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Actualité de la Terreur

L’apport des émotions à l’étude de la Révolution française (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 April 2023

Anne Simonin*
Affiliation:
CNRS, CESPRA-EHESSanne.simonin@ehess.fr

Résumé

La Terreur, ces dix-huit mois du gouvernement révolutionnaire de l’an II généralement compris entre mars 1793 et juillet 1794, est probablement la période de l’histoire de la Révolution qui résiste le plus à l’interprétation. Et l’intérêt, pour ne pas dire la passion, dans la recherche des causes et des responsables qui anime ceux qui en furent les contemporains, et les potentielles victimes, est d’une intensité qui ne se démentira pas au xixe siècle, voire au xxe siècle, chez les historiens cette fois. L’historiographie récente de la Terreur, dont certains ouvrages sont ici analysés, est d’un ton plus apaisé. Malgré des désaccords persistants, un consensus s’est fait jour. Les émotions sont reconnues comme facteur décisif des choix radicaux faits par les acteurs. Ces choix ne sont pas seulement rationnels et contraints, puisque dictés par les circonstances ; ils ne trahissent pas non plus une vision politique cohérente, un système matrice d’une pensée totalitaire, mais bien plutôt des ajustements que des individus sont forcés de faire pour rester en cohérence avec les « communautés émotionnelles » auxquelles ils appartiennent. Les émotions ne sont pas un paradigme neuf : c’est Lucien Febvre qui, dès la fin des années 1930, a alerté sur leur importance pour l’historien. Appliquées à la Terreur, dans les champs historiographiques français et anglais, les émotions participent d’une nouvelle histoire des élites. Mais peuvent-elles, à elles seules, rendre compte de cet état d’exception qu’est l’état de guerre expérimenté par la France durant la Terreur ?

Abstract

Abstract

The Terror, the eighteen months of the year II revolutionary government generally considered to have lasted from March 1793 to July 1794, is probably the period of the French Revolution that most resists interpretation. The implication, not to say the passion, that drove the search for causes and accountability by its contemporaries and potential victims was of an intensity that showed no signs of waning in the nineteenth and even the twentieth century—this time among historians. The recent historiography of the Terror, some of which is analyzed here, is quieter in tone. Despite ongoing disagreements, a consensus has emerged around emotions as a determining factor in the actors’ radical choices. These choices were not simply rational ones made under duress and dictated by circumstances, nor do they reveal a consistent political vision or a matrix of totalitarian thought. Rather, they reflect the adjustments that individuals are forced to make if they are to remain consistent with the “emotional communities” to which they belong. Emotions are not a new paradigm; Lucien Febvre insisted on their importance to historians in the late 1930s. Applied to the Terror in both French and English-language scholarship, they are giving rise to a new history of elites. But can emotions, by themselves, explain the exceptional state of war that existed in France during those months?

Type
Histoire du politique
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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Footnotes

*

Cette note s’intéresse aux ouvrages suivants : Michel Biard et Marisa Linton, Terror: The French Revolution and Its Demons, trad. par É. Trogrlic, Cambridge, Polity, [2020] 2021, 250 p. (édition originale : id., Terreur ! La Révolution française face à ses démons, préface de T. Tackett, Malakoff, Armand Colin, 2020, 304 p.) ; Colin Jones, The Fall of Robespierre: 24 Hours in Revolutionary Paris, Oxford, Oxford University Press, 2021, 592 p. ; Ronald Schechter, A Genealogy of Terror in Eighteenth-Century France, Chicago, The University of Chicago Press, 2018, 304 p. ; Ronen Steinberg, The Afterlives of the Terror: Facing the Legacies of Mass Violence in Postrevolutionary France, Ithaca, Cornell University Press, 2019, 240 p. ; et Timothy Tackett, Anatomie de la Terreur. Le processus révolutionnaire, 1787-1793, trad. par S. Chassagne, Paris, Éd. du Seuil, [2015] 2018, 474 p. (édition originale : id., The Coming of the Terror in the French Revolution, Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 2015, 480 p.). Les traductions des citations extraites des ouvrages en anglais non traduits sont miennes.

References

1 Michel Biard et al ., « Analyser ‘la Terreur’ dans l’historiographie anglophone », Annales historiques de la Révolution française, 392-2, 2018, p. 141-165.

