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Les campagnes de la Méditerranée occidentale autour de 1300 : tensions destructrices, tensions novatrices

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Monique Bourin
Affiliation:
Université Paris-I-LAMOP
Sandro Carocci
Affiliation:
Università di Roma Tor Vergata
François Menant
Affiliation:
École Normale Supérieure, Paris
Lluís To Figueras
Affiliation:
Université de Gérone

Résumé

Cet article présente une synthèse des résultats obtenus par une étude internationale menée pendant quatre années sur la conjoncture des années 1300 dans le monde de la Méd.terranée occidentale chrétienne. Il en ressort une image fortement diversifiée. Géographiquement diversifiée : coexistent des régions «émergentes» en plein développement et d’autres dont les ressorts semblent usés. Et socialement diversifiée : les nouveaux chemins de l’économie et de la politique bouleversent les équilibres traditionnels, mettent à mal les anciennes formes de richesse et créent de nouvelles stratégies gagnantes. À la différence de l’Europe du Nord, l’Europe méridionale n’a pas connu la grande famine de 1315. Il n’y a pas, au Sud, de disette généralisée sauf en 1347. Les disettes y sont dues aux distorsions du marché plus qu’à la chute de la productivité des terres cultivées. L’urbanisation y est en pleine puissance et pèse sur les circuits d’approvisionnement. Le commerce pénètre partout et dans tous les milieux, notamment à partir d’un réseau de petites villes qui s’est densifié au cours du XIIIe siècle. Rien n’indique un réel manque de monnaie : le crédit, omniprésent, y supplée mais contribue à redistribuer les cartes économiques et sociales.

Abstract

Abstract

This article summarizes the results of an international research study conducted over four years into the situation in the Western Mediterranean Christian world circa 1300. A highly diversified image emerges. It is a geographically diversified one with some areas in full development coexisting with others that seem worn out, and a socially diversified one with new economic and political pathways complétély changing traditional balances, undermining the old forms of wealth and creating new winning strategies. Unlike the north of Europe, southern Europe did not experience the great famine of the year 1315. There was no generalized dearth of food in the South, with the exception of the year 1347. The shortages there were due to market distortions more than to a fall in productivity of the cultivated land. The urbanization process was in full force and relied heavily on supply networks. Trade reached everywhere and in all environments, thanks especially to a network of small towns that became denser during the 13th century. There was no indication of a real lack of currency: ubiquitous credit filled in for it and encouraged a redistribution of the economic and social cards.

Type
Économie médiéval
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2011

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References

1- Ce programme a donné lieu à quatre colloques placés sous le titre général La conjoncture de 1300 en Méd.terranée occidentale : Bourin, Monique, Drendel, John et Menant, François (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300 en Méd.terranée occidentale, 27-28 février 2004, École française de Rome (sous presse) ;Google Scholar Figueras, Lluís Toet Sopena, Pascual Martínez (dir.), Dinámicas comerciales del mundo rural: actores, redes y productos/ Dynamiques commerciales du monde rural : acteurs, réseaux, produits, 17-20 octobre 2005, Madrid, Casa de Velázquez;Google Scholar Furió, Antoni et Bompaire, Marc(dir.), Moneda, crédito y fiscalidad en el mundo rural/Monnaie, crédit et fiscalité dans le monde rural, 8-10 février 2007, Madrid, Casa de Velázquez.Google Scholar Les actes de ces deux colloques constitueront un volume unique, actuellement en préparation : Monique Bourin, François Menant et Lluís TO Figueras (dir.), Échanges, prélèvements et consommation dans le monde rural; Carocci, Sandro(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, Rome, École française de Rome, 2010.Google Scholar Cet article a été rédigé par quatre des responsables du programme : Monique Bourin et François Menant se sont chargés de la première partie (” La conjoncture de 1300»), F. Menant de la deuxième (Les disettes), Lluís To Figueras de la troisième (La commercialisation de la société rurale), M. Bourin de la quatrième (Monnaie, crédit, fiscalité)et de la conclusion, Sandro Carocci de la cinquième (La mobilité sociale). Le texte de S. Carocci a été traduit de l’italien par F.Menant et Jean-Claude Maire-Vigueur, celui de L. To Figueras, rédigé dir.ctement en français, a été revu par M. Bourin et F. Menant.

2 - À strictement parler, c’est cette phase de retournement de la conjoncture qui doit être appelée crise, et non la longue dépression qui lui succède.

3 - Les considérations qui suivent s’inspirent particulièrement du tour d’horizon effectué en octobre 2002 à l’initiative de John Drendel à l’université du Québec à Montréal sous le titre Postan - Duby : le destin d’un paradigme. Peut-on comprendre les crises économiques de la fin du Moyen Âge sans le modèle malthusien ?

