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Hommes d'eau : le problème uru (XVIe-XVIIe siècle)

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Nathan Wachtel*
Affiliation:
École des hautes études en sciences sociales

Extract

Dans l'aire andine, et même à l'échelle du continent sud-américain, les Urus constituent une véritable énigme, à la fois historique et ethnologique. Presque éteints de nos jours, ils occupaient au XVIe siècle une aire exceptionnellement vaste, le long de l'axe aquatique qui traverse le haut-plateau (rio Azangaro, lac Titicaca, Desaguadero, lac Poopo, rio Lacajahuira, lac Coipasa) : dans ce cadre, ils formaient le quart de la population indigène. Or selon une image traditionnelle, léguée par- les chroniqueurs, reprise par les voyageurs et les ethnologues, ce sont des Indiens grossiers, barbares, en un mot « primitifs », qui diffèrent de toutes les autres populations andines. Ils se distinguent par l'aspect physique (dolichocéphales, teint plus sombre), la langue, le vêtement, et surtout le mode de vie : tandis que leurs voisins Aymaras ont atteint (selon le schéma évolutionniste) le stade de l'élevage et de l'agriculture, les Urus, demeurés à un niveau inférieur, ne subsistent que de pêche, de chasse (d'oiseaux aquatiques), et de collecte. Aussi suscitent-ils un mépris violent, véritablement raciste, non seulement chez les autres Indiens, mais aussi chez les meilleurs auteurs, qui les rejettent aux marges de la bestialité : « Ces Urus sont de telles brutes, affirmait José de Acosta, qu'euxmêmes ne se considèrent pas comme des hommes.

Summary

Summary

Almost extinguished today, in the XVIth century the Urus occupied and exceptionally vast area running the length of the aquatic axis which traverses the high plateau (rio Azangaro, lake Titicaca, desaguadero, lake Poopo, rio Lacajahuira, lake Coipasa), where they constituted a quarter of the indigenous population. According to the traditional image left by the chroniclers and taken over by travellers and ethnologists, the Uru were “primitive” Indians, purely fishers, hunters, and gatherers.

Actually, in the XVIth century the picture was more complex; these Indians then constituted a heterogenous group to which the term “uru”, rich in various connotations (ethnic, social, and economic), confers a false unity. They formed highly differentiated groups, and certain among them, already “aymarized” (while preserving a lacustrian character), possessed land and troops of animals; still, the majority of the Urus furnished the Aymaras with a work force of inferior status.

The XVIth and XVIIth centuries witnessed three opposite and correlative movements: 1. the majority of the Urus followed the path of aymarization, which in large part was completed by the 1680s; 2. the Indians who left the lakes and became integrated in the colonial System guaranteed a constant, although numerically limited supply which renewed the composition of the group; 3. those who Urus (whether tributary or unsubjugated) were all the more marginalized in that the bulk of the group merged with the Aymaras, while the intermediary categories disappeared.

Henceforth, ail the conditions existed to produce a veritable “ethnographic myth.” In reality, what we find is a particular type of acculturation within the world of the indigenous population.

Type
Des Ethnies aux Communautés
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1978

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References

Notes

1. Cf. Weston la Barre, « The Uru of the rio Desaguadero », American anthropologist, oct.- déc. 1941, p. 493 : « … the remnant of a tribe which is in many ways an ethnografic puzzle. »

2. Il ne reste aujourd'hui guère plus de 2 000 Urus, répartis en 4 ou 5 groupes isolés les uns des autres. Le plus important est celui de Chipaya (environ 1 200 personnes), au bord du lac Coipasa, où j'ai accompli trois missions de recherches : en juillet-septembre 1973, en juillet-octobre 1974, et en octobre-novembre 1976. J'ai brièvement séjourné en décembre 1976, auprès des Moratos du lac Poopo (environ 500), et pris contact avec les Iru-Itus du Desaguadero (environ 130). D'autres groupes se trouvent sur la rive péruvienne du lac Titicaca, en face de Puno, et sans doute près de Pomata.

3. José de Acosta, Historia natural y moral de las fndias [1590], livre II, chap. vi, Madrid, Biblioteca de los autores espanoles (cité plus loin BAE), 1954, p. 44 : « Son estos Uros tan brutales, que ellos mismos no se tienen por hombres. Cuentase de ellos que preguntados que gente eran, respondieron que ellos no eran hombres, sino Uros, como fuera otro genero de animales. » J. de Acosta s'inspire ici de J. Polo de Ondegardo (cf. n. 23).

4. Le puquina était au XVIe siècle, avec le quichua et l'aymara, l'une des trois « langues générales » officiellement reconnues dans la vice-royauté du Pérou.

5. Cf. G. de Créqui-Montfort et P. Rivet, « La langue uru ou pukina », Journal de la Société des américanistes, Paris, 1925, p. 212 et pp. 241-242.

6. A. Métraux, « Les Indiens Uro-Cipaya de Carangas », Journal de la Société des américanistes, Xxvii, 1935, pp. 111-128, 325-415; Xxviii, 1936, pp. 155-207, 337-394; « Contribution à l'ethnographie et à la linguistique des Indiens Uro d'Ancoaqui », ibid., Xxviii, pp. 75-110. Weston la Barre, op. cit., pp. 493-522. Enrique Palavecino, « Los Indios Uru de Iruito », Runa, Buenos Aires, 1949, pp. 59-88. Jehan Vellard, « Contribution à l'étude des Indiens Urus ou Kot'suns », Travaux de l'Institut français d'études andines, Paris-Lima, I, 1949, pp. 145-209 ; II, 1950, pp. 51-88 ; III, 1951, pp. 3-39 ; « Études sur le lac Titicaca, première partie : Les Ourous Chipayas », ibid., VI, 1957-1958, pp. 56-94 ; « Études sur le lac Titicaca, deuxième partie : Origine des populations actuelles du haut plateau », ibid., VII, 1959-1960, pp. 1-42 ; Dieux et Parias des Andes, Paris, 1954.