2 Jean-Clément Martin, Les échos de la Terreur. Vérités d’un mensonge d’État, 1794-2001, Paris, Perrin, 2018. Voir, dans le présent numéro, le compte rendu de cet ouvrage par Howard G. Brown, p. XXX-XXX.

3 Emmanuel Faye, « Le paradigme arendtien du politique et de la révolution », in Y. Bosc et E. Faye (dir.), Hannah Arendt, la révolution et les Droits de l’Homme, Paris, Kimé, 2019, p. 15-34.

4 Hugh Gough, « Historians and the Terror », in The Terror in the French Revolution, Basingstoke/New York, Palgrave Macmillan, [1998] 2010, p. 1-13. L’auteur donne un panorama des différentes interprétations permettant d’en suivre les évolutions des années 1930 à nos jours.

5 Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, Paris, Armand Colin, [1949] 1974, p. 119.

6 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 3.

7 R. Schechter, A Genealogy of Terror…, op. cit., p. 6.

8 T. Tackett, Anatomie de la Terreur…, op. cit., p. 11.

9 Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello, « Introduction générale », in A. Corbin, J.-J. Courtine et G. Vigarello (dir.), Histoire des émotions, vol. 1, De l’Antiquité aux Lumières, Paris, Éd. du Seuil, 2016, p. 5-11, ici p. 7.

10 Lucien Febvre, « Une gigantesque fausse nouvelle : la Grande Peur de juillet 89 » [1933], in Pour une histoire à part entière, Paris, SEVPEN, 1962, p. 820-828, ici p. 820-821 et 828. Voir aussi Pierre Trahard, La sensibilité révolutionnaire (1789-1794), Paris, Boivin, 1936, référence citée par M. Linton dans M. Biard et al., « Analyser ‘la Terreur’ dans l’historiographie anglophone », art. cit., p. 157.

11 Lucien Febvre, « La Sensibilité et l’Histoire. Comment reconstituer la vie affective d’autrefois ? », Annales d’histoire sociale, 3-1/2, 1941, p. 5-20, ici p. 5.

12 Ibid., p. 6.

13 Ibid., p. 7.

14 Ibid., p. 8.

15 Ibid., p. 18 (l’auteur souligne).

16 L. Febvre, « Une gigantesque fausse nouvelle », art. cit., p. 820.

17 Id., « Histoire des sentiments », Annales ESC, 6-4, 1951, p. 520-523, ici p. 520. L’article que L. Febvre commente est celui de René Baehrel, « Épidémie et Terreur : histoire et sociologie », Annales historiques de la Révolution française, 122, 1951, p. 113-146.

18 L. Febvre, « Histoire des sentiments. La Terreur », art. cit., p. 831.

19 Id., « Pour l’histoire d’un sentiment : le besoin de sécurité », Annales ESC, 11-2, 1956, p. 244-247, ici p. 247.

20 « Toutefois, entre l’history of emotions anglo-saxonne et l’histoire des sensibilités à la française […], les questionnaires sont souvent distincts, les désaccords parfois profonds ou signalés par de simples différences d’accent », écrit Hervé Mazurel dans « Introduction », in A. Corbin et H. Mazurel (dir.), Histoire des sensibilités, Paris, PUF, 2022, p. 5-25, ici p. 16. La différence résiderait dans « les modes de présence à l’événement et au politique », l’émotion étant brève et collective quand le sentiment serait plus individuel, « enraciné dans la durée et plus accessible aussi au discours » (p. 19). Mais ce qui semble être essentiellement reproché à l’émotion est d’être une notion importée des neurosciences : « Cette notion d’émotions universelles, câblées dans notre cerveau et gouvernées par notre génétique, ne peut convenir aux historiens du sensible, dès lors qu’elle évacue la possibilité même d’une historicité des affects » (Quentin Deluermoz, Thomas Dodman et Hervé Mazurel, « Controverses sur l’émotion. Neurosciences affectives et histoire des émotions », in A. Corbin et H. Mazurel (dir.), Histoire des sensibilités, op. cit., p. 95-109, ici p. 97).

21 Lucien Febvre, « La sensibilité dans l’histoire : les courants ‘collectifs’ de pensée et d’action » [1938], in Centre international de synthèse, La sensibilité dans l’homme et dans la nature, Paris, PUF, 1943, p. 77-100, ici p. 98.

22 Barbara Rosenwein, « Worrying about Emotions in History », The American Historical Review, 107-3, 2002, p. 821-845, ici p. 823.

