Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
The Quiet Revolution is commonly regarded as the single most important turning point in Quebec's recent history. This article questions the conventional paradigm that the institutional and structural changes in Quebec during the 1960s were merely symptoms of, and secondary to, the essence of the Quiet Revolution, that is, widespread changes of mentality, attitudes and values. The authors argue that the changes encompassed by the Quiet Revolution are not as complete as many have suggested and that the tension between the forces of tradition and the forces of modernity is still an important focus for understanding contemporary Quebec. More specifically, empirical data confirm that the push for secularization in Quebec, secularization being the cutting edge of the Quiet Revolution, has not run its course and that traditional religious values continue to play an important role in Quebec politics.
Cet article remet en question le paradigme voulant que les changements institutionnels et structured des années soixante au Québec ne soient que des symptômes de transformations plus fondamentales au plan des valeurs collectives. Les auteurs soutiennent que les changements soi-disant caractéristiques de la Révolution tranquille, comme la sécularisation, n'ont jamais été complétés. Au-delà du discours des militants religieux, des données extraites de sondages confirment que, lors de l'accession au pouvoir du Parti québécois en 1976, la ventilation des valeurs religieuses affectait nettement les attitudes en matière de nationalisme et le caractère inachevé de la sécularisation s'inscrivait en filigrane de la vie politique partisane. II n'y a pas de raison de croire que de tels liens se briseront bientôt.
1 Kuhn, T. S., La Structure des révolutions scientifiques (Paris: Flammarion, 1972), 10.Google Scholar
2 De facon générate, nous entendons par là « le processus par lequel une société s'affranchit des notions, des croyances et des institutions religieuses qui commandaient son existence pour se constituer en société autonome et trouver dans son immanence le principe de son organisation ». C'est la définition de Bernard Lambert (« Le Chrétien dans un monde en marche vers l'unité », Documentation catholique, 6–20 août 1967, n° 1499, col. 1410). Ce n'est évidemment pas une définition qui fait l'unanimité des analystes. Pour une revue partiale mais pertinente, consulter Arès, Richard, L'Eglise et les projets d'avenir du peuple canadien-français (Montreal: Bellarmin, 1974), en particulier les chapitres 14 et 15 intitulés « L'objectif »sécularisation» ou l'avénement de la société séculière ».Google Scholar
3 Rocher, Guy, Le Québec en mutation (Montréal: Hurtubise HMH, 1971). Cette thèse, Rocher l'expose tout autant à l'étranger: voir » The Quiet Revolution and Revolutionary Movements among Québec French Canadians », communication présentée à Duke University dans le cadre de la Bicentennial Conference on Revolution and Evolution, Durham, N.C., 1976.Google Scholar
4 McRoberts, Kenneth et Dale Posgate, Quebec: Social Change and Political Crisis (rev. ed.; Toronto: McClelland and Stewart, 1980), en particulier le ch. 6.Google Scholar
5 Dumont, Femand, « Notre culture entre le passé et l'avenir », publié d'abord dans Maintenant en novembre 1970 et repris dans La Vigile du Québec (Montreal: Hurtubise HMH, 1971), 93.Google Scholar
6 Voiren particulierde Pierre Elliott Trudeau, « La Province de Québec au moment de la gréve », chapitre premier de La Grève de l'amiante (Montreal: Jour, 1970, réédition de I'ouvrage de 1956), et « Some Obstacles to Democracy in Quebec »Google Scholar, Canadian Journal of Economics and Political Science 24 (1958), 297–311CrossRefGoogle Scholar, repris en traduction dans Le Fédéralisme et la société canadienne-française (Montreal: HMH, 1967), 105–28.Google Scholar
7 L'expression « révolution culturelle » est proposée notamment par Fernand Dumont, La Vigile du Québec, 92, et Guy Rocher, Le Québec en mutation, 20.
