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Sur la Banque de France au XIXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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La dominante sociale de l'analyse de la Banque de France est l'une des fortes spécificités de ce livre. Elle est, spontanément, une prise de position. La connaissance du terreau humain des dirigeants et des propriétaires d'une grande firme de banque, et spécialement de l'institut d'émission où l'élément de la « confiance » est cardinal, est le moyen par lequel la psychosociologie éclaire les fondements d'une marche, dite communément économique, d'entreprise. Ni l'éternel discours de la Banque sur elle-même, ni les propensions constantes de ses régents à faire jouer le frein sur le moteur de l'émission des billets ne seraient compréhensibles sans l'analyse de cette masse de propriétaires, de notables, de gens d'affaires qui font de la Banque la vigie, le défenseur d'un ensemble social partageant les mêmes et essentielles valeurs. La contrainte de la convertibilité métallique est une contrainte globale qui, disciplinant l'émission, sauve la monnaie, donc l'ordre social lui-même. L'admirable, dans le gold (et silver) standard des temps passés, c'est que les logiques technico-économiques de l'émission coïncident avec les intérêts des propriétaires.

Type
Monnaie et Pouvoir (Trois Notes critiques)
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1988

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References

Notes

* Plessis, Alain, Régents et gouverneurs de la Banque de France sous le Second Empire, Genève, Droz, 1985, 444 Google Scholar p. ; Id., La politique de la Banque de France, de 1851 à 1870, ibid., 354 p.

Le texte de Jean Bouvier que nous publions est le dernier que nous possédions. Il n'a pas été écrit comme une note critique mais comme un long compte rendu. La qualité de l'ouvrage recensé, et l'attention constante manifestée par Jean Bouvier à l'insertion des activités bancaires dans les rapports sociaux et la conduite de d'Etat, nous ont paru permettre d'en faire une introduction à ce court dossier de commentaires dont il n'aurait sans doute pas désavoué le titre : monnaie et pouvoir.

1. Plessis, A. La Banque de France et ses deux cents actionnaires sous le Second Empire, Genève, Droz, 1982, 294 p.Google Scholar

2. Les intertitres sont de la Rédaction.

3. En particulier, Les capitalistes en France, 1780-1914, Paris, Gallimard, « Archives », 1978.