4 - Postan, Michael M., «Some demographic evidence of declining population in the later Middle Ages», Economic History Review, 2-3, 1950, p. 221246 ;CrossRefGoogle Scholar Éd.uard PERROY, «À l’origine d’une économie contractée : les crises du XIVe siècle», Annales ESC, 4-2, 1949, p. 167-182 ; Carlo Maria Cipolla et al., «La démographie au Moyen Âge», 9e congrès international des sciences historiques, Paris, Armand Colin, 1950, I, p. 55-75. Pour des références complémentaires : Monique BOURIN et François MENANT, «Avantpropos», inM. Bourin, J.Drendel et F. Menant (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.

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6 - Sur l’usage du mot «crise» par les historiens de l’économie, voir Alain GUERREAU, «Crise», in Gauvard, C., Libera, A. De et Zink, M. (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 2002, p. 369370.Google Scholar Sur les acceptions du terme reçues pour l’économie médiévale, voir Palermo, Luciano, Sviluppo economico e società preindustriali. Cicli, strutture e congiunture in Europa dal medioevo alla prima età moderna, Rome, Viella, 1997;Google Scholar François Menant, «Crisis de subsistencia y crisis agrarias en la Edad Media: algunas reflexiones previas», in Herrer, H. R. Oliva et Moncús, P. Benito Y (dir.), Crisis de subsistencia y crisis agrarias en la Edad Media, Séville, Universidad de Sevilla, 2007, p. 1760.Google Scholar

7 - Ouvrage emblématique pour la France : Bois, Guy, Crise du féodalisme. économie rurale et démographie en Normandie orientale, du début du XIVe siècle au milieu du XVIe siècle, Paris, Presses de la FNSP/Éd. de l’EHESS, 1976;Google Scholar Id., La grande dépression médiévale, XIVe et XVe siècles. Le précÉd.nt d’une crise systémique, Paris, PUF, 2000. Accès commode à l’école anglaise : Dyer, Christopher, Coss, Pétér et Wickham, Chris (dir.), «Rodney Hilton's Middle Ages. An exploration of historical themes», Past $Present Supplement, 195-2, 2007.Google Scholar

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9 - Antoni Furió, «Disettes et famines en temps de croissance. Une révision de la ‘crise de 1300’ : le royaume de Valence dans la première moitié du XIVe siècle», inM. Bourin, J. DRENDEL et F. MENANT (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.; Carlos LALIENA, «Développement économique, marché céréalier et disettes en Aragon et Navarre, 1280-1340», ibid.; Carlos REGLERODELA FUENTE, «Les disettes dans le royaume de Castille (entre 1250 et 1348)», ibid.

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11- Stephan R. EPSTEIN, «The late medieval crisis as an integration crisis», in Prak, M. (dir.), Early modern capitalism: Economic and social change in Europe 1400-1800, Londres, Routledge, 2001, p. 2550, Google Scholar ou le chapitre dans Id., Freedom and growth: The rise of states and markets in Europe, Londres, Routledge, 2000.

12- Parmi de nombreuses publications récentes : Joëlle BURNOUF et al., «Sociétés, milieux, ressources : un nouveau paradigme pour les mÉd.évistes», in Être historien du Moyen Âge au XXIe siècle. XXXVIIIe Congrès de la SHMES, Cergy-Pontoise, évry, Marnela- Vallée, Saint-Quentin-en-Yvelines, 31 mai-3 juin 2007, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008, p. 95-132 ; Burnouf, Joëlle et al., Manuel d’archéologie médiévale et moderne, Paris, Armand Colin, 2009.Google Scholar

13- Dominique Valérian, «La conjoncture de 1300 au Maghreb», inM. BOURIN, J. DRENDEL et F. MENANT (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.

14- Laiou, Angeliki E. (dir.), The economic history of Byzantium, from the seventh through the fifteenth century, Washington, Dumbarton Oaks Research Library and collection, 2002.Google Scholar

15- Un état des lieux encore relativement actuel a été dressé par Jean-Claude GARCIN (dir.), états, sociétés et cultures du monde musulman médiéval, Xe-XVe siècle, Paris, PUF, 1995-2000. Mais cette question est en pleine évolution, et les remarques qui suivent s’appuient surtout sur trois travaux récents : Dominique VALéRIAN, Ports et réseaux d’échange dans le Maghreb médiéval, Madrid, Casa de Velázquez, sous presse ; Id., Bougie, port maghrébin (1067-1510), Rome, École française de Rome, 2006 ; éric VALLET, Pouvoir, commerce et marchands dans le Yémen rasklide (626-858/1229-1454), Paris, Publications de la Sorbonne, 2010. Nous remercions Dominique Valérian pour les indications qui ont permis la rÉd.ction de ce passage.

