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Le Retour Éternel

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Les philosophes font gloire à Nietzsche d'avoir soudainement renoué avec la Grécité par son intuition fulgurante du retour éternel. Par ignorance de l'éthique ou incompréhension de la figure générale que cette thèse prend dans sa philosophie, je me réduis à la vision du monde. Vision au sens de voir, et monde au sens de monde. Tout simplement.

Si le temps est compté sur la géométrie des figures par les interceptions optiques et la mécanique des mouvements, le retour éternel est cosmologique. Alors, pour le système solaire et pour lui seulement, il a été calculé par Laplace.

Type
Histoire et Sciences
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1975

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References

Notes

1. L'idée du plan commun de distribution est empruntée par Kant à Thomas Wright ; l'idée du mouvement des étoiles à Bradley. On n'en finirait pas de célébrer Bradley. On parle beaucoup de la Révolution copernicienne. Copernic a-t-il établi l'héliocentrisme du système ? La réponse est évidemment négative. Ses raisonnements ne pouvaient être que géométriques et cinématiques. Ils se trouvaient donc en butte à l'équivalence des hypothèses, énoncée déjà par les astronomes grecs. D'où l'hésitation des classiques : Descartes, Pascal et Leibniz. Ceux-ci, contrairement à la légende, n'avaient pas peur de la prison. Deux d'entre eux, en effet, défendaient l'infinitisme, tout comme Giordano Bruno qui, lui, mourut brûlé. S'ils craignaient la prison de Galilée, pourquoi n'étaient-ils pas épouvantés par le bûcher de Bruno ? En fait, ils appliquaient la seule méthode scientifique, savoir l'équivalence des hypothèses, géométriques et cinématiques. La solution copernicienne était élégante, mais non démontrée. Il en fut ainsi jusqu'à Bradley. Dès que celui-ci mit en évidence les phénomènes d'aberration de la lumière, il fut physiquement vrai que le soleil était au centre. Non pas géométriquement ou mécaniquement, mais comme un phénomène physique. Or, deux philosophes lisent Bradley : Kant et Comte. Tous deux écrivent alors et ont raison d'écrire : Révolution copernicienne. Qu'on veuille bien me pardonner, mais je ne puis la dater que de cette époque.