23 Ibid., p. 834.

24 William Reddy, La traversée des sentiments. Un cadre pour l’histoire des émotions, 1700-1850, trad. par S. Renaut, Dijon, Les Presses du réel, [2001] 2019.

25 Id., « Le rôle du sentimentalisme dans la Révolution française (1789-1815) », in La traversée des sentiments, op. cit., p. 224-264.

26 Id., « Les émotifs : actes de parole dans le contexte de la traduction », in La traversée des sentiments, op. cit., p. 130-149.

27 Id., La traversée des sentiments, op. cit., p. 192. Voir aussi le destin fictif d’un petit noble de province, Grégoire Ponceludon de Malavoy, à la cour de Louis XVI et les humiliations qu’il essuie dans le film de Patrice Leconte, Ridicule (1996).

28 Cité par W. Reddy dans La traversée des sentiments, op. cit., p. 207.

29 Ibid., p. 231.

30 Ibid., p. 232.

31 Jeff Horn, The Making of a Terrorist: Alexandre Rousselin and the French Revolution, Oxford, Oxford University Press, 2021, p. 50. Voir, dans le présent numéro, le compte rendu de cet ouvrage par Yannick Bosc, p. XXX-XXX.

32 W. Reddy, La traversée des sentiments, op. cit., p. 249.

33 Ibid., p. 251.

34 Ibid., p. 233.

35 Sophie Wahnich, « De l’économie émotive de la Terreur », Annales HSS, 57-4, 2002, p. 889-913, ici p. 896 et 906 et ead., La liberté ou la mort. Essai sur la Terreur et le terrorisme, Paris, La Fabrique, 2003, p. 25.

36 B. Rosenwein reproche à W. Reddy de n’admettre qu’un seul et unique régime émotionnel dans « The Navigation of Feeling: A Framework for the History of Emotions », The American Historical Review, 107-4, 2002, p. 1181-1182. Elle insiste sur la nécessité de prendre en considération non seulement les emotives verbaux, mais également le langage corporel ; de s’intéresser à la dimension genrée des emotives ; enfin, de les appréhender au niveau de ce qu’elle dénomme des « communautés émotionnelles » qui sont autant de communautés sociales régies par des systèmes de normes qui coexistent dans une société donnée (familles, voisinage, guildes, monastères, par exemple, au Moyen Âge). Les acteurs peuvent appartenir exclusivement ou simultanément à ces « communautés émotionnelles », selon Jan Plamper dans « The History of Emotions: An Interview with William Reddy, Barbara Rosenwein, and Peter Stearns », History and Theory, 49-2, 2010, p. 237-265, ici p. 241 et 252-253.

37 François Furet, Penser la Révolution française, Paris, Gallimard, [1978] 1985, p. 52. Voir aussi Suzanne Desan, « What’s after Political Culture? Recent French Revolutionary Historiography », French Historical Studies, 23-1, 2000, p. 166-168.

38 Id., « Révolution », in F. Furet et M. Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, t. 4, Idées, Paris, Flammarion, [1992] 2007, p. 415-435, ici p. 428 (l’auteur souligne).

39 Les bornes chronologiques de la Terreur s’étendent de 1792 (l’entrée en guerre en avril, la chute de la monarchie en août), pour le début, ou mars 1793 (la création du tribunal révolutionnaire, l’envoi massif des représentants en mission dans les départements), ou encore septembre 1793 (mise à l’ordre du jour de la Terreur, loi des suspects), à juillet 1794 (le 9 thermidor et la chute des robespierristes).

40 François Furet, « Terreur », in F. Furet et M. Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, t. 1, Événements, op. cit., p. 293-314, ici p. 312.

41 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 83.

42 Florence Lotterie, « Introduction » et « Le règne des âmes sensibles », in Littérature et sensibilité, Paris, Ellipses, 1998, respectivement p. 4 et 79-88.

43 Lynn Hunt, « Des torrents de pathétique. Lire des romans et imaginer l’égalité », in L’invention des droits de l’homme. Histoire, psychologie et politique, trad. par S. Kleiman-Lafon, Genève, Éditions Markus Haller, [2007] 2013, p. 43-83.

44 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 2.

