Hostname: page-component-84b7d79bbc-l82ql Total loading time: 0 Render date: 2024-07-28T11:43:54.848Z Has data issue: false hasContentIssue false

La position puritaine à l'égard de l'adultère

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Robert V. Schnucker*
Affiliation:
N. E. Missouri State Collège

Extract

A la nuit tombée, il était là comme il l'avait promis. La servante l'introduisit dans la chambre de sa maîtresse. Il se dévêtit promptement, mais avec calme, et se glissa doucement dans le lit. Aussitôt il l'étreignit bien qu'elle fît mine de dormir. Se manifestant alors elle demanda d'une voix craintive: « Qui est-ce ? » « C'est moi, tendre amour; n'aie pas peur. » Elle, s'apercevant que le galant n'était pas son mari, répondit: « Ah, vous figurez-vous arriver à vos fins si facilement ? Non! Non! » Elle fit un léger effort pour sortir du lit afin d'appeler sa servante mais celle-ci, qui était censée ne rien entendre, n'apparut pas. Sa maîtresse, réalisant qu'elle ne pouvait compter sur aucun secours, s'opposa faiblement à son amant qui poursuivait son avantage. Mais que peut faire une femme nue contre un homme nu et décidé ? « La seule issue est donc qu'à la longue, hors haleine de s'être débattue, elle doit céder au plus fort. » Elle aurait pu appeler à nouveau, si elle n'avait redouté la divulgation de sa disgrâce.

Type
Famille et Société
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1972

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1. Dekker, Thomas, The Batchelars Banquet : a Banquet for Batchelars : Wherein is prepared sundry daintie dishes to furnish their Table, curiously drest, and seriously serued in. Pleasantly discoursing the variable humours of Women, their quickness of wittes, and unsearchable deceits (Londres, T. Creed, 1603)Google Scholar, fol. E 3 v°.

2. Joye, George. A Contrarye (to a certayne manis) Consultacion : That Adulterers ough, to be punyshed wyth deathe. Wyth the solucions of his arguements for the contrarye (Londres, pas d'éditeur, 1559 ?)Google Scholar, fol. A iii v°.

3. Becon, Thomas, A New Catechism, set forth Dialogue-Wise in Familiar Talk Between the Father and the Son. Vol. 3 de The Parker Society, éd. John Ayre (Cambridge, The University Press, 1844), p. 341 Google Scholar.

4. Saxey, Samuel, A straunge and Wonderfull Example of the ludgement of almighty God, shewed vpon two adulterouspersonsin London, etc. (Londres, H. Jackson, 1583)Google Scholar, fol. A viii v°.

5. Ibid.. fol. B iiii v°-r°.

6. Yonger, William, Ivduhas Penance; A sermon at Thetfort before the Ivdges at the Assises in Lent. March 10, 1616 (Londres, John Beale, 1617), p. 53.Google Scholar

7. S. R. Gardiner, éd., Reports of Cases in the Courts of Star Chamber and High Commission,\ io\.39 of Séries II of the Camden Society (Westminster, Nicholsand Sons, 1886), p. 247. Le Docteur Hooke fut plus tard reconnu coupable et la sentence rendue par le tribunal de Star fut de trois années de suspension.

8. Becon, Thomas, TheBooke of Matrimony (Londres, J. Day, 1564)Google Scholar, DC xvii r°. Le commentaire de Becon résume bien les conceptions puritaines. « Le mariage est le plus ancien et le plus honoré des états de l'homme. »

9. Ste. B., Councel to The Husband : To The Wife Instruction (Londres, Félix Kyngston, 1608), pp. 40-41. Cet auteur anonyme remarquait que l'élément fondamental de la société est le rapport mari-femme qu'il décrit comme « le rouage essentiel d'une horloge, qui assure le bon fonctionnement de tout le reste ».