16- Bourin, M., Drendel, J. et Menant, F. (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit. Google Scholar

17- Bourin, M., Menant, F.et Figueras, L. TO (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

18- Carocci, S. (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit. Google Scholar

19- Nous utiliserons concurremment les deux mots, selon le degré de gravité du phénomène : «disette» convient mieux à la majorité des pénuries des XIIIe-XIVe siècles, mais «famine» est généralement utilisé par les études sur celles des XIXe-XXIe siècles, qu’elles soient ou non très meurtrières, quitte à les classer en catégories : «graves», «très graves», etc. «Famine» est au demeurant utilisé par les spécialistes dans les deux sens : inanition allant jusqu’à la mort de nombreux individus, et pénurie de denrées comestibles ; voir par exemple Martin RAVALLION, «Famines and economics», The Journal of Economic Literature, 35-3, 1997, p. 1205-1242, ici p. 1205 ; Stephen DEVEREUX, Theories of famine, New-York/Londres, Harvester Wheatsheaf, 1993. Le latin dispose, comme la plupart des langues européennes, de deux mots qui correspondent aux deux niveaux de gravité : fameset carestia.

20- Jordan, William C., The great famine: Northern Europe in the early fourteenth century, Princeton, Princeton University Press, 1996.Google Scholar

21- En dernier lieu, Cormac Ó Gráda, Richard PAPING et Eric VANHAUTE, (dir.), When the potato failed: Causes and effects of the «last» European subsistence crisis, Turnhout, Brepols, 2007.

22- La famine qui a été le plus souvent discutée, avec celle d’Irlande, est celle du Bengale en 1943-1944, choisie par Amartya Sen comme étude de cas pour élaborer sa théorie. Les études citées ci-dessous prennent aussi en compte la famine chinoise de 1959-1961, celles qui ont frappé l’URSS en 1918-1922, 1932-1933 et 1946-1947 (les plus meurtrières du XXe siècle après la précédente), l’Inde et la Chine en 1876-1879, et celles qu’a provoqué la Deuxième Guerre mondiale, notamment à Leningrad en 1941-1942 et aux Pays-Bas en 1944-1945.

23- Pour une orientation bibliographique, F. MENANT, «Crisis de subsistencia y crisis agrarias en la Edad Media…», art. cit., annexe.

24- Perspectives d’ensemble : Gráda, Cormac Ó, Famine: A short history, Princeton, Princeton University Press, 2009 ;Google Scholar Dyson, Tim et Gráda, Cormac Ó, Famine demography: Perspectives from the past and present, Oxford, Oxford University Press, 2002 ;Google Scholar Gráda, Cormac Ó, «Making famine history», The Journal of Economic Literature, 45-1, 2007, p. 538.CrossRefGoogle Scholar

25- L’analyse de la conjoncture alimentaire de cette époque se fondait principalement jusqu’aux années 1960 sur les sources de l’Europe du Nord-Ouest, Anglétérre et Flandre en particulier, en raison à la fois de leur qualité et de la gravité de la crise qui avait frappé cette région en 1315-1317.

26- Expression reprise de Goff, Jacques Le par Montanari, Massimo, La faim et l’abon- dance. Histoire de l’alimentation en Europe, Paris, Éd. du Seuil, 1995, p. 97.Google Scholar

27- Devereux, S., Theories of famine, op. cit., p. 121124.Google Scholar

28- Les indications sur les famines mentionnées ci-après sont tirées des études citées dans les notes précédentes ; nous ne donnerons pas de références détaillées pour chacune, sauf si des divergences d’opinions entre les auteurs l’exigent.

29- On regrettera qu’ils n’aient pas été intégrés à la suggestive comparaison proposée par Brigitte MARIN et Catherine VIRLOUVET (dir.), Nourrir les cités de Méd.terranée : Antiquité - Temps Modernes, Paris, Maisonneuve $Larose, 2004, dont ils constituent assurément le «chaînon manquant».

30- Sur ceux-ci, Devroey, Jean-Pierre, économie rurale et société dans l’Europe franque (VIe-IXe s.), Paris, Belin, 2003, p. 44, 76-77, 157, 286 et 308.Google Scholar

31- Le parallèle s’impose ici, sur les mécanismes et le déroulement des pénuries, avec la «crise d’Ancien Régime» définie par Ernest Labrousse et avec les vitaux conflits d’intérêt que met en évidence Pierre Goubert dans le Beauvaisis du XVIIe siècle entre «les foules mangeuses de pain» et les riches «qui ont du grain à vendre». Une abondante historiographie française et anglo-saxonne a affiné, après ces deux précurseurs, l’analyse des crises annonaires des XVIIe et XVIIIe siècles : F.MENANT, «Crisis de subsistencia y crisis agrarias en la Edad Media…», art. cit.

