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Burlesque et langage populaire de 1647 à 1653 : Sur deux poèmes de jeunesse des frères Perrault

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Les frères Perrault, qui feront parler d'eux tout au long de la seconde moitié du XVIIe siècle dans des secteurs très divers, arts, culture, politique, ont fait leurs débuts littéraires au cours de ce « noeud révolutionnaire » de 1647-1653 dont l'importance a été longtemps sous-estimée, avec deux poèmes burlesques, une parodie du chant VI de l'Énéide et les Murs de Troie.

Type
Inter-Sciences (Langage et Société)
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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References

page 949 note 1. Nicolas, « le théologien », docteur en Sorbonne, en sera exclu pour avoir défendu Arnaud et pour lui être demeuré fidèle. On lui doit un important ouvrage (posthume) de polémique religieuse, La Morale des Jésuites extraite fidèlement de leurs livres, par un docteur de Sorbonne, Mons, 1667 ; Pierre, receveur général des Finances, démissionné d'office par Colbert en 1664, publie en 1674 un curieux traité d'hydrologie. De l'Origine des Fontaines, et, en 1675, une traduction de la Secchia Rapita, poème héroï-comique de Tassoni ; on lui doit aussi une « critique des tragédies d'Iphigénie d'Euripide et de M. Racine et comparaison de l'une avec l'autre », encore inédite (Manuscrit français n” 2385 de Bibl. nat.), et une « critique du livre de Don Quichotte de la Manche », écrite vraisemblablement l'année de sa mort, en 1679, et publiée en 1930 par Maurice Bardon. Claude Perrault, le « médecin architecte », publiera de nombreux ouvrages, parmi lesquels une importante traduction des dix livres de l'Architecture de Vitruve, 1673-1675, et les Essais de physique ou recueil de plusieurs traités touchant les choses naturelles. 4 volumes, 1680-1688. En ce qui concerne les oeuvres de Charles Perrault, je renvoie à l'essai de bibliographie qui complète mon étude : Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires, Gallimard, 1968 (en abréviation CSTP, suivi de l'indication de la page), pp. 493-496.

page 949 note 2. Comme je l'indique, d'ailleurs, dans la suite de cette étude, seul le chant I des Murs de Troie a été publié du vivant des Perrault. L'Enéide Burlesque a paru dans la Revue d'Histoire Littéraire de la France en janvier 1901, et le chant II des Murs de Troie (rédigé par Claude seulement), dans la même revue, en janvier 1900.

page 950 note 1. Ces Mémoires ont été connus dès le XVIIIe siècle (édition de l'architecte Patte en 1757), mais n'ont été publiés dans leur intégralité qu'en 1909, avec des notes de Paul Bonnefon.

page 950 note 2. Bar, Francis, Le Genre burlesque en France au XVIIe siècle, étude de style, Paris, 1960.Google Scholar

page 950 note 3. Ce qui apparaît clairement, par exemple, dans le Lexique de la langue des OEuvres burlesques de Scarron, avec une introduction grammaticale, par Léonard T. Richardson, Aix-en- Provence, 1930.

page 950 note 4. Le titre primitif de mon travail était d'ailleurs : « les Contes de Perrault étude critique ».

page 950 note 5. A paraître en 4 volumes chez J.-J. Pauvert.

page 951 note 1. Mémoires de ma vie, éd. Bonnefon, 1909 (en abréviation Mem), pp. 22-23.

page 952 note 1. Mem, 22, note I.

page 952 note 2. CSTP, pp. 218-219 et 242-243.

page 953 note 1. Boileau, Réflexions sur Longin, éd. Grands Écrivains de la France, p. 106.

page 953 note 2. Parallèle, t. III, pp. 296-298 de l'éd. originale.

page 953 note 3. Le mot d'esprit et l'inconscient, p. 232.

page 955 note 1. Les Hibernais ou Irlandais, regroupés au collège du même nom, représentent un bastion anti-janséniste directement contrôlé par M. Vincent, Sur ce point, voir CSTP, 233.

page 957 note 1. Pied-gris, Oudin, p. 259 : un paysan. L'expression, assez énigmatique, dit F. Bar, op. cit., p. 62, semble désigner « un paysan qui a beaucoup amassé de poussière en venant à pied jusqu'en ville ». Bar revient sur ce mot, pp. 412-413 et, utilisant le glossaire du Centre de la France (1864) de Jaubert, cite un exemple de Vauquelin de La Fresnaye, « les pieds gris des champs ». Allusion probable aux pieds nus et terreux des ruraux. C'est une expression qui suppose un certain mépris amusé.

