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Anthropologie politique et histoire de l'Afrique noire

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Catherine Coquery-Vidrovitch*
Affiliation:
Ecole Pratique des Hautes Etudes

Extract

Les relations entre anthropologie et histoire sont actuellement l'objet de controverse. Les anthropologues ne sont pas toujours tendres envers leurs collègues historiens : ceux-ci souffrent plus qu'ils ne bénéficient de leur antériorité, car certaines habitudes acquises alourdissent un appareil scientifique naguère mal préparé à affronter la découverte récente de « sociétés traditionnelles » tout aussi respectables mais fondamentalement différentes de celles du monde industriel. En Afrique noire plus qu'ailleurs, le métier d'historien demeure difficile à exercer ; la carence des sources écrites, presque toutes d'origine étrangère, a longtemps permis d'en mettre en doute la légitimité ; l'argument a fait son temps, mais l'historien n'a pas toujours acquis droit de cité.

Type
Note Critique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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References

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page 143 note 1. « Il faut désormais dépasser l'européocentrisme et les ethnocentrismes (…). Historiens et ethnologues qui ont pour tâche d'étudier les sociétés (…) auront un rôle de premier plan à jouer. Mais les économistes devront aussi (…) cesser d'axer leurs études sur les seules sociétés industrielles (…). Les mêmes remarques valent pour la recherche technologique (…). Il n'est pas jusqu'à la géographie qui n'éprouve des difficultés ». Sachs, I., « Européocentrisme et découverte du Tiers-Monde », Annales, n° 3, 1966, pp. 465487.CrossRefGoogle Scholar

page 143 note 2. Balandier, G., Anthropologie politique, Collection S.U.P., P.U.F., 1967, 240 p.Google Scholar

page 144 note 1. Op. cit., p. 58.

page 144 note 2. Ibid., p. 93.

page 144 note 3. Ibid., p. 49.

page 144 note 4. Mercier, P., Histoire de l'anthropologie, Paris, 1966, pp. 220221.Google Scholar

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page 145 note 1. Le Nouvel Observateur, op. oit.

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page 145 note 3. Ibid., p. 634.

page 145 note 4. Braudel, F., « Sur une conception de l'Histoire Sociale », Annales, n° 2, avril-juin 1959, p. 318 Google Scholar, et surtout « Histoire et Sciences Sociales : la longue durée », Annales, n° 4, octobre-décembre 1958, pp. 725-753.

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page 147 note 2. Mouton, Paris-La Haye, trimestrielle.

page 147 note 3. Cambridge Un. Press, 3 numéros par an, 4 à partir de 1968.

page 147 note 4. Par exemple : Akinjogbin, Dahomey and its neighnours, op. cit. ; Hargreaves, J. D., West Africa : the former French States, Prentice-Hall, 1967, 183 p.Google Scholar ; Crowder, M., Senegal, a study of French assimilation policy, Londres, 1967 (2e éd.), 151 p.Google Scholar

page 148 note 1. Cl. Lévi-Strauss, , Anthropologie structurale, Paris, 1958, p. 6.Google Scholar

page 148 note 2. Voir à ce propos: Gaboriau, M., « Anthropologie structurale et histoire », Esprit, novembre 1963, n° 11, pp. 581583.Google Scholar

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page 148 note 4. « Time is the essence of history ; it is therefore essential that we perfect our chronology » ; Mc Call, D., Africa in time perspective, A discussion of Historical Reconstruction from unwritten sources, Boston, 1964, chap. VIII, « Measurement of Time », pp. 120130.Google Scholar « Au prix de ce travail lassant (d'analyse et de recoupement des généalogies), on arrive à construire le canevas chronologique sans lequel il n'y a pas d'histoire valable » ; Person, Y., « Tradition orale et chronologie », Cahiers d'Études Africaines, II, 7, 1962, p. 474.Google Scholar

page 149 note 1. Moniot, H., « Pour une histoire de l'Afrique noire », op. cit., p. 53.Google Scholar

page 149 note 2. Graham Irwin, « European sources for Tropical African History », Boston University papers, II, 35-54, op. cit.

page 149 note 3. Coquery-Vidrovitch, C., « La fête des coutumes au Dahomey : historique et essai d'interprétation », Annales, n° 4, juillet-août 1964, pp. 696716 Google Scholar.

page 149 note 4. Akinjogbin, op. cit.