32- Bruce M. S. CAMPBELL, «Nature as historical protagonist», Tawney Memorial Lecture, 2008 : http://www.ehs.org.uk ; Id., «Physical shocks, biological hazards, and human impacts: The crisis of the fourteenth century revisited», inS. CAVACIOCCHI (dir.), Le interazioni fra economia e ambiente biologico nell’Europa preindustriale, secc. XIII-XVIII, Florence, Firenze University Press, 2010, p. 13-32. Ces deux références, comme la suivante, proviennent d’A. FURIÓ, «Disettes et famines en temps de croissance…», art. cit., dont s’inspire ce passage. Voir, en dernier lieu, le dossier «Environnement et sciences sociales», Annales HSS, 67-1, 2011, particulièrement Alice INGOLD, «écrire la nature. De l’histoire sociale à la question environnementale ?», p. 11-29

33- La documentation mentionne peu ces produits, mais des textes ponctuels et surtout les fouilles de silos et de dépotoirs révèlent leur importance et leur variété. Carole PUIG, «L’apport de l’étude du stockage à notre connaissance de la conjoncture alimentaire de 1300 (Languedoc, Catalogne)», inM. BOURIN, J. DRENDEL et F. MENANT (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.; Marie-Pierre RUAS, Productions agricoles, stockage et finage en Montagne Noire médiévale. Le grenier castral de Durfort (Tarn), Paris, Éd. de la MSH, 2002.

34- Notamment Amartya SEN, Poverty and famines: An essay on entitlement and deprivation, Oxford/New York, Clarendon Press/Oxford University Press, [1981] 1999 ; Id., Repenser l’inégalité, Paris, Le Seuil, 2000 ; Jean Drèze et Amartya SEN (dir.), The political economy of hunger, Oxford/New York, Clarendon Press/Oxford University Press, [1990-1991] 1999. Exposé de ses idées et de leur influence : S. DEVEREUX, Theories of famine, op. cit., p. 66- 86, 184-185 ; Jenny EDKINS, Whose hunger? Concepts of famine, practices of aid, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2000, p. 43-66.

35- Voir par exemple S. DEVEREUX, Theories of famine, op. cit., particulièrement p. 74-82 ; J. EDKINS, Whose hunger?…, op. cit., p. 49-66. Sur la discipline qui s’est constituée autour de l’étude de la famine, outre ces deux ouvrages, voir Claire STANFORD (dir.), World hunger, Bronx, H. W. Wilson Co., 2007 ; James VERNON, Hunger: A modern history, Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 2007.

36- L’élément que les chroniqueurs notent le plus couramment pour signaler les disettes, c’est justement l’augmentation des prix ; et le vocabulaire de la disette lui-même (cherté, carestia) exprime la cherté et non le manque. Voir la discussion de l’étymologie de carestia(de carus, «coûteux», ou de carere, «manquer» ?) et ses implications inM. BOURIN, J. DRENDEL et F. MENANT (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.

37- On complétera les analyses d’A. Sen sur ces mécanismes par celles, convergentes mais plus proches du contexte de 1300, de L. PALERMO, Sviluppo economico…, op. cit.Parmi les études classiques, citons celles qu’ont suscité les cas remarquables de la Toscane et de la Catalogne : Charles De La Roncière, Prix et salaires à Florence au XIVe siècle, 1280-1380, Rome, École française de Rome, 1982 ; Id., Firenze e le sue campagne nel Trecento. Mercanti, produzione, traffici, Florence, L. S. Olschki, 2005 ; et en dernier lieu, Id., «Les famines à Florence de 1280 à 1350», inM. BOURIN, J. DRENDEL et F. MENANT (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.; Giuliano PINTO, Il libro del biadaiolo. Carestie e annona a Firenze dalla metà del ‘200 al 1348, Florence, L. S. Olschki, 1978 ; Id., «Firenze e la carestia del 1347. Aspetti e problemi della crisi annonaria alla metà del ‘300», Archivio storico italiano, 130, 1972, p. 3-84 (rééd. dans Id., La Toscana nel tardo Medioevo, Florence, L. S. Olschki, 1982, p. 333-398) ; Antoni RIERA MELIS, «Els pròdroms de les crisis agràries de la Baixa Éd.t Mitjana a la Corona d’Aragó. 1 : 1250-1300», Miscellania en homenatge al P. Agustí Altisent, Tarragone, Diputació de Tarragona, 1991, p. 35-72. Ou encore Maurice BERTHE, Famines et épidémies dans les campagnes navarraises à la fin du Moyen Âge, Paris, SFIED, 1984 ; Gilbert LARGUIER, Le drap et le grain en Languedoc : Narbonne et le Narbonnais, 1300-1789, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 1996 ; Id., «Disettes en Languedoc au XIVe siècle», in Bourin, M., Drendel, J. et Menant, F. (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.Google Scholar

38- La discussion sur les définitions possibles de la famine dans Devereux, S., Theories of famine, op. cit., p. 1020.Google Scholar

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40- Toutes ces caractéristiques se retrouvent dans les analyses des disettes contemporaines. La meilleure vue d’ensemble : Tim DYSON et CormacÓGráda, «Introduction», inT. DYSON et C. Ó Gráda (dir.), Famine demography…, op. cit., p. 1-18 ; à compléter par Joel MOKYR et Cormac Ó Gráda, «Famine disease and famine mortality: Lessons from the Irish experience», ibid., p. 19-43.

