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L'Économie paysanne, concept pour l'histoire économique*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Daniel Thobneb*
Affiliation:
École Pratique des Hautes Études

Extract

Depuis peu, l'usage de certains termes se répand chez les historiens et les économistes : « structure semi-féodale », « économie de subsistance », « société orientale », ou « mode de production asiatique ». Le succès de ces expressions reflète l'immense renouveau d'intérêt qui se manifeste, depuis la dernière guerre mondiale, pour les pays dits sous-développés. L'horizon des chercheurs, tant en Occident qu'en Asie, s'est élargi, et de plus en plus nombreux sont ceux qui se vouent à la tâche ardue de mener de véritables études comparatives.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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Footnotes

*

Cet article est une version revue et retravaillée d'un exposé présenté, pour la première fois, en septembre 1962, à la Seconde Conférence Internationale d'Histoire économique, qui eut lieu à Aix-en-Provence (le compte rendu en sera publié sous peu par l'École Pratique des Hautes Études, VIe Section, aux Éditions Mouton et Cie, Paris et La Haye).

References

page 418 note 1 Beaucoup d'auteurs ont utilisé le terme d' « économie paysanne » pour décrire le fonctionnement d'unités familiales. Pour notre part, nous réservons ce terme à des économies de vastes ensembles (états, empires, etc.) possédant certaines caractéristiques que nous préciserons dans le cours de cet article.

page 419 note 1 A. MORET, Des clans aux empires, Paris, 1923.

page 419 note 2 La superficie des états de la Grèce ancienne était cependant si réduite que la plupart d'entre eux ont dû être exclus de nos considérations, faute de remplir notre pré-condition initiale : une étendue suffisante.

page no 420 note 1. Il existe une vaste littérature sur la séparation entre la ville et la campagne. Pour le x v m e siècle, voir Sir James STEUAKT, An Inquiry into the Prindples of Political Economy, vol. I (Londres, 1767). MARX estimait que toute l'histoire économique de la société humaine pouvait se résumer dans l'antithèse entre ville et campagne ; voir Le Capital, vol. I, quatrième partie ; pour le texte original en allemand, voir la Volksausgabe, Moscou, 1932, vol. I, p. 369. Robert REDFIELD fut l'un des auteurs de notre siècle qui s'intéressa à ce thème, particulièrement sur le plan culturel ; voir son étude : Peasant Society and Culture (Chicago, 1956). Dans un article intéressant, Lloyd A. FALLEBS a dégagé la ligne de travail de Redfield : « Are African Cultivators to be considered « Peasants »? », dans Current Anthropology, avril 1961, vol. II, pp. 108 à 110. Voir aussi le chapitre de Julio CABO-BABOJA dans le livre rédigé par J. PITT-RIVEES, Mediterranean Countrymen, Mouton & Co., Paris & La Haye, 1963.

page no 420 note 2 Donc selon ce critère quantatif, une petite nation comme l'Angleterre, où la population totale vers 1700 était de l'ordre de 5 millions d'habitants, pourrait être désignée comme une économie paysanne si 250 000 personnes (soit 5 %) habitaient les villes. De même, un vaste empire comme l'Indonésie, avec une population d'environ 50 millions d'habitants dans les années 1920, serait aussi qualifié d'économie paysanne si 500 000 personnes (soit seulement 1 %) habitaient les villes. Pour une grande partie de l'histoire des États organisés, une population urbaine de 500 000 habitants signifierait un nombre considérable. Ainsi, pour la France au xive siècle, on a calculé que la population de la plus grande ville, Paris, n'était que de 80 000 habitants ; et que celle de Toulouse, la deuxième ville de France, à cette époque, n'était que de 32 000 habitants avant la Peste Noire. (Cf. H. PIRENNE, Histoire économique et sociale du Moyen Age, édition revue par H. van WERVEKE, P.U.F., 1963, pp. 141 et 215.)

page 424 note 1 La personnalité dominante semble avoir été A. V. CHAYANOV, dont un certain nombre d'études ont été traduites en allemand dans les années 20. Parmi elles, l'une des plus fondamentales est Die Lehe von der bâuerlichen Wirtschaft, traduite par F. Schlômer et publié à Berlin en 1923. La version russe de cet ouvrage à laquelle on doit se reporter est la 2e édition, Organizatsiya KresCyanskogo Khozyaislva, Moscou, 1925. (Le livre de Chayanov vient d'être traduit en anglais et doit être publié en 1965.)

page 426 note 1 «Closed Corporate Peasant Communities in Meso-America and Central Java », dans le Southwestern Journal of Anthropology, printemps 1957, vol. 13, p. 1 à 18. Voir également les comparaisons suggestives de WOLF dans son article : « Aspects of Group Relations in a Complex Society : Mexico », American Anthropologist, décembre 1956, vol. 58, n» 6, p. 1065 à 1078.

page 428 note 1 Voir par exemple, R. P. DORE, Land Reform in Japon, Londres, 1959, ch. I, et T. C. SMITH, The Agrarian Origins of Modem Japan, Stanford, 1959

page 429 note 1 Les chiffres du Professeur OHKAWA sont tirés d'un article de synthèse qu'il a préparé avec Henry ROSOVSKY SOUS le titre : « The Rôle of Agriculture in Modem Japanese Economie Development », dans Economie Development and Cultural Change (Université de Chicago, octobre 1960), vol. IX, n° 1, deuxième partie, p. 43 à 67. Ce fascicule est un numéro spécial consacré au thèm