page 149 note 5. L'hypothèse est séduisante, suivant laquelle le Dahomey, État de l'intérieur, fut au XVIIIe siècle d'abord réticent devant la traite ; mais il faudrait alors mieux dégager la profondeur du revirement qui en fit au xixe siècle le champion des États négriers.

page 150 note 1. Sur la nécessité de substituer à une interprétation « occidentaliste » une conception nationale de l'histoire (dans le cadre de l'Asie), voir Chesneaux, J., L'Asie orientale aux XIXe et XXe siècles, Paris, 1966, chap. IV, « Rythmes et ressorts de l'évolution historique », pp. 325340.Google Scholar

page 150 note 2. Bloch, Marc, Apologie pour l'histoire du métier d'historien, Cahiers des Annales, n° 3, Paris, 1949, 111 p.Google Scholar

page 150 note 3. Ibid., p. 27.

page 150 note 4. « Que les témoins ne doivent pas être forcément crus sur parole, les plus naïfs des policiers le savent bien », p. 35.

page 150 note 5. Moniot, H., « Autour de quelques livres d'histoire africaine », Cahiers d'Etudes Africaines, n° 9, 1962, p. 136.Google Scholar

page 151 note 1. « The expansion of history into the non-literate period (…), can it be adequately and reliably done ? We have enough instances now to say that it can ; perhaps not often by a single person, but as a cumulation of the efforts of many scholars, » D. McCall, Africa in timeperspective, op. cit., p. xvi et chap. X, « New stratégies of History », pp. 144-155.

page 151 note 2. L'Empire Peul du Macina, I, 1818-1853, Paris - La Haye, 1962, 306 p.

page 151 note 3. Un exemple peut en être donné par la datation de la Culture des Figurines de Nok, qui s'épanouit sur le plateau de la Bénoué (Nigeria central). Son apparition fut d'abord située, par la méthode apparemment indiscutable du Carbone 14, vers 900 avant J.-C. On s'est depuis lors aperçu que le bois imputrescible analysé avait, selon toutes probabilités, été réutilisé à une période postérieure : les thèses les plus récentes font remonter au plus tôt la civilisation de Nok aux alentours du début de notre ère.

page 152 note 1. Plus récemment, l'historien britannique Fage s'est surtout préoccupé de faire ressortir les influences du monde nilotique sur les systèmes politiques et la cosmogonie africaines (J. D. Fage et R. Oliver, A short History of Africa, chap. 3, « The Townsmen » et chap. 4, « The Sudanic Civilization », Londres, 1962), tandis que Cheikh Anta Diop a voulu au contraire faire de l'Egypte l'héritière d'un lointain passé africain noir (Nations nègres et Culture, Présence Africaine, 1955, et Antériorité des civilisations nègres, mythe ou vérité historique ? Présence Africaine, 1967).

page 152 note 2. La Pensée sauvage, Paris, 1962, p. 340.

page 152 note 3. J.-P. Lebeuf, Colloque de Dakar, 1961.

page 152 note 4. « That is why it is considered presumptuous to entitle a work The History of such and such because there ean never be The History— there will be as many historiés as historians (…). Any settled question can be reopened, any consensus shattered (…), and no historical epoch is closed — Bhile historians are alive (…); there is no final historical truth ». D. Mc Call, Africa in time— perspective, op. cit., p. 3.

page 153 note 1. Balandier, , op. cit., p. 26.Google Scholar

page 153 note 2. L'hypothèse demande cependant à être nuancée ; si le souvenir historique présuppose en général un pouvoir fort, la réciproque n'est pas nécessairement vraie : ainsi, hors d'Afrique, la Chine et l'Inde connurent toutes deux des pouvoirs forts. En Chine, la chronique impériale fut effectivement un élément notable du pouvoir. Les Indiens en revanche n'eurent pas de conscience historique (fait qui serait à confronter à leur conception du monde et du temps).

page 153 note 3. Balandier, , op. cit., p. 26 Google Scholar et 141.

page 154 note 1. Voir à ce propos Ch. Parain, « Protohistoire méditerranéenne et mode de production asiatique », La Pensée, n° 127, juin 1966, p. 4

page 155 note 1. Balandier, G., op. cit., p. 207.Google Scholar

page 155 note 2. Person, Y., « La jeunesse de Samori », Revue française d'histoire d'outre-mer, n° 175, 1962, p. 152.Google Scholar

page 155 note 3. Y. Person, thèse de doctorat d'État, sous presse.

