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Au pays liégeois : un document d'histoire sociale

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Paul Leuilliot*
Affiliation:
Paris, École Pratique des Hautes Études

Extract

L'histoire sociale a sans doute pour meilleur support l'histoire des familles. Après les bibliographies individuelles dans lesquelles il y a tant à glaner, celles des familles et des générations procurent autant de coupes à travers l'histoire sociale, synthétique, qui pourrait bien être, en effet, l'histoire tout court — du moins l'histoire utile, à condition de ne pas se contenter d'un simple récit chronologique, mais d'atteindre le détail de la vie concrète et la réalité sous ses multiples aspects.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1952

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References

page 344 note 1. Dans le sens d'un effort, qu'on ne saurait trop encourager, vers des notices familiales témoigne la belle entreprise de M. Jules Mehsch, biographie nationale du Pays de Luxembourg, dont trois fascicules ont paru et dont nous reparlerons. Signalons seulement à titre d'exemple l'histoire des Pescatore, fasc. II, 1949, p. 449-570.

page 344 note 2. Ce manuscrit appartenant à M“- H. Rigaux (de Liège) — la petite-fille du banquier en question, nous a été communiqué par M. Jacques Stiennon, bibliothécaire de l'Université de Liège, que nous remercions bien vivement de son extrême obligeance. Du manuscrit rédigé en 1875, nous avons pu utiliser une copie de 1907.

page 345 note 1. Album édité à Voccasion du deuxième Centenaire de la Maison Desoer (1750-1950) ; in-4°, 72 p., ill. — Cf. Jacques Stiennon, Une dynastie a“éditeurs-imprimeurs liégeois, les Desoer. in-8°, 28 pages (Bxtr. de La Vie Wallonne, t. Xxiv, 1951, p. 157-185).

page 345 note 2. Voir encore Théod. Gobert, Imprimerie et journaux à Liège sous le régime français, dans Jluïl. de l'Institut.Archéologique Liégeois, t. 48, 1923, p. 1-65. — A propos de l'affaire de l'Almanach Mathieu Laensbergh en 1795, ajouter Georges DE Froidcourt, Le tribunal révolutionnaire de Liège, 1794-1795, 1950, p. 118-120.

page 345 note 3. Froidcourt, G. De, François-Charles, comte de Velbruck, Prince Évêque de Liège, Liège, 1936 Google Scholar. Voir à l'index v° Desoer. Par ailleurs, Bertrand Van Der Schelden, La franc-maçonnerie belge sous le régime autrichien, Louvain, 1923.

page 345 note 4. Signalons seulement qu'un demi-frère de cette dernière, parti en Espagne et marié à Malaga, est l'aïeul de Ferdinand de Lesseps (dont Ferdinand Desoer fut le parrain) et d'Eugénie de Montiio, la future Impératrice des Français. Ces précisions généalogiques font, d'avance, comprendre les relations parisiennes de Ch. Dubois sous le Second Empire (injra). Cf. F. Bridieii, Une famille française : les De Lesseps, 1910.

page 346 note 1. En attendant la parution annoncée du livre de M. Paul Harsin sur cette révolution (Coll. Notre Passé, dirigée par Mme Suz. Tassier), voir d'une manière générale, mais fort suggestive, l'excellent Précis de Jean Lej Eun E, LaPrincipauté de Liège (Éditions du Grand Liège, 1948). Il faut souhaiter également la publication par P. Harsin des dernières missions diplomatiques françaises au-Pays de Liège (1789-1792). De Liège, Desorches sera envoyé à Constantinople. Voir N. Iorga, Les avatars diplomatiques de Dcsorches à Constantinople, Rev. d'Hist. du Sud-Est européen, t. V, 1928, p. 214-220, et la thèse (inédite) présentée à la 6B Section de l'École pratique des Hautes Études par G. Lebel, La France et les Principautés danubiennes, du XVI” siècle à la chute de Napoléon, 1952.

page 346 note 2. Le ms. n'est pas ici d'une chronologie bien sûre et tend à confondre les dates — et les deux frères. Nous avons rectifié à l'aide de l'Album précité.

