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Aux Origines de nos Chemins de Fer : Saint-Simoniens et Banquiers

Published online by Cambridge University Press:  30 October 2017

Marcel Blanchard*
Affiliation:
Université, Montpellier
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A s'en tenir aux seules apparences, l'on ne saurait nier que la récente constitution d'une Compagnie Nationale des Chemins de fer ne se présente en notre pays comme l'étape ultime d'un long travail de concentration progressive. A l'origine, des lignes ayant chacune leur individualité propre, aussi bien financière et administrative que géographique : de Paris à Rouen, de Paris à la frontière d'Allemagne, de Paris à la frontière de Belgique — toutes correspondant à autant de compagnies distinctes. C'est le premier stade, celui de la Monarchie de Juillet. Puis très vite, entre compagnies exploitant des lignes en contact, des liaisons apparaissent, des ententes se nouent — à moins que des conflits n'interviennent : mais ententes et conflits finissent, en dernière analyse, par se résoudre en un travail de regroupement rapide et par se composer en « fusions ».

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1938

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References

page 98 note 1. Sources de cette étude : manuscrits du Fonds Enfantin à la Bibliothèque de l'Arsenal. Toutes les citations et expressions entre guillemets sont extraites de la Correspondance d'Enfantin et de celle d'Arlès-Pufour conservées en ces manuscrits.

page 106 note 1. Cette correspondance abonde de même en confidences ou propos de tout ordre : « Je vous prie, écrit Arlès, de renoncer à votre cravate ou plutôt à votre mauvais mouchoir de poche jaunâtre qui vous donnel'air d'un maquignon plutôt que d'un négociateur. Ne négligez pas la tenue : cravate blanche, même le matin. » Il écrit encore : « Barrillon veut que vous ayez la Croix d'honneur, je crois comme lui que ce ne serait pas mal, quoique ce soit une vraie distinction à Paris de ne pas l'avoir. Il faut que Jules fasse cela. »

page 112 note 1. A Lambert, au Caire, 28 juillet.

page 113 note 1. A. Paulin Talabot, 5 septembre.

page 115 note 1. «C'est toujours du Pereire soufflant sur la propre fournaise Rothschild qui veut tout consumer…. Nous avons à nous mettre en travers et, ici, je ne suis pas disposé à me laisser faire la loi par le Talmud de Pereire. » Ce à quoi Arlès répond : « Et dire que, quand j'étais en Suisse, je me suis démené comme un diable pour qu'on accorde l'égalité aux Juifs ! »

page 115 note 2. « C'est pitié de voir à quel degré de faiblesse le pouvoir en est tombé et cependant Dumont [le ministre] m'a paru vouloir le faire tomber plus bas encore. Il paraît désirer que, selon la mode anglaise, les concessions directes soient demandées et examinées aux Chambres. Il ne manquait plus que cela pour qu'il n'y ait plus du tout de gouvernement en France » (lettre du 5 novembre). Même attitude chez Arlès : « Dites à Didion afin que Mr Legrand [sous-secrétaire d'État aux Travaux publics] le sache : le Préfet n'envoie pas les pièces…, que Mr Legrand lui demande avec insistance, parce qu'il se méfie de Mr Legrand et de tous les ingénieurs. Il espère faire engager le ministre avant que Mr Legrand ait fait étudier et examiner. Cette intrigue est vraiment la plus sanglante critique du gouvernement parlementaire. Ce serait beau si les ingénieurs et la Presse, réunis dans un but de haut intérêt, public, l'emportaient en définitive sur les députés et les municipaux (de Lyon). »