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A propos du malaise américain

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Joseph Gabel*
Affiliation:
Université de Rabat, Institut de Sociologie

Extract

Le temps n'est plus où le spectacle de la vie américaine était pour nous autres Européens un regard sur la vie future. Edgar Morin a raison de souligner qu'il est grand temps de cesser de chercher, dans la littérature sur l'Amérique, l'insolite ou le « futuriste » pour y « scruter notre propre visage ». C'est son présent ou tout au plus son avenir imminent que contemple le voyageur européen admis pour un certain temps à partager la vie de la puissante nation d'outre-Atlantique. Avenir qui diffère d'ailleurs sensiblement de la prévision des écrivains qui à l'exemple d'un Jack London ou d'un Bernhard Kellermann voyaient poindre aux États-Unis l'aube d'une civilisation de la dureté.

Type
Notes Critiques Sur Les États-Unis
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1966

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References

page 648 note 1. Riesman, David, La foule solitaire, Paris, Arthaud 1965. Préface d'Edgar Morin, p. 7 Google Scholar

page 648 note 2. Jack London, The iron heel et Bernhard Kellermann, Der Tunnel, sont des romans bien oubliés

page 648 note 3. Riesman, Op. cit., p. 27.

page 649 note 1. Op. cit., p. 28.

page 649 note 2. Op. cit., p. 29

page 649 note 3. Op. cit., p. 38

page 649 note 4. Op. cit., p. 29

page 649 note 5. Op. cit., p. 50

page 649 note 6. Op. cit., p. 316

page 649 note 7. L'auteur parle de « caractère social » mais la différence avec la « personnalité de base » de Kardiner et Linton est assez peu nett

page 650 note 1. Op. cit., p. 316

page 650 note 2. K. Mannheim fait appel à 1’ « intellectualité sans attaches » (freischwebende Intelligenz) pour combattre la séduction de l'idéologie et la forme particulière d'aliénation qui en est le corollaire. Interprétant la pensée de Mannheim, G. Gurvitch semble y voir une apologie de la bohème (” Intelligence flânant librement… » Revue Philosophique octobre-décembre 1958, p . 448). En ce qui concerne lapensée de Mannheim l'interprétation de G. Gurvitch n'est certainement pas adéquate. Mais Riesman fait bel et bien appel à la bohème pour combattre les excès de l'extro-détermination (Op. cit., p. 327

page 650 note 3. Cf. les passages suivants qui anticipent curieusement l'apparion de Goldwater sur la scène politique américaine ; n'oublions pas que l'édition américaine de l'ouvrage est de 1950 !

« L'attitude type de l'homme intro-déterminé, dans la politique américaine du xixe siècle est celle du moralisateur… il réagira avec une spontanéité émotive qui frisera souvent la naïveté… Le « moralisateur-au-pouvoir » est le représentant d'une classe (la classe moyenne d'autrefois) et d'un type de caractère (le type intro-déterminé) qui dominait la scène politique au xixe siècle. Le moralisateur sur la défensive représente cette même classe et cette même mentalité à l'époque actuelle… qui marque leur déclin » (Op. cit. 237 seq. et 239). En fait, malgré son agressivité apparente, Goldwater est toujours resté sur la défensive !

page 651 note 1. Signalons cependant les perspectives en sociologie de la connaissance qu'offre Riesman, sans vraiment les exploiter. L'essor actuel de la théorie du rôle et son irruption récente dans la vie intellectuelle européenne (Cf. la thèse magistrale de M.-A. Roeheblave dont nous reparlerons ici-même) constituent sans doute une conséquence gnoséosociologique des progrès de l'extro-détermination. Et la psychanalyse honnie hier, aujourd'hui au pinacle ? L'homme intro-déterminé aurait-il eu peur que l'on scrute de trop près son subconscient

page 651 note 2. Op. cit., p. 29.

page 651 note 3. Op. cit., p. 30 (Colin Clark)

page 651 note 4. R. cite le roman de Sinclair Lewis : Babbitt. Il aurait pu citer le roman Arrowsmitk du même auteur : la lutte tragique du savant intro-déterminé (le bactériologiste Gottlieb) contre 1’ « Organisation ». Le passage des États-Unis du stade de l'introdétermination à celui de l'extro-détermination semble jouer donc le rôle de leitmotif dans l'oeuvre de l'un des grands romanciers de la littérature américaine

page 652 note 1. « Le collectionneur d'informations est peut-être un homme parvenu (pour d'excellentes raisons) à cette conclusion qu'il ne peut en aucune façon changer l'évolution politique. Il ne lui reste donc qu'une chose à faire : essayer de la comprendre » (Riesman, op. cit., p. 248)

page 652 note 2. Op. cit., p. 232

page 652 note 3. Packard, Vance : Une société sans défense, trad. par Eddy Trêves, Paris, Calmann Lévy, 1965, p . 258 Google Scholar

page 652 note 4. B. Goldwater est d'ailleurs cité sans hostilité par Packard, p. 192 ; évidemment en 1963 il était impossible de prévoir son rôle lors des élections de 1964. Le fait n'en est pas moins assez significatif

page 653 note 1. V. Packard, op. cit., p. 273 seq

page 653 note 2. « Syndrome d'influence » dans le jargon psychiatrique

page 653 note 3. La transparence de l'être chez les schizophrènes (” paranoïdes ») a été décrite sous plusieurs noms selon les pays. Les psychiatres d'expression allemande emploient le terme « Verweltlichung » (mondanisation) : une perte des limites du moi et du monde (Binswanger). Quant au délire de persécution, c'était là le thème central du maccarthysme. Il y a là un ensemble de « symptômes d'aliénation » dont la cohérence est assez impressionnante

page 653 note 4. Y. Packard, op. cit., p. 21