41- Les études sur les famines modernes, celle d’Irlande de 1846 par exemple, concluent cependant à un ralentissement des prêts sur gage au bout de quelques mois : la demande de crédit ne fait certainement qu’augmenter avec la poursuite de la pénurie, mais l’offre diminue.

42- Maurice BERTHE (dir.), Endettement paysan et crédit rural dans l’Europe médiévale et moderne. Actes des XVIIe Journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, septembre 1995, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1998 ; Menant, François et Redon, Odile (dir.), Notaires et crédit dans l’Occident méditerranéen médiéval, Rome, École française de Rome, 2004.Google Scholar

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44- On s’orientera à partir de Jean-Louis GAULIN et François MENANT, «CrÉd.t rural et endettement paysan dans l’Italie communale», inM. BERTHE (dir.), Endettement paysan et crédit rural…, op. cit., et de Giuliano PINTO, «Note sull’indebitamento contadino e lo sviluppo della proprietà fondiaria cittadina nella Toscana tardomedievale», Ricerche Storiche, X, 1980, p. 3-19, rééd. dans Id., La Toscana del tardo Medioevo…, op. cit., p. 207-225.

45- M. BERTHE, Famines et épidémies…, op. cit.; Éd.uard BARATIER, La démographie provençale du XIIe au XVIe siècle avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1961, p. 222 sq.

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50- La noblesse et les institutions ecclésiastiques pouvaient, quant à elles, utiliser d’autres circuits pour vendre le produit de leurs domaines.

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52- S.R. Epstein, «The late medieval crisis…», art. cit.

53- La portée européenne de la multiplication des marchés institutionnels et de l’accroissement des échanges est remarquée par Richard H. Britnell, «Local trade, remote trade: Institutions, information and market integration, 1050-1300», in Cavaciocchi, S. (dir.), Fiere e mercati nella integrazione delle economie europee, secc. XIII-XVIII, Florence, L. S. Olschki, 2001, p. 185203.Google Scholar

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55- C’est le cas de la bourgade de Trets, en Provence : Drendel, John, «Notarial practice in rural Provence in the early fourteenth century», in Reyerson, K. et Drendel, J. (dir.), Urban and rural communities in medieval France: Provence and Languedoc, 1000-1500, Leyde, Brill, 1998, p. 209235.Google Scholar

56- Des produits aussi quotidiens que le pain pouvaient être acquis à crédit et enregistrés comme tels dans les cahiers des vendeurs : Carles VELA I AULESA, «Les compravendes al detall i a crèdit en el món artesà. El cas dels especiers i els candelers», Barcelona. Quaderns d’història, 13, 2007, p. 131-155. Juan V. García Marsilla, Vivir a crédito en la Valencia medieval. De los orígenes del sistema censal al endeudamiento del municipio, Valence, Universitat de València, 2002.

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59- J. Petrowiste, Naissance et essor d’un espace d’Échanges…, op. cit.;Google Scholar Id., «‘Pourveu toutesfoiz…’», art. cit.

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61- Roncière, C. De La, Firenze e le sue campagne…, op. cit. Google Scholar; Giuliano PINTO, «Produits et réseaux commerciaux dans les campagnes toscanes (XIIIe-XIVe siècles)», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

62- Voir le cas du Frioul : Donata DEGRASSI, «All’incrocio tra commerci a lunga distanza e produzione locale : il Friuli nel Trecento», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar et de la Castille : Pascual Martínez Sopena, «Foires et marchés ruraux dans les pays de la couronne de Castille et Léon du Xe au XIIIe siècle», inC. Desplat (dir.), Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne (Actes des XIVe Journées internationales d’Histoire de l’Abbaye de Flaran. Septembre 1992), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1996, p. 47-69.

63- On connaît par exemple quelque 13 drapiers dans la petite ville provençale de Reillanne, qui comptait 2 400 habitants vers 1330 ; dans un rayon de 10 km autour de la ville, il y avait une douzaine de villages où habitaient des centaines de clients qui achetaient de petites quantités de drap, en moyenne les quatre cannes nécessaires à élaborer deux vêtements.

64- Roncière, C. De La, Firenze e le sue campagne…, op. cit., p. 253-254 et 260263.Google Scholar

65- Ibid., p. 303-305. C’est le cas des deux associés de Dicomano, en Toscane, qui, dans leurs livres de comptes, font la distinction entre ventes au marché et ventes à la «bottegha». Voir aussi la distinction fonctionnelle entre apotecheet étals dans le cas des bouchers de Poggibonsi : ibid., p. 240.

