Hostname: page-component-77c89778f8-n9wrp Total loading time: 0 Render date: 2024-07-22T02:16:22.287Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le mythe génois en mer Noire : la France, la Russie et le commerce d'Asie par la route de Géorgie (1821-1881)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Jean-Louis Van Regemorter*
Affiliation:
C.N.R.S.

Extract

Dès que la paix de Kainardja eut rouvert la mer Noire au commerce européen, le souvenir des anciens établissements génois de Crimée retrouva une actualité : les auteurs de projets, pour donner des lettres de noblesse à la nouvelle route, ne manquaient pas de la représenter comme une voie d'accès vers la Perse, sinon vers l'Inde par l'intermédiaire du golfe Persique ; accès plus commode que les routes caravanières partant des Échelles du Levant, plus sûr que la mer Rouge et plus court que la route du Cap. Dès 1776, l'anglais Eton, l'un des directeurs de la Compagnie de commerce russe à Constantinople, proposait à des négociants londoniens de faire venir les soies de Perse par la voie d'Astrakhan, du Volga et du Don ; en 1779, il demandait à Catherine II d'accorder aux Anglais le libre transit par cette route.

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

2. Cf. Scherer, J. B., Histoire raisonnée du commerce de la Russie, Paris, 1788, tome I, pp. 229272 Google Scholar.

1. Poterat, Mémoire du 22 pluviôse an II. ARCH. AFF. ËTB., Mém. et Doc. France 2013. Fol. 260.

2. « Réflexions de la Chambre de Com. de Marseille sur la proposition de faire un établissement de commerce en Géorgie » (25 mai 1747). ARCH. CH. COM. MARS., Série H. Article 79

3. Peyssonnel, , Traité sur le commerce de la mer Noire, Paris, 1787, tome II pp. 4142 Google Scholar. Le texte en était rédigé sous forme de mémoire dès 1760.

4. (Anthoine), Mémoire de décembre 1782. ARCH. NAT., K 907. n° 15, fol. 5.

5. Alexandre, Richelieu à, Recueil de la Société russe d'histoire, tome 54, pp. 416421 Google Scholar.

1. Gur'ev, Note sur le choix d'un entrepôt oriental dans la mer Noire (en français), novembre 1817. Archives Centrales Historiques (Leningrad), fonds 1409, dossier 1907, fol. 18.

2. Rosèkova, M. K., « L'histoire de la politique éoonomique du tsarisme russe en Transcaucasie (première moitié du xix° siècle) », Istoriieskie zapiski, 18, 1946, p. 175 Google Scholar.

8. Gamba, , Voyage dans la Russie méridionale, Paris, 1826, 2 Google Scholar vol

1. Gamba, Voyage… introduction p. xxiv.

1. Ibiden pp. XXVIII-XXIX.

2. Ibid. p. i et p. L I I .

8. Ibid. p. XXXII-XXXIII.

4. Gamba, « Mémoire sur la facilité qu'aurait la Russie pour attirer dans la Géorgie la plus grande partie du commerce de la Perse et de la Haute Asie », Odessa, 20 jan- vier 1820. Bibliothèque V. Cousin.. Fonds Richelieu, 91. Mém. et doo. I I I , Odessa, p. 15.

1. Pasquier à LA Ferbonnays, Paris, 2 août 1820. ARCH. A I T . ÉTR., Corr. com. St-Pétersb. 15, fol. 125.

2. « La pensée semble s'être réveillée plus vivement ici de se soustraire à la sujétion commerciale de l'Angleterre ». La Ferronnays à Pasquier, St-Pétersb., 1-12 avril 1820. ARCH. AFF. ÉTR., Corr. pol. Russie 160. fol. 185.

3. « Je crains la vigilance et la jalousie des Anglais, qui verraient de très mauvais oeil l'établissement d'une Compagnie française près des frontières persanes ». Comte Kotchoubey à Richelieu, St-Pétersb., 15 novembre 1821. Fonds Richelieu 83. Correspondance générale, XVI, fol. 112.

4. « Appendice sur le commerce du Phase ». ARCH. AFF. ÉTR., Mém. et doc., Russie 43, fol. 74. Mémoire anonyme et non daté ; d'après nous, il s'agit d'un appendice au rapport que Gamba remit en 1818 à Richelieu sur son premier voyage en Russie.

1. Ibidem fol. 82.

2. Gamba, « Exposé des motifs qui doivent déterminer le Gouvernement français à favoriser la Nouvelle Compagnie d'Orient », Tiflis, 1-13 octobre 1823. ARCH. NAT., F 12 6297.

