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Aspects démographiques des débuts de la féodalité

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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La féodalité a fait l'objet d'un grand nombre d'essais, trop connus et trop nombreux pour que je puisse les mentionner ici. Toutefois, certains aspects démographiques, qui ont leur importance, ont à peine été abordés. Au cours de ces dernières années, l'histoire démographique du Moyen Age a fait davantage de progrès pour sa période tardive que pour celle qui vit les débuts de la féodalité.

La féodalité est essentiellement le système de Charlemagne sans Charlemagne, un système dérivé en grande partie des précédents, mérovingien et même romain. Bien entendu, on trouve de nouveaux traits dominants — au moins quatre. Le premier est l'importance nouvelle accordée à la force, plutôt qu'à l'héritage ou à l'ascendance divine, comme base de la possession. Le pape Zacharie n'a-t-il pas écrit qu'il valait mieux que soit roi celui qui avait la force plutôt que celui qui poscédait le titre ?.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1965

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References

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2. « Zacharias papa mandavit Pippino, ut melius esset illum vocari, qui potestatem haberet quam illum qui sine regali potestate manebat », Ann. Regni. anno 748, cité dans Kern, F., Kingship and Law in the Middle Ages, Oxford 1956, pp. 2829.Google Scholar Kern ajoute : « Ainsi, l'église s'allia à la force et par là même lui donna sa sanction. »

3. Sur les divers types d'armures, voir Painter, S., French Chivalry, Baltimore, 1940, pp. 2235.Google Scholar Sur l'importance des châteaux, voir Painter, , « Les châtelains de la plaine poitevine, aux XIe et XIIe siècles », in Speculum, XXXI, 1956, p. 246.Google Scholar

page 1119 note 1. Sur la dimension des villes carolingiennes, voir mon Late Ancient and Medieval Population, Philadelphia, 1958, et Trans. of the American Philosophical Soc., vol. 48, n° 3, p. 95. Sur l'approche fondamentale — non fondamentale (basic — non basic approach) voir mon « A quantitative Approch to Medieval Population Change », in Journal of Economie History, XXIV, 1964, pp. 1-21.

page 1119 note 2. L'auteur de l'ouvrage le plus récent sur Aix-la-Chapelle ne donne aucune information sur la population de la ville : Aix-la-Chapelle in the Age of Charlemagne, Norman 1963, p. 63 : « certainement pas une grande ville ». L'Enciclopedia Italiana, à Aquisgrana, donne une carte de la ville. Les lignes indiquant sans doute les vieux murs donnent environ 50 hectares pour les plus anciens et 80 hectares pour leurs successeurs immédiats. La ville du XIIe siècle avait environ 210 hectares clos. La ville de Charlemagne, si l'on compte 100 à 125 habitants par hectare, aurait donc eu entre 5 et 10 000 habitants.

page 1119 note 3. Génicot, L., « A propos des preuves d'une augmentation de la population en Europe occidentale du XIe au XIIIe siècles », in Thrupp, S. L., Change in Medieval Society, New York, 1964, pp. 1429 Google Scholar, d'après Cahiers d'Histoire Mondiale, 1, 1953. Voir aussi Russell, J. C., Late Ancient and Medieval Society, pp. 109, 111.Google Scholar

page 1120 note 1. Russell, , British Medieval Population, Albuquerque, 1948, pp. 180191.Google Scholar Table 8.3, col. Lx. Dans le groupe d'âges de vingt-cinq à trente-quatre ans, 5.910 ; dans le groupe cinquante-cinquante-neuf ans, 2.552 ; dans le groupe vingt-vingt-quatre ans, 3.045 ; et dans le groupe soixante-cinq-soixante-neuf, seulement 325.

page 1121 note 1. La table de succession des générations se trouve dans British Medieval Population, p. 240. Pour 1 318 cas, la succession est la suivante : pas d'héritier direct : 233 ; fils ou leurs héritiers : 952 ; filles et leurs héritiers : 133. Sur les 133 filles et leurs héritiers, environ 88 avaient une fille. Si nous admettons la même proportion pour les héritiers mâles, cela donnerait environ 590 héritiers mâles uniques, soit une proportion de environ 1 sur 2,2 sur les 1 318 cas examinés. Ceci est toutefois un maximum, car il faut tenir compte de certains cas où il y a des petits-enfants.

page 1121 note 2. Sur l'homogamie, voir Kephart, W. M., The Family, Society and the Individual, Boston 1961, pp. 283285.Google Scholar

page 1122 note 1. Lopez, R. S., « Still another Renaissance », American Historical Review, LVII, 1951, pp. 121.CrossRefGoogle Scholar

page 1122 note 2. Toujours en utilisant la table de vie dans mon British Medieval Population, pp. 180-181. Pour le nombre d'enfants, voir mon Late Ancient and Medieval Population, pp. 18-22.

page 1122 note 3. Une étude faite sur un nombre considérable de cas montre que, en moyenne, les cinq premiers enfants sont progressivement plus intelligents. Voir Thurstone, L. L. and Jenkins, R. L., Order of Birth, Parent-Age and Intelligence, Chicago 1933, pp. 12, 120.Google Scholar Toutefois, la différence d'un enfant à l'autre est assez faible.

page 1123 note 1. Pour Einhard, voir Duckett, B. S., Carolingian Portraits, Ann Arbor, 1962, p. 71.Google Scholar

page 1123 note 2. Thompson, J. W., Feudal Germany, Chicago 1927, p. 11.Google Scholar Il affirme qu'en 1122 la plupart des évêques allemands étaient de naissance noble.

page 1124 note 1. Herlihy, David, « Land, familly and women in Continental Europe from 700 to 1 200 », dans Traditio, XVIII, 1962, p. 107.Google Scholar

page 1124 note 2. Russell, , Dictionary of Writers of Thirteenth Century England, Londres 1928, p. 14 Google Scholar ; cite Tanner, p. 539.

page 1125 note 1. Trincedo, Manuel, Compendio Historico, Madrid 1755 Google Scholar, bien qu'ancien, donne de nombreux chiffres. Une vérification de Dhont, J., Étude sur la Naissance des Principautés territoriales en France (IXe-Xe siècle), Bruges, 1948 Google Scholar, donne l'impression que les fils étaient rares avant l'an mille.

page 1125 note 2. Russell, , British Medieval Population, pp. 180181.Google Scholar

page 1126 note 1. « Les possibilités offertes par le Xe siècle ne se retrouvèrent pas dans les siècles qui suivirent », dans Lopez, op. cit., pp. 18-19. Voir aussi Painter, S., Feudalism and Liberty, éd. Cazel, P. A. Jr, Baltimore, 1961, surtout pp. 1315 et 262-264.Google Scholar

page 1127 note 1. French, John R. P., « The Environnement and Mental Health », dans The Journal of Social Issues, XIX, 1963, p. 51.Google Scholar

page 1127 note 2. En paraphrasant une remarque faite par Charles Wilson, « ce qui est bon pour la General Motors l'est aussi pour les États-Unis ». Wilson avait été directeur de la General Motors, avant de devenir secrétaire d'état à la défense et de faire cette remarque.