66- L’activité des colporteurs, qui parcourent les campagnes avec les produits fournis par un commerçant sédentaire, est complémentaire de celle des marchands. Dans le contadoflorentin, cette fonction est remplie par des muletiers (vetturali)qu’on compte par centaines au XIVe siècle. Ils peuvent agir pour leur propre compte, mais aussi s’engager dans des sociétés ou simplement transporter des marchandises pour le compte d’autrui.

67- D. Degrassi, «All’incrocio tra commerci…», art. cit. ; et ci-dessus, partie 2.

68- Roncière, C. De La, Firenze e le sue campagne…, op. cit., p. 294 et 372.Google Scholar

69- Ibid., p. 279-308, particulièrement p. 294 et 302 ; G. Pinto, «Produits et réseaux commerciaux…», art. cit.

70- Roncière, C. De La, Firenze e le sue campagne…, op. cit., p. 309-328.Google Scholar

71- G. Pinto, «Produits et réseaux…», art. cit.

72- Pour l’Europe méditerranéenne, voir Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar notamment Pascual MARTíNEZ SOPENA, «Las villas del norte del Duero y el comercio local en torno a 1300», ainsi que ENRIC Guinot, «Las villas del Maeztrazgo (Morella y Sant Mateu), sus locs, el negocio de la lana y la conyuntura». Voir également P. MARTíNEZ SOPENA et M. URTEAGA (dir.), Las villas nuevas medievales del suroeste europeo…, op. cit.

73- Cardon, Dominique, La draperie au Moyen Âge. Essor d’une grande industrie européenne, Paris, CNRS Éd.tions, 1999.Google Scholar

74- Roncière, C. De La, Firenze e le sue campagne…, op. cit., p. 331351.Google Scholar

75- Mais on rencontre des professionnels de la santé jusque dans de très petites villes : Mcvaugh, Michael, Medicine before the plague: Practitioners and their patients in the Crown of Aragon, 1285-1345, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, particulièrement p. 47.Google Scholar

76- Il n’est pas nécessaire d’invoquer l’argument qu’ils auraient ainsi facilité les paiements en espèces de leurs tenanciers : beaucoup de ces derniers ont en fait continué à payer des rentes en nature jusqu’au milieu du XIVe siècle au moins.

77- S.R. Epstein, «The late medieval crisis…», art. cit. Les règlements ne semblent pas avoir constitué un frein à la concurrence des marchands extérieurs à la ville, et ils fixent rarement les prix. Ils concernent surtout les conditions d’accès au marché : Pétér Stabel, «Markets and retail in the cities of the late medieval Low Countries: Economic networks and socio-cultural display», in Cavaciocchi, S. (dir.), Fiere e mercati…, op. cit., p. 797817.Google Scholar

78- Exemple particulièrement éclairant : Smith, Richard M., «A periodic market and its impact on a manorial community: Botesdale, Suffolk, and the manor of Redgrave, 1280-1300», in Razi, Z. et Smith, R. M. (dir.), Medieval society and the manor court, Oxford, Clarendon Press, 1996, p. 450481.CrossRefGoogle Scholar

79- La référence de synthèse sur les problèmes monétaires demeure Spufford, Pétér, Money and its use in medieval Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1989.Google Scholar Y sont repris les éléments du débat sur la production monétaire européenne à la fin du Moyen Âge (considérée le plus souvent à partir des années 1340), animé par les travaux de Harry Miskimin, John Munro et John Day.

80- Par exemple, Mayhew, Nicholas, «Money in the late medieval countryside Britain», in Delogu, P. et Sorda, S. (dir.), La moneta in ambiente rurale nell’Italia tardomedievale. Atti dell’incontro di studi (Roma, 21-22 settembre 2000), Rome, Istituto italiano di numismatica, 2002, p. 526.Google Scholar

81- Allen, Martin, «The volume and composition of the English silver currency, 1279-1351», The British Numismatic Journal, 70, 2000, p. 3844.Google Scholar

82- Braunstein, Philippe, «La production minière et les circuits d’approvisionnement métallique de l’Occident médiéval», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

83- Gaspar Feliu Montfort, «Moneda y conyuntura monetaria en la Corona de Aragón en torno a 1300», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

84- Dans son rapport consacré à la circulation monétaire dans les campagnes, Marc Bompaire relève que seulement 13 pièces d’or isolées des Xe-XVe siècles proviennent d’un contexte rural, parmi les 1 300 trouvées dans le Midi de la France. Dans ce même ensemble, 8 pièces datent du règne de Philippe-Auguste, 22 de saint Louis, et 112 de Philippe le Bel : pour des règnes de durée équivalente, ces chiffres révèlent l’accroissement de la circulation monétaire. En revanche les registres notariaux signalent souvent des habitants des bourgades qui confient en prêt au notaire des pièces d’or, parfois seulement une, pour les faire fructifier.

