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Un Port Fluvial de Cabotage

Arles et l'ancienne marine à voile du Rhône

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

Fernand Benoit*
Affiliation:
Museon Arlaten
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La navigation fluviale a été en France, jusqu'au milieu du siècle dernier, le grand mode de communication. Le Rhône, par la puissance de ses eaux, sa jonction avec le réseau navigable du territoire, joua dans l'économie du pays un rôle qui a été défini par Strabon à l'époque d'Auguste. Il ne changea point jusqu'au second Empire, qui marque, mieux que le moyen âge, en ce domaine, la coupure entre les mondes antique et moderne.

La fonction d'Arles était essentiellement celle d'un port de fleuve en liaison avec la mer. Ce caractère très particulier mérite d'être souligné, dans cette Provence qui ne semble être méditerranéenne, comme on l'a écrit très justement, que par son climat.

Type
Problemes et Bilans
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1940

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References

1. « Méditerranéenne par son ciel, par le caractère précaire d'une vie apparemment facile, par les possibilités d'exploitations intensives en quelques points privilégiés…. la région du Bas-Rhône n'est pas purement méditerranéenne ; elle est à la fois alpestre et méditerranéenne ;>. Et c'est ce caractère terrien de la Provence qui a presque exclusivement retenu l'attention de P. George, dans sa thèse sur La Région du Bas-Rhône. Etude de géographie régionale. Paris, Baillière, 1935 : Gros marché de laine, d'huile et de grains, centre de la transhumance où les bergers viennent s'approvisionner et passer l'hiver, capitale des gardians de Camargue qui y-viennent vendre leurs bêtes, ancienne ville de salines enfin, devenue un centre de fabrication de produits chimiques, Arles n'aurait retrouvé « une parcelle de son rôle commercial d'autrefois qu'au XIXe siècle, grâce au percement du Canal d'Arles à Bouc, qui lui rend l'accès à la mer » (p. 607).

2. Voy. sur osa corporations L. A. Constans, Arles antique, 1921, p. 188 à 213.

3. Voy. le Guide officiel de la navigation intérieure (Ministère des Travaux Publics), 1903, p. 289.

4. A. Desaunais, La vie d'un fleuve. Vingt ans d'activité rhodanienne, dans les Etudes Rhodaniennes, Lyon, XV, 1939, p. 233.

5. Voy. les fonds d'archives correspondlants : Amirauté (achat et construction de navires, 1689-1758 ; rapports de jauge, 1768-1791) ; Tribunal de commerce d'Arles (rapports de jauge, visite ; rapports de nier, 1792-11819) aux Arch. départ. XI b et XV b (R. Busquet, Les fonds des Arch. départ., 1937, p. 42 et 50) ; rapports de mer, 1820-1932, aux Arch. du Tribunal de Commerce d'Arles (depuis 1932, à la Jusitlioe de Paix du canton de Saint-Louis-du-Rhône) ; et Arch. du Lieutenant, puis Surveillant du Port, au Service de Navigation intérieure des Ponts et Chaussées, à Arles.

6. Ce sont les conclusions dm commandant LEFEBvnE DES Noëttes, De la marine antique à la marine moderne. La révolution du gouuernail, 1935, p. 49 : « Tous ces navires [de l'antiquité grecque] construits pour être souvent Ihâlés sur le rivage, ne pouvaient être que des barques, dont la capacité variait vraisemblablement de 30 à 60 tonnes. »

Contra, voir l'article récent d'Henriette De Saussure, De la marine antique à la marine moderne, dans Revue archéologique, 1937, II, p. 95, qui se réfère, sur la grosse question du gouvernail, a l'important article de G. La Roërie, Les transformations du tjouvernail, publié dans les Annales d'Histoire Economique et Sociale, t. Vil, dès 1935.

7. Toscan, R., L'épopée des mariniers de la Loire. La Charité, 1938, p. 103.Google Scholar

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9. Billot, Fr., Conseils à la marine d'Arles, Arles, 1851.Google Scholar

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11. Voy. les documents des XVIIIe et XIXe siècles publiés par L'Art Populaire en France. III, 1931, p. 95 ; R. Toscan, op. cit., p. 160 ; et surtout 1e remarquable article de H. Dion, Orléans et l'ancienne navigation de la Loire, dans Annales de Géographie, t. A7, 19.38, p. 135 (curieux dessin à la plume « extrait d'un plan (1763) de la terre et châtellenie, de Boumois, à Saint-Martin-de-laiPlace, près de Saumur, qui représente une file de ces bateaux dont parlait une description d'Orléans de 1736, « qui vont à voile comme eur la mer et qui viennent de Nantes chargés de diverses marchandises »). Cf. aussi, dans le même article, la pi. IV, où se retrouvent les mêmes bateaux à voile devant Orléans en 1575.

12. Cetfil Torr, art. navis, dans Dict. des Antiq., IV, I, p. 39 et fig. 5289 à 5293 ; Espérandieu, Rec. des bas-reliefs, I, nos 685 et 686 (Narbonne) ; P. Couissin, Les Institutions militaires et navales, pl. XXX, 3 et p. 96.

Cf. de Montferrier, art. gabare, dans Dict. de marine, 1814, p. 285 et 286, et H. de Saussure, loc. cit., p. 103, n. 2.

13. Lhnthéric, Ch., Le Rhàne. Histoire d'un jleuve, 1892, II, p. 512.Google Scholar

14. Cf. sur ce .terme, employé en Provence au XIXe siècle pour dénommer les moulins à bras ou « à sang », MMarc Bloch. Avènement et Conquêtes du Moulin à Eau, dans les Annales d'Histoire écon, et sociale, 1935, p. 550, n. 2 : « Dans un passage d'un catalogue des évêques de Nimes relatif à l'évoqua Jean de Blanzac (1348-1361) le moulin à main est qualifié de molendinum sanguinis ; l'expression a fait beaucoup rêver ; j'avoue mon incapacité à en fournir une interprétation satisfaisante ; en tous cas, son caractère local et tardif .semble avéré. »

15. Mémoires d'un compagnon. Edition Cahiers du Centre, Moulins, 1914, p. 1S0.

16. L. Bonnard, La navigation intérieure de la Gaule à l'époque gallo-romaine, 1913, p. 144 à 140 et 242 à 244.

17. Vence, J, Construction et manoeuvre des bateaux et embarcations à voilure latine, Paris, 1897, p. 9. et 17 et p1. 1 et 2.Google Scholar

18. L. Bonnard, op. cit,. p. 154 à 158 et fig. 7 à 9.

19. Savérien, De, Dict. histor., théorique et pratique de marine, 1781, p. 18 Google Scholar ; Jal, A., Glossaire nautique, 1848, p. 102.Google Scholar

20. C. Torr, loc. cit., fig. 5280 et 5294 et p. 40.

21. J. Vence, op. cit., p. 31 et 97.

22. Pour le détail se reporter aux explications du Commandant Lefebvre des Noëttfs. De la marine antique à la marine moderne, p. 105 et fig. 72 et 86. Cf. les observations critiques déjà rappelées plus haut de G. La Roërie, dans les Annales d'hist. écon. et sociale, 1935, p. 567 à 580, et, plus réoamnient, celles d'Henriette de Saussure, également citées (Revue Archéologique, 1937, II), notamment p. 104.

23. La « Salle du Rhône », prévue avec ampleur par Pr. Mistral dans le Musée qu'il avait fondé à Arles, en 1896, à l'époque où il préparait son Poème du Rhône, paru en 1897, a été considérablement enrichie par le concours de la corporation des marins d'Arles et par les dons des descendants des capitaines-marins.