Une série d'expérimentations a été réalisée afin de mesurer l'activité dénitrifiante liée aux biodermes périphytiques se développant sur le lit de la Garonne. Cette activité et la production au sein des biodermes ont été mesurées in vitro dans des chambres photo-respiratoires. La dénitrification a été évaluée par l'accumulation de protoxyde d'azote (N2O) après l'inhibition de sa réduction par l'acétylène. Le N2O produit a été mesuré sur un chromatographe en phase gazeuse à détecteur à capture d'électrons. L'état du bioderme est caractérisé par les paramètres de biomasse, de pigments chlorophylliens et d'activité photosynthétique et respiratoire. La production de N2O liée aux biodermes est immédiate et linéaire. En présence de l'acétylène et à l'obcurité, le taux horaire moyen de dénitrification atteint des valeurs de 423 µg N. g-1 M.O. h-1 dans les chambres anaérobies contre 203 µg N. g-1 M.O. h-1 dans les chambres aérées (7 mg O2 l-1). L'activité dénitrifiante est inhibée à 99 % à la lumière et, en présence de l'acétylène, son taux ne dépasse guère 1 µg N. g-1 M.O. h-1. Les taux mesurés dans nos chambres photo-respiratoires, dans les conditions de température et d'éléments nutritifs proches de celles du fleuve, sont très élevés par rapport aux valeurs citées dans la littérature. Ils témoignent de l'importante contribution qu'apportent les biodermes au processus de dénitrification et, par conséquent, à la réduction de la charge en nitrates de l'eau de la Garonne.