page 346 note 3. «Mon grand-père Desoer acheta la maison de Grétry Outre-Meuse»… «Ma mère en a fait don à la Ville de Liège». Sur la musique à Liège, A. Auda, La musique et les musiciens dans l'ancien Pays de Liège (jusqu'en 1800), Liège, 1930. Sur Grétry, Ville de Liège, Musée Grétry (fondé en 1882), par J.-Th. Radoux, Liège, 1895, Catalogue. — Beaucoup plus sûr que José Bruyr, Grétry, Paris, 1931, est Suz. Clercx, Grétry (Coll. Notre Passé, Bruxelles, 1944). On peut douter par exemple quand le premier affirme que Grétry a connu Tchantchèa. Voir Piron, Maurice, Hist. d'un type populaire. Tchantchès et son évolution dans la tradition liégeoise, Bruxelles, 1950 Google Scholar : loin d'être d'origine « immémoriale», le nom remonterait à peine à 1875. On doit à G. de Froidcourt la publication de Quarante-trois lettres inédites de Grétry (1806-1812), Liège, 1937, et Grétry, Rouget de Lisle et la Marseillaise, La Vie Wallonne, 1947, p. 202-203.

page 346 note 4. Desoer qui vit Bodson chez Grétry l'engagea à venir à Liège en lui promettant de lui procurer des leçons. Celui-ci, de retour dans sa ville natale, « composa des messes encore exécutées avec succès aujourd'hui” (en 1875). Bodson logea au château de Kinkempois.

page 347 note 1. Se trouvant à Kinkempois le jour de la bataille de Waterloo, « il collait son oreille contre la terre pour percevoir les détonations ». Le lendemain de cet « immense désastre », « mon oncle fit une maladie qui mit ses jours en danger»!— Jos. Desoer était aussi l'ami d'Auguste de Staël.

page 347 note 2. Donc vers 1829. Charlier, G., Le mouvement romantique en Belgique, I, Bruxelles, 1948 Google Scholar.

page 347 note 3. Que de données sur les contacts culturels il y aurait encore à rassembler, voire à cartographier, dès les origines : depuis l'Art Mosan — l'«âge du diocèse de Liège», — pour reprendre l'expression encore de J. Lejeune, dans l'introduction historique à l'album édité par Charles Dessart, Bruxelles, 1951, sans omettre le cosmopolitisme du xvme siècle. Voir les notices de Jacques Breuer, Artistes étrangers de passage au Pays de Liège à la fin du XVIIIe siècle, dans Bull. Inst. Archéol. Liégeois, t. 48, 1923, p. 111-179. On en rapprochera volontiers les voyages d'un P. A. C. Mergai, p. p. Alph. Sprunck, Biogr. Nat. du Pays de Luxembourg, fasc. III, 1951.

page 347 note 4. Il raconte que son grand-père lui avait alors donné cent louis « pour aller à Paris».

page 347 note 5. Elle donna en Belgique (à Liège) des concerts à un louis l'entrée. «Son affreux mari, Valabrègue, les jouait à l'avance et perdait toujours ! »

page 347 note 6. Il avait été employé à la Recette générale de l'Ourthe. Ch.-Jos. Desoer se trouvait être son supérieur hiérarchique et lui procura sans doute un emploi maçonique et un logement dans le local même de la Loge. Paul Hymans, Frère-Orban, 2 vol., Bruxelles, 1905 et 1920, 1.1, p. 3-4. L'ouvrage inachevé doit être continué par Jules Garsou, à qui l'on doit, en attendant, une esquisse biographique pour la période 1846-1896 (Coll. Notre Passé, 1945).

page 347 note 7. Voir Robert Demoulin, La Révolution de 1830 (Notre Passé, 1950), et Les Journées de septembre 1830 à Bruxelles et en province, dans Bibl. de la Fac. de Phil. et Lettres de Liège, fasc. LXIII, 1934. — Cf. Paul Harsin, Essai sur l'opinion publique en Belgique de 1815 à 1830, Charleroi, Ëdit. de La Terre Wallonne, 1930, in-8°, 72 pages, et Liège et la Révolution de 1830, Liège, 1930. Il souligne l'absence d'une histoire de Liège sous le régime hollandais — et l'incidence des faits économiques. — Aug. Kock, Moeurs et coutumes bourgeoises, Liège sous le régime hollandais (1820-1830), Liège, 1891, n'est qu'un recueil anecdotique, à propos de l'histoire d'une famille (par exemple au sujet d'Henrotte, type populaire de bonapartiste, p. 77).