8 Voir entre autres Arès, L'Eglise et les projets d'avenir du peuple canadien-français, et le rapport de la Commission d'étude sur les laics et l'Eglise, L'Eglise du Québec: un héritage, un projet (Montreal: Fides, 1971).Google Scholar
9 L'historien Michel Brunet vajusqu à laisser entendre qu'une telle redistribution des pouvoirs s'est faite beaucoup plus facilement qu'on ne s'y attendait généralement (« Historical Background of Quebec's Challenge to Canadian Unity », dans Thomson, Dale C. (ed.), Quebec Society and Politics [Toronto: McClelland and Stewart, 1973], 45)Google Scholar. Léon Dion n'irait sans doute pas si loin, mais il voit dans la réforme du système d'enseignemcnt (adoption du projet de loi 60 et création du ministère de l'Education en 1964) le point culminant de la révolution qui a mis fin à la domination de l'Eglise au Québec (La Prochaine révolution [Montréal: Léméac, 1973], 348). Voir aussi Nive Voisine, Histoire de l'Eglise catholique au Québec: 1608–1970 (Montreal: Fides, 1971), 81; Gilles Bourque et Anne LegaréGoogle Scholar, Le Québec, la question nationale (Paris: Maspéro, 1979), 176; Denis Monière, Le Développement des idéologies au Québec des origines à nos jours (Montréal: Québec/Amérique, 1977), 328.Google Scholar
10 Selon Voisine (Histoire de l'Eglise catholique au Québec, 83), de 1960 à 1969 le nombre d'ordinations sacerdotales a chûté de 57.5 pour cent.
11 Par exemple, Rioux, Marcel, Le Québec en question, éd. revue et augmentée (Paris: Seghers, 1971), 102–03; Denis Moniere (Le Développement des idéologies an Québec, 319–20) semble abonder dans le même sens, comme d'ailleurs Gilles Bourque et Anne Legaré (Le Québec, la question nationale, 172).Google Scholar
12 En nombres absolus, l'appui électoral reçu par l'Union nationale s'est accru de 1956 à 1960. En pourcentage des électeurs, les acquis de l'Union nationale sont remarquablement stables de 1948 à 1960. Comparer l'appui relatif reçu en 1960 à celui de 1948 ou 1952 fait ressortir une maigre perte de 0.6 pour cent. La comparaison avec 1956 donne un écart de 2.4 pour cent. Jean Hamelin et André Garon remarquent avec justesse que le scrutin de 1960 a peut-être été « l'un des plus serrés dans les annales politiques du Québec »; voir leur article « La vie politique au Québec de 1956 à 1966 », dans Vincent Lemieux (dir.), Quatre élections provinciates au Québec (Québec: Presses de l'Université Laval, 1969), 14. II faut done nuancer considérablement les propos de Bourque et Legaré: « Le peuple aussi fait tomber l'Union nationale » (Le Québec, la question nationale, 172).Google Scholar
13 Comme la participation au scrutin s'est accrue de 1956 à 1960, le faible glissement subi par l'Union nationale s'est accompagné d'une amélioration un peu plus substantielle de la position des libéraux. Ce n'est que dans cette optique qu'on peut parler de réalignement à long-terme de l'électorat au profit des libéraux. Lemieux, Voir Vincent, Marcel Gilbert et André Blais, Une élection de réalignement: I'élection générale du 29 avril 1970 au Québec (Montreal: Jour, 1970).Google Scholar
14 Lemieux, Gilbert et Blais ont fait remarquer que le Parti libéral a atteint son « plafond » aux élections de 1962 (ibid., 34). L'idée de la consolidation de l'appui aux nouvelles valeurs est très présente chez Rioux (Le Québec en question, 108).
15 Le Parti libéral a recueilli l'appui de 44.3 pour cent de l'électorat. Dans un systéme bipartite, c'est loin d'un balayage, d'autant plus que seulement « 21% ou 22% des électeurs étaient partisans assez convaincus du Parti libéral en 1962 », comme l'indique un sondage du Groupe de recherche sociale cite par Lemieux, Gilbert et Blais (Une élection de réalignement, 40).
16 Vincent Lemieux affirme que jusqu'en 1960, l'Union nationale offrait « a true image of Quebec society » (« The Provincial Party System in Quebec », dans Thomson [ed.], Quebec Society and Politics, 101), « image de ses solidarites majoritaires, fondées sur des droits et des prestiges traditionnels »(« Les Partis et leurs contradictions », Migué, dans Jean-Luc [dir.], Le Québec d'aujourd'hui: regards d'universitaires [Montreal: Hurtubise HMH, 1971], 55)Google Scholar; après les élections de 1960 et jusqu'à celles de 1966 inclusivement, l'Union nationale, selon Lemieux, attire « ceux que la révolution tranquille défavorise ou inquiète » (Le Quotient politique vrai [Québec: Presses de l'Université Laval, 1973], 39).Google Scholar
17 On perd trop souvent de vue la fidélité probable des partisans de l'Union nationale au cours de la Révolution tranquille. En nombres absolus, il n'y a eu qu'une faible érosion de l'appui à ce parti.
