Le 9 octobre 1929, au cours du XXVIIe Congrès universel, lequel, ainsi qu' on le sait, a eu lieu à Athènes, et dont la préparation avait soulevé dans toute la presqu' île des Balkans un vif intèrêt, M. Papanastasiou, ancien président du Oonseil, déposait sur le bureau un projet de résolution élaboré les jours prééedents par une commission qu' avaient constituée, pour ainsi dire spontanément, les délegués des Etats balkaniques au Congrès. Ce projet de résolution demandait au Bureau international de la paix « de prendre l'initiative de convoquer, en collaboration avec les autres organisations internationales dont le concours lui paraîtrait utile, et si possible sous les auspices de la Société des Nations, une conférence balkanique qui aurait pour objet de procéder, dans un esprit d' équite et de bonne volonté, á un examen de toutes les questions et de toutes les divergences dont le règlement pourrait contribuer au rapprochement matériel et moral des peuples des Balkans, assurer entre eux une paix durable et les acheminer vers une sorte de fédération. » Le dépôt de ce projet, encore qu' il concrétisât d'une facon particulièrement heureuse la question de la fédération des peuples, qui était à l' ordre du jour du Congrès et qui sans doute mit les esprits en branle, causa une vive sensation et fut accueillie par le Congrès avec une particulière faveur. èNous n'avons pas la prétention, nous dit le rapporteur, M. Papanastasiou lui-même, de vous soumettre une idée nouvelle. Nous vous soumettons une idée ancienne, mais qui aujourd' hui est particulièrement actuelle et qui impérieusement s' impose.

Le VIe Congrès international de médecine et de pharmacie militaires, qui s'est réuni du 15 au 20 juin à la Haye, a été un grand succès.

Il était placé sous le patronage de S. A. E. le prince Henri des Pays-Bas, et le ministre de la Défense nationale en avait assumé l'organisation.

Cette organisation était excellente, et il y a d'autant plus lieu d'en féliciter les membres du Comité et en particulier son président, le général major Dr J.-C. Diehl, directeur du Service de santé de l'armée néerlandaise, qu'ils n'avaient disposé que de fort peu de temps pour préparer une réunion d'une telle importance. En effet, une nation, qui s'était chargée de recevoir le Congrès, ayant du û renoncer, c'est presque au dernier moment que le gouvernement de Sa Majesté la reine des Pays-Bas a dû obligeamment et très courageusement accepter de la remplacer.

Le VIe Congrès a été ouvert l'après-midi du 15 juin par S. A. R. le prince Henri en une séance solennelle à laquelle étaient présents de nombreux dignitaires de la Cour et les membres les plus éminents du gouvernement et de l'armée. Le ministre de la Défense nationale a prononcé un discours d'une très belle envolée, et le président du Congrès, le général-major Diehl, a souhaité la bienvenue aux congressistes et a défini en termes élevés le rôle humanitaire du médecin et du pharmacien militaires.

L'Association genevoise pour la Société des nations, organisa, le 9 janvier 1931, sous la présidence de M. William Martin, une commémoration du centenaire de la fondation de la Société de la paix dans un hôtel patricien de la rue des Granges. Accompagné par des connaisseurs du vieux Genève, les membres de l'Association remplirent ce jour-là un programme soigneusement étudié, et suffisamment chargé. Ce fut un véritable pèlerinage. Une couronne fut déposée sur l'obélisque consacré, au cimetière du Petit-Saconnex, à célébrer la mémoire de ce précurseur et de cet apôtre de la cause de la paix et de la justice que fut le comte Jean-Jacques de Sellon. Les propriétaries actuels de la campagne dite « La Fenêtre, » aménagée jadis par Monsieur de Sellon selon le goût de la Restauration, reĉurent, avec une bonne grâce charmante, ces visiteurs de choix, et Madame de Loriol, descendante et héritière des Sellon, entourée d'une nombreuse famille, consentit à ouvrir, à ces mêmes visiteurs, la demeure magnifique de ses ancêtres. M. Léopold Maurice évoqua, dans le salon même où fut fondée, il y a cent ans, la Société de la paix de Genève, la noble figure de son aïeul, qui aurait mérité, bien davantage que le comte de Mirabeau, le beau titre d'Ami des hommes.

La Commission internationale de standardisation du matériel sanitaire se propose d'étudier dans sa prochaine session les dispositifs destinés à adapter aux véhicules de réquisition le brancard standardisé. Le Bulletin international a déjà publié le dispositif inventé par le commandant Smith en Suède. L'appareil décrit dans l'article ci-dessous par le médecin chef Tintner répond aux mêmes préoccupations (N. d. l. R.).

1. Introduction. — Les conflits armés occasionnent des pertes humaines: des blessés et des malades. Pendant les guerres, on observe des épidémies, il y a done des malades; lorsque l'ennemi fait usage des gaz de combat, il y a des gazés. Tout combattant qui est devenu inapte au service et incapable de marcher doit être porté tout d'abord, transporté en voiture ensuite. Dans la guerre des tranchées, le blessé est placé sur le brancard et porté à bras jusqu'au poste de secours de bataillon ou de régiment, puis chargé sur voiture hippo- ou automobile de Service de santé ou bien sur avion sanitaire. Dans la guerre de mouvement les distances à parcourir sont beaucoup plus considérables que dans la guerre de tranchées. Les moyens propres du Service de santà deviennent insuffisants et il ne reste plus qu'à recourir, ou bien aux voitures appartenant à d'autres armées ou services revenant à vide — ou bien à la réquisition des moyens de transport employés par la population civile. Dans ces deux cas, les voitures ne sont point aménagées pour le transport des blessés et malades.

Au mois de novembre 1915, la Croix-Rouge autrichienne fut priée d'envoyer à Belgrade dix infirmières qui fussent bien préparées pour le service dans les hôpitaux militaires. Pour nous, infirmières, c'est avec joie que nous accueillîmes cette invitation; nous savions, en effet, qu'au front l'on avait, bien plus encore qu'à Prague, besoin de nous. Nous ne nous trompions pas. Mais le voyage était particulièrement difficile; les communications étaient mauvaises, il pleuvait, le froid sévissait.