45 Ibid., p. 3.

46 Ibid., p. 5.

47 Ibid., p. 24.

48 Jean-Clément Martin, La terreur. Vérités et légendes, Paris, Perrin, 2017, p. 10 et id., « Quand la Terreur était exigée », in Les échos de la Terreur, op. cit., p. 58-67. Voir aussi id., « La ‘Terreur’, un leurre historique ? », in M. Goupy et Y. Rivière (dir.), De la dictature à l’état d’exception. Approche historique et philosophique, Rome, Publications de l’École française de Rome, 2022, p. 73-83, ici p. 74.

49 Cité dans Jacques Guilhaumou, « ‘La terreur à l’ordre du jour’ : un parcours en révolution (1793-1794) », Révolution Française.net, Mots, 2007, http://revolution-francaise.net/2007/01/06/94-la-terreur-a-lordre-du-jour-un-parcours-en-revolution-juillet-1793-mars-1794.

50 Anne Simonin, « Nommer la Terreur », in Le déshonneur dans la République. Une histoire de l’indignité, 1791-1958, Paris, Grasset, 2008, p. 284-295.

51 J.-C. Martin, La terreur, op. cit., p. 10. Voir aussi id., Les échos de la Terreur, op. cit. et le compte rendu de H. G. Brown de cet ouvrage dans le présent numéro, p. XXX-XXX.

52 Id., « La terreur, ou comment écrire l’histoire », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 67-2, 2020, p. 135-154, ici p. 140.

53 Bronisław Baczko, « The Terror before the Terror? Conditions of Possibility, Logic of Realization », in K. Baker et al. (dir.), The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture, vol. 4, The Terror, Oxford, Pergamon Press, 1994, p. 19-38, ici p. 23. Voir aussi David Andress, « Terror against Terror », in The Terror: The Merciless War for Freedom in Revolutionary France, New York, Farrar, Straus and Giroux, 2006, p. 345-371.

54 Intervention de Barère lors de la séance du 14 thermidor an II (1er août 1794), in Archives parlementaires de la Révolution française (ci-après Archives parlementaires), Première série, t. XCIV, 1985, www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1985_num_94_1_22516_t1_0030_0000_6, p. 30-34, ici p. 30.

55 Intervention de Tallien à la Convention le 11 fructidor an II (28 août 1794), in Archives parlementaires, Première série, t. XCVI, 1990, www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1990_num_96_1_15111_t1_0055_0000_4, p. 55-59, ici p. 57 : « Le système de la terreur suppose non seulement […] le pouvoir arbitraire et absolu, mais encore un pouvoir sans fin […] » (c’est l’auteur qui souligne). Et aussi, p. 58 : « Citoyens, tout ce que vous venez d’entendre n’est qu’un commentaire de ce que Barère a dit à cette tribune du système de la terreur, le lendemain de la mort de Robespierre. »

56 L’expression « système de terreur » est, en réalité, empruntée à Robespierre quand il dénonçait, en juin 1794, la cabale contre lui au nom de prétendues listes d’arrestation de députés qu’il aurait établies. Voir Annie Jourdan, « L’épuisement de Robespierre », La Vie des idées, 23 juill. 2012, https://laviedesidees.fr/L-epuisement-de-Robespierre.html.

57 J.-C. Martin, Les échos de la Terreur, op. cit., p. 101.

58 Voir aussi Gerd van den Heuvel, « Terreur, Terroriste, Terrorisme », in R. Reichardt et al. (dir.), Handbuch politisch-sozialer Grundbegriffe in Frankreich, 1680-1820, vol. 3, Munich, R. Oldenbourg, 1985, p. 89-133, dont Jacques Guilhaumou signale une version abrégée en français parue dans les Actes du 2 e colloque de lexicologie politique, vol. 3, Paris, Kincksieck, 1982, p. 893-915. Voir aussi Richard Walter, « Terror, Terrorismus », in O. Brunner, W. Conze et R. Koselleck (dir.), Geschichtliche Grundbegriffe. Historisches Lexikon zur politisch-sozialen Sprache in Deutschland, vol. 6, St-Vert, Stuttgart, Klett-Cotta, 1990, p. 323-379.

59 G. van den Heuvel, « Terreur, Terroriste, Terrorisme », art. cit., p. 895.

60 R. Schechter, A Genealogy of Terror…, op. cit., p. 5.

61 Ibid., p. 167-169.

62 Ibid., p. x.

63 Maximilien de Robespierre, Convention nationale. Rapport sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la République, fait au nom du Comité de salut public, le 18 pluviôse, l’an II de la République, in Œuvres de Maximilien Robespierre. 10. Discours, 5 e partie, 27 juillet 1793-27 juillet 1794, éd. par M. Bouloiseau et A. Soboul, Paris, PUF, 1967, p. 350-366, ici p. 357.

