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Fièvres d'hier, paludisme d'aujourd'hui. Vie et mort d'une maladie

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Jusque vers 1970, la question de l'extinction mondiale du paludisme, maladie dont on nous dit qu'elle est aussi ancienne que l'humanité elle-même, se posait en termes relativement simples. A la régression spontanée du mal, telle qu'elle s'était opérée en Europe du Nord et de l'Ouest à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, on opposait les programmes d'éradication systématiques, menés avec des moyens prophylactiques et thérapeutiques scientifiquement définis ; les succès de la lutte médicale, particulièrement nets dans plusieurs pays méditerranéens, ont mis en lumière l'efficacité des politiques volontaires et organisées d'éradication, contribuant ainsi à laisser dans l'ombre ce que ces résultats pouvaient devoir à d'autres facteurs.

Type
L'Homme et le Milieu
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1987

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References

Notes

1. «[…] el paludismo es tan viejo como la Humanidad », écrit Juan Maruto, J. Fernandez dans « Trascendencia sanitaria y econômico-social de la erradicaciôn del paludismo en Espafia », Revista de Sanidad e Higiene Pûblica, XXXVIII, 1964.Google Scholar

2. Et en grande partie inexpliquée, sinon par des circonstances et des raisons aussi générales que le « progrès économique », ou aussi controversées que « l'assainissement ».

3. Par exemple en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Amérique tropicale, en Afrique Noire, à Madagascar et dans toute l'Asie des moussons. Voir Golvan, Y. J., Éléments deparasitologie médicale, Paris, 1978,Google Scholar et Mollaret, P., « Le tragique de l'impasse actuelle du paludisme », La nouvelle presse médicale, juil. 1980, 9, n° 29.Google Scholar

4. L'essentiel des données utilisées ici proviennent de Maruto, Juan Fernandez, « Transcendencia sanitaria… », art. cité, et de Bruce-Chwatt, et Zulueta, , The Rise and Fall of Malaria in Europe. A Historico-epidemiological Study, Oxford, 1980.Google Scholar

5. Il existe quatre types de plasmodium : plasmodium vivax, le plus fréquent en zone tempérée, plasmodium falciparum, dominant en zone tropicale, provoquant des accès de fièvre moins persistants mais plus souvent pernicieux que plasmodium vivax ; plasmodium malariae et plasmodium ovale. Le cycle d'évolution du plasmodium est le suivant : I : A l'occasion d'une piqûre, un anophèle femelle infeste un individu de plusieurs centaines de plasmodia sous forme de sporozoïtes qui gagnent le foie. II a : Stockage et multiplication d'une partie des parasites dans les cellules du foie ; c'est la schizogonie intra-hépatique susceptible de provoquer ultérieurement les rechutes. II b : Passage de parasites dans le sang où ils colonisent des globules rouges, deviennent en grossissant des schizontes, résultat de la division cellulaire du parasite, qui libère les mérozoïtes en faisant éclater les hématies. Chaque mérozoïte libéré ira ensuite coloniser d'autres hématies, et le cycle II b se renouvelle. C'est la schizogonie érythrocytaire, responsable de l'accès de fièvre caractéristique et des accès pernicieux. II c : Certains schizontes évoluent en gamétocytes, forme sexuée du parasite, transmissible à l'anophèle lors d'une piqûre. III : Chez l'anophèle infesté, les gamètes mâles et femelles produisent des oeufs qui, à l'issue de plusieurs transformations, donnent les sporozoïtes transmissibles à l'homme par piqûre. (D'après Golvan, Y. J., Éléments deparasitologie médicale, Paris, 1978.Google Scholar)

6. Taux calculé d'après les moyennes mobiles établies par tranches de cinq ans.

7. Selon les données de Bruce-Chwatt et Zulueta, op. cit., et dès 1934-1935 selon J. Sautet, « Les fluctuations du paludisme dans le sud de la France et dans les départements insulaires », Revue de pathologie générale et comparée, 1953.

8. Isolée par Caventou en 1820.

9. Celles de la Inspecciôn de Sanidad del campo, dans Juan Fernandez Maruto, art. cit.

10. Cf. Trousseau, A., Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, Paris, 1861,Google Scholar chapitre « Fièvres palustres », p. 774.

11. Fourchette établie d'après divers témoignages de médecins solognots cités par le Dr The- Vard, De l'influence des transformations agricoles de la Sologne, Paris, 1886, et la pratique instaurée par les secours préfectoraux aux malades paludéens de la Brenne, Archives départementales de l'Indre, 5M 117.

12. Callot, J. et Rochedieu-Assenmacher, V., « Le paludisme en Alsace. Historique, extension, régression », Revue de Pathologie générale et comparée, 1953. 13.Google Scholar Bruce-Chwatt et Ztjlueta, op. cit.