page 156 note 1. Balandier, , op. cit., p. 195.Google Scholar

page 157 note 1. Balandier, , op. cit., p. 208.Google Scholar

page 157 note 2. Balandier, clxap. VII, « Tradition et Modernité », op. cit., pp. 186-217.

page 158 note 1. Voir à ce propos : Friedland, William H. et Rosberg, Carl G. (éd.), African Socialism, Stanford University Press, 1964, 313 p.Google Scholar, et Thomas, L. V., Le socialisme en Afrique, Paris, 1966, 2 vol., 207 et 300 p.Google Scholar

page 159 note 1. History of East Africa, t. I, dirigé par Oliver et Mathew, Oxford Clarendon Press, 1963, chap. VI, R. Oliver « Discernible developments in the interior, c. 1500- 1840 », p. 169-211.

page 159 note 2. Brunschwig, H., « Pour une histoire de l'Afrique noire », Cahiers d'études africaines, n° 7, 1962, p. 338.Google Scholar

page 159 note 3. Moniot, H., « Pour une histoire de l'Afrique noire », Annales, n° 1, janvier-février 1962, pp. 6263.Google Scholar

page 159 note 4. Dans la veine des ouvrages de Flint, J. E., Sir John Goldie and the making of Nigeria, Londres, 1960 Google Scholar, ou de Mason, Philip, The birth of a dilemma. The conquest and seulement of Rhodesia, Londres, 1960, 300 p.Google Scholar

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page 160 note 1. Par exemple : Dike, K. Onwuka, Trade and Politics in the Niger Delta, 1830-1885. An introduction to the economies and political history of Nigeria, Oxford, 1956, 250 p.Google Scholar ; Smith, Michael, Government in Zazzau, 1800-1950, Londres, 1960, 372 p.Google Scholar ; Holt, P. M., A Modern History of the Sudan, Londres, 1961, 242 p.Google Scholar ; Staal, Kathleen M., History of the Chagga of Kilimandjaro, La Haye, 1964, 394 p.Google Scholar ; Wills, A. J., An introduction to the history of Central Africa, Oxford, 1967 (2e éd.), 412 p.Google Scholar, etc.

page 160 note 2. Sautter, G., De l'Atlantique au fleuve Congo, une géographie du sous-peuplement, République du Congo, République Gabonaise, Paris, 1966, 1102 p.CrossRefGoogle Scholar

page 160 note 3. Herkovits, M. J., Dahomey, An ancient West African Kingdom, New York, 1938 Google Scholar ; Mercier, P., Connaissance de l'Afrique, Civilisation du Bénin, Paris, 1962.Google Scholar

page 160 note 4. R. F. Burton, A. Dalzel, J. Duncan, E. Dunglas, E. Foa, F. E. Forbes, A. Le Hérissé, R. Norris, M. Quénum, J. A. Skertchly, W. Snelgrave, pour ne citer que les principaux.

page 160 note 5. Akinjogbin, op. cit.

page 160 note 6. Op. cit., p. 203.

page 161 note 1. Braudel, 1958, op. cit., p. 731.

page 161 note 2. G. Flotinger, « Organisation coopérative… en milieu rural africain », l'Homme et la Société, n° 6, oct-.déc. 1967, p. 142.

page 161 note 3. Marc Bloch, Apologie pour l'Histoire, op. cit., p. 5.

page 161 note 4. Oliver et Fage, A short history of Africa, op. cit., chap. IV, « The Sudanic Civilization », pp. 44-52.

page 162 note 1. Cl. Meillassoux, « Essai d'interprétation… dans les sociétés traditionnelles d'auto-subsistance », Cahiers d'études africaines, n° 4, 1960, p. 65. Le même auteur a complété récemment son analyse en soulignant (mais là encore en conclusion) l'intérêt d'examiner « la dynamique contradictoire » par laquelle des systèmes économiques « incompatibles les uns aux autres » sont en fait coexistants : « Une telle typologie permettrait aussi de rapprocher la conceptualisation abstraite des diverses réalités historiques », in « Recherche… dans la société cynégétique », L'Homme et la Société, n° 6, octobre-décembre 1967, pp. 104-105.

page 163 note 1. G. Sautter, op. cit. et C. Coquery-Vidrovitch, Brazsta et la prise de possession du Congo, sous presse.