7. Cependant d'autres méthodes donnent aujourd'hui un regain d'intérêt à l'hypothèse d'une parenté entre Urus et Arawaks : les recherches hémotypologiques semblent confirmer des analogies entre les facteurs sanguins des Chipayas, au bord du lac Coipasa, et ceux des Matsiguengas, dans la montana péruvienne (qui appartiennent à la famille arawak). Communication personnelle du professeur J. Ruffié et du docteur J.-C. Quillici.

8. Ludovico Bertonio, Vocabulario de la lengua aymara [1612], éd. par Julio Platzmann, Leipzig, 1879, t. II, p. 380 : « Uru : una nacion de indios despreciados entre todos, que de ordinario son pescadores, y de menos entendimiento » ; « Uru : Dizen a uno que anda sucio handrajoso, o çafio, Sayagues, rustico ».

9. Cf. J. Vellard, Dieux et Parias des Andes, Paris, 1954, p. 80 ; sur les Chipayas, observation personnelle.

10. Cette suggestion a été proposée par John V. Murra, cf. Formaciones económicas y politicas del mundo andino, Lima, Instituto de estudios peruanos (cité plus loin IEP), 1975, pp. 230-231.

11. Tasa de la Visita gênerai de Francisco de Toledo, édité par Noble David Cook, Lima, 1975. Cet ouvrage publie le manuscrit n° 1 787, de la série Contaduria des Archives générales des Indes (Séville) (cité plus loin AGI). Il comporte également un article de Thérèse Bouysse-Cassagne, « Pertenencia étnica, status economico y lenguas en Charcas a fines del siglo XVI », pp. 312-327, qui a le grand mérite d'étudier la répartition des groupes ethniques du Charcas sur la base de données nouvelles et d'en proposer une première représentation cartographique. Au cours de mon enquête j'utilise également une autre copie de la « Visite » de Toledo, inédite, geographiquement plus limitée (les seuls corregimientos du Charcas), mais souvent plus complète dans le détail : le volume n° 18 des Cajas Reaies, 258 f., aux Archives historiques de Potosi. Les résultats de la même « Visite » sont repris encore dans un document postérieur, le recensement du duc de La Palata, qui se trouve dans la série Charcas, n° 270, aux Archives générales des Indes (Séville) : « Libro y relación sumaria que de orden del Exmo senor duque de La Palata… a formado don Pedro Antonio del Castillo… de todo lo obrado en la numeración gênerai de los indios que se hizo en 1684 », 308 f.

12. Cf. « Carta del factor de Potosi Juan Lozano Machuca al Virey del Perù en donde se describe la provincia de los Lipes » [1581], publiée par Marcos Jiménez de la Espada dans les Relaciones geográficas de Indias (Perù), Madrid, BAE, 1965, pp. 59-63. Selon cette source, la province de Lipes comptait en 1581 environ 1 000 Urus pour 4 000 Aymaras. De fait, l'axe aquatique que nous avons décrit se prolonge encore vers le sud par le Salar d'Uyuni et un « chapelet de lagunes » (G. de créqui-Montfort et P. Rivet, op. cit.). Sur la cóte, d'après le même Juan Lozano Machuca, un millier d'Urus se trouvaient dans la région d'Arequipa, d'autres de Pisagua à Iquique, et 400 enfin vers Cobija. C'est l'identification de ces Urus « maritimes » qui pose problème : se confondent-ils avec les Changos décrits par les voyageurs et ces derniers sont-ils assimilables aux Urus du haut-plateau ? R. Cuneo-Vidal, « Puntos fundamentales para el estudio de la historia y geografia de Arica », Boletin de la Sociedad geogrdfica de Lima, t. Xxix, 1913, pp. 171-174, défend cette thèse, à la suite de Max Uhle, de même que G. de Créqui-Montfort et P. Rivet.

13. Dans mes calculs, je me fonde sur les trois sources citées dans la n. 11, en les corrigeant dans certains cas les unes par les autres.

14. Lorsque les documents nous fournissent le chiffre de la population totale ainsi que celui des tributaires, la division du premier par le second donne, pour le Pérou au VIe siècle, des taux qui varient entre 4 et 6.

15. A Challacollo (qui correspond en 1574 au repartimiento des Soras et Casayas) : 3 801 tributaires, dont 1 243 Aymaras, et 2 558 Urus(7asa de la Visita gênerai.., 1975, p. 15) ; àCoata, 448 Urus, ibid., p. 62 ; à Saman, 1 031 tributaires, 442 Aymaras et 589 Urus, ibid., p. 88 ; à Carabuco, 727 tributaires, 377 Aymaras et 350 Urus, ibid., p. 74 ; à Ayaviri, 718 tributaires, 639 Aymaras et 79 Urus, ibid., p. 100 ; à Orurillo, 870 tributaires,’ 795 Aymaras et 75 Urus, ibid., p. 101 ; à Nunoa, 652 tributaires, 630 Aymaras et 22 Urus, ibid., p. 93. Tous ces chiffres sont confirmés par nos deux autres sources.