64 Corinne Gomez-Le Chevanton et Françoise Brunel, « La Convention nationale au miroir des Archives Parlementaires », Annales historiques de la Révolution française, 381, 2015, p. 11-29. Le tome CIII des Archives parlementaires, du 13 au 27 frimaire an III (3 au 17 décembre 1794) vient de paraître, sous la direction de Bettina Frederking et Pierre Serna, aux éditions du CNRS.

65 R. Schechter, A Genealogy of Terror…, op. cit., p. 4.

66 F. Furet, « Terreur », art. cit., p. 314.

67 R. Schechter, A Genealogy of Terror…, op. cit., p. 187.

68 Ibid., p. 169.

69 Ibid., p. 174. Voir Pierre Serna, Comme des bêtes. Histoire politique de l’animal en Révolution (1750-1840), Paris, Fayard, 2017.

70 Marisa Linton, Choosing Terror: Virtue, Friendship, and Authenticity in the French Revolution, Oxford, Oxford University Press, 2013, p. 230.

71 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 81-90.

72 Annie Jourdan, « Les discours de la terreur à l’époque révolutionnaire (1776-1798). Étude comparative d’une notion ambiguë », French Historical Studies, 3-1, 2013, p. 51-81, ici p. 53.

73 W. Reddy, La traversée des sentiments, op. cit. ; Sophie Wahnich, In Defence of the Terror: Liberty or Death in the French Revolution, préface de S. Žižek, trad. par D. Fernbach, Brooklyn, Verso Books, 2012.

74 Jack R. Censer, « Historians Revisit the Terror—Again », Journal of Social History, 48-2, 2014, p. 383-403, ici p. 387-388.

75 Timothy Tackett, « The Constituent Assembly and the Terror », in K. Baker et al. (dir.), The French Revolution…, op. cit., p. 39-57. Les quatre volumes qui composent le titre d’ensemble sont le résultat d’une série de conférences qui eurent lieu à Chicago (1986), Oxford (1987), Paris (1988) et Stanford (1992). Leur modeste forme imprimée ne traduit pas leur influence décisive sur l’historiographie grâce, en particulier, au dialogue instauré entre les tenants du paradigme des « circonstances » et ceux de « l’idéologie ».

76 Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, trad. par A. Spiess, Paris, Albin Michel, [1996] 1997.

77 Marisa Linton, « Introduction », in M. Linton (dir.), « Rethinking the French Revolutionary Terror », H-France Salon, 11-16, 2019, p. 2, https://h-france.net/h-france-salon-volume-11-2019/.

78 T. Tackett, Par la volonté du peuple, op. cit., p. 11.

79 Ibid., p. 15.

80 Francesco Benigno, « Plus jamais la même. À propos de quelques interprétations récentes de la Révolution française », Annales HSS, 71-2, 2016, p. 319-346, ici p. 323.

81 Devenu, dans sa traduction française parue à l’occasion du Bicentenaire de 1989, Le gouvernement de la Terreur. L’année du Comité de salut public, trad. par M.-H. Dumas, Paris, Armand Colin, 1989.

82 M. Linton, Choosing Terror, op. cit., p. 22.

83 Ibid., p. 206.

84 Ibid., p. 213-214 et 223.

85 Ibid., p. 219.

86 Ibid., p. 232.

87 Ibid., p. 246 et 288.

88 Ibid., p. 271.

89 Rosalie Jullien, « Les affaires d’État sont mes affaires de cœur ». Lettres de Rosalie Jullien, une femme dans la Révolution, 1775-1810, éd. par A. Duprat, Paris, Belin, 2016.

90 Carla Hesse, « La preuve par la lettre. Pratiques juridiques au tribunal révolutionnaire de Paris (1793-1794) », Annales HSS, 51-3, 1996, p. 629-642.

91 T. Tackett, Par la volonté du peuple, op. cit., p. 20 et 437-464.

92 Jean-Paul Sartre, « Paris sous l’Occupation », in Situations II, Paris, Gallimard, [1949] 2012, p. 19-39, ici p. 21.

93 R. Jullien, « Les affaires d’État sont mes affaires de cœur », op. cit., p. 231.

94 Ibid., p. 200-201.

95 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 115-142.