10. Pwiip Stubbes, The Anatomie of Abuses Containing a Description of such notable Vices and ernormities, as raigne in many Countries of the world, but especiallie in this Reaime of England : Together with most fearefull examples of Gods heauie ludgements inflicted upon the wicked for the same as well in England of late, as in other places else where (4e éd., Londres, Richard lohnes, 1595). Le titre de cet ouvrage indique le propos de Stubbes; Perkins, William, Christian Oeconomie (Cambridge, Cantrell Legge, 1618 Google Scholar), Qqqq 6 r°. Perkins écrivait que la famille étant la « …Pépinière de toutes les autres Sociétés, il s'en suit que le gouvernement saint et vertueux de celle-ci, est un moyen direct d'assurer le bon ordre à la fois dans l'Église et dans l'État; car en étant justement avisées et religieusement observées, les Lois de celle-ci sont aptes à préparer et à disposer les hommes à conserver l'ordre dans les autres gouvernements »; Francis Dillingham citait YEthique d'Aristote à l'appui de son affirmation que la famille était l'élément fondamental de l'ordre social. « Une famille, comme le montre Aristote au livre 8, chapitre 10, de son Éthique, est une image de l'État. Étant donné qu'il conviendrait que les États soient bien gouvernés, il conviendrait donc que les familles soient bien gouvernées : que les familles soient des Églises : Rom. chap. 16 vers. 5. »; Francis Dillingham, Christian Oeconomy (Londres, f. lohn Tapp, 1609), H 4 v. Dans A Godly Forme of Household Government, Robert Cleaver remarquait : « Un Foyer est comme un petit État, par le bon Gouvernement duquel la gloire de Dieu peut être accrue, l'État, qui réunit plusieurs familles, amélioré, et tous ceux qui vivent dans cette famille en recevoir plus de réconfort et d'aisance. » (Londres, Thomas Creede, 1603), p. 13. Il y a de nombreux exemples de ces idées clairement affirmées chez William Gouge. Dans le premier Traité de DomesticalDuties il appelait la famille le « …séminaire de l'Église et de l'État…; mari et femme, parent et enfant (qui sont les membres d'une famille) étaient auparavant magistrat et sujet, ministre et peuple, qui sont les membres d'un État, et d'une Église… Il s'en suit qu'un accomplissement consciencieux des devoirs domestiques et familiaux vise au bon ordre de l'Église et de l'État en étant un moyen d'y disposer et d'y préparer les hommes. » La même opinion est exprimée dans le deuxième Traité, p. 204 et le quatrième Traité, section 4 (William Gouge, Of Domestical Duties, Londres, John Haviland, 1622, p. 18 ss.).

11. Commentant la consécration religieuse du mariage. Gouge avisait le lecteur que le mariage comme institution publique avait des répercussions à la fois sur l'Église et sur l'État : « …le bon ou mauvais ordre y régnant tend fortement au bien ou au dommage de la famille, de l'Église, de l'État. Car par le mariage les familles sont créées, et l'Église et l'État renforcés et per pétués. » (Domesticai Duties, p. 204). Le plaidoyer passionné de Thomas Carter souligne les conséquences du péché qui brise le mariage et appelle la colère de Dieu sur l'ensemble du peuple. « Oh Angleterre, Angleterre I Sodome et Gomorrhe n'ont pas commis plus de péchés que tu ne le fais chaque jour, et ils ont senti la lourde main de Dieu depuis longtemps… » Il prévenait ensuite que Dieu jugerait l'Angleterre comme il avait jugé Sodome et Gomorrhe. Carters Christian Common Wealth (Londres, Thomas Purfoot, 1627), pp. 34-35; William Perkins en particulier faisait un tableau qui indiquait clairement l'horreur puritaine de l'adultère. « …L'Adultère détruit le Séminaire de l'Église, qui est une semence divine dans les familles, et il rompt le contrat entre les parties et Dieu, il pille un autre des précieux ornements de la chasteté.. et enfin il amène la vengeance de Dieu sur la descendance. » Christian Oeconomy, p. 53.

12. Perkins, William, Commentary on the Sermon in the Mount (Cambridge, Cantrell Legge, 1618), p. 55 Google Scholar.

13. Ibid., p. 53. La définition précise de l'adultère donnée par Perkins dans son commentaire de Mathieu 5.27 se retrouvait chez la plupart des écrivains puritains traitant le sujet.

14. Twisse, William, A Briefe Catecheticall Exposition of Christian Doctrine (Londres, G. Miller, 1632), p. 44 Google Scholar ; Ball, John, Short questions and answers explaining the catechism (Londres, E. Griffin, 1639)Google Scholar, fol. B vi v ° ; Robert Cleaver, ,4 Godly Forme of Household Government, p. 185. Ceux-ci entre autres énoncent les « autres activités » interdites par le septième commandement outre l'adultère physique.

15. Henry, VIII, A Necessary Doctrine and Erudition for Any Christenman, set furthe by the kynges maiestie of Englande etc. (Londres, T. Berthelet, 1543)Google Scholar, fol.U M v°.

