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Sans Mahomet, Charlemagne est inconcevable

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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« Sans Mahomet Charlemagne est inconcevable. » Par cette formule devenue classique, Pirenne résumait sa fameuse interprétation économique du haut Moyen Age. Une fois perdu le contrôle de la Méditerranée sous la poussée des Musulmans, l'Europe, écartée des grandes routes commerciales, aurait été condamnée à se replier sur elle-même dans le cadre d'une organisation économique primitive à caractère agricole et autarchique. L'économie européenne de l'époque carolingienne aurait donc eu un caractère de réaction et de complet isolement, et ce par suite de l'agression des Musulmans.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1962

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References

page 130 note 1. Grierson, Ph., « The monetary reforms of Abd-AI-Malik », dans Journal of Economie and Social History of the Orient , III (1960), p. 241264.Google Scholar

page 131 note 1. Ph. Grierson, op. cit., p. 260.

page 131 note 2. Je dois préciser toutefois que le professeur Grierson ne prétend pas expliquer la réforme monétaire carolingienne exclusivement par les fluctuations internationales des monpage note naies. Comme il me l'écrivait, le 14 mars 1961, « the fondamental reason why gold was abandoned in the west was that silver was more convenient. If gold had merely become short, surely the natural thing would hâve been to replace the tremissis by a silver coin twelve times as heavy and of the same value. This would hâve been quite feasible technically. The reason the tremissis was replaced by the penny was that a coin worth twelve times less was more useful. But I suspect that the transition was made the easier by a drain on gold. »

Personnellement, comme on le verra dans mon texte, je suis porté à attribuer aux fluctuations internationales des métaux une importance peut-être supérieure à celle que Grierson leur accorde.

page 132 note 1. Ph. Grierson, op. cit., p. 263.

page 132 note 2. Grierson utilise deux données, l'une relative aux débuts du v m e siècle, l'autre à 864. Le fait de trouver deux rapports semblables à des dates aussi éloignées ne prouve absolument pas qu'au cours de la longue période intermédiaire le rapport Au/Ar n'ait pas varié. Comme je le dis plus loin, nous avons au contraire d'excellentes raisons de penser que le rapport a sensiblement varié, et que ces variations ont joué un rôle important dans la détermination des mouvements internationaux de métal précieux. D'autre part, il n'est même pas prouvé qu'aux deux dates indiquées par Grierson, le rapport Au/Ar ait toujours été 1/12. En effet Grierson compare deux choses différentes. Pour le début du v i n 8 siècle, il fonde ses calculs sur les taux de change monétaires, et par conséquent le rapport qu'il en tire devrait indiquer un rapport effectif du marché. Pour l'an 864, en revanche, Grierson établit son argumentation sur une disposition du Capitulaire de Pitres et fait donc état d'un « prix légal ». Rien ne prouve que le rapport ordonné par les autorités fût effectivement celui du marché. L'expérience historique nous enseignerait plutôt que les prix du marché tendent à être plus élevés que les prix « légaux ».

page 133 note 1. S. Bolin, « Mohammed, Charlemagne et Ruric » dans The Scandinavian Economie Jlistory Review, I (1958), p. 18-17.

page 133 note 2. S. Bolin, op. cit., p. 21-22.

page 134 note 1. Ph. Grierson, op. cit., p. 263.

page 134 note 2. Je ne prétends pas qu'il cessa tout à fait, parce que, précisément, comme il était avantageux de payer les importations de l'Orient en or, il devait toujours subsister une certaine demande de métal à offrir en paiement aux vendeurs arabes. C'est ainsi que s'expliqueraient les frappes possibles de monnaies occidentales de type arabe.

page 134 note 3. Ce que j'écris ici ci-dessus sert de rectificatif et de supplément à ce que j ‘ a i précédemment soutenu dans mon article intitulé « Pour une histoire de la monnaie dans le haut Moyen Age », dans Studi sull'alto medioevo, Spolète, 1960.

page 135 note 1. Edictum Pistense, c. 24 (dans Mon. Germ., Capilularia regum Francorum, éd. A. Boretius-V. Krause, Hanovre, 1897, t . II, p. 320).

page 135 note 2. S. Bolin, op. cit., p. 16, 17 et 22. 135

page 136 note 1. D'autres points restent encore obscurs. Par exemple : s'il y eut des importations d'argent de la zone arabe en direction de l'Occident, pourquoi retrouve-t-on si rarement des monnaies arabes au milieu des monnaies carolingiennes ? On pourrait répondre de plusieurs façons : que les exportations arabes en argent se firent sous forme de métal non frappé; ou bien que les monnaies arabes furent refondues et frappées sous forme de pièces carolingiennes. Mais nous n'avons, à vrai dire, rien qui nous autorise à retenir plutôt l'une que l'autre de ces deux hypothèses.