3. Cf. Gamba, Mémoire commercial, 2” Partie. Tiflis, 20 janv.-2 févr. 1823. Akch. Aff. ËTK., Corr. com. Tiflis I, fol. 54.

4. Ce qui est contesté par d'autres sources. Après la paix entre la Perse et la Turquie (1823), les Persans ne payaient aux douanes turques que 4 % une fois pour toutes et ils ne versaient plus de tribut aux Kurdes pour se préserver du pillage.

1. Segonne à Challaye, Tiflis, 23 juin 1823. ARCH. NAT., F 12 6297.

2. Au lieu de dix-huit à vingt jours de Tiflis à Tabriz.

8. Desbassyns DE Richemont, Tauris, 20 mai 1825. ARCH. NAT., F 12 6297.

4. Desbassyns DE Richemont, ibid.

5. Gamba, Voyage… tome I I , p . 206.

1. Desbassyns DE Richemont, Tauris, 20 mai 1825.

2. Cf. Gamba, « Rapport sur la côte de la Mingrélie, la navigation du Phase et la communication par terre depuis Redoute-Kalé jusqu'à Tiflis», Tiflis, 12-24 août 1822. Abch. Aff. ÉTB., Mém. et doc. Russie 28, fol. 50-56.

1. Gamba ne cite qu'un exemple, celui d'une allège qui mit vingt jours pour aller d'Odessa à Redoute-Kalé, mais en plein hiver.

2. Au prix de frais d'assurance très élevés (8 % d'Odessa à Redoute-Kalé), rétorquaient les contradicteurs.

3. Gamba, « Mémoire sur le transit des marchandises de France par l'Allemagne et la Russie sur Odessa », Tiflis, 27 mai 1828. ABCH. AFF. ÉTR., Corr. comm. Tiflis 1, fol. 59.

4. Ibidem. fol. 68.

1. « Cette petite expédition (…) aurait encore l'avantage d'ouvrir une nouvelle route de commerce et un débouché à l'industrie de nos manufactures », Ternaux, « Notes sur (…) la fabrication en France des schalls du Cachemire et tissus de l'Inde. 1818 ». AUCH. AFF. ÉTB., Mém. et doc. France 2013, fol. 332.

2. Par l'achat de 12 a 1 500 chèvres du Thibet dans les pays des Tartares kirghiz, l'actuel Kazakhstan. Anthoine, Cf., Essai sur le commerce de la mer Noire, 2eédition, Paris, 1820, p. 806 Google Scholar.

3. Pozzo DI Boroo à Nesselrode, Paris, 25 avril-7 mai 1819, in Poi.ov«5ov, Correspondance diplomatique des ambassadeurs (…) de Russie en France (…), Saint- Pétesbourg, 1907, tome III, p. 90.

4. Decazes à Pasquier, Paris, 19 février 1820. Fonds Richelieu, 91. Mém. et doc. III, fol. 112.

5. Gamba, Mémoire commercial. 26 septembre 1824, quatrième partie. ARCH. NAT., F 12 6297.

6. Ibid. Conclusion.

1. Desbassyns DE Richkmont, Tauris, 20 mai 1825.

2. Ibidem.

8. Gamba, Mémoire commercial, 26 septembre 1824, quatrième partie. ARCH. NAT., F 12 6297.

4. « Sur le commerce de Géorgie et sur les avantages que la France peut en retirer », Annales de l'Industrie tome XI, n° 45, 1828, pp. 249-257.

1. Archives Aff. ËTR., COÏT. comm. Tiflis I, fol. 98.

2. IMd. fol. 158.

8. Gamba, Tiflis, 1e r octobre 1823. Arch. Aff. ÉTR., Corr. comm. Tiflis I, fol. 84.

1. Gamba, « Situation du commerce des provinces russes au delà du Caucase », Tiflis, 1e r octobre 1823. ARCH. AFF. É T R . , Corr. comm. Tiflis I, fol. 84.

2. Desbassyns DE Richemont, Tauris, 20 mai 1825.

8. Segonne à Challaye, Tiflis, 23 juin 1823.

1. Mémoire de V. Fontanieb (1826). ARCH. NAT., A.E. S..S. B III, 243.

2. Rapport de Segonne, Tiflis, 31 janvier 1825. ARCH. APP. ËTR., Corr. com., Tiflis I, fol. 156.

1. « Il n'a pas manqué en France, ‘dans les temps qui précédé et récemment encore des hommes à spéculation qui proposaient aussi de fonder des Compagnies pour exploiter les rapports commerciaux dans la mer Noire. Le Gouvernement ne fait pas de semblables établissements (…); là où des réunions sont utiles, elles se forment d'elles-mêmes ». Note sur l'état présent des relations de commerce avec la Russie (1819). ARCH. NAT., F 12 524-526.