85- Ainsi, dans la seigneurie archiépiscopale de Sigean, la journée de travail est payée la même somme aux hommes employés au cellier et dans les vignes, mais les premiers sont nourris, pas les seconds.

86- Monique Bourin, Gilbert Larguier et Kathryn Reyerson, «Dynamiques commerciales et petites villes en Languedoc aux environs de 1300», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

87- Les droits de mutation payés lors de l’acquisition des terres et les activités de prêt sont là pour attester que les paysans les plus riches disposent de sommes sans commune mesure avec le petit monde des villageois.

88- Ce fut la remarque d’Ana Rodriguez dans son intervention finale : dans le nord de la Castille ou en Galice, la monnaie est présente partout, sans qu’on sache bien ni comment elle circule ni à quoi elle sert !

89- Menjot, Denis et Martínez, Manuel Sánchez (dir.), La fiscalité des villes au Moyen Âge, Toulouse, Privat, 1996-2005 ;Google Scholar Ginatempo, Maria, Prima del debito. Finaziamento della spesa pubblica e gestione del deficit nelle grandi città toscane, 1200-1350, Florence, L. S. Olschki, 2000;Google Scholar Menjot, Denis et SáNchezmartínez, Manuel (dir.), Fiscalidad de Estado y fiscalidad municipal en los reinos hispánicos medievales, Madrid, Casa de Velázquez, 2006.Google Scholar

90- Drendel, John, «Les disettes en Provence», in Bourin, M., Drendel, J. et Menant, F. (dir.), Les disettes dans la conjoncture de 1300…, op. cit.;Google Scholar C.Laliena, «Développement économique…», art. cit.

91- Laliena, Carlos, «El impacto del impuesto sobre las economias campesinas de Aragon en visperas de la Union (1277-1283)», in Bourin, M., Menant, F. et Figueras, L. To (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit. Google Scholar

92- M. BERTHE (dir.), Endettement paysan et crédit rural…, op. cit.; F. Menant et O. Redon (dir.), Notaires et crédit…, op. cit.; Credito e società : le fonti, le tecniche e gli uomini. Secoli 14.-16. Atti del Convegno, Asti e Chambéry, 24-27 settembre 1998, Asti, Tip. astese, 2000 ; J. V. GARCíA MARSILLA, Vivir a crédito en la Valencia medieval…, op. cit.À titre de comparaison, voir Phillipp R. SCHOFIELD et Thijs LAMBRECHT (dir.), Credit and the rural economy in north-western Europe, c. 1200-c. 1850, Turnhout, Brepols, 2009.

93- Sur les raisons de ce manque d’intérêt, voir Sandro Carocci, «Mobilità sociale e medioevo», Storica, 43-45, 2009, p. 40-86.

94- Razi, Zvi, Life, marriage and death in a medieval parish: Economy, society and demography in Halesowen, 1270-1400, Cambridge, Cambridge University Press, 1980, particulièrement p. 90-99 et 146150.Google Scholar

95- Pour l’Italie, Degrassi, Donata, «Il mondo dei mestieri artigianali», in Carocci, S.(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 273287;Google Scholar pour la France, John Drendel, «La mobilité sociale dans l’historiographie française de la conjoncture de 1300. Les manieurs d’argent», ibid., p. 239-246.

96- Étienne Anheim et François Menant, «Mobilité sociale et instruction : clercs et laïcs du milieu du XIIIe au milieu du XIVe siècle», in Carocci, S.(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 341379.Google Scholar

97- Cadres d’ensemble : Crouzet-Pavan, élisabeth, Enfers et paradis. L’Italie de Dante et de Giotto, Paris, A. Michel, 2001, p. 224233, Google Scholar et François Menant, L’Italie des communes, 1100-1350, Paris, Belin, 2005, p. 54-64 et 117-119 ; voir cependant les réserves de Giuseppe Petralia, «Problemi della mobilità sociale nel mondo dell’intermediazione commerciale e finanziaria (secoli XII-XIV, Italia e Mediterraneo europeo)», in Carocci, S.(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 247271, Google Scholar et celles de Carlos Laliena, «Las transformaciones de las Élites políticas mediterráneas hacia 1300 : cambios internos y movilidad social», ibid., p. 147-185.

98- Grillo, Paolo, «Mobilità geografica e mobilità sociale in Italia e nella Francia meridionale (1300-1348)», in Carocci, S.(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 555576.Google Scholar

99- Pour la réception de ces thématiques dans les études sur le Moyen Âge, voir S. CAROCCI, «Mobilità sociale e medioevo», art. cit.