14. J. Sautet, « Les fluctuations du paludisme… », art. cité.

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16. Y. J. Golvan, op. cit., décrit une quarantaine d'espèces d'anophèles, plus ou moins bons vecteurs, et il en existerait environ soixante-dix au total selon Seguy, E., Atlas des diptères de France, Paris, 1951.Google Scholar

17. Voir notamment, Riera, J., Fiebres y paludismo en la Espana illustrada, Universidad de Valladolid, 1984;Google Scholar M. et Peset, J. L., Muerte en Espana, Madrid, 1972;Google Scholar Moreda, V. Pérez, Las crisis de mortalidad en la Espana interior, Madrid, 1980,Google Scholar et « El paludismo en Espana a fines del siglo XVIII », Asclepio, XXXIV, 1982.

18. Selon V. PÉREZ MOREDA, art. cité, et BRUCE-CHWATT et ZULUETA, op. cit.

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21. V. Pérez Moreda, « El paludismo en Espana… », art. cité.

22. Callot et Rochedieu-Assenmacher, « Le paludisme en Alsace… », art. cité.

23. J. R. Helluy « Le paludisme en Lorraine », Revue de Pathologie générale et comparée, 1953.

24. Cf. Callot et Rochedieu-Assenmacher, art. cité, ainsi que J. Callot, « La régression du paludisme en France », Annales ESC, juil. sept. 1947, n° 3.

25. H. Harant et J. A. Rioux, « Le paludisme autochtone en Languedoc-Roussillon », Revue de Pathologie générale et comparée, 1953.

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28. Armengaud, Cf., La population française, Paris, 1971.Google Scholar

29. Dans « Le paludisme en Alsace… », art. cité.

30. Sur les liens entre paludisme et fièvre intermittente, cf. infra.

31. Statistiques de natalité, dans Vicens-Vives et alii, Historia de Espana y America, t. V, p. 22 et courbe dans le même ouvrage p. 48.

32. V. Pérez Moreda, « El paludismo en Espana… », art. cité, qui reprend les indications données par J. J. Fernandez Maruto, dans « Trascendencia sanitaria… », art. cité.

33. Y. L. Golvan, op. cit., indique que cet aspect des choses a été exagéré, le paludisme chez la femme enceinte ne provoquant que rarement des avortements. Rare aussi le paludisme congénital : la barrière placentaire est efficace.

34. Pour le cas de la Sologne, voir la seconde partie de cette étude.

35. Vilar, P., Histoire de l'Espagne, Paris, 1973.Google Scholar

36. Bruce-Chwatt et Zulueta, op. cit.

37. Cette dernière convient également pour l'Alsace, cf. Callot et Rochedieu Assenmacher, « Le paludisme en Alsace… », art. cité.

38. V. Pérez Moreda, « El paludismo en Espana… », art. cité.

39. Reprise de la carte établie par Juan J. Fernandez Maruto, « Trascendencia… », art. cité.

40. Telle qu'elle figure dans l'ouvrage de Vicens-Vives et alii, Historia de Espana, op. cit.

41. H. Harant et J. A. Rioux, « Le paludisme autochtone en Languedoc-Roussillon », Revue de Pathologie générale et comparée, 1953.

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46. Ibid. En 1805, épidémie à Bordeaux, 12 000 malades, 3 000 morts !

47. Nepple, Dr, Essai sur les fièvres rémittentes et intermittentes des pays marécageux tempérés, Paris, 1828.Google Scholar

48. Comme le dit Trousseau à propos de la dysenterie, lorsqu'elle atteint les habitants des pays palustres, et prend de ce fait une forme intermittente qui « est généralement considérée comme la moins grave de toutes ». Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, Paris, 1861-1862.

49. Dr F. A. Lalesque, auteur d'une topographie médicale de la Teste-de-Buch en 1835, cité par Sigalas, Pautrizel et Sansarricq, « La régression du paludisme autochtone dans le sudouest de la France », art. cité.

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54. C'est ainsi que le Dr Thévard se souvient qu'on dénommait la fièvre dans son enfance, vers 1860, dans De l'influence des transformations agricoles…, op. cit.

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60. «… Cf. landon […]. Ce mot vient du vieux français trahinel, traînel : entrave, avec le suffixe augmentatif et péjoratif -asse ». Ibid.

61. Voir notamment, dans Le grand livre de la Sologne, Paris, 1964, le chapitre d'E. Duranquet, « Pays sans frontière ». On y retrouve le processus décrit par Pérez Moreda pour l'Espagne.

62. Description de l'état de la Sologne « humide » bien proche de l'Espagne « sèche » de Pierre Vilar, Histoire de l'Espagne, op. cit.

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64. L'expression est d'un autre propriétaire, mais de la Brenne celui-là, Lancosme-Brèves, , dans Rapport sur l'assainissement de la Brenne, Châteauroux, s.d. (1842 ?).Google Scholar

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69. E. Duranquet, Le grand livre de la Sologne, op. cit.

70. Voir G. Dupeux, Aspects de l'histoire…, op. cit.

71. Rapporté par Barré DE Saint Venant, extrait des notes de son deuxième voyage en 1828, dans H. Delétang, « Les Solognots entre 1825 et 1850 », art. cité.

72. La Légende de saint Viâtre, telle qu'elle est reproduite sur des panneaux de bois peints placés dans l'église montre la guerison d'un couple de paralytiques, cf. B. Edeine, La Sologne, op. cit.

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