96 Voir aussi Mette Harder, « ‘Elle n’a pas même épargné ses membres !’ Les épurations de la Convention nationale entre 1793 et 1795 », Annales historiques de la Révolution française, 381, 2015, p. 77-105 et ead., « Second Terror: The Purges of French Revolutionary Legislators after Thermidor », French Historical Studies, 38-1, 2015, p. 33-60.

97 Michel Biard, La liberté ou la mort. Mourir en député, 1792-1795, Paris, Tallandier, 2015, p. 317-319.

98 M. Biard et M. Linton, « Who Lived and Who Died? The Difficult Balance Sheets of Terror », in Terror, op. cit., p. 136-156.

99 Donald M. Greer, The Incidence of the Terror during the French Revolution: A Statistical Interpretation, Cambridge, Harvard University Press, 1935.

100 Éric de Mari, La mise hors de la loi sous la Révolution française, 19 mars 1793-an III. Une étude juridictionnelle et institutionnelle, Issy-les-Moulineaux, LGDJ/Lextenso éditions, 2015, p. 541. Voir le compte rendu de cet ouvrage par Anne Simonin dans Annales HSS, 71-3, 2016, p. 779-782.

101 Jean-Clément Martin, « Dénombrer les victimes de la Terreur. La Vendée et au-delà », in M. Biard et H. Leuwers (dir.), Visages de la Terreur. L’exception politique de l’an II, Paris, Armand Colin, 2014, p. 155-165, ici p. 164.

102 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 134.

103 Ibid., p. 140.

104 Ibid., p. 61.

105 Intervention de Tallien citée dans ibid., p. 57.

106 Vincent Azoulay et Paulin Ismard, « Éloge politique de la peur », in Athènes 403. Une histoire chorale, Paris, Flammarion, 2020, p. 59-63, ici p. 62. Voir aussi, dans le même ouvrage, le chapitre « Le chœur apeuré : l’emballement terroriste », p. 73-77.

107 Pierre Serna, « Les révolutionnaires croyaient-ils aux Grecs ? », La Révolution française. Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 21, 2021, paragr. 14, https://doi.org/10.4000/lrf.5767.

108 Antoine de Baecque, « Hilarités parlementaires. Le rire et la polémique dans l’Assemblée constituante (1789-1791) » et « Antoine-Joseph Gorsas, ou comment rire en Révolution (1751-1793) », in Les éclats du rire. La culture des rieurs au xviiie siècle, Paris, Calmann-Lévy, 2000, respectivement p. 203-234 et p. 235-287. La citation concernant la République est extraite du titre de la Conclusion : « Où l’on soutient que la République fut, et demeure, un âge du rire ».

109 M. Biard et M. Linton, Terror, op. cit., p. 153.

110 Francisco Javier Ramón Solans, « Être immortel à Paris. Violence et prophétie dans la Révolution française », Annales HSS, 71-2, 2016, p. 347-376 et aussi Michel Eude, « Points de vue sur l’affaire Catherine Théot », Annales historiques de la Révolution française, 198, 1969, p. 606-629.

111 Séance du 27 prairial an II (15 juin 1794), Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 269, 17 juin 1794, p. 1.

112 T. Tackett, Par la volonté du peuple, op. cit., p. 11.

113 C. Jones, The Fall of Robespierre, op. cit., p. 354.

114 Ibid., p. 4.

115 Stendhal, La chartreuse de Parme, t. 1, Paris, Librairie L. Conquet, [1839] 1883, p. 69.

116 Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris, Éd. du Seuil, [1971] 1996, p. 10.

117 Ivan Jablonka, L’histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales, Paris, Éd. du Seuil, 2014.

118 Carlo Ginzburg, « Aristote et l’histoire, encore une fois », in Rapports de force. Histoire, rhétorique, preuve, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 2003, p. 50.

119 C. Jones, The Fall of Robespierre, op. cit., p. 431.

120 Ibid., p. 451.

121 Micah Alpaugh, Non-violence and the French Revolution: Political Demonstrations in Paris, 1787-1795, Cambridge, Cambridge University Press, 2015. Voir le compte rendu de cet ouvrage par Anne Simonin dans Annales HSS, 76-2, 2021, p. 427-429.