16. Visita hecha a la provincia de Chucuito por Garci Diez de San Miguel [ 1567], Lima, 1964, pp. 64-65.

17. Ibid., pp. 14-15 et p. 27.

18. Ibid., p. 14, p. 27.

19. Ibid., pp. 64-65.

20. Ibid., p. 107.

21. Ibid., p. 111.

22. Ibid., p. 133.

23. Juan Polo de Ondegardo, Relación de losfundamentos acerca del notable dano que résulta de no guardar a los indios sus fueros [1571], Coleccion de libros y documentas referentes a la historia del Perù, série I, vol. 3, Lima, 1916, pp. 164-165 : « … que en tiempo de los yngas nunca los huros entraron en contribucion para ningun genero de tributo… nunca sacaron oro ny plata ny salieron de su tierra para hedefiçios ny a la guerra ny se tuvo consideracion ni quenta con ellos para ningun genero de negoçio… »

24. Ibid., p. 164 : « … sino que era servicio de los gobernadores y caciques… »

25. Ibid., « … e que nunca fueron tenidos por ombres ny se llamaban tal nombre… »

26. Ibid., p. 159 : «… e si el rrepartimiento tiene pescadores que son ombres como los otros… »

27. José de Acosta se réfère à Juan Polo de Ondegardo à plusieurs reprises, cf. notamment Historia natural y moral…, Madrid, BAE, 1954, p. 182: «De estas autores es uno, Polo de Ondegardo, a quien comunmente sigo en las cosas del Perù »

28. J. Polo de Ondegardo, Relación de losfundamentos…, 1916, p. 164 : « … e que ayudaban a hacer ropa, e texian esteras, e que dauan pescado… »

29. Visita hecha a la provincia de Chucuito…, 1964, p. 111.

30. Ibid., voir notamment le Parecer, p. 209.

31. Ibid., p. 140 : « Y que los uros son gente no de menos entendimiento y capacidad que los demas aymaraes salvo que el tenerlos los caciques en tanta subjeción y tener tanto senorio sobre ellos y el no querer sea gente mas noble y de mas posibilidad los abate en gran manera… los ha visto ponerse muy bien al trabajo y que ningunas sementeras se hacen en la provincia que no sean los primeros a trabajar o en la de los caciques y en estas siempre o en las de otros indios que les dan coca y de beber u otro genero de paga y sabe y ha visto por vista de ojos que en la chácara que trabajan harán mucho mas y son para mas que los aymaraes pues en otras cosas de trabajo como es en ir a cargar carneros y en hacer paredes y en tejer e hilar lo hacen también como los demas y finalmente como es gente misérable son para mas trabajo que los demas… »

32. Ibid., p. 111 : « … dijo que los indios aymaraes le hacen diez topos de chácara de papas y los uros cinco y entre los unos y los otros le hacen otros diez topos de chácaras de otra comida que llaman luqui… »

33. Ibid., p. 112 : « …que le hacen y han hecho diez topos de tierras despues que es cacique los cinco los indios aymaraes y los otros cinco los uros… » (déclaration de don Garcia Galamaquera).

34. Ibid., p. 112 : «… y que todos los indios aymaraes y algunos de los uros hacen chacarás de papas y quinua y lo demas que se da en esta tierra y otros indios uros que no las hacen para si van a trabajar con otros para vestirse porque son pobres… » (c'est nous qui soulignons).

35. Ibid., p. 112, cf. les précisions fournies par don Garcia sur les inégalités à l'intérieur du groupe aymara : « … dijo que los indios aymaras tienen ganados de la tierra unos a trescientas ovejas y otros a doscientos y a doscientos y ciento sesenta y ciento y de aqui abajo hasta très y quatro y que estos indios que tienen ganado serán la mitad de los indios aymaraes y la otra mitad son pobres que algunos no tienen mantas para la cama y los uros no tienen ganado… »

36. Ibid., p. 141 : «… en otras partes hay uros sin ganado que pagan tasa a sus encomenderos y entran en policia como son los de Coata de Su Majestad y que con ser gente tan misérable como estotra se van ennobleciendo y haciendo gente de razón y esto por no tener cacique aymara ni poquina salvo ser su cacique como ellos… » (c'est nous qui soulignons).

37. D'après l'un des plus anciens registres paroissiaux que nous ayons trouvé en Bolivie (bautismos, 1581-1618).

38. Cf. par exemple, le repartimiento de Chuquicota et Sabaya, dans le Carangas (où se trouvent les Chipayas) : les Aymaras paient 6,5 pesos par tête, et les Uros 1,5 peso (Tasa de la Visita gênerai.., 1975, pp. 18-19) ; à Puno, les Aymaras doivent 5 pesos et les Urus 2,5 pesos (ibid.. p. 55), etc.