2. ARCH. NAT., F 12 6297.

1. Saint-Chicq, Rapport au Conseil supérieur de commerce, Paris, 29 août 1825, AKCH. NAT., F 12 6297.

2. Procès-verbaux des séances du Conseil supérieur de commerce, 29 août 1825. ABCH. NAT., F 12 193'.

1. Gamba au ministre des Aff. Ëtr., Paris, 22 mars 1826. AECH. AFP. ÉTH., Corr. comm. Tiflis I, fol. 280.

2. Projet de réponse du comte Beugnot, 1830. ARCH. NAT., F 12 0297.

3. Gamba, Voyage tome I. Pièces justificatives, n° 1, p. 355

1. Skgonne au ministre des Aff. Ëtr., Tiflis, 1e r nav. 1825. ARCH. AFF. ÉTH., Corr. com., Tiflis I, fol. 261.

2. Damas à Saint-Cricq, Paris, 18 octobre 1825. ARCH. NAT., F 12 6297.

3. LA Ferronnays au ministre des Aff. Ëtr., Saint-Pétersb., 15 août 1821 (copie). ARCH. NAT., F 12 6297.

4. Cf. Roïkova, M. K., La politique économique du gouvernement tsariste au Moyen-Orient dans la moitié du XIXe siècle et la bourgeoisie russe, Moscou, 1949, p . 82 Google Scholar.

1. 1 poud = 16 kg environ.

2. Cf. V. Pel'ÉInskij, « L'extension des débouchés des produits manufacturés russes en Transcaucasie et en Perse », Tiflis, 11 décembre 1830, Revue des manufactures et du commerce 1831, n° 1, pp. 96-97.

3. Nebol'Sin, Mémoires statistiques, tome I, Saint-Pétersb., 1835, p. 141.

4. Le rouble-argent valait en moyenne à l'époque un peu moins de 4 roublesassignations. Le o zentner » ou quintal équivaut à un peu moins de 50 kg.

5. Cf. Miller, « Le commerce de transit en Russie au xixe siècle », Panorama économique russe n° 5, mai 1903, p. 96.

6. Hagemeister, Mémoire sur le commerce des ports de la Nouvelle Russie… Odessa, 1835, p. 178.

1. « Rapport du gouverneur civil de Tiflis Zavilejskij (1826) », in Roîkova, M. K., Ist. Zap., 18, 1946, p. 115 Google Scholar.

2. Ces chiffres sont extraits de Nebol'Sin, op. cit. Hagemeister donne des évaluations plus élevées : 3 à 3,5 R. Ag de Redoute-Kalé à Tauris, 1,75 R. Ag. de Redoute- Kalé à Tiflis.

3. Hagemeister, op. cit. p. 180.

4. Sans compter les 4 % de « ducroire », si le commissionnaire se portait garant du paiement des marchandises qui lui étaient consignées. SÉGonne au Ministre des Aff. Étr., Tiflis, 12 octobre 1824. ARCH. NAT., F 12 6297.

5. Desbassyns DE Richemont, Tauris, 20 mai 1825.

1. Rapport de SÉGonne, Tiflis, 1e r août 1825. ARCH. AFF. ÉTÉ., Corr. comm. Tiflis I, fol. 235.

2. Ibidem.

3. Rapport de SÉOonne, Tiflis, 20 nov. 1826. ARCH. AFF. ÉTR., Tiflis I, fol. 821.

4. Les états de commerce et de navigation fournis par le consulat français de Tiflis sont fragmentaires et sujets à caution, parce que fondés sur les déclarations bénévoles des capitaines à un Français installé à Redoute-Kalé. Cependant, la tendance générale qui ressort de ces statistiques nous paraît valable : en 1823, les provenances de Constantinople dépassaient 1 million de roubles-assignations, celles d'Odessa n'atteignaient pas 400 000 roubles ; en 1825, pour la période la plus active de la navigation (2° et 3e trimestres), les provenances de Constantinople tombaient à environ 400 000 R., celles d'Odessa montaient à environ 1,5 million.