18 Voir Normand Wener, « Montreal Parents on Religion and the School », Unisson 4 (1975), 1.
19 Déclaration rapportée par La Presse du 13 septembre 1980, A8.
20 On pourrait également songer aux valeurs religieuses qui opposent partisans et adversaires de l'éducation sexuelle à 1'école, des cliniques de planning des naissances, de la libéralisation de l'avortement.
21 Parmi les nombreux auteurs ayant exprime cette vision etroite, on relira en particulier avec profit Vallières, Pierre (Négres blancs d'Amérique [Montréal: Editions PartiPris, 1969]). Vallières (et bien d'autres) reconnait l'existence de certains membres progressistes de l'Eglise, mais affirme que, comme institution, l'Eglise est essentiellement réactionnaire sur tous les plans: politique, économique, ideologique. Nous crayons pour notre part que ce qui est réactionnaire ou progressiste est nécessairement relatif au stade où une société se trouve dans son évolution, qù'une société n'évolue pas nécessairement au même rythme sur tous les plans et qu'une institution comme l'Eglise ne doit pas, dans l'absolu des intellectuels (c'est-à-dire hors du temps et de l'espace vécu par le peuple), être catégorisée à tout jamais et sans nuance aucune. On comprendra néanmoins que l'exagération fasse partie de l'arsenal des polémistes et des gens d'action. Ceci dit, on ne saurait facilement discréditer l'argumentmarxiste selon lequel » la religion a toujours été une force conservatrice … et il n'y a pas de raison pour qu'elle ne le soit pas encore » dans la mesure où elle suscite la soumission des humains à des forces sumaturelles.Google Scholar Voir Jean-Pierre Gosselin et Monière, Denis, Le Trust de la foi (Montreal: Québec/Amérique, 1978), 7–15.Google Scholar
22 Voir Gérard Dion, « L'Eglise et le conflit de l'amiante », dans Trudeau (dir.). La Grève de l'amiante, 239–62.
23 Norbert Lacoste, « A Mobile Church for a Mobile People ». dans LeBlanc, P. et Edinborough, A., One Church, Two Nations? (Don Mills: Longmans, 1968), et « The Catholic Church in Quebec: Adapting to Change », dans Thomson (ed.), Quebec Society and Politics, 167–72.Google Scholar
24 Comité catholique du Conseil supérieur de l'éducation. Dimension religieuse etprojet scolaire, « Voies et impasses », 1 (Québec: Le Conseil, 1974), 23–25.
25 Ibid., 20.
26 L'expression est de Jean-Pierre Gosselin et Denis Moniére (Le Trust de la foi, 33). Ces auteurs, qui s'intéressent surtout aux sectes, reconnaissent que les manifestations de mise au rancart de la religion furent « plus apparentes que réelles » au Québec, notamment à cause des changements permis au sein même de l'Eglise. Certains sociologues étrangers ont, pour leur part, dénoncé la tendance à trop simplifier le phénomàne de sécularisation: Berger, Peter, A Rumor of Angels (New York: Doubleday, 1969)Google Scholar; Andrew Greeley, Concilium (Janvier 1973), 1; Greeley, Andrew, Unsecular Men, The Persistence of Religion (New York: Schocken, 1972)Google Scholar; Luckman, T., The Invisible Religion (New York: Doubleday, 1967).Google Scholar
27 Comité catholique …, Dimension religieuse et projet scolaire, 19–22.
28 On pourrait multiplier les references mais nous nous limiterons à citer Léon Dion (« Vers une conscience autodéterminée », Revue de l'Association canadienne d'éducation de langue française 1 [1976], 4–11); Dumont, La Vigile du Québec; Rioux, Le Québec en question; et Rocher, Le Québec en mutation.
29 Dion, « Vers une conscience autodéterminée », 6–7, et André Bernard, La Politique au Canada et au Québec (2e éd.: Montréal: Presses de l'Université du Québec, 1977), 82.