page 348 note 1. Rob. Demoulin, Guillaume IeT et les transformations économiques des provinces belges (1815-1830), dans Bibl. de la Fac. de Liège, fasc. Lxxx, 1938 — particulièrement précieux. Sur Dubois, p. 369, n. 2.

page 348 note 2. Sur l'orangisme et les intérêts matériels qu'il représentait, J. Stengers, Sentiment national, sentiment orangiste et sentiment français à l'aube de notre indépendance, dans Rev. Belge de PHI. et d'Histoire, t. XXVIII, 1950, n” 3-4, p. 993-1031, et XXIX, 1951, n” 1, p. 61-93. Mais « il ne faudrait pas croire que le réunionisme, même industriel, reposât uniquement sur des motifs économiques” : Léon-L. Guillaume, Aux origines du mouvement wallon : sentiments liégeois et sentiments français en 1830 et 1831, dans Za VieWaUonne, t. XXIII, 1949, p. 17-35.

page 348 note 3. A Bruxelles, il séjourne à l'Hôtel de Flandre (disparu) près du Parc (actuellement Place Royale), où se succédèrent les hôtes de marque, mais qui avait hébergé aussi en 1816 les suspects français chassés par la Restauration.

page 348 note 4. Il avait aussi à son service — « une de ses manies » — « un çrand diable de chasseur uniquement pour le raser et lui mettre sa cravate dont il changeait, ainsi que d'épingle, tous les jours ». Pendant son séjour à Liège, on inaugura la statue de Grétry, ce qui date le passage (1842) : « Il en fut le héros et le Roi Léopold lui envoya la croix de son ordre. » Dubois note que « Liszt venait fréquemment chez nous ». Et encore : « Des femmes mêmes s'habillaient en hommes pour le suivre. » Quand il eut quitté la Belgique, Mme Pleyel « osa cependant venir à Liège pour y donner des concerts». Sur la vie musicale à Liège, citons encore une intéressante observation des mémoires ﹛in fine) : « Aujourd'hui [1875] le Conservatoire vomit chaque année des myriades de musiciens, des pianistes à foison ; de mon temps [donc avant 1857], d'abord les instruments étaient chers et fort rares. On comptait à peine une douzaine de pianos dans Liège et, en fait de pianistes, j'étais à peu près le seul /” (Nous soulignons.)

page 349 note 1. Dubois cite des Haynes, les White-Spencer, les Montgomerry surtout. «Au bout de deux ans à peu près, ajoute-t-il, la belle colonie se dispersa et regagna l'Angleterre. »

page 349 note 2. Combien serait intéressante une enquête sur la noblesse belge ! Ses réactions, en particulier, lors de l'Indépendance de 1830 par exemple (celle des Croy contrastant avec celle des Ligne, etc..,). Que de survivances sociales fort significatives à enregistrer pendant qu'il en est temps encore, et qui mériteraient une interprétation rétrospective. Je pense, si je suis bien informé, au mépris durable jusqu'à nos jours (ou presque ?) dans certains milieux pour les descendants d'acquéreurs de tiens nationaux sous le régime français, dans telle ou telle région.

page 349 note 3. « Un de nos financiers les plus distingués par son bon goût, lit-on dans La Tribune du 26 mai 1851, donnait une fête Régence à son pavillon de Saint-Jacques. » Extrait reproduit dans les mémoires en question.

page 350 note 1. Le livre récent de Georges Edgar Bonnet, Ferdinand de Lesseps, 1951, ne fait qu'une très brève allusion à Jules de Lesseps, frère du créateur de Suez (p. 23), mais retrace la carrière de leur père, Mathieu, en évoquant la ruine de son beau-frère Grivegnée à la chute de Napoléon Ier (p. 19). Un Dominique de Lesseps avait été ministre de France àBruxelles de 1752 à 1765 (p. 10). Sur la Tunisie, Marcel ÉMebit, La crise des finances tunisiennes et les origines du Protectorat (Extr. de la Revue Africaine, 3e et 4e trimestre 1949, p. 249-277), et La pénétration industrielle et commerciale en Tunisie et les origines du Protectorat (Ibid., 1er et 2e trim. 1952), a renouvelé la question.

page 350 note 2. Les livres de Jean Mauhain sur Baroche, 1936, et de Robert Schnerb, Rouher etle Second Empire, 1949, ne font pour ainsi dire pas mention du milieu familial des Lesseps.