39. Cf. AGI (Séville), Charcas, n° 270, « Libro y relación sumaria… » [1684], f°s 4v°-5r° : «… los uros por mas remisos en el trabajo contados dos por uno… »

40. Cf. J. Vellard, « Études sur le lac Titicaca… », Travaux de l'Institut français d'études andines, VII, 1959-1960, p. 34 : « Pour le travail à Potosi deux mitayos Uros équivalaient à un mitayo aymara… » De même, Thérèse Bouysse-Cassagne, « Tributo y etnias en la época del Virrey Toledo », Historia y cultura, La Paz, II, 1976, p. 106 : « Si aceptamos que hubo una proporción doble de uros mitayos que de aymaras mitayos, llegamos a un porcentaje de mitayos uros que va de 11,75 % a 70,45 96 de la poblacion tributaria uro… » Dans ce dernier article, les chiffres cités sous la rubrique « Mitayos uros » (tableau p. 105) sont manifestement faux. Le recensement du duc de La Palata (AGI, Charcas, n° 270) cite le nombre de mitayos dans chaque repartimiento à l'époque de Toledo en distinguant parfois Aymaras et Urus, et nous permet ainsi de démontrer notre interprétation avec une précision quasi mathématique. Exemple : le repartimiento des Chuquicotas et Sabayas, dans le Carangas, compte 2 385 tributarios, dont 1 783 Aymaras et 602 Urus ; il envoie à Potosi 313 mitayos aymaras (soit 17,55 96 de la population tributaire aymara), et 66 mitayos urus (10,96 96 de la population tributaire uru) (f° 156r°). Celui de Tiahuanaco compte 878 tributaires, dont 672 Aymaras et 206 Urus ; il envoie 110 mitayos aymaras (16,36 96) et 23 mitayos urus (11,16 96) (f° 196r°). Ayaviri compte 558 tributaires, dont 479 Aymaras et 79 Urus, et envoie 69 mitayos aymaras (14,40 96) et 7 mitayos urus (8,86 96) (f° 239r°). Généralement le recensement du duc de La Palata indique le nombre des mitayos en 1574 sans distinguer les mitayos aymaras ou urus ; mais on retrouve le même chiffre total des mitayos (ou gruesa) en appliquant les taux comme nous le proposons. Ainsi à Azangaro, qui compte 1-122 tributaires, dont 1 031 Aymaras et 91 Urus, et envoie 161 mitayos ; on obtient ce dernier chiffre en calculant 15 % des Aymaras (soit 154) + 7,5 96 des Urus (soit 7). Les exemples précédents (Chuquicotas et Sabayas, Tiahuanaco, Ayaviri) tendent à montrer que pour la ventilation le taux appliqué aux Urus est en réalité légèrement supérieur à la moitié du taux aymara, mais ils peuvent aussi correspondre à la taxation de 1578 (voir note suivante).

41. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 6v° : « Por cuyas causas hizo segundo repartimiento en esta ciudad a 6 de Agosto de 1578 sin alterar la cuenta y déduction de los yndios mas que con los Uros ya abilitados al trabajo a razon de onze por ciento… »

42. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 140r° : « Les 1 243 Aymaras (Soras et Casayas) envoient à Potosi 211 mitayos, soit un taux de 16,97 % et les 2 558 Urus envoient 434 mitayos, soit un taux de 16,97 96 également. Le texte précise explicitement que les Urus sont traités, exceptionnellement à Paria, « au même titre que les Aymaras » : « Porque si bien de los de esta calidad mando que fuesen en el segundo repartimiento a diez por ciento, con este de Paria lo limito, y fueron al respecta que los Aymaras. » Nous obtenons le chiffre de 51 repartimientos en comptant les 7 pueblos de la province de Chucuito (qui constitue encore un seul repartimiento en 1574, mais est subdivisée à l'époque du duc de La Palata).

43. Les repartimientos où les Urus doivent du chuno (pomme de terre déshydratée au gel et au soleil) sont les suivants : Tiahuanaco, Huarina, Paucarcolla, Puno, Capachica, Coata, Arapa, Saman, Taraco, Achaya. Soit une concentration sur la rive septentrionale du lac Titicaca.

44. Tasa de la Visita gênerai.., 1975, pp. 78-79. Nous disposons également du document qui correspond à la « Visite » réalisée en 1574 par Pedro Gutiérrez Flores, dans le cadre de la « Visite générale », AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887. Nous y trouvons le nombre de tributaires, urus et aymaras, pueblo par pueblo. Les totaux que nous obtenons diffèrent légèrement de ceux de la Tasa (voir notre tableau).

45. 4 054 (total des tributaires urus selon la Tasa) - (2 978 + 16 + 400) = 660.

46. Tasa de la Visita gênerai…, 1975, p. 79 : « Item se visitaron en los pueblos de Çepita y Yunguyo de la dicha provincia quinientos sesenta y nueve indios huros tributarios… y no obstante que estan puestos en el numéro de los 4 054 huros se tasaron de por si y pagan de tributo en cada un ano para en cuenta de la dicha tasa 1 707 pesos de plata ensayada y marcada que sale cada indio a razon de très pesos de la dicha plata… ». Pourquoi les Urus qui font exception sont-ils précisément ceux de Yunguyo et de Zepita ? D'autres études sur l'ancien royaume lupaqa sont encore nécessaires.

47. AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887, f° 28 r° : « … ecepto que los yndios uros del pueblo de çepita e yunguyo paguen ygualmente como los aymaras por ser muy semejantes a ellos y en parte de mas ynteligencia para poder ganar y adquerir de corner y su tassa por tener ganados y abundancia [29v°] chacaras y el aprovechamiento de la laguna con que se sustentan y ganan de corner en los anos esteriles… » (C'est nous qui soulignons).