30 Dumont, La Vigile du Québec. 93. A d'autres égards, la position de Dumont est plus nuancée, voire ambiguë.
31 Rocher, Le Québec en mutation, 28.
32 Bourque et Légaré, Le Québec, la question nationale, 170–78.
33 Rioux, Le Québec en question, 102–09.
34 Claude Ryan, « Pouvoir religieux et sécularisation », dans Fernand Dumont et Jean-Paul Montminy, Le pouvoir dans la société canadienne-française, numéro spécial de Recherches sociographiques 7: 1–2 (1966), 108–09. Dans ce texte, Ryan aborde spécifiquement le pouvoir religieux. D'autres auteurs s'y intéressent marginalement, comme Bourque et Legaré (Le Québec, la question nationale, 176): « Si le clergé perd la direction et ne fournit plus le personnel de ces appareils (idéologiques), son influence n'en est pas pourautant annihilée ». Hélas! les exemples donnés par Bourque et Legaré ne conceraent que le rôle joué par le clergé dans des structures comme le Conseil superieurde l'éducation, les hôpitaux catholiques, etc. Pour sa part, dans un excellent article sur « La polarité des idéologies: conservatisme et progressisme » (Recherches sociographiques 7: 1–2 [1966], 23–35), Léon Dion illustrait le « clivage idéologique » du Québec des années soixante et dénonçait comme « bornée et trompeuse » tout allégation selon laquelle le progressisme et le mouvement de sécularisation auraient triomphé partout. Dommage que plus tard il termine son recueil La Prochaine révolution (342–43) en parlant de l'effondrement des convictions religieuses et des attitudes traditionnelles. Les doutes exprimés par Ryan se retrouvent aussi dans les deux ouvrages déjà cités de Guy Rocher.
35 L'expression est de Gosselin et Monière (Le Trust de la foi, 8).
36 L'expression est de Bergeron, Gérard (Le Canada français après deux siècles de patience [Paris: Seuil, 1967], 165). La plupart des auteurs déjà cités admettent qu'on ne saurait parler de consensus social sur toutes les « nouvelles valeurs » de la Révolution tranquille, mais ils négligent neanmoins certains aspects que nousjugeons essentiels, même quand ils insistent sur le rêle primordial des classes moyennes, des technocrates, des intellectuels.Google Scholar
37 Monière, Le Dèveloppement des idèologies au Quèbec, 328.
38 Arès, L'Eglise et les projets d'avenir du peuple canadien-français; Commission d'étude sur les laïcs et l'Eglise, L'Eglise du Québec: un héritage, un projet; Bernard Lambert, « Nouvelles frontières de l'Eglise du Québec au seuil de la décennie 1970–1980 », dans Claude Ryan (dir.), Le Québec qui se fait (Montréal: Hurtubise HMH, 1971), 271–84; Lacoste, « The Catholic Church in Quebec: Adapting to Change »; Rocher, « La Théologie répond-elle aux besoins de l'homme d'aujourd'hui? », dans Le Québec en mutation, 223–39. On pourrait multiplier les références, mais celles-ci devraient suffire.Google Scholar
39 Fernand Dumont, conférence devant les agents de pastorale du diocèse de Québec, 25 novembre 1978.
40 Bourque et Legaré, Le Québec, la question nationale, 192.
41 Sans doute l'Eglise a-t-elle parfois exercé une influence prépondérante. Dion, Voir Léon, Le Bill 60 et la société québécoise (Montreal: HMH, 1967).Google Scholar
42 Nous avons adressé un questionnaire de 106 questions à 2,980 personnes choisies aléatoirement dans les annuaires téléphoniques du Québec, faisant usage d'une stratification régionale à trois pans (Montréal, Québec, reste de la province). Notre analyse porte sur 850 questionnaires complétés et utilisables, soit un taux de 30 pour cent, que nous jugeons satisfaisant dans les circonstances. A l'examen des caractéristiques démographiques des répondants, nous n'avons décelé que deux biais systématiques dans la composition des réponses, mais qui ne biaisent pas I'analyse à laquelle nous nous livrons. D'abord, nous nous attendions à ce qu'un certain nombre de non-francophones ne répondent pas: moins de I pour cent des repondants ont indiqué une langue maternelle autre que le français et nous les avons exclus des analyses. Ensuite, nous avons une légère surreprésentation des moins de 35 ans, ce qui ne pose aucun problème quand nous utilisons l'âge comme variable indépendante ou de contrôle; quand nous ne contrôlons pas l'âge, cela a pour effet de sous-estimer les tendances conservatrices présentes dans les données.
43 Arès, L'Eglise et les projets d'avenir du peuple canadien-français, 250.
44 On pourrait nous objecter toutefois qu'on ne peut concevoir le christianisme « se développant autrement que dans une culture »: Bouyer, Louis, La décomposition du catholicisme (Paris: Aubier-Montaigne, 1968), 140Google Scholar, thème repris par Faucher, François, Acculturer l'Evangile: missionprophétique Montréal: Fides, 1973). Ce ne serait pourtant pas une objection à notre façon de poser le problème sur le plan théorique, mais plutôt l'expressiond'une position sur ce qui correspond réellement à l'esprit du christianisme.Google Scholar
45 L'espace disponible ici limite la présentation d'un certain nombre de données pertinentes. D'autre part, les seuls résultats de l'enquête ne permettent pas de distinguer l'effet de vieillissement de l'effet de génération. Dans un ouvrage actuellement en préparation, il sera fait état de données appuyant la thèse de l'effetde génération.
