Depuis plus de 30 ans, le Commissariat à
l'Énergie Atomique (CEA) a mis au point et systématiquement
utilisé l'essai de disques pour étudier et mesurer la
sensibilité à l'hydrogène gazeux des matériaux. En 1990,
cette technique expérimentale est devenue une norme AFNOR pour
sélectionner les alliages métalliques destinés à
réaliser des bouteilles et réservoirs d'hydrogène sous haute
pression. L'essai de disques compare la résistance à la pression de
membranes essayées sous hélium et sous hydrogène dans les
mêmes conditions expérimentales. La technique est simple, sensible
et ses résultats sont fiables ; l'essai de disques permet des études
originales et variées ; il révèle des paramètres qui ne sont
pas toujours significatifs avec des méthodes d'essais moins
performantes. Tout d'abord, nous présentons une synthèse de
différents résultats généraux : la fragilisation par
l'hydrogène en fonction de la résistance mécanique du
matériau, de sa composition chimique et de ses traitements
mécaniques et thermiques, l'influence du milieu gazeux (teneur en
hydrogène ou en impuretés)... Ensuite, nous montrons plusieurs
cas d'endommagement de matériaux : la fragilisation métallurgique
consécutive à l'utilisation à température élevée ou
moyenne de différents alliages, l'influence d'un vieillissement
thermique sur la fragilisation par l'hydrogène gazeux, les
différentes fragilisations si l'hydrogène est introduit dans le
matériau avant ou pendant l'utilisation de l'équipement, l'influence
du mécanisme de durcissement sur le vieillissement thermique et la
fragilisation par l'hydrogène, la réduction de la durée de vie
en fatigue consécutive au vieillissement thermique en service, au
contact avec de l'hydrogène gazeux et à l'importante synergie entre
ces deux phénomènes. Les résultats de fragilisation par la
température et par l'hydrogène sont analysés de façon à
être extrapolés aux conditions extrêmes de sollicitation d'un
moteur de fusée : utilisation à haute température sous faible
pression partielle d'hydrogène, refroidissement rapide, sursaturation en
hydrogène et déformations oligocycliques d'origine thermique.