Les techniques de modélisation macroéconomique des relations dynamiques font largement appel à la «boite à outils» que constituent les processus d’ajustement, puisqu’il s’agit souvent de rendre compte de l’inertie caractéristique des principales grandeurs économiques. On introduit ainsi la notion de cible pour désigner la valeur désirée d’une variable, la quantité effective étant supposée ne s’ajuster que progressivement à cette grandeur optimale. L’ajustement n’étant, au cours de la période, que partiel, on est conduit à s’interroger sur le comportement à long terme de l’erreur qui subsiste entre les séries désirée et effective.
Le présent travail s’inscrit dans la lignée des travaux originaux de Salmon (1982) et Kloek (1984), qui soulignent l’influence du comportement de la cible sur celui de l’erreur de long terme et proposent une typologie des processus d’ajustement en fonction de leur comportement dynamique. Son objet est l’étude des spécifications, fondements et propriétés des modèles d’ajustement dynamiques en environnement non stationnaire.
La première partie exhibe les conditions nécessaires et suffisantes de convergence d’un modèle, en fonction du comportement dynamique de la cible; la notion de n-homogénéité est, en particulier, introduite. La seconde s’attache à préciser les fondements microéconomiques des modèles n-homogènes et propose une rationalisation fondée sur l’existence de coûts d’ajustement; une correspondance entre les caractéristiques de la fonction de coûts et celles du processus d’ajustement est notamment mise en évidence. La troisième partie suggère enfin une spécification simple de ce dernier, qui présente l’avantage d’admettre comme cas particuliers les modèles les plus fréquemment utilisés dans les études appliquées.