100- Molinari, Alessandra, «Archeologia e mobilità sociale», in Carocci, S. (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 117144.Google Scholar

101- La meilleure synthèse est celle de Dyer, Christopher, An age of transition? Economy and society in England in the later Middle Ages, Oxford, Clarendon Press, 2005, p. 126172 Google Scholar ; voir aussi désormais Id., «Methods and problems in the study of social mobility in England (1200-1350)», in Carocci, S. (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 97116, Google Scholar et Sarah Pearson, «Rural and urban houses, 1100-1500: ‘Urban adaptation’ reconsidered», in Giles, K. et Dyer, C. (dir.), Town and country in the Middle Ages: Contrasts, contacts and interconnections, 1100-1500, Leeds, Maney, 2005, p. 4363.Google Scholar

102- D. Degrassi, «Il mondo dei mestieri…», art. cit., p. 283.

103- G. Petralia, «Problemi della mobilità sociale…», art. cit., p. 253.

104- Ibid.

105- Martínez Sopena, Pascual, «La movilidad de la nobleza (España, ca. 1250-1350)», in Carocci, S. (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 209238.Google Scholar

106- Pour l’Anglétérre, voir par exemple Barbara Harvey, F., «Conclusion», in Harvey, B. F. (dir.), The twelfth and thirteenth centuries, 1066-c.1280, Oxford, Oxford University Press, 2001, p. 261262.Google Scholar

107- On pense bien sûr au destin de la population paysanne dans les territoires soumis à la domination des communes italiennes, mais des dynamiques analogues existent dans d’autres parties de l’Europe. Jusque chez les partisans de la commercialisation thesisanglaise, domine l’impression que seule une élite paysanne a vraiment pu tirer profit de la diffusion du crédit et du commerce. Voir les articles rassemblés dans Laurent FELLER et Chris WICKHAM (dir.), Le marché de la terre au Moyen Âge, Rome, École française de Rome, 2005, et ceux qui sont en préparation dans M. BOURIN, F. MENANT et L. TO FIGUERAS (dir.), Échanges, prélèvements et consommation…, op. cit.

108- Pour un exposé général, voir Gérard SIVéRY, «Social change in the thirteenth century: Rural society», in Abulafia, D.(dir.), The new Cambridge medieval history, t.5, c.1198-c.1300, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, p. 3848, CrossRefGoogle Scholar particulièrement p. 40 ; un exemple anglais : Mcintosh, Marjorie Keniston, Autonomy and community: The royal manor of Havering, 1200-1500, Cambridge, Cambridge University Press, 1986.CrossRefGoogle Scholar

109- Parmi les nombreuses versions de cette interprétation, rappelons par exemple Barthélemy, Dominique, L’ordre seigneurial : XIe-XIIe siècle, Paris, Éd. du Seuil, 1990, p. 89-123 et 253254.Google Scholar

110- Voir en particulier Jean-Claude Maire-Vigueur, «Conclusioni: mobilità e identità sociale», inS. Carocci (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 409-436, et Giuliano Milani, «Il peso della politica nella mobilità sociale (Italia comunale, 1300 ca.)», ibid., p. 577-589.

111- G. Petralia, «Problemi della mobilità sociale…», art. cit. ; J. Drendel, «La mobilité sociale…», art. cit.

112- Fiore, Alessio, «L’attività militare come vettore di mobilità sociale (1250-1350)», inS. Carocci (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 381407.Google Scholar

113- Ibáñez, Jorgue Díaz, «La formación de las Élites eclesiásticas: aportaciones de la historiografía castellana y portuguesa», in Carocci, S.(dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 309339;Google Scholar é. Anheim et F. Menant, «Mobilité sociale et instruction…», art. cit.

114- Grillo, P., «Mobilità geografica…», art. cit. ; Provero, Luigi, «Vassallaggio e reti clientelari: una via per la mobilità», inS. CaroccI (dir.), La mobilità sociale nel medioevo, op. cit., p. 437451.Google Scholar

115- Berthe, M., Famines et épidémies…, op. cit., Google Scholaret é. Baratier, , La démographie provençale…, op. cit. Google Scholar

116- G. Pinto, «Note sull’indebitamento contadino…», op. cit.; Id., Il libro del biadaiolo…, op. cit.; Cherubini, Giovanni, «Proprietari, contadini e campagne senesi all’inizio del Trecento», Signori, contadini, borghesi. Ricerche sulla società italiana del basso Medioevo, Florence, La Nuova Italia, 1974, p. 231312.Google Scholar

117- Cardon, D., La draperie au Moyen Âge…, op. cit., Google Scholar et Verna, Catherine, Le temps des moulines. Fer, technique et société dans les Pyrénées centrales, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001.Google Scholar

118- Petrowiste, J., Naissance et essor d’un espace d’Échanges…, op. cit.; Id., Google Scholar «‘Pourveu toutesfoiz…’», art. cit.

119- Cette crise, qu’on pourrait qualifier de schumpétérienne, s’articule avec une ouverture des espaces qui ajoute l’apparition de concurrences régionales aux troubles intro- duits par les innovations commerciales et artisanales.