46 Voir Dion, Le Bill 60 et la société québécoise, 56–61.
47 Comité catholique …, Dimension religieuse etprojet scolaire, 7,9, 31, 34. Lecomité réaffirme que l'éducation religieuse doit « faire partie intégrante d'un projet éducatif ouvert et libéral » parce que la « dimension religieuse est incluse dans le concept de l'homme complet » et qu'elle « touche aux racines mêmes de notre héritage culturel ».
48 Quand nous parlons de nationalisme, nous avons en tête ce vouloir-vivre collectif qui caractérise les membres d'une société, qui cherchent à affirmer politiquement l'identité propre de celle-ci. Un prochain ouvrage abordera en détail les rapports culture-nation.
49 Afin d'alléger le texte, nous utiliserons jusqu'à la fin de cet article les expressions « les plus religieux », « les plus séculiers », etc. uniquement dans le contexte de I'importance culturelle accordée à la religion.
50 88.9 pour cent des indépendantistes s'identifiaient de façon prioritaire ou exclusive comme Québécois; 82.0 pour cent des indépendantistes s'affirmaient « Québécois seulement ».
51 On ne sera pas surpris de trouver 98.5 pour cent des« Canadiensd'abord … “opposés à l'idée d'indépendance.
52 Pour avoir une idée générate du nationalisme des neuf partis en lice aux élections de 1976, consulter Bernard, André, Québec: élections 1976 (Montréal: Hurtubise HMH, 1976).Google Scholar
53 Lemieux, Gilbert et Blais, Une élection de réalignement.
54 Voir notamment Richard Hamilton et Maurice Pinard, « The Basis of Parti Québécois Support in Recent Quebec Elections », cette REVUE 9 (1976), 3–26.
55 Voir Lemieux, Gilbert et Blais, Une élection de réalignement; communications personnelles d'André Blais, Jean Crête, Rejean Landry et Vincent Lemieux.
56 Cette remarque vaut pour chacun des partis (p < 0.05). Notre questionnaire incluait une mesure de l'intensité des préférences partisanes déclarées. Nous n'avons pas jugé à propos d'alourdir cet article en présentant les tableaux pertinents.
57 Cet article ne fait état que de techniques relativement simples d'analyse des données, parceque nous n'estimons pas essentiel, pourjustifiernos conclusions, de recourir à des techniques plus exigeantes. Soulignons néanmoins, qu'en ayant recours à la régression multiple, le facteur « valence culturelle des valeurs religieuses » explique une plus grande portion de la variance dans les appuis partisans et dans les attitudes face à l'indépendance que les facteurs « âge » et « éducation ».
58 Nous avons demandé aux gens ce qu'ils pensaient de la gravité de neuf problèmes: le nombre d'immigrants non francophones entrant au Québec; la corruption des gouvernements; les tentatives d'Ottawa de retirer le pouvoir politique aux provinces; le chômage et l'inflation; la perte d'importance de la religion dans la societe québécoise; le déclin de la loi et de l'ordre; l'invasion de la culture anglo-américaine; le grand changement social et urbain au Quebec; le contrôle etranger sur l'économie. Evidemment. les termes utilisés pour identifier les problèmes ne sont pas « neutres » et nous les avons choisis ainsi à dessein.
59 Le test de chi-carré révèle des différences significatives d'au moins p <.05 pour chaque problème suivant: corruption gouvernementale. centralisme d'Ottawa. loi et ordre, immigration, déclin religieux. menace culturelle anglo-américaine. II n'y a pas de différences significatives d'un parti è I'autre pour la mainmise étrangére sur l'économie, l'urbanisation et les changements sociaux. le chômage et l'inflation.
60 II faut se rappeler que le Parti libéral du Québec a formé le gouvernement de 1960 à 1966, puis de 1970 à novembre 1976.
61 Voir à ce sujet « Le Parti libéral du Québec: un assiégé qui contre-attaque », ch. 4 d'André Bernard, Québec: élection 1976.
62 L'un des auteurs, François-Pierre Gingras, confesse avoir déjà fait preuve d'une telle candeur. L'autre auteur, Neil Nevitte, n'a pas eu la chance de vivre de l'intérieur la période, passionnante malgré tout, de la Révolution tranquille.
63 Guy Rocher, dans Le Québec en mutation (introduction), le reconnaît 'ailleurs.
64 L'ouvrage de Bourque et Legaré, Le Québec, la question nationale, en est un bon exemple.