16. Vives, Lodovicus, The Office and duetie of an husband made by the excellent Philosopher L Vives, trad. Thomas Paynell (Londres, John Cawood, 1553 ?)Google Scholar, fol. R v° r°.

17. Steeven Guazzo, M., The Civile Conversation, trad. George Pettie et Bartholomew Young (2 vol., Londres, Constable and Co., 1925), p. 265 Google Scholar.

18. Thomas Becon, The Booke of Matrimony, fol. DCxxvii v°.

19. John Rogers, The Glasse of godly Loue (Londres, Richard Johnes, 1569), pp. 185-186.

20. Hieron, Samuel, A Helpe Unto Dévotion (3e éd., Londres, H. L, 1611), p. 411 Google Scholar.

21. Cleaver, A Godly Forme of Household Government, p. 184.

22. Ibid.

23. Perkins, Christian Oeconomie, p. 689.

24. Perkins, Sermon in the Mount, p. 59.

25. Ibid., p. 55.

26. Noonan, John T., Contraception, A History of Its Treatment by the Catholic Theologians and Canonists (Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 1966), p. 136 Google Scholar. Noonan cite Contre Julien, 2.7.20.

27. Ibid., 136. Noonan cite Mariage et Concupiscence de saint Augustin. 1.15.17. Cf. Csel 42, 228-230.

28. Francis Dillingham, Christian Oeconomy or Houshold Government, fol. 20 v°. C'est le second fol. 20 v°. dans le volume. Le passage de Contre Jovinien est 1.49.

29. Noonan, Contraception, p. 47. Noonan cite Sénèque, Fragments, éd. Friedrich G. Hasse (Leipzig, 1897), n° 84.

30. Gouge, Of Domesticall Dvties, p. 416.

31. Les Puritains suivants soutinrent ce point de vue : Becon, The booke of Matrimony, fol. CCCCCIxvii v°. Hieron, Samuel, Allthe Sermons of SamuelHieron (Cambridge, lohn Legatt, 1614), pp. 404406 Google Scholar. Smith, Henry, The Sermons of MasterHenry Smith, gatheredin one volume, (Londre, Félix Kyngston, 1628), pp. 910 Google Scholar; Perkins, Christian Oeconomie, p. 671 ; Niccholes, Alexander, A Discourse of Marriage and Wiving, (Londres, N. Okes, 1615), p. 1 Google Scholar ; Thomas Carter, Carters Christian Commonwealth, p. 2 ; Wing, John, The Crowne Conivgall, or the Spovse Royall (Middleburgh, John Hellenius, 1620), p. 27 ssGoogle Scholar.

32. Dod, John et Cleaver, Robert, A Plaine and Familiar Exposition of the Ten Commandments (Londres, s, 1618), p. 289 Google Scholar; George Joye cite un grand nombre d'exemples de la réprobation par Dieu de l'adultère, dans A Contrarye… Consultation, fol. B iiii r°.

33. Perkins, Sermon in the Mount, p. 53. Les termes de Perkins étaient particulièrement violents : « L'Adultère détruit le Séminaire de l'Église, qui est semence divine dans la famille, et il rompt le contrat entre les parties et Dieu, il dérobe un autre des précieux ornements de la chasteté, qui est le don du Saint-Esprit il déshonore leurs corps, et fait d'eux le temple du diable*; et celui qui commet l'adultère fait de sa famille un lieu de débauches… et enfin il amène la vengeance de Dieu sur la postérité. » 34. Perkins, A Godly Commentary on Révélation, p. 301.

35. Becon, Booke of Matrimonye, fol. DCIxx v°.

36. Ibid., fol. DCxxiv r°.

37. Perkins, A Godly Commentary on Révélation, p. 301.

38. Becon, Booke of Matrimonye, fol. DCxIii r. Le passage biblique cité par les Purita ns dans ce sens était I Cor. 6, 9-10.

39. Bullinger, Heinrich, The Christian State of Matrimonye, trad. Miles Couerdale (Londres, s.l. d'éd., 1541)Google Scholar, fol. G iii r°. Pierre Viret, A Christian instruction, trans. T. Shoute (Londres, A. Vede, 1573)'p. 178.

40. Dod and Cleaver, Exposition of the Ten Commandments, pp. 292-293.

41. Gouge, Domesticall Duties, pp. 221-222.