Hostname: page-component-848d4c4894-jbqgn Total loading time: 0 Render date: 2024-06-30T09:13:23.298Z Has data issue: false hasContentIssue false

Quelle place pour les thérapies systémiques brèves dans l’abord thérapeutique des addictions ?

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

O. Cottencin*
Affiliation:
Service d’addictologie, hôpital Fontan, Lille, France

Abstract

Core share and HTML view are not available for this content. However, as you have access to this content, a full PDF is available via the ‘Save PDF’ action button.

En addictologie, nous sommes régulièrement confrontés au paradoxe d’aider des patients qui ne le demandent pas. En effet, un nombre important de patients nous consulte sous la contrainte. Qu’il s’agisse de celle d’un tiers (conjoint, médecin traitant, injonction thérapeutique) ou qu’il s’agisse de leur propre contrainte (se soigner pour sa santé, se soigner pour les autres, pour sa famille) la contrainte semble omniprésente et souvent vécue comme un obstacle insurmontable au changement. Certains même considèrent qu’il n’est pas possible d’obliger les patients à faire une thérapie. Pourtant, il est commun de travailler en psychiatrie avec des patients qui refusent des soins. En effet, les patients atteints de troubles ne leur permettant plus d’appréhender la réalité en sont l’exemple et sont régulièrement hospitalisés (ou soignés en ambulatoire) malgré leur impossibilité à donner leur consentement aux soins. Ainsi, nous sommes capables de penser qu’il est impossible de faire une thérapie sous contrainte, tout en s’appuyant sur une loi qui l’autorise… au risque de remettre en cause les concepts fondamentaux de toute thérapie : le travail avec la demande, la motivation, l’alliance thérapeutique, le libre arbitre, le principe de bienfaisance, le respect de l’autonomie de la personne, etc. En réalité, les thérapies sous contrainte peuvent être une chance pour l’individu mais elles prennent le risque de placer le thérapeute lui-même dans un double lien, désigné à la fois par le corps social (ou familial) autant comme un aidant que comme un outil de coercition. Nous pensons qu’en la circonstance, les thérapies brèves systémiques peuvent avoir un intérêt pour ces patients en raison de leur abord anthropologique qui semble permettre un renforcement de l’approche motivationnelle tout en intégrant le caractère obligé de la demande. Après un court rappel sur les évaluations des psychothérapies dans les addictions, nous expliciterons au moyen des concepts fondamentaux de la thérapie systémique brève comment un thérapeute peut se libérer de cette double contrainte et aider le patient à devenir acteur d’un changement qui lui a été le plus souvent imposé.

Type
S8B
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014
Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.