122 Anne Simonin, « Un coup d’estat républicain : la Journée du 31 mai-2 juin 1793 et la réécriture des procès-verbaux de la Convention », La Révolution française. Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 21, 2021, https://doi.org/10.4000/lrf.5493.

123 C. Jones, The Fall of Robespierre, op. cit., p. 439.

124 Intervention citée de Barère à la Convention le 14 thermidor an II (1er août 1794), Archives parlementaires, p. 33 : « Vous n’oublierez pas assurément, en réorganisant le gouvernement, qu’il est, par vos décrets, révolutionnaire jusqu’à la paix. Le peuple qui y voit son salut, les citoyens la fin de leurs peines, et les armées la caution de leurs triomphes, ne pourront pas oublier l’existence de ce gouvernement intermédiaire entre la révolution et la constitution […]. »

125 C. Jones, The Fall of Robespierre, op. cit., p. 231.

126 Bronisław Baczko, Comment sortir de la Terreur. Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, 1989.

127 Voir M. Biard et M. Linton, « ‘Terror as the Order of the Day’: An Unsaid, Unofficial yet Widespread Order from the Convention », in Terror, op. cit., p. 19-24.

128 R. Steinberg, The Afterlives of the Terror, op. cit., p. 15.

129 Hervé Leuwers, Virginie Martin et Denis Salas (dir.), Juger la « terreur ». Justice transitionnelle et République de l’an III, 1794-1795, Paris, La Documentation française, 2021.

130 Voir Jon Elster, Closing the Books: Transitional Justice in Historical Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p. 21 : « Les Athéniens ont été confrontés à des problèmes et ont inventé des solutions étonnamment proches de celles de la justice transitionnelle actuelle. » Voir aussi V. Azoulay et P. Ismard, Athènes 403, op. cit.

131 R. Steinberg, The Afterlives of the Terror, op. cit., p. 43.

132 Jean-Paul Sartre, « Fragments de Joseph Le Bon », Les Temps modernes, 632/633/634-4/5/6, 2005, p. 675-694.

133 Ferdinand Brunot, « Nouveaux principes d’administration : la responsabilité », in Histoire de la langue française des origines à 1900, t. 9, La Révolution et l’Empire, vol. 2, « Les événements, les institutions et la langue », Paris, Armand Colin, [1937] 1967, p. 1053.

134 R. Steinberg, The Afterlives of the Terror, op. cit., p. 45-48 et 51.

135 Ibid., p. 56.

136 Ibid., p. 46.

137 Ibid., p. 78 et 84-85.

138 Voir aussi Andrew Jainchill, Reimagining Politics after the Terror: The Republican Origins of French Liberalism, Ithaca, Cornell University Press, 2008.

139 Anne Simonin, « Le Tribunal révolutionnaire de l’an III (août 1794-mai 1795). La justice à l’ordre de tous les jours », Histoire de la justice, 2-32, 2021, p. 17-33.

140 R. Steinberg, The Afterlives of the Terror, op. cit., p. 95-98.

141 Ibid., p. 123.

142 Antoine de Baecque, « Apprivoiser une histoire déchaînée. Dix ans de travaux historiques sur la Terreur (1992-2002) », Annales HSS, 57-4, 2002, p. 851-865, ici p. 860.

143 Ibid.

144 Claude Mazauric à l’article « Terreur » du Dictionnaire historique de la Révolution française, publié sous la direction posthume d’Albert Soboul par Jean-René Suratteau, François Gendron et Raymonde Monnier, Paris, PUF, 1989, p. 1020-1025, ici p. 1023 : « En son principe et comme moyen d’action, la Terreur est d’abord le produit des ‘circonstances’ : la guerre, l’invasion menaçante, la Contre-Révolution, la crise sociale. Elle résulte de l’effort de l’État révolutionnaire pour assurer la victoire militaire et politique sur les traîtres et les rebelles. Cette exigence réellement populaire et au demeurant courante dans tout État en guerre pour sa survie, le gouvernement révolutionnaire l’a mise en œuvre […]. »

145 B. Baczko, « The Terror before the Terror? », art. cit., p. 34-35.

146 Pierre Serna, Antonino De Francesco et Judith A. Miller (dir.), Republics at War, 1776-1840: Revolutions, Conflicts, and Geopolitics in Europe and the Atlantic World, Londres, Palgrave Macmillan, 2013.