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Un Type de Document : Le Livre de Raison d'un Parlementaire Breton au XVIIIe Siècle

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Que les livres de raison comptent au nombre des plus précieux témoignages dont dispose l'histoire économique et sociale, on l'a déjà dit bien souvent ; mais du précepte, on ne s'est peut-être pas toujours suffisamment préoccupé de passer à l'exemple. Parmi les documents de cette nature qu'il nous a été donné d'examiner en Bretagne, l'un des plus intéressants est sans aucun doute celui que tint, de 1749 à 1774, un membre du Parlement de Bretagne, Louis-Charles-Marie de La Bourdonnaye de Montluc. Né en 1704, ce personnage devint, dès 1730, président de la Chambre des Enquêtes, en remplacement de son pere ; il devait mourir en 1775.

Type
Enquêtes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1931

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References

page 229 note 1 Est-il besoin de rappeler l'étymologie : liber rationum, livre de comptes ? Les livres de raison sont assez souvent dénommés aussi livres de marque.

page 229 note 2 En ce qui concerne la Bretagne, cf. principalement Paul Parfouru, Anciens livres de raison de familles bretonnes, conservés aux Archives d'Ille-et-Vilaine, Saint-Brieuc, 1898 Henri Sée, Le mode de vie de deux Parlementaires bretons d'après leurs livres de raison dans Mémoires de la Société d'histoire de Bretagne, 1930.

page 229 note 3 Conservé aux Archives DéPartementales D'Ille-Et-Vilaine, série E.

page 229 note 4 Voir FréDéric Saulnier, Le Parlement de Bretagne, 1.1, p. 137. — L'un de ses fils, Charles-Sévère-Louis de La Bourdonnaye Montluc (1737-1809), conseiller au Parlement de Bretagne, et qui devait émigrer sous la Révolution, a laissé aussi un livre de raison, conservé également aux Archives d'IUe-et-Vllaine, mais notablement moins intéressant que celui de son père.

page 229 note 5 Canton de Guichen, arrondissement de Redon (Ule-et-Vilaine).

page 229 note 6 Et qui mériteraient une étude particulière. Mr André Lesort et moi les avons utilisés pour l'annotation des Cahiers de la sénéchaussée de Rennes.

page 229 note 7 Le livre de raison nous indique qu'en 1771 « le plan et terrier de la vallée de Saint- JËtienne de Montluc a été dressé par le sieur Forestier .

page 229 note 8 Canton de Tinténiac, arrondissement de Saint-Malo (/Ile-et-Vilaine).

page 230 note 1 Cf. Léon Dcbaeuil, Les vicissitudes du domaine congéable pendant la Révolution (Collection des Documents économiques de la Révolution, 1915-1916) ; — Sée, Henri, Les classes rurales en Bretagne du XVIe siècle à la Révolution, Paris, 1906, p. 263 Google Scholar et suiv. ; — Le Lay, F., Le paysan et la terre sous la seigneurie de Coëtanfao au XVllle siècle, thèse Lettres, 1913 Google Scholar.

page 230 note 2 Dans la paroisse de Pluzunet, canton de Plouaret, arrondissement de Lannion (Côtesdu- Nord).

page 230 note 3 A la date du 17 juillet 1761, nous lisons encore ce passage fort instructif : « Allé au moulin de Penzer, où joignent les nouvelles bâtisses. Il faudra les conférer, au premier voyage, avec les procès-verbaux pour voir en quoi le fond avait été grevé, en faire mémoire pour, en cas de congément, empêcher que les nouvelles bâtisses, non comprises .dans les anciens procès-verbaux, entrent en appréciation. La crainte d'en perdre la valeur pourra porter le meunier actuel à donner une forte commission pour obtenir une nouvelle baillée ; il sera à propos de ne pas approuver les susdites nouvelles bâtisses dans la nouvelle baillée, afin qu'elles servent encore de moyen, dans la suite, pour se procurer de nouvelles commissions. »

page 230 note 4 Voici quelques chiffres frappants, pris dans un tableau complet que nous avons tracé à l'aide du livre de raison : Menfaoutel en Cléder (Finistère, canton Plouzévédé) : rente en 1758, 520 livres ; après renouvellement du bail en 1760, 555 ; commission avant 1760 : 520, après 1760 : 550 ; — Pénalan en Sibiri! (Finistère, canton Saint-Pol-de-Léon) : rente en 1758, 220 livres, après renouvellement en 1760 : 240 : commission avant 1760 : 220, après 1760 : 240 ; — Lescouët en Plouguin (Finistère, canton Ploudalmézeau)

