M. Paul Lebel, dans son petit livre : Les noms de personnes, note une remarque dont on ne saurait exagérer la vérité : « L'anthroponymie française n'a pas encore fait l'objet d'études très poussées, du moins jusqu'à ces dernières années. » Et encore l'anthroponymie est-elle restée très souvent une simple branche de la linguistique. L'histoire n'a pas su, ou pas pu, tirer parti de ses premiers résultats. C'est peut-être que l'histoire des noms, telle qu'on la fait, envisage trop le nom, le prénom, comme des réalités extra-humaines, des entités immuables et sans vie. On part de la méthode administrative actuelle dans toute sa rigueur et on la transporte dans la vie telle quelle — sans se soucier de savoir si le nom qui est donné journellement à un homme par ses parents et voisins est bien celui qui s'inscrit sur les registres de l'état civil.