48. Tasa de la Visita gênerai…, 1975, p. 79 : « … huros tributarios que se reputan por aymaraes respecto de tener las minas e inteligencias abilidad tratos y grangerias y aprovechamientos que los dichos aymaraes y haberse ofrecido a pagar aun mas tasa que ellos… » (C'est nous qui soulignons).

49. Ibid., pp. 79-80 : «… y noventa y un uriquillas de Huchusuma que por mas pobres se tasan por si… » ; « … los dichos noventa y un indios huros tributarios del dicho pueblo de Huchusuma y puente del desaguadero que son los de peor condición de toda la provincia… »

50. AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887, f° 31r° : « … no saben más que pescar en la laguna y comen las rayces de la totora que en ella se cria… » ; cf. également, Charcas, n° 45 : « Parecer de Diego Lopez de Çuniga » [vers 1583], sans foliotage : «… yndios huros de menos havilidad y capacidad que los demas que por otro nombre se llaman Huruquillas tienen su bivienda y asiento très léguas del dicho pueblo de Çepita junto al Desaguadero entre unos totorales… » (Les totoras sont une espèce de jonc).

51. AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887, f° 31r° : « … yndios huros de chussuma del dho desaguadero que se an mandado reduçir en el pueblo de çepita… » ; Charcas, n° 45 : «… en la visita passada quedo hordenado que se reduxesen al dho pueblo de çepita para que tubiesen dotrina esto no a tenido heffecto ni es possible porque en trayendolos se buelven a los totorales y a la laguna donde se esconden y biven con ynffidelidad sin poder ser allados… »

52. AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887, f°31r°: «… y se an mandado a los caciques principales del dho pueblo de çepita que les repartan y den chacaras como a los demas yndios uros e aymaraes y hagan que las siembren y beneficien y no se sirban dellos… » (C'est nous qui soulignons).

53. Document cité par J. Vellard, « Études sur le lac Titicaca… », Travaux de l'Institut français d'études andines, VII, 1959-1960, pp. 32-33. Nous ignorons malheureusement la référence de ce document qui avait été communiqué à J. Vellard par Raul Porras Barrenechea.

54. Tasa de la Visita gênerai…, 1975, p. 88.

55. Archives nationales de Bolivie (Sucre), série Expedientes coloniales, 1610, n° 402 (cité plus loin ANB/EC) « los yndios del pueblo de Taraco contra los del pueblo de Saman » [1610], f° 27 : «… decimos que los dhos yndios Uros tienen unas tierras y chacaras… desde el tiempo del Inga y de sus padres y antepasados los quales y los dhos yndios uros siempre desde el dho tiempo a esta parte las an beneficiado y cultivado goçando el fruto de ellas y sus ganados pastado en ella quieta y pacificamente… »

56. Ibid. : « E por este auto dixo amparaba y amparo a los dichos yndios uros en la posesion antigua que tienen de las dhas tierras… »

57. Tasa de la Visita gênerai…, 1975, p. 15.

58. Archives du tribunal de Poopo, Expediente, n° 10 [1593-1679], 29 f., cf. f°141r°: « Amojonamiento entre los yndios soras y los yndios huros de charamoco » ; f°143v°: « Amojonamiento entre los yndios de tapacari y los huros. »

59. Archives du tribunal de Poopo, ibid., f° 155v°-156r° : « Desde los lindes de los yndios de Tapacari tienen de pastos légua y média de largo y una légua de travesia en que entran los parajes llamados guaraca y berenguela y bilabila que las dichas tierras juntas unas con otras hacen conforme a las partidas de suso ochenta y nueve fanegadas y très almudes con declaración y distinçion que las veinte y nueve fanegadas y très almudes délias son de rregadio y las sesenta fanegadas rrestantes de tierra de temporal que se midieron como dicho es y tantearon con la medida comun de tierras de sembrar maïz de a ciento y quarenta y quatro varas de frente y dobladas de largo… ». Ces superficies représentent un minimum : elles correspondent aux terres accordées par le visiteur selon la procédure de la composition, mais les Urus de Charamoco revendiquent bien davantage.

60. Archives du tribunal de Poopo, ibid., f°s 147v°-148r° : «… y assi todos acuden a sembrar a estos valles a las tierras que tienen estos yndios de charamoco por ser todos unos y de un repartimento y toda una tassa y ansi todos goçan délias como suyas y de un gobernador que a todos yndios manda de challacollo y de charamoco y ansi ban puestas las tierras por de todos en común… » Sur le modèle de l'« archipel », voir John V. Murra, Formaciones económicas…, IEP, Lima, 1975.

61. Archives historiques de Cochabamba (cité plus loin AHC), AR 1 540 et AR 1 570.

62. AHC, AR 1 570 (sans foliotage) : « … un treslado de la averiguacion que parece hizo joan gomes visitador que fue en este dho valle de cochabamba a pedimiento de don hernando asocalla cacique principal del repartimiento de paria en veynte e dos de noviembre de mill e quinientos y cinquenta y seys anos de las tierras cuyas heran e a quien perthenecian e les dio e rrepartio el ynga guayna capa e sus capitanes… »