page 958 note 1. Cf. Mémoires du Cardinal de Retz, éd. Pléiade, pp. 124-125 : « Votre Altesse me disait dernièrement. Monsieur, que cette disposition du peuple n'était qu'une fumée; mais cette fumée si noire et si épaisse est entretenue par un feu qui est bien vif et bien allumé. Le Parlement le souffle, et ce Parlement, avec les meilleures et même les plus simples intentions du monde, est très capable de l'enflammer à un point qui l'embrasera et qui le consumera lui-même, mais qui hasardera, dans les intervalles, plus d'une fois l'État. »

page 960 note 1. Ce souci de porter le débat devant le grand public est particulièrement sensible au niveau de la pensée pédagogique de la Réforme et de la Contre-Réforme, par exemple dans le Libellus de instituendis Pueris, de Luther, et dans les Avertissements sur la Réforme de l'Université de Paris au Roi, de Ramus, pour la pensée protestante, et pour la pensée de la Contre-Réforme, dans la méthode utilisée dans la fameuse grammaire de Despautère et dans les Dialogues de Cordier. On trouve aussi de précieuses indications sur la signification religieuse et politique de l'enseignement du français dans la correspondance des créateurs d'ordres religieux et d'institutions d'enseignement du XVIe et du XVIIe siècle, et naturellement aussi dans la correspondance des intendants au sujet de la lutte contre le protestantisme.

page 960 note 2. Jean Grangier, De l'État du collège de Dormans, dit de Beauvais. Voir aussi sur ce point C. Jourdain, Histoire de l'Université, t. I.

page 961 note 1. Snyders, G., La Pédagogie au XVIh siècle. P.U.F., 1965.Google Scholar

page 961 note 2. Il s'agit ici des Curiosités françaises pour supplément au dictionnaire, ou recueil des plus belles propriétés, avec une infinité de proverbes et quolibets pour l'explication de toutes sortes de livres. Paris, 1640, petit in-8°, 616 p. pour la première édition.

page 961 note 3. IXe Réflexion sur Longin. œuvres complètes de Boileau, éd. de la Pléiade, p. 533.

page 964 note 1. Toutes les « traductions » d'expressions populaires sont empruntées à Oudin, op. cit. (2° édition) successivement p. 263 (Guillot le songeur), p. 28 (bander sa caisse), p. 50 (laisser ses bottes), pp. 516-517 (est Suède), p. 387 (la mort Roland), p. 225 (les plaisanteries sur les métiers), p. 164, locutions concernant le diable.

page 965 note 1. « L'Arrière Fable », revue l'Arc, n° 29, p. 5.

page 965 note 2. E. Benveniste, Problèmes de Linguistique Générale, pp. 86-87.

page 967 note 1. Cette pensée sur «la grippe», ou maladie des bâtiments, a été publiée par Paul Bonnefon, revue la Quinzaine, XLII (1901), pp. 522-538.

page 967 note 2. Sur la signification polémique de la Critique de l'Opéra, voir mon étude « Une discussion sur le folklore au XVIIe siècle », revue Arts et traditions populaires, déc. 1969. J'y risque l'hypothèse qu'en s'attaquant à Euripide, Perrault vise en réalité Racine, son ennemi le plus dangereux. La vivacité avec laquelle Racine s'en prend aux « contresens » de Perrault dans la préface d'/phigénie me paraît confirmer cette hypothèse.

page 969 note 1. Autre forme de ce « comique social » que je n'ai pas la place d'analyser ici et que je me borne à signaler. Ce poème est une des très rares oeuvres de notre littérature qui nous présente les amours d'une reine avec un homme simple, avec un ouvrier. Il s'agit naturellement, ici, d'une parodie des « reines dévorées d'amour », si courantes dans les épopées : les Perrault ont dû juger cette « invention » d'un comique (social) achevé. L'épisode, toutefois, présente en même temps un caractère très différent. La manière dont Hésione parle de Phébus dans ses habits de maçon, qu'elle désire malgré ou à cause de « sa bassesse sociale », bien que traitée sur le mode burlesque, rend un son singulier, à la fois sincère et strident. Ce n'est pas encore, bien sûr, l'Amant de Lady Chatterley, mais il est malgré tout très surprenant de découvrir ici, par instants, cette étrange touche de sensualité.

page 972 note 4. F. Bar, p. 245.

page 972 note 5. Moreau, , Choix de Mazarinades, Paris, 1853, 11, p. 228.Google Scholar