page 231 note 1 rente en 1758, 600 livres, après 1758 : 630 ; commission avant 1758 : 700, après 1758 : 800; — Keranstrat en Ploumoguer (Finistère, canton Saint-Renan) : rente en 1758, 138 livres; après 1758 : 150 ; commission avant 1758 : 138, après 1758 : 156 ; en 1774 : 600. On remarque que la hausse des commissions se produit surtout entre 1760 et 1774. C'est aussi l'époque où commence à se manifester une hausse très marquée sur les prix, en général. Cf. H. SÉE, Les classes rurales en Bretagne du XVI’ siècle à la Révolution.

page 231 note 1 Cf. l'excellent travail de Grand, Roger, La tenure de complant, Paris, 1917 Google Scholar.

page 231 note 2 Cf. cette mention, datée de 1-756 : Donner le bas de Beausoleil à tiers ou à moitié, s'il est possible ».

page 231 note 3 Cf. par exemple, livre de raison, 28 septembre 1758 : « Trois planches prétendues par François Douel, François Gascouin et Jean Moret sans devoir de tiers. Faire examen de ladite prétention. »

page 231 note 4 Ibid., 28 septembre 1758.

page 231 note 5 Cf. à la même date : « François Gourdon n'a pas arraché la 5e planche rouge [vigne donnant du vin rouge]. Ordonne de le faire ou qu'on prendrait la moitié aux vendangés de 1757.” —En 1758 : « Henri Durand a omis des façons et a laissé venir des herbes, qu'il avait jetées dans le champ à côté pour m'en ôter la connaissance. » — En 1759 : « Troclieau n'a pas planté. Ordonné de le faire ou il sera expulsé. »

page 231 note 6 Le livre de raison nous apprend encore que certaines vignes n'ont pas été binées.

page 232 note 1 A la date du 28 octobre 1759.

page 232 note 2 La barrique était d'environ 240 litres.

page 232 note 3 En 1771, le livre de raison indique, pour les frais de vendange à la Juliennaye, 13 1.12s.; évidemment, la plupart des (rais sont à la charge des « faisandiers ».

page 232 note 4 Cf. Corps d'Observations de la Société d'Agriculture, du commerce et des aris de Bretagne 1757-1758 et 1759-1760, rédigé par ABEILLE et MONTAUDOUIN, Rennes, 1760 et 1772, t. I, p. 27. Les autres références aux expériences agronomiques sont tirées du livre de raison.

page 232 note 5 Corps d'Observations, 1.I, p. 67.

page 232 note 6 Ibid., 1.1, p. 75 et suiv. Dans les Observations de 1759-1760, t. II, p. 38, nouslisons encore quelques renseignements sur les luzerniéres de It1’ Je Président de Montluc.

page 233 note 7 lbid., t. J,p. 115-H6.

page 233 note 1 Ibid., t. I, p. 174-175.

page 233 note 2 Ibid., t. II, p. 45.

page 233 note 3 Ibid., t. I, p. 198 et suiv.

page 233 note 4 Le journal (48 ares) contenait 80 cordes.

page 233 note 5 Sans doute du terreau.

page 233 note 6 En janvier 1759, le Président a dépensé 10 livres pour semis de 2 000 hêtres et 6 1. pour celui de 2 000 ormeaux.

page 233 note 7 T. I, p. 41 et suiv. : on prétend que les marchands de graine de lin du Nord font acheter secrètement et par divers commissionnaires toute la graine du pays. Leur prétexte est de la revendre aux Hollandais pour en extraire de l'huile. Ce manège a fait soupçonner que l'art de ces marchands se réduisait à bien imiter les barils de graine étrangère ; à tendre dans l'évêché de Léon celle de l'évêché de Tréguier et à Tréguier les graines de Léon…. Plusieurs laboureurs pensent que la graine du pays produit autant et d'aussi beau lin que celle du Nord, mais à la condition de ne pas la semer dans le terrain où elle avait été recueillie. » On se propose de faire des expériences à ce sujet en 1759. J'espère publier jrochainement le curieux mémoire de La Bourdonnaye.