63. AHC, AR 1 570. Écoutons par exemple le témoin Alonso Chuquiguanca, qui était enfant à l'époque des événements : «… al tiempo que el ynga guayna capa vino en este valle de cochabamba este testigo era nifio e oyo dezir al dho su padre a la dha sazon y a muchos yndios viejos que los yndios deste repartimiento de sipe sipe eran naturales de este valle de cochabamba y los yndios cotas de pocona y los yndios cauis y el dho su padre le dixo y los dhos yndios viejos quel dho ynga guayna capa avia entonces echado deste valle a los dhos yndios cotas… » De même les déclarations de don Hernando Asocalla, cacique principal de Paria, collectivement avec d'autres témoins. Polo de Ondegardo a lui-même rédigé un questionnaire d'une extraordinaire richesse, cf. AR 1 540, f° 351v°, question 3 [1574] : « … que al tiempo que el ynga senalo las dhas chacarras las tomo y adjudico para sy propio y para que dello se coxiese comiese el y su gente de guerra… »

64. AHC, cf. le Parecer de Francisco Saavedra Ulloa [1574] : «… y despues guayna capa hizo rrepartimiento gênerai de todas las tierras del dicho valle para si y metió en beneficio de las dhas sus chacaras catorze mill yndios de muchas naçiones… » De même la question 4 de Polo de Ondegardo, AR 1 540, f° 351v° : « … puso en ellas mitimaes para que las sembrasen y coxiesen de la provincia de los quillacas y de la provincia de los carangas y de la provincia de Chile y de la provincia de los chilques que es junto al cuzco y de otras muchas… »

65. AHC, AR 1 570, cf. le Parecer de Francisco Saavedra Ulloa : «… y algunos eran perpetuos y otros benian de sus tierras al beneficio de las chacaras del dho ynga… »

66. AHC, ibid. « … y cada urco ténia quarente e quatro braças en ancho y en largo de una cordillera a la otra conforme a la disposicion del dho valle… » (le terme urco semble synonyme de suyo).

67. AHC, ibid.

68. On a remarqué que la question 3 de Polo de Ondegardo mentionne, sur la liste des « nations » qui envoyèrent des mitimaes, les Indiens de Paria, « aussi bien Uros que Soras «.(C'est nous qui soulignons).

69. La signification de ces ensembles de 16 lots reste obscure. Sur les terres distribuées aux mitimaes pour leur propre compte et à leurs caciques, cf. notamment AR 1 570, le Parecer de Francisco Saavedra Ulloa : «… y que asimismo rrepartio e dio tierras para su sustento a los que beneflciavan las dhas chacaras y a algunos caciques y segundas perssonas les dio urcos de tierra para que los beneficiasen para ellos y sus yndios para su sustento y entre ellos dio a los caciques de toda la provincia de los carangas para su sustentacion y a sus yndios quatro urcos de tierra… »

70. AHC, AR 1 570 : « … vieron y entendieron que sembravan los altos y baxos alrededor de las chacaras que senalo Guayna capa… » Ces parties « hautes et basses » peuvent correspondre à celles qui sont les plus proches de la cordillère d'une part, et de la rivière d'autre part.

71. Cf. Antonio de la Calancha, Coronica moralizadora del orden de San Agustin en el Peru [1639], Madrid, 1972, t. I, p. 29.

72. AHC, Legajo, n° 1 481 [1675].

73. AGI (Séville), Charcas, n° 270 « Libro y relación sumaria que de orden… » [1684].

74. Ou qui du moins n'étaient pas encore assez importantes pour être recencées.

75. Pour les résultats détaillés, voir les tableaux en annexe.

76. Cf. Nathan Wachtel, La vision des vaincus, Paris, 1971, pp. 135-152. Dans le présent tableau, la rubrique des Aymaras totalise les Indiens résidant à Potosi, comme le fait le recensement pour le compte des tributaires.

77. Nous considérons ici le nombe des seuls Urus tributaires, descendants de ceux qui étaient recensés sous Toledo. Si nous incluons les Urus exemptés de mita, le total est de 1 243 + 304 = 1 547, et représente 4,9 % de l'ensemble de la population indigène.

78. Si nous considérons les seuls Aymaras résidant dans leur pueblo d'origine (en déduisant les 3 968 qui se trouvent à Potosi), nous obtenons le chiffre de 12 621 et une baisse de 76 %. Mais la provenance de ces Indiens de Potosi est clairement indiquée et le recensement les inclut à chaque fois aux tributaires du pueblo d'origine.

79. Aucun de ces Indiens résidant à Potosi n'est recensé comme Uru d'origine.

80. Cf. les tableaux en annexe, ainsi que les figures 2 et 3. La figure 3a s'inspire en partie de celle de Thérèse Bouysse-Cassagne dans « Pertenencia etnica… », op. cit., p. 318.

81. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 261r°.

82. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f°140r°: «… Y estan confundidos los Uros o extinguidos… » (C'est nous qui soulignons).

83. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f°s 222v°-223r°.

84. AGI (Séville), Charcas, n° 45, « Parecer de Diego Lopez de Zuniga » [vers 1583].

85. Ibid. le total indiqué pour les Aymaras, en 1581-1583, est de 13 157, et pour les Urus de 3 403.

86. Cf. le tableau en annexe.

87. AGI (Séville), Contaduria, n° 1 887, f° 15v° et Charcas, n° 270, f° 212r°v° et f° 215r°v° : à Zepita les Aymaras passent de 1 485 en 1574 à 624, et les Urus tributaires (soumis à la mita) de 188 à 0 ; à Yunguyo les Aymaras passent de 1 997 à 414 et les Urus tributaires de 381 à 26.

88. AGI (Séville), Charcas, n° 45 et Charcas, n° 272, f°212r0v° et f°215r°v°. En 1684, à Zepita : 160 Urus « ochosumas que no mitan » et à Yunguyo : 63 Urus « de los quales no mitan los treynta y siete ».

89. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 201r° : « Los sesenta y seis se han suscribido con el dictado de Uros siendo asi que el senor don Francisco de Toledo no reduxo ninguno de esta calidad en el. »

90. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 184v° : « Sesenta y seis yndios tributarios fuera de cinco yndios los très por valzeros y dos por descendientes de los casadores del ynga vienen reservados. »

91. AGI (Séville), Charcas, n° 270, f° 189v° : « Treynta y nuebe Uros… rebajanse siete Iruitus que vienen reservados de mita. »

92. Il est significatif que dans plusieurs documents, les révoltes des Urus soient mentionnées en même temps que celles des Calchaquis du Tucuman. Cf. AGI (Séville), Lima, n° 44 : (lettre du viceroi comte de Chinchon au roi, 10 mai 1633).

93. Antonio de la Calancha, Coronica moralizadora del orden de San Augustin… [1639], Madrid, 1972, 1.1, pp. 293-302, chap. XVII : « En que se refleren las rebeliones de los indios que habitan en la laguna. » De même cf. AGI (Séville), Charcas, n° 20. Calancha signale également un soulèvement des Ochosumas en 1618, Coronica…, Madrid, 1972, 1.1, p. 504.

94. Calancha, Coronica…, Madrid, 1972,1.1, p. 294 : « … desvergonzadamente respondieron que ni eran cristianos ni querian obedecer al Rey, y que yéndose este Virrey, entonces darian la obediencia… »

95. Ibid., p. 264 : « … y lamiendo con tal afecto la sangre de los palos en que estaban puestos, que los dejaron limpios y blancos, sin dejar en ellos rastros de sangre… »

96. Ibid., p. 295 : « Hablóles de paz el Gobernador, pidiéndoles la obediencia. Ellos con palabras afrentosas, llamando al Gobernador mestizo, negaron ser cristianos y que no querian obedecer sino pelear. »

97. Ibid., p. 295 : « Aqui les quemaron los nuestros setenta casas y les cogieron mas de setecientas cabezas de ganado de cerda, y treinta carneros de la tierra, y muchas piezas de ropa, con lo cual se retiré el Gobernador a la puente. »

98. Aujourd'hui encore l'élevage aquatique des porcs constitue l'une des principales ressources des Chipayas.

99. Calancha, Coronica…, Madrid, 1972, 1.1, p. 296.

100. Ibid., p. 297.

101. Ibid., p. 298.

102. AGI (Séville), Charcas, n° 136, f° 28.

103. AGI (Séville), Charcas, n° 136 : « … como de mas de quarentaanos a esta parte que a que rresido en esta provincia… en la rivera avajo del rio que sale de la laguna de esta dha ciudad por la puente que llaman del desaguadero que esta entre las juridiciones del pueblo de zepita y confina con la de pacajes e visto y reconoçido que en el paraje que llaman de los Uchosumas y Uroitos an residido y tenian avitaçion mucha cantidad de yndios de los que llaman yruitos y otros uchusumas reveldes… »

104. AGI (Séville), Charcas, n° 13 2 : « … con armas ofensivas de lança y chuços que tenian de las espadas y dagas que rovavan y ottra que ellos usavan que llaman en su lengua liues y viches que son de unas piedras atadas en una cuerda echa de nervios de reses que disparavan con tanta violencia que al que cojian de lleno le matavan o quebravan braço o pierna y a los cavallos los enredavan pied y manos con la arma que llaman Hue quando enttraba la jente de a cavallo y asi que caian salian de la emboscada en que estaban y daban muerte a los nuestros… »

105. AGI (Séville), Charcas, n°132: «… haciendo diques del rio referido echandole y dividiendole por diferentes braços para mayor fortificaçion y defensa suia… »

106. ANB (Sucre), CR 1 750, « Carta del Corregidor de Pacajes a la Real Audiencia… » [1658].

107. AGI (Séville), Charcas, n° 132.

108. AGI (Séville), Escribania de Cámara, 859 A ; cf. par exemple, le cacique principal de Hilave, don Alonso de Arisaga (avec 5 autres témoins), f° 190v° : «… y en el alzamiento que hicieron los yndios yruitos reveldes desde tiempo de ochenta anos que salian a los caminos a rrobar y matar los pasajeros con jente armada a su costa salió y los prendió y aorcó al que elixieron por Rey… » [1683].

109. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 74 : « Diligencias y varias informaciones sobre la pretencion de sacar una isla llamado choro y otro paraje de Villi Villi en el lago cerca de challacollo a los indios sus habitantes, considerados perniciosos (infieles) » [1688], Ce document a été partiellement publié par le Dr Gunnar Mendoza, « Posición geográfica de los indios uros del lago Poopó. Un documenta colonial», Revista del Instituto de sociologia boliviana, Sucre, 1944, pp. 51-65. D'après mes informateurs chipayas le terme « willi-willi » est un qualificatif de mépris appliqué aux Indiens qui mangent les oiseaux aquatiques.

110. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 50r° : « En el pueblo de Challacollo en veinte y très dias del mes de Septiembre de mill y seisçientos y ochenta y ocho… para que sean exsaminados los yndios e yndias que se truxeron de la Ysla de choro Villi Villis es necessario nombrar personas que sepan la lengua aymara y ura materna de dichos yndios… » Cf. de même le témoignage de la femme de Francisco Cuno, f° 55r° : « … la quai fue preguntada en su lengua ura… »

111. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 48r° : « … ay indios en unas yslas en medio de la laguna que le llaman cari cari y puxpu… otras islas que llaman pansa… » ; f° 53v° : « … abria sesenta a ochenta yndios de la misma laya… » ; f° 55r°-v° : « … pasan mas de sesenta yndios barones fuera de mujeres mosas y viejas… » Soit une population totale d'environ 300 personnes.

112. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 42r° : « Y que ay muchas yslas dentro de la laguna donde ay muchos indios de diferentes provincias por decirlo asi los mesmos que habitavan sin casiques ni sujecion alguna… »

113. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 52r°, déclaration de Vicente Vallejo : « … porque huian de la sujecion de los curas y gobernadores y que nunca avian pagado tassa ni tributo a persona alguna… » 114. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 55v°, déclaration de la femme de Francisco Cuno : « … y que la noche que fueron presos se huieron a la mitad de la laguna treinta de ellos porque asi lo hacian siempre que veian algun cacique o espanol… »

115. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 53, déclaration de Lorenzo Quilli : « … que aunque venian y Uegaban a dha ysla algunos yndios disiendo eran gobernadores y que toda la gente de esa ysla era suya lo querian matar como lo hicieron con don Fernando Santiago Challapa Gobernador deste pueblo que si no se huye lo matan. »

116. ANB/EC, 1689, n° 2, ibid.

117. ANB/EC, 1689, n° 2, f°s 56v°-57r°, déclaration du sorcier Salvador Cayo : « … por lo que avia visto muchas veces que estan en sus ydolatrias ofreziendo a su dios unos conejos negros despedaçados derramando sangre y que lo hacian entre muchos en medio de la laguna… »

118. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 52r°, Vizente Vallejo : « … que entre ellos solamente se casavan y bautizavan y que pocas veces enterraban los muertos en una capilla que esta cerca de esta ysla llamada coro que dista très léguas poco mas o menos de ella que los mas se enterraban en la laguna que nunca todos ellos avian salido a missa ni confesadose porque huian la sujecion de los curas… »

119. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 54v°, Sébastian Cayo ; « … sus sabios que son Juan Quispe y su padre Salvador Cayo y Pedro Oxsa profetas les an ensenado y documentado en todo lo que tienen referido… » ; de même f° 53r°, Juan Chambi Arica : « … avia un yndio brujo llamado salva [sic] quien les decia que no saliesen a missa ni reconossiesen caciques ni procurasen servir a espanoles sino antes hacerles todo el dano que pudiesen… »

120. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 57r° : «… y aviendo reconoçido lo que traia colgado al cuello en una guayaca o talega por delante y otra por detras y en ellas metidos otras pequenas y abriendose y reconociendose se hallo en ellas muchos atadijos de diferentes colores y muchos generos que no se conosia y unos cordones o caytos con mas de ochocientos nudos con diferentes colores unos negros colorados pardos azules naranjados y dentro un poco de axos y un poco de ayrampu y dijo que era dho ayrampu para escribir no sabiendo escribir con dos o très atadijos de coca y llipca que llaman todo lo quai se bolbio a meter en las mesmas telegas para que conste… »

121. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 54r° : « … y que los indios de dhas yslas salian por tiempos a servir al dho don Pedro Colquecayo en sus sementeras y a don Diego Challapa… » ; f° 55r° : «… venian cada ano cantidad de veinte yndios a asistir a la sementeras de con Pedro Colquecayo y don Diego Challapa… »

122. ANB/EC, 1689, n° 2, f° 42r°, d'après un témoin aymara, Martin Choque : « … que salen por tiempos allamados de don Pedro Colquecayo y don Diego Challapa, Gobernadores que an sido deste pueblo y no save la causa de ello… »

123. Archives du tribunal d'Oruro, Derechos reaies, Registre de propiedades y comprobantes de Poopó (1939-1940) p. 158r° : « … Toledo, 23 de mayo de 1718… y llegado al paraje nombrado Coro donde estan los Uros… y juntamente haber muchos indios Uros por la población que tenian hecha con capilla en que eran doctrinados… »

124. Archives du tribunal d'Oruro, ibid., « … me informé como se habian introducido en aquel paraje y hecho en el población con capilla para su ensenanza y doctrina y sabido que fuerron sacados de la laguna donde eran gentiles y reducidose al yugo de nuestra santa fe por alguno de los curas de colquemarca… »

125. Archives du tribunal d'Oruro, ibid.

126. ANB (Sucre), Revisitas, libro n° 175, f°s 14r°-15r°.

127. ANB (Sucre), Revisitas, libro n° 177, f°s 15v°-17r°, f°s 19v°-21r°.

128. ANB (Sucre), Revisitas, libro n° 179, f°s 19r°-20v°.

129. ANB (Sucre), Revisitas, libro n° 182, f°s 19r°-21r°.

130. ANB (Sucre), Ibid., « Paso a originarios », « paso de Uros ».

131. J. Vellard, Dieux et Parias des Andes, Paris, 1954, p. 205 : « Les Moratos eux-mêmes évitent les autres hommes ; nous en avons vu de loin sans pouvoir les approcher. »

132. Cf. Claude Lévi-Strauss, « La notion d'archaïsme en ethnologie », 1952, Anthropologie structurale, Paris, 1958, pp. 113-132.