5. Cf. Chaixaye, État des importations d'Odessa par le transit en 1828. ARCH. AFF. ÉTR., Corr. com. Odessa IV, fol. 214.

6. Hagemeister, op. cit. Appendice. Ces statistiques officielles sont incomplètes et discutables : les chiffres manquent pour 1823 et 1824 ; celui de 1825 est manifestement sous-estimé, si on le compare aux états fournis par le consulat de Tiflis et aux montant des achats faits par les Arméniens à Leipzig pour la même année. L'explication probable de cette anomalie nous est donnée par une indication du consul français à Odessa : l'ukase de 1821 n'a été publié qu'avec retard dans cette ville, et les premières expéditions furent déclarées pour Trébizonde au lieu de Redoute-Kalé.

1. Hagemeister, op. cit. p. 185.

2. Challaye au ministre des Aff. Ëtr., Odessa, 19 sept. 1836. ARCH. AFP. ËTR., Corr. com. Odessa V, fol. 298.

8. Hagemeister, op. cit. p. 176.

1. Hagemeister, op. cit. Appendice.

2. SÉGONNE, Tiflis, 9 janv. 1826. AHCH. NAT., F 12 6297.

3. Observations de Gamba, Paris, 14 juillet 1826. ARCH. AFF. ÉTR., Tiflis I, fol. 299.

4. Rapport de SÉGonne, Tiflis, 6 août 1826, ibid. fol. 806.

5. Cf. M. K. RoiKovA, La politique économique… p. 87.

1. Gamba, Tiflis, 24 mars 1831. ABCH. AFF. ÉTÉ., Tiflis II, fol. 15.

2. Gamba, Tiflis, 12 août 1830, Tiflis I I , fol. 1.

3. Ratti-Menton, Tiflis, 8 janvier 1835. Ibid. fol. 55.

4. Gamba, Tiflis, 24 mars 1831. Cf. supra note (1).

5. Ibidem.

1. Nebol'Sin, op. cit. tome II, p. 166.

2. Dès le 27 avril 1827, un certain nombre de manufacturiers, pour la plupart de Moscou, adressaient une pétition au tsar pour demander la suppression du transit par Brody. Cf. M. K. ROÎKova, La politique économique… p. 82.

3. Ce n'est qu'après la paix de 1827 que s'établit un consul russe à Tabriz, dont les rapports annuels sont une source précieuse pour la période postérieure. Les produits russes payaient un droit de 5 % à la sortie, ce qui les mettait à égalité avec les produits étrangers sur le marché persan. Mais les Arméniens eurent également beaucoup de déconvenues à Tabriz avant 1826 : il est probable, comme le répliquait le Conseil d'État à Kankrin en 1827, que la baisse des ventes s'expliquait plutôt par des causes générales que par la concurrence des produits de Iveipzig. Cf. M. K. Roïkova, op. cit. p. 87.

4. Rapport de Segonne, Tiflis, 20 nov. 1826, ARCH. AFF. ÉTÉ., Tiflis I, fol. 822.

5. Dans son rapport annuel, il critiquait lui-même une statistique officielle qui évaluait à 2 855 000 roubles l'importation de marchandises européennes à Tiflis en 1830. Archives Centrales Historiques (Leningrad), fonds 560, inventaire 88, dossier 282, fol. 42.

1. M. K. ROÏKova, Ist. zap. 18 , 1946, p. 178. Les chiffres entre crochets ont été rajoutés d'après les indications fournies par Gamba et Ségonne, passim.

2. Ibidem.

3. V. Pel'Cinskij, op. cit. p. 95.

1. Cf. M. K. Rokjsova, La politique économique… pp. 52-53 et 95.

2. Cité par Miller, op. cit. p. 105.

3. Ibidem p. 103.

4. La Biographie universelle de Michaud portait néanmoins sur son oeuvre un jugement plutôt favorable : « Peut-être s'est-il exagéré les avantages du négoce par terre pour le transport des marchandises de l'Inde en Europe ; mais son opinion sur le gain qui doit revenir à la France de débouchés nouveaux paraît bien fondée ». In article « Gamba ». Supplément 1838, p. 88.

1. Hagemeister, op. cit. p. 184.

2. « Tableau comparatif des importations à Tauris », Revue des manufactures et du commerce 1842, n° 5, p. 312-313. Remarquons que, la même année, les Persans importaient de Constantinople pour plus de 28 millions de roubles : la route d'Asie Mineure demeurait, et de loin, la principale.

3. Hagemeister, op. cit. p. 182.

4. Ibidem p. 185.

5. Hagemeister, op. cit. p. 190

1. Nous préparons, en collaboration avec M. Gino Corti, de Florence, une étude sur les investissements. Voir, ici même, J.-G. DA Silva, « Capitaux et marchandises, échanges et finances entre xvi” et XTIII’ siècles », Annales 1957, n° 2, pp. 287-800.