page 234 note 1 Cf. Passy, Louis, Histoire de la Société nationale d'Agriculture, Paris, 1914 Google Scholar ;—Labiche, Les sociétés d'agriculture au XVIIIe siècle (thèse droit, 1908) ; — Sée, Henri, La viéconomique et les classes sociales en France au XVIIIe siècle, Paris, 1924, p. 5 Google Scholar et suiv.

page 234 note 2 Il fait de longs séjours à la campagne, surtout à Laillê et à la Juliennaye. Son fils, aîné, Charles-Sévère-Louis, a reconstruit le château de Laillé dans les dernières années de l'ancien régime.

page 234 note 3 Cf. Henri Sée, Le mode de vie de deux Parlementaires bretons d l'époque de Louis XIV, d'après leurs livres de raison, dans Mémoires de la Société d'histoire de Bretagne, 1930.

page 234 note 4 Quand il quitte la Juliennaye, en décembre 1765, le livre de raison note qu'il emporte : en papier 12 000 1. et 133 louis, soit 3 192 1.

page 234 note 5 Charles-Sévère-Louis, né en 1737, marié en 1764 ; Charles-François, chevalier de Montluc, né en 1746 ; Charles-Toussaint, chevalier de La Bourdonnaye, né en 1749 ; Marie-Flore (Mm deLa Gervaisais), née en 1742 ; Marie-Emilie (MIle de Montluc), née en 1747 ; Marie-Pélagie (M11e de Coetmeur), née en 1753.

page 234 note 6 Le livre de raison, à la date du 10 avril 1764, note que le Président a envoyé à Paris, pour le règlement de l'achat : une lettre de change de Mr de La Baronnie sur Tourton et Baur [banquiers] : 10 000 1. ; une lettre de M’ de La Mérué sur M’ de La Ballue : 8 000 1. ; un billet de Mr deLa Ballue: 62 000 1.; deux quittances de Mr de La Gervaisais sur le clergé : 1 031 1. ; un billet de Mr Bion pour être acquitté par Mr d'Avinzon : 18 969 1. ; au total : 100 000 1. — Auparavant, La Bourdonnaye Montluc avait payé 20 000 livres* au duc de Duras.

page 235 note 1 Voir le livre de raison, à la date du 18 octobre 1769.

page 235 note 1 A la Juliennaye, en 1770, pour leur nourriture, il est alloué à l'intendant, Morin, 40 sous par jour et à un domestique, Bréal, 20 sous.

page 235 note 2 En 1756, une barrique de vin de Bordeaux ordinaire coûte 100 1 ; une barrique de Médoc, 160 (la barrique équivaut à environ 240 litres). En 1771, 6 barriques de vin pour Mr de Catuélan ont coûté 600 1. ; 10, pour Mr de la Gervaisais, 1 083 1.

page 235 note 3 En 1755, une barrique de cidre est vendue 20 livres.

page 235 note 4 En 1764,11 donne à son fils 240 1. pour des dentelles.

page 235 note 5 On voit qu'il a souscrit à l'Encyclopédie.

page 235 note 6 Cf. Henri Sée, Le mode de vie de deux Parlementaires bretons à l'époque d? Lovas XIV, cité plus haut.

page 236 note 1 Arrondissement de Châteaubriant (Loire-Inférieure).

page 236 note 2 De Nantes à Derval, en 1774, les frais de poste sont de 23 1.

page 237 note 1 Sans doute parce qu'il en venait beaucoup de Lamballe (arrondissement de Saint - Brieuc).

page 237 note 2 D'autres fois ils sont payés à la tâche.

page 237 note 3 La consultation d'un avocat, de Guingamp, est de 6 livres.

page 237 note 4 Par exemple, les livres de raison de Gilles du Boisbaudry et de Jean-Olivier Berthou, sieur de Kerversio, que nous avons analysés dans notre étude citée plus haut ou encore ceux, datant du xvie siècle, de Gilles Pinczon, sieur de la Pinczonnière et de Gilles Satin, sieur de la Teillaye (Archives D'Ille-Et-Vilaine, série E ; analysés par P. PARrounu, ouv. cité), que nous avons dépouillés à l'usage du Comité International pour l'Histoire des prix.