Sans doute n'est-ce pas sans raison que les Romains ne nous ont pas laissé de définition du droit de propriété. Dans notre Code civil, il se présentait comme le droit réel par excellence, assurant à son titulaire le maximum d'avantages que la chose pouvait fournir, et portant indifféremment sur tous les objets susceptibles de faire partie d'un patrimoine. Les historiens sont d'accord pour constater qu'il n'en a pas été ainsi à Rome.

Celui des paysages de l'État de São Paulo qui peut-être déconcerte le plus le nouvel arrivant au Brésil, ce n'est pas tant la plaine des bananiers et des palétuviers de Santos, ni la forêt des versants de la Serra do Mar, ni les vastes étendues plantées de café, mais bien le paysage qu'il découvre à son réveil, après une nuit de train, en pénétrant dans les régions de défrichements. Auprès des gares, maisons de bois clairsemées et dispersées, scieries bruyantes ; le long de la voie, des chemins où cahotent de lourds camions ; tour à tour, le train circule au milieu de la forêt encore intacte ou bien passe entre deux rangées de plantations naissantes où les jeunes pieds de café, les cotonniers et les tiges de maïs semblent croître pêle-mêle au milieu des arbres abattus, trop gros pour être enlevés, et que dominent encore quelques troncs calcinés qui donnent à ces pays où s'éveille la vie un aspect de contrée ravagée.

La République de Gênes a eu, semble-t-il à première vue, une aristocratie plus exactement qu'une « noblesse » : elle a interdit, plusieurs fois et jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les titres et qualifications nobiliaires ; elle n'a établi d'exceptions que pour André Doria, reconnu prince, son fils adoptif, Jean-André Doria, prince de Melfi, et des Cibo, arrière-petits-neveux d’innocent VIII, marquis souverains ou princes de Massa de Carrara. Importante surtout par son activité commerciale, elle n'a pas cessé, après que. les classes se furent nettement tranchées, d'avoir en haute considération la richesse, presque comme une ploutocratie.

Mr J. U. Nef, l'historien de l'industrie charbonnière britannique avant 1700, nous avait donné en 1934 une esquisse de ce qu'il avait appelé « une première révolution industrielle », c'est-à-dire des progrès techniques et de la croissance de la grande industrie en Grande-Bretagne entre 1540 et 1660. Nous avons rendu compte ici-même de cet essai étonnamment suggestif. Le problème auquel il s'attaque aujourd'hui est celui de la comparaison, à cet égard, entre la France et l'Angleterre. Problème capital, puisqu'il éclaire, dès les origines, le processus de l'évolution industrielle dans les deux pays qui, durant les derniers siècles de l'ancien régime, domineront et dirigeront le marché européen.

Professeur à l'Université de Leeds, Mr R. H. Andrews nous a donné, sur la vie paysanne dans un coin de la campagne française, au XVIIIe siècle, un livre soigneusement informé, clair, instructif et qui, par un titre de plus à notre sympathie, est écrit dans un français remarquablement sain et coulant. Non pas, à vrai dire, un livre tout à fait complet ni dont les conclusions, semble-t-il, puissent être, d'un bout à l'autre, acceptées sans réserves. Quitte à marquer, chemin faisant, quelques doutes, ce ne sera pas peine perdue que de suivre l'auteur dans son tour d'horizon. Nous laisserons seulement de côté la partie relative à l'organisation administrative ; elle n'est pas la plus neuve et, comme il arrive trop souvent, elle n'est qu'assez imparfaitement reliée à l'analyse sociale qui, avant tout, nous importe ici.

La publication du texte des cahiers des corps et communautés de métiers de Versailles, conservés aux Archives Municipales, a été pour Mr Fernand Evrard prétexte à une « étude d'économie urbaine » sur Versailles ville du Roi (1770-1789), qui sert de préface à la publication et qui la domine singulièrement par l'ampleur du sujet traité, par la valeur documentaire et par les conclusions qu'elle impose. Sur 18 corporations, 10 seulement nous ont laissé leurs cahiers de doléances. On y décèle l'influence des modèles répandus à profusion dans la région parisienne.

Inutile d'insister dans cette revue sur l'intérêt que peuvent présenter pour l'historien les études folkloriques — et encore moins sur l'essor qu'elles prennent en France en ce moment. Nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à un certain nombre de communications antérieures qui ont, ici même, attiré son attention sur ce point. Le Manuel de folklore qui paraît aujourd'hui sous la signature de P. Saintyves est donc tout à fait le bienvenu — puisqu'à l'opportunité il joint utilement la compétence, l'intérêt, et la vie.