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Anthropologie du Politique en Grèce Ancienne (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

François de Polignac*
Affiliation:
Centre Louis Gernet, EHESS-CNRS

Extract

Originellement publié à Francfort en 1980, Die Entstehung des Politischen bei den Griechen, maintenant traduit en français sous le titre La naissance du politique, est sans conteste l'ouvrage fondamental et central de l'historien Christian Meier, celui où il élargit les thèmes précédemment abordés dans un premier livre sur la genèse du concept de démocratie, celui aussi dont les principaux chapitres constituent le point de départ de ses ouvrages ultérieurs, comme Politik und Anmut, en 1985, Die politische Kunst der griechischen Tragödie en 1988, et dernièrement Athen. Ein Neubeginn der Weltgeschichte (Berlin, 1993), tous consacrés au déploiement d'une anthropologie politique dont un premier aperçu avait été donné en France en 1984 grâce à la publication de I’ Introduction à l'anthropologie politique de l'Antiquité classique.

Type
Le Politique en Grèce Ancienne
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1997

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References

* A propos de Christian Meier, La naissance du politique, traduit de l'allemand avec le concours d'Inter Nationes (Bonn) par D. Trierweiler, avec la collaboration de F. Laroche, C. Martin et W. Kolecki, Paris, Gallimard, « Nrf Essais », 1995, 444 p.

1. Entstehung des Begriffs « Demokratie », Francfort, 1970.

2. Traduit de l'allemand par Veyne, Paul, La politique et la grâce. Anthropologie politique de la beauté grecque, Paris, Le Seuil, 1984 Google Scholar.

3. Traduit par Carlier, Marielle, De la tragédie grecque comme art politique, Paris, Les Belles Lettres, 1991 Google Scholar.

4. Paris, Puf, « Essais et Conférences du Collège de France », préface de Paul Veyne, 1984.

5. Référence au livre bien connu de P. Lévé Vidal-Naquet, Queet P., Clisthène l'Athénien. Essai sur la représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon, Paris, 1973 Google Scholar.

6. Der Begriff des Politischen, Berlin, 1963 (lre édition 1932), trad. frse Steinhauser, M.-L., La notion de politique, Paris, Calmann-Lévy, 1972, rééd. Paris, Flammarion, 1992 Google Scholar ; Politische Théologie, Berlin, 1970, trad. frse Schlegel, J.-L., Théologie politique, Paris, Gallimard, 1988 Google Scholar. L'article de Paul Valadier S. j . , « Cari Schmitt : une théologie politique ? », Études, novembre 1996, pp. 497-505, auquel j'emprunte ici quelques observations, témoigne du regain d'intérêt pour cette œuvre.

7. La notion de politique, op. cit. , p. 77.

8. Finley, S. M. I., Politics in the Ancient World, Cambridge, 1983 Google Scholar ; trad. frse Carlier, J., L'invention de la politique, Paris, Flammarion, 1985 Google Scholar. L'emploi de politics, comme l'avait précisé Finley dans son avant-propos, montre clairement que le livre porte sur les moyens et l'idéologie de la prise de décision dans l'État, et ce à Rome aussi bien qu'en Grèce.

9. Il est intéressant de constater que C. Meier, en 1980, juge obsolète le concept d'ennemi employé par Cari Schmitt, même dans le domaine des relations entre États, car emprunté à l'époque de la guerre limitée et inadapté aux polarisations idéologiques. L'amère expérience de la paralysie européenne dans les conflits de l'ex-Yougoslavie tendrait maintenant à conforter la vision schmittienne en soulignant la corrélation négative entre l'absence du politique et l'incapacité à identifier clairement le véritable ennemi, c'est-à-dire l'inacceptable, qui n'est pas la même chose qu'un adversaire, plus circonstanciel et appartenant au même système de référence.

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11. « Avant la découverte et la possibilité de la notion de progrès, les principes de l'ordre juste ne pouvaient être eux-mêmes saisis que de façon statique, compte tenu aussi de la stabilité des conditions d'existence », p. 164.

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13. Loraux, N., « L'oubli dans la cité », Le temps de la réflexion, I, 1980, pp. 213242 Google Scholar.

14. On voit mal, par exemple, comment elle pouvait s'appliquer aux travaux de Vernant, J.-P. et de Vidal-Naquet, P. sur la tragédie, analysée au contraire comme un moment historique bien précis des modes de représentation de la société athénienne, Mythe et tragédie en Grèce ancienne, Paris, 1974 Google Scholar ; Mythe et tragédie, 2, Paris, 1986.

15. O. Murray, «Cités de raison», dans Murray, O. et Price, S. éds, La cité grecque d'Homère à Alexandre, Paris, La Découverte, 1992, pp. 1339 Google Scholar. C'est évidemment cette conception qui a marqué mes premiers travaux, La naissance de la cité grecque, Paris, 1984, 2eéd., 1995.

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18. Ce thème a fait l'objet des travaux du colloque du Centre Louis Gernet « Entre public et privé en Grèce ancienne : lieux, conduites, pratiques », Paris, mars 1995, actes en cours de publication. Le problème du lien entre richesse publique et richesse privée apparaît à la fois dans l'étude récente de Raymond Descat, « L'Économie antique et la cité grecque. Un modèle en question », Annales Hss, 1995, n° 5, pp. 961-989, et dans Mossé, Claude, Politique et société en Grèce ancienne. Le « modèle » athénien, Paris, Aubier, 1995, pp. 109120 Google Scholar

19. Les fouilles de Mégara Hyblaea sont évidemment parmi celles qui ont le plus contribué à alimenter cette réflexion : voir les différentes études de Vallet, Georges maintenant rassemblées dans le volume Le monde grec colonial d'Italie du Sud et de Sicile, Rome, École française de Rome, 1996 Google Scholar

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