Nueva Nicaragua, [1946] 1993 Google Scholar, ou encore l’essai de Cuadra, Pablo Antonio, El Nicaragüense, Managua, Ediciones El Pez y la Serpiente, [1967] 1981 Google Scholar, participent de ce même état d’esprit.

53- Guerra, François-Xavier, « El pronunciamiento en México: practicás e imagina-rios », Trace, 37, «Discursos, prácticas y configuraciones del poder », 2000, pp. 95111 Google Scholar.

54- « Central American political parties: a functional approach », The Western political quarterly, XII, 1962, pp. 125-139 ; et Cambio político y económico en América latina, Mexico, Fondo de Cultura Económica, [1967] 1974, pp. 102-131.

55- Cet aspect a été souligné par Morse, Richard, « L’héritage de l’Amérique latine », in Hartz, L. (dir.), Les enfants de l’Europe, Paris, Le Seuil, 1968, pp. 136185 Google Scholar ; ID., El espejo de Prospero, Mexico, Siglo XXI, 1982.

56- Sur les tensions au cours des premiers mois de la révolution sandiniste, voir Pinell, Jorge AlanÍz, Nicaragua, una revolución reaccionaria, Mexico, Kosmos-Editorial, 1985 Google Scholar ; T. C. Brown, The real Contra war…, op. cit., pp. 13-68 ; Caroit, Jean-Michel et Soulé, Véronique, Nicaragua, le modèle sandiniste, Paris, Le Sycomore, 1981 Google Scholar ; Christian, Shirley, Nicaragua revolution in the family, New York, Random House, 1985 Google Scholar ; Sanabria, Elvyra et Sanabria, Octavio, Nicaragua: diagnóstico de una traición, el Frente Sandinista de Liberación Nacional en el poder, Madrid, Plaza y Janes, 1986 Google Scholar ; Eeuven, Daniel Van, « Nicaragua, l’an II de la révolution : hégémonie sandiniste et montée des périls », Problèmes d’Amérique latine, 63, 1982, pp. 1067 Google Scholar ; Weber, Henri, Nicaragua, la révolution sandiniste, Paris, Maspéro, 1981 Google Scholar.

57- Le no 176, juillet-septembre 1982, de la Revista del pensamiento centroamericano offre un panorama hagiographique de ce miracle comme de son utilisation par l’Église.

58- Sandino fut lui aussi célébré comme une sorte de Christ par deux poètes, Pablo Antonio Cuadra et Ernesto Cardenal, dont bon nombre de Nicaraguayens connaissent les vers. Les protest songs des frères Mejía Godoy, qui évoquent Sandino et les combattants sandinistes, participent largement de cette mise en scène chrétienne. Sur l’imbrication du politique et du religieux, voir Lancaster, Roger, Thanks to God and the revolution. Popular religion and class consciousness in the new Nicaragua, New York, Columbia University Press, 1988 Google Scholar ; Mulligan, Joseph, The Nicaraguan Church and the revolution, Kansas City, Sheed & Ward, 1991 Google Scholar.

59- Constitué en 1983 par la Colombie, le Mexique, Panama et le Venezuela.

60- Voir Bataillon, Gilles, « Cambios culturales y socio-políticos en las comunidades mayangnas y miskitus del río Bocay y del alto Coco (1979-2000) », Journal de la Société des américanistes, 87, 2001, pp. 376392 Google Scholar ; et ID., « Wangki/Rio Coco : de l’après-guerre aux catastrophes naturelles », Journal de la Société des américanistes, 88, 2002, pp. 260-278.

61- Voir Vilas, Carlos, Mercado, Estados y revoluciones. Centroamérica, 1950-1990, Mexico, UNAM, 1994, p. 222 Google Scholar.

62- Voir Rouquié, Alain, Guerres et paix en Amérique centrale, Paris, Le Seuil, 1992, p. 252 Google Scholar.

63- La lecture des articles parus dans la presse internationale révèle, à de rares exceptions près (Charles Vaneckhe, dans Le Monde, 5 janvier 1983 ; Shirley Christian, dans ses reportages parus dans The Miami Herald durant les années 1980), à la fois une méconnaissance de la situation et des préjugés favorables aux sandinistes. Il faudra attendre les années 1986 et 1987 pour que la perception de la presse change, notamment suite à la publication dans le New York Review of Books et dans le Village Voice (New York) d’articles à la fois critiques et informés sur le sandinisme. Enfin la presse de droite se discrédita durablement grâce au « faux » du Figaro sur les Miskitu en 1982, et ne fut jamais capable d’aller enquêter sérieusement au Nicaragua ou dans les camps de réfugiés.

64- Déclarations de Uriel Vanegas (el Rubio), commandant Miskitu, et négociateur du premier cessez-le-feu durable entre les Miskitu et l’EPS, la paix de Yulu, en 1985, et du président de l’UNAG : C. Vilas, Mercado, Estados y revoluciones…, op. cit., p. 231.

65- Se reporter à l’édition qu’a donnée Louise Bénat-Tachot de la chronique de Oviedo, Gonzalo FernÁndez De, Singularités du Nicaragua de Gonzalo Fernández de Oviedo (1529), Paris, Chandeigne/Presses universitaires de Marne-la-Vallée, 2002 Google Scholar.

66- Des élections présidentielle et législative doivent avoir lieu en novembre 2006.

67- Sur les élections de 1990, voir Bataillon, Gilles, « Élections au Nicaragua : réaménagement du système des “concurrents pour le pouvoir” », Problèmes d’Amérique latine, 2, 1991, pp. 2140 Google Scholar, et sur le gouvernement de doña Violeta, ID., «Nicaragua : la présidenceChamorro, l’instauration d’un régime démocratique désenchanté », Problèmes d’Amérique latine, 30, 1998, pp. 71-92.

68- Tilly, Charles, La France conteste, de 1600 à nos jours, Paris, Fayard, 1986, pp. 527560 Google Scholar.